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Partenariats et coopération pour l’eau

Rapport mondial des Nations Unies sur les ressources en eau 2023

Présenté à New York ce 22 Mars, Journée Mondiale de l'eau, à la conférence des Nations Unies sur l'eau

Le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, présenté à New York le 22 mars, Journée mondiale de l’eau, lors de la conférence des Nations Unies sur l’eau, offre une évaluation complète et fiable de l’état général, de l’utilisation et de la gestion des ressources en eau douce de la planète. Face au « risque imminent d’une crise mondiale de l’eau » selon l’UNESCO / ONU-Eau, ce rapport vise à fournir aux décideurs les outils pour formuler et mettre en œuvre des politiques durables dans le domaine de l’eau.

Risque imminent d’une crise mondiale de l’eau selon l’UNESCO et l’ONU-Eau

Entre deux et trois milliards de personnes dans le monde connaissent des pénuries d’eau. Ces pénuries vont s’aggraver au cours des décennies à venir – en particulier dans les villes – si la coopération internationale dans ce domaine n’est pas renforcée, préviennent l’UNESCO et ONU-Eau dans la dernière édition du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau. Dans le monde, 2 milliards de personnes (soit 26 % de la population) sont privées d’accès à l’eau potable et 4,6 milliards de personnes (46 %) n’ont pas accès à un système d’assainissement géré de manière sûre, selon le rapport publié par l’UNESCO au nom d’ONU-Eau et lancé aujourd’hui à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur l’eau 2023 organisée à New York. capture_d_e_cran_2023-03-22_a_16.18_55.png Entre deux et trois milliards de personnes connaissent des pénuries d’eau pendant au moins un mois par an, ce qui fait peser de graves risques sur leurs moyens de subsistance, à travers la sécurité alimentaire et l’accès à l’électricité notamment. La population urbaine mondiale confrontée au manque d’eau devrait doubler, passant de 930 millions en 2016 à 1,7 – 2,4 milliards de personnes en 2050. Les sécheresses extrêmes et prolongées ont également une incidence croissante sur les écosystèmes et entraînent des conséquences désastreuses pour les espèces végétales et animales.
« Il est urgent d’établir de solides mécanismes internationaux pour éviter que la crise mondiale de l’eau ne devienne incontrôlable. L’eau est notre avenir commun et il est essentiel d’agir ensemble pour la partager équitablement et la gérer durablement », déclare la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
Rapport mondial des Nations Unies sur les ressources en eau 2023
« Il y a beaucoup à faire et le temps ne joue pas en notre faveur », déclare Gilbert F. Houngbo, Président d’ONU-Eau et Directeur général de l’Organisation internationale du travail. « Ce rapport démontre notre ambition et nous devons à présent nous rassembler et intensifier l’action. C’est le moment pour nous de faire la différence »

La coopération internationale : la clé de l’accès à l’eau pour tous

capture_d_e_cran_2023-03-22_a_15.48_18.png Presque toutes les interventions liées à l’eau impliquent une certaine forme de coopération. Cultiver la terre requiert l’usage de systèmes d’irrigation partagés par les agriculteurs. L’approvisionnement en eau potable à un coût abordable des villes et des zones rurales n’est possible que par une gestion commune des systèmes d’assainissement et d’approvisionnement en eau. Et la coopération entre ces communautés urbaines et rurales est essentielle pour garantir à la fois la sécurité alimentaire et le maintien des revenus des agriculteurs. La gestion des fleuves et des aquifères qui traversent des frontières internationales rend la question d’autant plus complexe. S’il a été démontré que la coopération en matière de bassins et d’aquifères transfrontaliers présente de nombreux avantages au-delà de la sécurité de l’eau, notamment l’ouverture de canaux diplomatiques supplémentaires, seuls 6 des 468 aquifères internationaux partagés dans le monde font l’objet d’accords de coopération officiels. À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, les Nations Unies appellent à renforcer la coopération internationale en matière d’utilisation et de gestion de l’eau. C’est le seul moyen d’éviter une crise mondiale de l’eau dans les décennies à venir. Journée mondiale de l’eau 22 Mars 2023

Les partenariats et la participation citoyenne permettent d’accroître les bénéfices

