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La revue de presse du développement durable n°23

Semaine du 4 au 10 août 2008

Alors que Total devrait engranger cette année un bénéfice net de 16 milliards d’euros, (soit, comme le souligne Marianne, l’équivalent de presque 4 jours entiers de travail de l’ensemble des français), les français doivent eux « opérer des arbitrages » en cette période de vacances. Si certains peuvent s’offrir des vacances responsables ou écolos (Libération et Le Parisien y consacraient quelques articles cette semaine), les européens cherchent ce qu’il y a de moins cher. Pour The Times, le climat économique glacial a même « gelé les bourgeons de l’écologie » et « on préfère à présent se soucier de sa propre survie plutôt que de celle de ses petits-enfants ». Nos petits-enfants devront ainsi se contenter du monde que nous allons leur transmettre et il sera peut-être sans nos cousins primates. Le Figaro revient sur l’étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui dévoile que près de la moitié (48 % exactement) des 634 espèces de primates, vivant actuellement dans le monde, seraient menacées d’extinction à plus ou moins brève échéance. Une étude à consulter sur Cdurable.info. Allez, rien n’est perdu ! Par exemple, Greenpeace nous propose de nous réveiller à leur manière avec une nouvelle campagne dévoilée cette semaine… Bon été…

Le « credit crunch » au secours de la planète

Curieux paradoxe. La crise du crédit en Angleterre a relégué l’écologie au second plan, mais l’environnement ne s’en porterait que mieux selon Alice Thomson, éditorialiste de « The Times ». Source : Les Echos du 8 août 2008 Retour en arrière. Il y a un an, de plus en plus de gens achetaient de la nourriture bio, se payaient des voitures hybrides, et acceptaient avec flegme de devoir payer une taxe pour conduire à Londres. Le film « Une vérité qui dérange » devenait le documentaire le plus rentable de l’histoire, et son auteur, Al Gore, recevait le prix Nobel de la paix. A l’époque, selon les sondages, l’écologie était l’une des trois plus grandes préoccupations de 15 % de la population britannique. Le chiffre est tombé à 10 % cette année. « Le climat économique glacial a gelé les bourgeons de l’écologie », et on préfère à présent se soucier de sa propre survie plutôt que de celle de ses petits-enfants. A Londres, la journaliste constate les faits : les allées des supermarchés bio sont désespérément vides, tandis que les pizzerias et les fast-food font le plein de clients qui cherchent ce qu’il y a de moins cher. Même les politiciens l’ont compris : l’écologie n’est plus à l’ordre du jour. L’une des premières décisions de Boris Johnson, en tant que nouveau maire de Londres, fut par exemple d’abandonner l’idée de faire payer une taxe de 25 livres aux propriétaires de voitures trop polluantes. Travaillistes et conservateurs veulent maintenant changer de stratégie et cherchent « à récompenser ceux qui font attention à l’environnement plutôt qu’à pénaliser ceux qui jettent leurs pots de yaourt avec leurs sachets de thé ». Mais c’est paradoxalement en voulant faire des économies que les Britanniques deviennent plus écolos. « Ils ne font peut-être plus la queue pour du pain Poilâne bio à 9 livres mais, pour la première fois en dix ans, ils gaspillent moins de nourriture. (…) Les enfants portent les uniformes de leurs grands frères ou grandes soeurs », plutôt que des neufs qui proviennent d’ateliers à l’autre bout du monde. L’éditorialiste s’enthousiasme aussi pour ses concitoyens qui font pousser leurs légumes ou qui, pour cause d’essence trop onéreuse, laissent leurs voitures au garage. « Le déclin de l’économie a rendu l’écologie moins attrayante, mais cela pourrait bien être la méthode la plus efficace pour sauver la planète. »

Total fait le plein tous les trimestres

Source : Marianne n°590 – semaine du 9 au 15 août 2008 – Attendez-vous à apprendre – chronique d’Emmanuel Lévy […] Malgré les multiples dénégations de son PDG, Christophe de Margerie, Total affiche bel et bien des bénéfices parfaitement corrélés avec le prix du baril. Au cas où des doutes persisteraient, la faible augmentation de la production, 1,3%, ne saurait à elle seule expliquer la croissance du bénéfice, +20% sur un an. Résultat, pour son dernier trimestre, le pétrolier engrange 3,7 milliards d’euros, soit 20 millions d’euros de bénef par jour. A ce rythme, la compagnie devrait exploser son record cette année encore, en s’octroyant un bénéfice net de 16 milliards d’euros, presque 4 jours entiers de travail de l’ensemble des français.

Pouvoir d’achat : les français opèrent des arbitrages

Source : Télérama n°3057 du 6 août 2008 – Courrier de Jean-Pierre Vasseur d’Evreux Hervé Novelli, secrétaire d’Etat en charge du Commerce et de l’Artisanat, était l’invité de France Inter. A la question du journaliste l’interrogeant sur le fait que les français en vacances, confrontés aux questions du pouvoir d’achat parfois douloureux, sont contraints de limiter leurs dépenses et de faire des choix parfois douloureux, M. le secrétaire d’Etat a eu une incroyable réponse : « les français opèrent des arbitrages ». Qu’est-ce que ça signifie ? On reste sans voix, sidéré par le degré d’abstraction de la formule. « les français opèrent des arbitrages ». La formule est terrifiante, par ce qu’elle révèle de la façon dont celui qui l’emploie considère tous ceux qu’il est censé représenter. Ce n’est même pas du mépris. C’est le langage de l’entomologiste observant à distance des insectes avec lesquels il n’a pas le moindre point commun.

