Les trois principaux fabricants de briques alimentaires ont présenté à la Commission et aux députés européens, le 5 mars dernier, le premier rapport sur l’engagement mondial qu’ils avaient pris en juillet 2007 sur la traçabilité du bois. Publié le 5 mars 2009, le premier rapport a été réalisé par ProForest, un cabinet d’audit indépendant spécialisé dans les pratiques des filières d’approvisionnement. Il révèle que 47% des fibres utilisées par les fabricants sont certifiées par le Forest Stewaerdship Council (FSC) ou par le FSC Controlled Wood standard, et 3 des 54 usines de fabrication de briques alimentaires ont déjà été certifiées conformes au standard de chaîne d’approvisionnement FSC.
L’association Alliance Carton Nature (ACN)
Créée en 1990, l’association Alliance Carton Nature (ACN) réunit les fabricants de briques alimentaires. Elle a pour mission de développer à travers des actions concrètes le taux de recyclage de ces emballages, issus majoritairement de matériau renouvelable : le bois. ACN promeut le bon profil environnemental des briques conformément aux principes du développement durable.Bilan des pratiques
Les sociétés, qui représentent 80% du chiffre d’affaires du secteur, ont pu commenter ces premiers résultats, qui montrent notamment que 47% des fibres utilisées comme matière première sont certifiées par le Forest Stewardship Council (FSC) et/ou par le FSC Controlled Wood standard. Il a également été relevé que 3 des 54 usines produisant les briques alimentaires ont déjà été certifiées conformes au standard de chaîne d’approvisionnement FSC. Cette présentation s’est tenue à Bruxelles, en présence des principaux représentants en charge des questions liées à l’environnement et notamment de la députée européenne Elja-Riitta Korhola, membre de la Commission de l’Environnement au Parlement. Les entreprises à l’origine de cette initiative sont Tetra Pak, SIG Combibloc et Elopak, toutes membres de l’Alliance for Beverage Cartons and the Environment (ACE), la branche européenne d’Alliance Carton Nature. L’objectif visé par cet engagement est double : – atteindre, d’une part, une traçabilité totale du bois d’ici 2015, soit un taux de 100% de traçabilité pour la chaîne d’approvisionnement de toutes les fibres de bois utilisées dans le cadre de la fabrication des briques alimentaires par les trois groupes à travers le monde – atteindre une traçabilité certifiée pour 100% de leurs usines de fabrication de matériaux d’emballage d’ici 2018. « Nous avons réalisé d’importants progrès dans la mise en place d’un système performant, assurant la traçabilité des fibres de bois que nous utilisons, et ce depuis leur forêt d’origines. » souligne Niels Petter Wright, PDG d’Elopak. « Nous sommes convaincus que cet engagement est un excellent exemple pour montrer comment l’industrie peut agir de manière efficace en complétant les objectifs fixés par l’Union européenne et en les élargissant au niveau international. Nous travaillons d’arrache pied pour étendre la certification de la traçabilité à toute nos opérations à travers le monde » explique Rolf Stang, PDG de SIG Combibloc. Près de 2,5 millions de tonnes de carton ont été utilisées par les trois fabricants de briques alimentaires en 2007. En moyenne, chaque brique alimentaire est composée à 75% de carton issu du bois provenant de forêts renouvelables. Le commissaire européen pour l’environnement, Stavros Dimas, estime qu’il est important pour les entreprises de connaître l’origine du bois utilisé par leurs fournisseurs, ce qui leur permet d’avoir la certitude qu’aucune matière première, dont l’origine serait inconnue ou illégale, n’entre dans leur chaîne d’approvisionnement : « L’engagement d’ACE pour assurer une traçabilité à 100% représente une contribution considérable aux politiques de l’Union européenne visant à encourager une gestion responsable des forêts, combattre l’abattage illégal et développer des modèles de consommation et de production plus durables. C’est pourquoi je me réjouis des résultats présentés dans ce rapport qui souligne les progrès réalisés grâce à cet engagement. » « Nous sommes conscients des efforts nécessaires à la poursuite de nos objectifs. Depuis 2007, nous avons déjà fait des progrès significatifs concernant le nombre d’usines certifiées pour la fabrication du carton, et nous sommes confiants quant à la perspective d’atteindre nos objectifs. » commente Jan Grönvall, vice-président du management approvisionnement chez Tetra-Pak. Mme Korhola, qui présidait le 5 mars 2009 au Parlement un déjeuner débat sur les engagements pris volontairement par les industries et leur soutien aux politiques européennes, a déclaré à cette occasion : « en tant que législateurs, nous avons un rôle à jouer dans la mise en place d’objectifs concernant une utilisation responsable des ressources et une production durable, mais nous ne pouvons agir concrètement, sans l’aide des industriels. Cet engagement volontaire du secteur privé est un bon exemple d’action concrète que nous souhaitons mettre en place dans le cadre de la FLEGT », a-t-elle expliqué en faisant référence au plan d’action de l’Union européenne « Forest Law Enforcement, Gouvernance and Trade. »Contexte politique et réglementaire de l’Union européenne
Le rapport ProForest sur le secteur des briques alimentaires paraît alors même que la politique européenne en matière de gestion des forêts s’intensifie. Il est prévu que le Parlement vote fin avril une proposition de la Commission pour réglementer les produits issus du bois et leur production sur le marché. Cette réglementation a été mise en place dans le cadre de la FLEGT, qui fait appel aux entreprises pour qu’elles contribuent à remplir les objectifs fixés par l’Union européenne et à promouvoir une gestion responsable des forêts. Le développement d’une chaîne d’approvisionnement « verte » est également un élément primordial du plan d’actions sur la production et la consommation durable récemment mis au point par l’Union européenne. Les représentants majeurs des deux principaux fournisseurs de carton des entreprises adhérentes d’ACE, Stora Enso et Korsnäs, qui étaient également présents lors des réunions tenues au Parlement et à la Commission, ont déjà assuré la certification de leurs systèmes d’approvisionnement.