Le droit à l’eau Les services environnementaux, tels que la lutte contre la pollution et l’enrichissement de la biodiversité, figurent parmi les avantages partagés les plus souvent soulignés dans le rapport, de même que les possibilités de partage de données, d’informations et de cofinancement. À titre d’exemple, les « fonds pour l’eau » sont des systèmes de financement qui rassemblent les utilisateurs en aval, tels que les villes, les entreprises et les services publics, pour investir collectivement dans la protection des habitats en amont et la gestion des terres agricoles afin d’améliorer la qualité de l’eau ou sa quantité globale. Le Fonds pour l’eau de Monterrey au Mexique, lancé en 2013, a permis de préserver la qualité de l’eau, de réduire les inondations, d’améliorer l’infiltration et de réhabiliter les habitats naturels grâce au cofinancement. La réussite d’approches similaires en Afrique subsaharienne, notamment dans le bassin versant de la rivière Tana-Nairobi, qui fournit 95 % de l’eau douce de Nairobi et 50 % de l’électricité du Kenya, illustre le potentiel mondial de ces partenariats. La participation des parties prenantes concernées favorise également l’adhésion et l’appropriation. L’implication des utilisateurs finaux dans la planification et la mise en œuvre des systèmes d’eau permet de créer des services qui correspondent davantage aux besoins et aux ressources des communautés démunies, et d’accroître l’acceptation et l’appropriation par le public. Elle favorise également la responsabilisation et la transparence. Dans les camps de déplacés de la région de Gedo en Somalie, les résidents élisent des comités de l’eau qui gèrent et entretiennent les points d’eau qui approvisionnent des dizaines de milliers de personnes. Les membres du comité s’associent aux autorités locales en charge de l’eau au sein des communautés d’accueil afin de partager et de gérer les ressources en eau.
Programme mondial pour l'évaluation des ressources en eau
Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau

Résumé du rapport mondial des Nations Unies sur les ressources en eau 2023

Rapport mondial des Nations Unies sur les ressources en eau 2023 En 2023, se tient la première grande conférence de l’Organisation des Nations Unies (ONU) consacrée aux ressources en eau depuis 1977. La Conférence des Nations Unies sur l’eau 2023 s’intéresse aux progrès accomplis dans la réalisation des objectifs liés à l’eau et à l’assainissement, coïncidant avec l’examen approfondi à mi-parcours de la Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le développement durable » (2018-2028). Ce Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2023 sert directement de base aux discussions de la Conférence des Nations Unies, en décrivant comment l’établissement de partenariats et le renforcement de la coopération, dans tous les aspects du développement durable, sont essentiels à l’accélération de la réalisation de l’objectif de développement durable relatif à l’eau et à l’assainissement (ODD 6) ainsi qu’à la protection des droits humains à l’eau et à l’assainissement.

L’eau dans le monde : demande, disponibilité et qualité

Au cours des quarante dernières années, l’utilisation des ressources en eau dans le monde a augmenté de près de 1 % par an et devrait continuer d’augmenter à un rythme similaire jusqu’en 2050, sous l’effet conjugué de la croissance démographique, du développement socio-économique et de l’évolution des modes de consommation. Pour l’essentiel, cette augmentation concerne les pays à revenus faible et intermédiaire, notamment les économies émergentes.
Évolution des extractions d’eau mondiales, 1900-2018 (en km3/an)
Évolution des extractions d’eau mondiales, 1900-2018 (en km3/an)
Compte tenu des effets du stress hydrique au niveau local ainsi que de l’aggravation et de la propagation de la pollution des ressources en eau douce, les pénuries d’eau tendent à se généraliser. Du fait du changement climatique, les pénuries d’eau saisonnières seront multipliées dans les régions où cette ressource est actuellement abondante (comme l’Afrique centrale, l’Asie de l’Est et certaines régions de l’Amérique du Sud) et s’aggraveront dans les régions où l’eau est déjà rare (comme le Moyen-Orient et le Sahel en Afrique). En moyenne, 10 % de la population mondiale vit dans des pays où le stress hydrique atteint un niveau élevé ou critique.
Niveaux de référence annuels de stress hydrique
Niveaux de référence annuels de stress hydrique
Tous les pays du monde, qu’il s’agisse de pays à revenu faible, moyen ou élevé, encourent des risques liés à la qualité de l’eau. Dans les pays à faible revenu, la mauvaise qualité de l’eau ambiante résulte souvent d’un traitement insuffisant des eaux usées tandis que dans les pays à revenu élevé, les eaux de ruissellement agricoles posent un problème plus grave. Toutefois, les données relatives à la qualité de l’eau restent rares par manque de capacités pour surveiller et rendre compte des situations. Ce constat vaut particulièrement pour nombre de pays parmi les moins avancés en Asie et en Afrique.
Mauvaise qualité de l’eau et risques mondiaux
Mauvaise qualité de l’eau et risques mondiaux

