Dans moins de 20 ans, l’agglomération d’Angers comptera un écoquartier de 20 000 habitants, relié en quelques minutes à son centre par une ligne de tramway. Striée de verdure, sillonnée de sentiers piétons et de pistes cyclables, cette quasi-ville nouvelle constitue un nouveau défi pour Angers. Ville pionnière en France en matière d’agenda 21, Angers porte, depuis 1999, la démarche de développement durable comme axe stratégique de son développement.
La métropole angevine, comme l’ensemble des métropoles françaises, doit répondre à une forte demande de logements. Parce qu’il s’inscrit dans le projet de développement global du territoire, ce besoin doit être concilié avec d’autres objectifs : maîtriser l’étalement urbain, diversifier l’offre, faciliter l’accès de tous au logements et développer l’attractivité de l’agglomération. Dans cette perspective, la Ville d’Angers et Angers Loire Métropole avec le Syndicat mixte d’études et d’aménagement du plateau de la Mayenne engagent l’aménagement d’un nouveau morceau de la ville. Ce projet se réalisera sur une vingtaine d’années. Il vit et évolue en permanence dans le but d’allier au mieux qualité de vie, équilibre social et dynamisme économique. 240 hectares : c’est la surface totale de l’emprise foncière des opérations des plateaux de la Mayenne et des Capucins. Ce territoire s’étend sur Angers depuis l’hôpital jusqu’à l’île Saint-Aubin. Il englobe l’ancien aérodrome et se prolonge à Avrillé, sur un espace compris entre l’avenue Mendès-France et la route de Cantenay-Épinard (RD 107), jusqu’à la zone industrielle du Bocage. Selon les opérateurs, les aménagements à venir assureront une greffe naturelle aux quartiers voisins des Capucins, de la cité Verneau, du Bois-du-Roy et des Raffoux. Ils seront en partie structurés par la ligne de tramway, le contournement autoroutier d’Angers et le parc du végétal, Terra Botanica. L’attention portée à la préservation des paysages et des sites protégés de l’île Saint-Aubin et des Basses vallées angevines feront de l’ensemble du projet Mayenne//Capucins un site emblématique de l’identité angevine. Sur les plateaux de la Mayenne et des Capucins, les villes d’Angers et d’Avrillé proposeront une gamme de logements adaptée aux besoins de chacun et anticipant les évolutions démographiques à venir. Environ 10 000 logements seront construits. Autrement dit, et a minima, quelque 20 000 personnes vivront sur les plateaux d’ici vingt ans. Mais construire des logements ne suffit pas. L’attractivité de la métropole passe aussi par son dynamisme économique et touristique. Des espaces sont réservés pour accueillir des entreprises, des commerces et créer des emplois. Terra Botanica, le parc ludique et pédagogique sur le thème du végétal, attirera de nombreux touristes à Angers et dans sa région.Concevoir un véritable quartier durable de 20 000 habitants est-ce possible ?
La municipalité promet que ce territoire se transformera dans le respect des équilibres sociaux, environnementaux et économiques. L’objectif est de faire de cet ensemble un véritable quartier « durable » et c’est pourquoi les urbanistes retenus s’engagent à respecter les enjeux suivants : – Développer la mixité entre habitat, activités économiques, commerces, services et loisirs – Conserver l’identité du lieu, sa mémoire et les éléments paysagers structurants – Intégrer la qualité environnementale dans les bâtiments avec trois priorités : l’eau, l’énergie et le bruit. – Diminuer la circulation automobile au profit de déplacements doux (vélos, piétons, tramway) – Associer les habitants au déroulement du projet. – Intégrer les grands projets structurants : première ligne de tramway et contournement A11 – Répondre aux besoins de logements avec une offre diversifiée et favoriser la mixité sociale Le projet a bien fait l’objet d’une longue procédure de concertation (près de 10 ans) et les premiers appartements ont été vendus en un éclair par l’opérateur Nexity. Pourtant, quelques réserves s’élèvent écrit Vincent Boucault dans Le Monde (édition du 27 janvier 2008). Ainsi, limitée à 900 mètres au départ, la partie couverte de l’autoroute a été portée à 1 700 mètres sous l’aiguillon d’une association de riverains rapporte le Monde. « Sans nous, le projet n’aurait pas pris une telle orientation environnementale », défend Marc Viel, son président. « L’avenir dira si la ville et les promoteurs ont réalisé la fameuse mixité sociale et autre mixité intergénérationnelle tant promises », ironise un journal de quartier dissident, qui émet aussi des doutes sur le respect du caractère « durable » des constructions. Vincent Boucoult conclut : La crainte est que, face à la hausse des coûts et au fléchissement du marché de l’immobilier, les promoteurs rognent sur la haute qualité environnementale annoncée : matériaux isolants et non polluants, énergie solaire. Crainte réellement justifiée ? Pour ce faire une opinion objective, lisez plutôt le dossier développement durable sur le site de la ville , le site portail des démarches agenda 21 en France et le site du Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables. Sans esprit partisan, rappelons juste les faits : la ville est engagée depuis 1999 dans une démarche d’Agenda 21. Après la réalisation d’un bilan détaillé des deux premiers plans d’action, un 3e plan d’action Agenda 21 a été défini en 2004. Il regroupe 4 thématiques fortes : la mobilisation angevine, la valorisation du territoire, la préservation des ressources et du cadre de vie angevins, la solidarité en contribuant au mieux-vivre des citoyens. Alors que seules 155 communes (sur 36 782 !) ont délibérés la mise en oeuvre d’un Agenda 21, juste 5% d’entre elles ont conçu leur système d’évaluation dont Angers…