L’Union européenne met fin à des accords préférentiels qui favorisaient l’accès des marchés européens aux produits d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, tout en leur permettant de protéger leurs propres marchés. Quel régime remplacera ces conditions avantageuses pour des pays particulièrement défavorisés ?
Depuis les années 60, l’Union européenne entretenait un partenariat étroit avec 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Elle accordait un accès libre pour la majorité des produits ACP sur le marché européen. En même temps, elle consentait une importante aide au développement.
En 2000, l’Europe a décidé de revoir ses relations commerciales avec ces pays en négociant des accords de libre échange. Ce sont les Accords de partenariat économique (APE), jugés plus conformes aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Dangereuse mise en concurrence
Le risque : une libéralisation de ces secteurs, c’est à dire l’ouverture à la concurrence des produits européens. « Ceci pourrait affecter gravement et immédiatement les ressources des paysans dans les pays pauvres », craint Oxfam France.
En décembre dernier, plusieurs pays ont signé des « accords d’étape » sous la pression. La Commission européenne continue de les pousser à la signature d’un APE complet, incluant les services, l’investissement, les marchés publics, la propriété intellectuelle et la concurrence.
L’exportation ou la subsistance : faut-il choisir ?
Caroline Dorémus-Mège, reponsable de plaidoyer à Oxfam France – Agir ici, s’en inquiète : « Les pays ACP ont été forcés de choisir entre, d’une part, garantir les exportations existantes vers l’Union européenne, et, d’autre part, préserver les moyens de subsistance des petits fermiers et la croissance économique. C’était un choix impossible ».
Rénégociation
Agir Ici demande donc qu’une renégociation ait lieu, et que l’Union européenne laisse aux pays non signataires « suffisamment de temps pour négocier des accords commerciaux favorables à leur développement ».
Aujourd’hui, l’ONG Oxfam International mène campagne pour que les pays du Sud ne soient pas pénalisés et que leur développement soit au coeur des ces négociations.
En savoir plus
– Le site de l’Association Max Havelaar France.
– Des Africains se mobilisent : le chanteur sénégalais Idrissa Diop.