Les progrès dans la réalisation des cibles de l’ODD 6

À mi-parcours de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, on dispose de données suffisantes sur les progrès accomplis dans la réalisation des cibles de l’ODD 6 pour l’eau potable et l’assainissement, avec des indications préliminaires et approximatives de progrès en matière de stress hydrique, d’efficacité d’utilisation des ressources en eau, de coopération transfrontière et de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) alors que l’on ne dispose en revanche d’aucunes informations quantifiées sur les progrès réalisés pour cinq des onze indicateurs des cibles. Indicateurs et répartition par niveaux pour l’ODD 6 Bien que la plupart des pays aient fait état de certaines avancées, la mise en œuvre de la GIRE (cible 6.5) doit se produire deux fois plus rapidement si l’on veut atteindre la cible fixée. Les données requises pour suivre l’évolution de l’étendue des écosystèmes liés à l’eau dans le temps (cible 6.6) ne sont pas encore assez précises pour révéler des tendances particulières ces dernières années. Néanmoins, les données existantes indiquent une perte de 80 % de l’étendue des zones humides naturelles depuis l’ère préindustrielle (XVIIIe siècle). En 2020, le montant global des fonds alloués et décaissés pour « l’eau » au titre de l’aide publique au développement (APD) a été estimé à 8,7 milliards de dollars EU contre 2,7 milliards de dollars EU en 2002. Toutefois, au moment de l’élaboration de ce rapport, la coopération internationale et l’appui au renforcement des capacités des pays en développement en ce qui concerne les activités et programmes relatifs à l’eau et à l’assainissement (cible 6.a) n’avaient pas encore fait l’objet de comptes-rendus spécifiques. Le nombre de pays ayant mis en place des politiques et des procédures opérationnelles encourageant la participation des utilisateurs et des communautés (cible 6.b) a augmenté entre 2014 et 2019, mais il reste globalement faible. Les niveaux d’application des politiques et procédures comme ceux de participation restent très bas pour l’eau potable, tant en milieu urbain qu’en milieu rural, en comparaison des autres sous-secteurs.

Diversité des partenariats et de la coopération

Face à la lenteur actuelle des progrès dans la réalisation des cibles de l’ODD 6, il est nécessaire d’explorer les opportunités offertes par les partenariats et la coopération. La coopération permet d’améliorer la gouvernance de l’eau et la prise de décisions dans ce domaine, d’inciter à l’élaboration de solutions novatrices et d’exploiter les gains d’efficacité. En encourageant une mobilisation, une participation et un dialogue inclusifs, ainsi qu’en attirant l’attention sur des voix qui, autrement, ne seraient pas entendues, les partenariats peuvent contribuer à ne laisser personne pour compte et à ce que les droits humains fondamentaux à l’eau et à l’assainissement soient respectés de façon universelle. Chaque partie possède des connaissances, des perceptions, des intérêts, des points de vue et des objectifs qui lui sont propres, de sorte qu’il est fréquent que des désaccords sur les priorités et les stratégies à adopter surviennent. Quel que soit le niveau auquel ils sont mis en place, les partenariats et la coopération produisent, en grande majorité, des résultats positifs même si, en de rares occasions, ils peuvent perpétuer des formes de marginalisation, biaiser la répartition des ressources et inciter à la division. La classification utilisée dans le cadre de ce rapport se fonde sur les résultats que les partenariats dans le domaine de l’eau visent à obtenir. La première catégorie concerne des partenaires poursuivant un objectif commun tel que la distribution d’eau et l’installation de services d’assainissement auprès des communautés locales ou la gestion de systèmes d’irrigation partagés. La deuxième catégorie englobe les partenariats dont les acteurs poursuivent des objectifs différents (et potentiellement concurrents) pour les ressources en eau, comme dans le cas de la coopération entre les municipalités et les agriculteurs aux fins de la répartition des ressources en eau, ou la mise en place de systèmes de paiement pour les services environnementaux. Enfin, la troisième catégorie regroupe des partenariats dont les acteurs sont « hors secteur de l’eau » et dont certains poursuivent des objectifs qui ne concernent pas directement les ressources en eau mais où celles-ci y jouent un rôle déterminant. Ces partenariats viennent en appui d’initiatives liées aux ressources en eau, qui, en retour, contribuent à la réalisation des objectifs en matière de santé humaine ou d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets. Rapport mondial des Nations Unies sur les ressources en eau 2023

