« Business Week », dans son dernier numéro, suggère « d’imaginer un monde dans lequel des pratiques socialement responsables et favorables à l’environnement contribueront à l’activité des entreprises ». Si tout le monde ne vit pas « une vie en paix », le magazine américain pense que l’on est plus proche que l’on pense de son propre rêve. « Même dans une Amérique obsédée par le profit, un très grand nombre de chefs d’entreprise ont commencé à se fixer des objectifs de développement durable », affirme « Business Week ». Ces patrons commencent à suivre l’exemple de Patrick Cescau à la tête d’Unilever pour qui les plus grands défis du XXIe siècle portent sur des questions comme l’accès à l’eau des villages en Afrique ou le réchauffement de la planète et non pas seulement sur le fait de vendre plus de savons que Procter & Gamble. Pour le magazine américain, les efforts pour réduire les émissions de gaz toxique, créer des produits écolos, aider les pauvres et coopérer avec les ONG ne sont plus simplement une question de relations publiques visant à améliorer l’image d’une entreprise « mais peuvent apporter des avantages stratégiques dans un monde interconnecté où la fidélité du consommateur à une marque et les réglementations changent constamment ». De très nombreux investisseurs, poursuit le journal, retiennent désormais ces nouveaux critères. Les actifs des fonds mutuels investis dans des sociétés socialement responsables sont passés ainsi de 12 milliards de dollars en 1995 à 178 milliards en 2005, d’après l’association Social Investment Forum. Innovest, une agence de notation créée par un ancien associé de KPMG, attribue désormais des notes, du triple A au triple C, en fonction de 120 critères allant de la consommation en énergie au respect des réglementations. Et le magazine de conclure : « Si de tels efforts louables, même couronnés de succès, n’aident pas les PDG à atteindre leurs objectifs financiers trimestriels, dans un monde turbulent, ils peuvent aider les investisseurs à faire le tri entre les dinosaures pour savoir lequel survivra. »