La démarche volontaire de compensation des passagers ou des opérateurs du secteur aérien n’est pas sans poser la question du rôle de ce secteur dans les émissions de gaz à effet de serre ainsi que des mesures à mettre en oeuvre pour le limiter.
La contribution des émissions aériennes au réchauffement de la planète serait d’environ 3 %. Depuis 1990, les émissions des vols internationaux en Europe ont augmenté de 87 % du fait de la forte croissance du trafi c. Malgré ce constat, le protocole de Kyoto n’intègre aujourd’hui que les émissions aériennes domestiques. Limiter les émissions qui pourraient représenter 5 % en 2050 ne pourra se faire qu’en comptant sur la conscience des voyageurs et voyagistes.
C’est pourquoi des initiatives émergent et des contraintes réglementaires se dessinent.
À partir de 2011, les vols transfrontaliers intra-européens entreront dans le cadre du marché européen d’échanges des quotas et il en sera de même pour les vols internationaux au départ ou à l’arrivée de l’Europe à partir de 2012. Les conditions de cette mise en application sont
encore en pourparler mais au début du mois de novembre, le Parlement européen a montré sa volonté d’aller encore plus loin que les propositions de la Commission en proposant une réduction de 10 % par rapport au niveau moyen des émissions sur la période 2004-2006.
Parallèment à ces projets européens, de plus en plus d’opérateurs d’aviation civile souhaite montrer au public leur engagement en renouvellant progressivement leur flotte d’avions et/ou en proposant aux passagers de compenser les émissions liées à leur trajet. C’est le cas bien sûr d’Air France, mais également de la branche KLM de l’avionneur. L’opérateur low-cost Easyjet a créé une fondation dédiée, et la compensation des émissions est directement inclue dans le processus de réservation du billet. Enfin, Virgin Atlantic propose à ses passagers
la compensation en plein vol, en même temps que la vente de produits duty-free !
Doit-on pour autant condamner les démarches de compensation volontaire en les jugeant symboliques ? Même si elles ne constituent qu’un premier pas, ces démarches ont au moins 2 mérites : informer sur le niveau d’émissions lié à ce type de transport, et donner un coût
environnemental aux vols aériens, un comportement aujourd’hui accessible à tous. Ces axes sont en totale cohérence avec diverses mesures proposées lors du Grenelle de l’environnement : rendre obligatoire l’affi chage des émissions de gaz à effet de serre des prestations de transport et surtout rétablir le vrai coût du transport aérien.
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