Perspectives thématiques

  • Agriculture :
    • Les associations des usagers de l’eau (AUE) sont des organisations officielles grâce auxquelles les agriculteurs gèrent un système d’irrigation commun. Les AUE qui connaissent le plus de succès sont celles de petite taille, dans lesquelles les agriculteurs adhèrent à des normes similaires et bénéficient du capital social d’autres institutions locales (tels les conseils de village ou les groupes religieux) comme de la contribution à long terme d’organisations non gouvernementales (ONG) locales et de processus internes démocratiques (élection des présidents et membres du conseil d’administration par exemple). D’autres ne parviennent pas à obtenir les résultats escomptés du fait d’actions défaillantes, d’une mauvaise définition des rôles et des responsabilités, d’un manque de participation des femmes et de faiblesses des autorités administratives, entre autres. L’efficacité des AUE peut également se trouver limitée par des directives centrales et nationales qu’imposent, souvent sous forme de règles ou de règlements obligatoires, les autorités (les départements d’irrigation et les ministères en charge de l’eau par exemple).
    • La demande en eau des villes devant augmenter de 80 % d’ici à 2050, l’approvisionnement en eau des centres urbains à partir des zones rurales est devenu une stratégie courante pour répondre aux besoins en eau douce des villes en expansion. En règle générale, réaffecter l’eau initialement allouée aux usages agricoles a permis de satisfaire la demande des villes en pleine expansion. En revanche, cette stratégie n’est pas sans conséquences négatives pour l’agriculture et les zones rurales, puisqu’elle implique une diminution des ressources en eau disponibles pour l’irrigation, entraînant un risque pour la sécurité alimentaire et une baisse des revenus des agriculteurs. Pour compenser ces impacts, il est possible de recourir à des mesures d’indemnisation, notamment des compensations financières ou de nouvelles infrastructures ainsi qu’à des accords de partage des bénéfices.
    • La conception d’une interaction eau-énergie-alimentation-écosystèmes (WEFE) permet une approche systémique pour comprendre les interconnexions et les échanges composant cet ensemble. Cette approche intègre tous les secteurs et propose une vision holistique de la durabilité, qui vise à concilier les différents objectifs, intérêts et besoins des personnes et de l’environnement.
  • Environnement
    • Les mesures de protection ou de réhabilitation des bassins versants sont issues des plus anciens partenariats liés à l’eau. De nombreux dispositifs favorisant les services des bassins versants contribuent à l’adaptation au changement climatique grâce au renforcement de la résilience, un rôle qui leur est de plus en plus reconnu.
    • Les bénéfices conjoints générés par les approches écosystémiques démontrent clairement la pertinence des solutions fondées sur la nature. Alors que les compagnies de distribution d’eau cherchent surtout à réduire les risques liés aux infrastructures, à garantir la conformité des installations et à réduire les coûts, les avantages fournis par une adaptation au changement climatique, telle l’atténuation des inondations, revêtent un intérêt particulier pour les communautés rurales. La protection de la biodiversité ainsi que la création d’emplois et de formations comptent parmi les autres bénéfices. De par leur diversité et leur portée, ces bénéfices suscitent un intérêt marqué de la part d’un large éventail de parties prenantes et de partenaires potentiels.
    • Les fonds pour l’eau, qui permettent de financer les dispositifs susmentionnés, encouragent les partenariats qui associent les utilisateurs en aval, tels que les villes, les entreprises et les services publics, afin qu’ils investissent de façon collective dans la protection des habitats et dans la gestion des terrains en amont dans le but d’améliorer la qualité et la quantité des ressources en eau comme de produire des bienfaits à long terme.
    • Les partenariats impliquant les communautés locales sont de plus en plus employés afin d’améliorer la surveillance de l’environnement. Ils sont particulièrement importants si l’on veut remédier aux énormes lacunes en matière de données sur la qualité de l’eau.
  • Établissements humains
