Aulnay-sous-bois et Sevran innovent en regroupant leur réseau de chaleur pour une production plus économique et plus écologique ! Dans un territoire fortement exposé, des solutions concrètes pour lutter contre la précarité énergétique s’imposent plus que jamais. Voilà pourquoi, les maires d’Aulnay-sous-Bois et de Sevran ont décidé de mutualiser leur réseau de chaleur en construisant des installations «intelligentes » dont un des objectifs est de diminuer, de façon conséquente, le budget « énergie » des ménages. Les deux communes, déjà investies dans ces problématiques par le biais de leur Plan Climat Energie Territorial (PCET) respectif, optent pour une politique énergie-climat volontariste.
En pleine mutation sur le plan économique, Aulnay-sous-Bois et Sevran sont concernées par d’ambitieux projets de rénovation urbaine visant à revaloriser le territoire sur le plan économique, mais aussi social et culturel. Cette stratégie, notamment portée par le projet du Grand Paris et définie par l’accord cadre du « Contrat de Développement Territorial Est-Seine-Saint-Denis » (CDT), s’accompagne aujourd’hui d’une importante avancée en matière énergétique. Le projet doit donner naissance à un « axe énergétique » qui s’étendra le long de l’arc paysager « Nature et loisirs » imaginé dans le cadre du CDT, et de la future ligne du Grand Paris Express. Ce périmètre allant du canal de l’Ourcq aux zones d’activités d’Aulnay-sous-Bois, concerne quatre réseaux de chaleur qui desservent 20 936 équivalents logements et fonctionnent à 100% à partir d’énergies fossiles. La mutualisation permettra d’amortir les investissements nécessaires pour accéder aux énergies locales et renouvelables comme la géothermie profonde (gisements d’énergie en sous-sol) ou la biomasse (reposant principalement sur le bois-énergie et une filière d’approvisionnement). Il y a quelques jours, les Ministres, Cécile Duflot et Delphine Batho ont dévoilé les principales mesures d’un vaste plan de rénovation thermique visant à limiter le phénomène de «passoires énergétiques», malheureusement trop répandu … Ces mesures d’envergure nationale ne suffisent pas. Elles doivent être relayées et prolongées au niveau local. Ainsi, Sevran, comme Aulnay, se sont depuis plusieurs mois engagées dans un Plan Climat Energie Territorial (PCET) qui a mis à jour les principaux enjeux énergétiques du territoire à long terme : -> identifier les besoins -> définir les actions à mener -> sensibiliser la population, les partenaires institutionnels et les opérateurs économiques. Lutter contre la fracture énergétique : un choix politique fort Aujourd’hui, le modèle des énergies fossiles a atteint ses limites et nous pousse à trouver des solutions alternatives. A mesure que les réserves s’épuisent, le prix de l’énergie augmente et fait peser des charges trop lourdes sur les ménages. Sur notre territoire, la problématique du logement s’exprime donc en termes de « fracture énergétique », notamment du fait du caractère particulièrement énergivore des grands ensembles. Selon l’INSEE, en 2006, dans des villes de banlieue, le budget «énergie» s’élevait en moyenne à 8,5% du budget total des ménages. La précarité énergétique dans certain territoire peut s’entendre à près de 30% des ménages. Là où la crise s’ajoute à la crise, la maîtrise de l’énergie est donc un enjeu crucial tant sur le plan social qu’écologique auquel les collectivités locales se doivent de répondre. – En modernisant les équipements de réseau et en créant des installations « intelligentes » qui limitent la surproduction de chaleur. – En optant le plus possible pour des énergies renouvelables dont prix est à la fois stable et bon marché. La mutualisation des réseaux de Sevran et Aulnay apparaît comme un outil privilégié pour remplir ces objectifs. Elle permettra notamment d’agrandir le parc et d’amortir le coût des investissements nécessaires à l’accès aux énergies locales. L’équilibre financier sera garanti par le nombre, potentiellement extensible, de logements raccordés. Par ailleurs, le code Général des Impôts prévoit un abaissement de la TVA à 5,5% dès lors que l’énergie calorifique produite par réseau provient au moins à 50% d’énergies renouvelables. Le même seuil rendra également le projet éligible au Fonds Chaleur de l’Agence de l’Environnement et de Maîtrise de l’Energie (ADEME). En permettant d’abaisser les coûts de production, cette mesure rendra le territoire plus attractif tout en créant de l’emploi. De plus, elle aura un impact direct sur la facture des usagers ! Un projet cohérent avec la politique locale d’aménagement du territoire – Un véritable « axe énergétique » Sevran comme Aulnay sont concernés par d’ambitieux projets d’urbanisme. S’inscrivant dans la logique du Grand Paris, ils visent à renforcer l’attrait et le dynamisme du territoire. L’accord cadre du Contrat de Développement Territorial Est-Seine-Saint-Denis prévoit notamment l’aménagement d’un arc paysager « Nature et loisir » imaginé par le cabinet Finn Geipel. Celui-ci s’étire le long de la ligne rouge du Grand Paris Express entre le canal de l’Ourcq et la ZAC PSA où se développeront des projets mêlant habitat, zones activités économiques, de sport et de loisirs. Le réseau mutualisé formera un «axe énergétique» cohérent avec l’arc paysager et la politique urbaine déjà engagée sur le territoire. Il s’appuiera sur les infrastructures existantes qui desservent actuellement 20936 équivalents logements, réparties sur 4 réseaux : – Sevran Rougemont – Perrin – Chanteloup – Sevran Beaudottes – Aulnay 3000 – Rose des vent – Aulnay Gros Saule A terme, ce réseau pourrait se densifier avec le raccordement d’autres bâtiments présents sur cette zone géographique ou aux autres villes du CDT. – Des énergies locales abondantes sur le territoire. Les énergies renouvelables disponibles en Seine-Saint-Denis laissent entrevoir la possibilité de plusieurs scénarii pour le futur réseau de chaleur. Plusieurs types de mix énergétiques sont envisagés pour optimiser notre production de chaleur. Ceux-ci reposent principalement sur ces différentes techniques : – La géothermie : elle consiste à récupérer l’énergie naturellement contenue dans le sous- sol et à l’exploiter. On peut utiliser la géothermie sous plusieurs formes selon les contraintes, notamment dans le bassin parisien avec la technique du doublet qui permet de réinjecter le fluide dans sa nappe d’origine. – La biomasse : elle correspond à l’ensemble des matières organiques pouvant se transformer en énergie utilisable. On distingue :- La biomasse solide : paille, copeaux, bûches… (la transformation en énergie a lieu par combustion/oxydation)
- La biomasse liquide : huiles végétales, bio alcool…
- La biomasse gazeuse : biogaz….