Une semaine sur Terre

Semaine du 4 au 10 août 2008 En France : – Coup dur pour le développement de l’électricité éolienne : Le Conseil d’Etat suspend le tarif de rachat de l’électricité éolienne. Hervé Kempf revient dans Le Monde (édition du 10 août 2008) sur l’annulation de l’arrêté ministériel fixant le tarif de rachat par EDF de l’énergie éolienne. Extrait : Rendue publique le 6 août, cette décision est un croche-pied au développement des aérogénérateurs. En effet, ceux-ci ne trouvent pour l’instant leur rentabilité que par l’obligation qui est faite à EDF de racheter l’électricité qu’ils fournissent. Un arrêté du 10 juillet 2006 a fixé le prix de ce rachat à 8,2 centimes par kilowattheure pour les 10 premières années d’exploitation. Ce texte avait été attaqué en 2006 par l’association Vent du Bocage, opposée au développement de l’énergie éolienne. Le Conseil d’Etat a suspendu l’arrêté en raison d’un vice de forme, l’administration n’ayant pas, lors de la préparation du texte, consulté les organismes adéquats.Ne pas respecter les limites de rejets radioactifs, une « habitude » pour la Socatri : L’usine Socatri, sur le site nucléaire du Tricastin (Vaucluse), fait de nouveau parler d’elle. Le non-respect des limites de rejets radioactifs dans l’atmosphère « devient une habitude à la Socatri », a dénoncé, jeudi 7 août, la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) au lendemain de l’annonce d’un dépassement des rejets mensuels de carbone 14 dans cette filiale d’Areva. « Les limites annuelles de rejets ont été très largement dépassées (pour ne pas dire pulvérisées) en 2006 et 2007 » à la Socatri, a ajouté la Commission. Lire l’article sur le site du Monde (lemonde.fr le 7 août 2008). Aux Etats-Unis : – Obama et McCain s’opposent sur l’énergie : Dans Ouest-France (édition du 8 août 2008) Isabelle LESNIAK revient sur le clivage entre les deux candidats à la Maison-Blanche concernant l’énergie. L’un (McCain) veut plus de nucléaire, l’autre pas. Extrait : Une fois n’est pas coutume : John McCain souhaite imiter les Français en matière d’énergie ! « S’ils parviennent à tirer 80 % de leur électricité du nucléaire, pourquoi pas nous ? », répète-t-il, dans sa croisade pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole étranger. Mardi encore, visitant une centrale dans le Michigan, le candidat républicain s’est engagé à construire quarante-cinq réacteurs d’ici à 2030 et a réaffirmé sa pleine confiance en leur sécurité. Une révolution, car le nucléaire reste tabou depuis l’accident, en 1979, de la centrale de Three Miles Island, en Pennsylvanie… Barack Obama est beaucoup plus prudent sur le sujet, privilégiant les énergies renouvelables et le changement des habitudes de consommation pour gaspiller moins. – Lire aussi l’article d’Anne Denis publié dans Les Echos (6 août 2008) : Le prix de l’essence, au coeur de la présidentielle En Indonésie : – Ruée sur les terres agricoles des pays pauvres : L’agriculture, ça se délocalise aussi. Ainsi l’Arabie Saoudite projette-t-elle de louer des terres en Indonésie pour réduire sa dépendance alimentaire. Un article à lire dans Courrier International (31 juillet – numéro d’été actuellement disponible chez votre marchand de journaux).

Des vertes et des pas mûres

Source : France Info – En vert et contre-tout, extrait de la chronique de Giulia Foïs diffusée le 8 août 2008 L’étude de la semaine va rendre aux femmes la fierté d’être femme. C’est un rapport du gouvernement suédois : la pollution a un sexe, et il est masculin. Les cancres au fond de la classe, c’est souvent des garçons, c’est connu. Pareil, plus tard, en matière d’environnement : les hommes sont toujours plus mauvais élèves. Les grosses voitures, c’est eux, les gadgets technologiques, c’est eux aussi, et la viande, c’est encore eux. D’ailleurs les enquêtes le disent toutes : quand les couples prennent le virage écolo, c’est souvent madame qui est au volant – pour une fois qu’on la laisse conduire… Alors déjà, on était l’avenir de l’homme, maintenant, on est celui de la planète. On pourrait pas souffler un peu des fois ?

Bronzage vert

Vos journaux s’intéressent aussi aux vacances écologiques, constatait Jean-Christophe Martin dans sa revue de presse du 7 août sur France Info : « Eco-tourisme, tourisme éthique, tourisme durable… Quel que soit son nom, les Français ne savent pas trop ce que c’est, d’après un sondage TNS Sofres. Libération avance une définition : il s’agit de « partager la planète plutôt que de la sillonner n’importe comment. » Et le quotidien d’égrainer « la tripotée de concepts et de définitions du tourisme durable ». Ca passe du volontariat dans un village africain, au trek dans les Andes ou encore au séjour dans un hotel bio. Des voyages encore réservés à une élite : ils coûtent environ 30% de plus que le tourisme traditionnel. « Les vacances écolos séduisent de plus en plus » , assure pourtant le Parisien, qui se penche aussi sur le sujet. Le quotidien cite des formules plus accessibles, comme les vacances dans une ferme bio en Normandie. Fromage maison, barbecue bio et diner à la lueur de la bougie. « Ca donne un côté Petite Maison dans la priairie » expliquent Coralie et Laurent, un couple de bobos parisiens. Le séjour les a tellement séduit qu’ils prévoient de renouveller l’expérience. Vous l’aurez compris, finie la peau brunie au soleil, la mode est au bronzage vert ! »

 

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David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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