    • Divers acteurs, dont le secteur privé, les ONG et les organisations communautaires ainsi que les ministères et les départements d’État en charge de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH), de la santé, du logement, de l’agriculture, de l’éducation, de la planification et des infrastructures, sont amenés à gérer différents aspects des services WASH. Là encore, la coopération permet d’accueillir un éventail encore plus large de partenaires.
    • Les initiatives WASH ont plus de chance d’atteindre leurs objectifs si les bénéficiaires prévus y participent de manière significative, surtout dans les zones rurales et les villes secondaires. En effet, une participation effective des parties prenantes à leur planification et leur mise en œuvre permet de mettre en place des services plus adaptés aux besoins et aux ressources des communautés pauvres ainsi que d’inciter le public à accepter et à s’approprier davantage ces dispositifs. Faire participer les parties prenantes dès le début des activités engendre plus de responsabilisation et de transparence.
    • Les partenariats des entreprises de distribution d’eau (WOP) mettent en relation des entreprises fiables et bien implantées avec d’autres qui ont besoin d’aide ou de conseils. L’amélioration des capacités et des performances qui en résulte permet de faciliter l’accès aux services d’eau comme le financement d’investissements dans les infrastructures en vue d’élargir ou d’améliorer l’offre de services. Ces partenariats constituent un moyen précieux de répondre aux besoins des populations mal desservies en zone rurale comme en zone urbaine.
    • Les migrations forcées génèrent une charge supplémentaire sur les installations locales (services publics, systèmes communautaires) pour l’approvisionnement en eau et la fourniture de services connexes. Bien que les États soient les premiers responsables du respect de ce qui constitue des droits humains, la mise en place de partenariats multipartites entre les agences des Nations Unies, les organisations internationales, les ONG et la société civile est indispensable pour répondre aux dynamiques complexes qui affectent à la fois les populations déplacées et les communautés d’accueil. Dans le contexte des déplacements de population, les comités d’usagers de l’eau peuvent faciliter la collaboration avec les autorités locales chargées de l’eau et promouvoir la participation des femmes.
  • Industrie
    • Dans le secteur industriel, l’action collective est privilégiée lorsque les résultats escomptés ne peuvent pas être obtenus par des mesures internes ou unilatérales. Si ce secteur a la capacité de faire progresser les pratiques responsables et de concevoir des solutions fondées sur le marché afin d’accélérer la réalisation des ODD à chaque échelle, il peut, ce faisant, être entravé par des disparités de gouvernance, des défaillances du marché, des barrières culturelles et une certaine méfiance. À cet égard, l’action collective, sous la forme de partenariats et de coalitions, peut jouer un rôle capital pour dépasser ces difficultés.
    • Afin de garantir l’efficacité de l’action collective, les entreprises doivent généralement établir des relations informelles avec des partenaires inhabituels. Pour cela, il doit exister une volonté d’atteindre des objectifs communs et une ouverture à la négociation de certains de leurs intérêts propres en faveur d’intérêts publics. Pour qu’une action collective puisse avoir lieu, les entreprises doivent développer leurs compétences et leurs connaissances, notamment en acquérant une meilleure compréhension des besoins et des valeurs locales, et améliorer leurs capacités de communication et d’échange avec les acteurs gouvernementaux et les ONG.
    • Ces dernières années, il est devenu évident que la prise en compte des questions d’environnement, de société et de gouvernance (ESG) et de gérance de l’eau, au niveau de tels partenariats, est précieuse, non seulement sur le plan commercial mais aussi dans le contexte d’une utilisation durable de l’eau au niveau mondial aux fins d’apports bénéfiques pour toutes les parties.
  • Santé
    • En dépit des interdépendances entre le secteur WASH et celui de la santé, on constate des lacunes en matière de coordination et de gouvernance qui tiennent au fait que ces secteurs sont sous la responsabilité d’acteurs différents au sein des ministères, des autorités locales, des organisations internationales, des ONG et du secteur privé. Par conséquent, des partenariats coordonnés aux niveaux scientifique, stratégique et opérationnel sont nécessaires afin d’obtenir rapidement des résultats positifs en matière de santé grâce aux initiatives WASH.
    • La fourniture de services WASH pleinement opérationnels dans les établissements de soins de santé est indispensable à la sûreté et à la qualité des soins. Or, si la fourniture de services WASH dans les hôpitaux, les centres de santé hospitaliers et ambulatoires ainsi que les cliniques, relève de la responsabilité du secteur de la santé, elle a été négligée jusqu’à récemment soit parce que les acteurs du secteur n’en acceptaient pas la responsabilité ou ne savaient pas comment mettre en place et maintenir ces services, soit parce qu’ils étaient mobilisés par le traitement des patients. Les efforts déployés pour lutter contre la COVID-19 ont été exploités pour renforcer les politiques, les réglementations et les investissements dans les services WASH.
    • On note que de nouveaux risques sanitaires apparaissent du fait de l’exposition à des « contaminants émergents » présents dans l’eau, tels que les produits pharmaceutiques, les produits chimiques industriels et ménagers, les produits de soins personnels, les pesticides et les nanomatériaux manufacturés. Par ailleurs, les services WASH jouent un rôle essentiel dans la prévention de la résurgence des maladies tropicales négligées sur le point d’être éradiquées. Ils permettent de limiter l’administration d’antibiotiques pour traiter les infections évitables grâce à eux, contribuant ainsi à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM). Tout progrès dans ce domaine nécessitera la coopération d’un large éventail de parties prenantes, dont les décideurs politiques, les ingénieurs et les scientifiques, les professionnels de la santé, les vétérinaires, les agriculteurs, les donateurs, les ONG, les particuliers et les entreprises.
    • La surveillance des maladies transmises par les eaux usées peut venir compléter les tests diagnostiques. À titre d’exemple, le programme mondial d’éradication de la poliomyélite constitue un partenariat sanitaire bien établi avec les laboratoires d’analyse des eaux usées, qui se sert de ces dernières pour permettre une surveillance et un contrôle plus larges.
  • Changement climatique
    • Les programmes d’action pour le climat et pour l’eau doivent être coordonnés. D’une part, les responsables des politiques climatiques se doivent de mieux comprendre les besoins du secteur de l’eau en matière d’adaptation au changement climatique ainsi que le rôle que la gestion des ressources en eau, l’approvisionnement et l’assainissement peuvent jouer dans l’atténuation des effets de celui-ci. D’autre part, les responsables des politiques de l’eau doivent ouvrir un dialogue actif avec les parties prenantes du domaine climatique afin de mieux comprendre comment fonctionnent les processus dépendants du changement climatique et afin de prendre en compte les risques climatiques liés à l’eau dans les politiques, les stratégies et les plans d’action au niveau national.
    • Multiplier les actions grâce à des partenariats et une coopération entre acteurs des secteurs de l’eau et du climat peut procurer des bénéfices supplémentaires pour les écosystèmes d’eau douce et pour les personnes les plus exposées et les plus vulnérables en réduisant les risques de catastrophes, en maîtrisant les coûts, en favorisant la création d’emplois et en générant des opportunités économiques. Le fait que l’eau et le changement climatique concernent plusieurs secteurs transversaux ayant des liens d’interdépendance avec d’autres ressources naturelles vitales, telles que la terre ou l’énergie, crée de plus amples possibilités de partenariat et de coopération.
    • Dans le cadre des engagements pris par les parties à l’Accord de Paris, plus de 80 % des pays ont choisi les ressources en eau douce comme domaine prioritaire d’adaptation au changement climatique. Toutefois, les possibilités d’atténuer le changement climatique grâce à la gestion des ressources en eau — qu’il s’agisse de la récupération du biogaz à partir des systèmes de traitement des eaux usées ou de la production d’énergie géothermique — méritent une plus grande attention de la part des responsables des politiques climatiques et doivent mener à une collaboration plus étroite avec les parties prenantes du secteur de l’eau.

 

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