Dans l'actualité :

La biodiversité protège les forêts des effets du changement climatique

La biodiversité joue un rôle protecteur sur le fonctionnement...

Préserver les sites de captage d’eau potable

Le concours national « Préservation des captages d’eau potable...

La nature se reproduit : le mieux à faire, c’est de ne rien faire !

La LPO lance une campagne de sensibilisation pour inciter...
Climat et environnement

Petites solutions, grands impacts : 5 projets communautaires pour lutter contre le changement climatique

Avec ONU Infos des Nations Unies, posons un regard humain sur l'actualité mondiale

Il existe des milliers d’initiatives communautaires à petite échelle qui font une énorme différence dans la vie des gens et contribuent aux efforts de lutte contre le réchauffement climatique. Début avril, 29 pays ont promis plus de 5 milliards de dollars au Fonds pour l’environnement mondial (FEM) soutenu par l’ONU. Ce Fonds a son propre programme de petites subventions qui accorde jusqu’à 50.000 dollars directement à des communautés locales, y compris des peuples autochtones, des organisations communautaires et d’autres groupes non gouvernementaux investissant dans des projets liés à la guérison de notre planète. ONU Info jette un coup de projecteur sur cinq des 25.000 projets mis en œuvre depuis 1992, l’année où le FEM a commencé à travailler. Bien que les projets du Fonds couvrent le monde entier, cette liste présente quelques initiatives qui améliorent actuellement l’avenir de l’humanité et de la faune en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Des ibis à Trinité-et-Tobago.
Des ibis à Trinité-et-Tobago.
Il existe des milliers d’initiatives communautaires à petite échelle qui font une énorme différence dans la vie des gens et contribuent aux efforts de lutte contre le réchauffement climatique.
Début avril, 29 pays ont promis plus de 5 milliards de dollars au Fonds pour l’environnement mondial (FEM) soutenu par l’ONU. Le Fonds a déclaré qu’il s’agissait d’un « soutien record, donnant un coup de pouce majeur aux efforts internationaux pour protéger la biodiversité et lutter contre les menaces dues au changement climatique, aux plastiques et aux produits chimiques toxiques ». Mais pourquoi ce fonds ? Le FEM est un fonds multilatéral et sert de mécanisme financier pour plusieurs conventions environnementales, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Il a son propre programme de petites subventions qui accorde jusqu’à 50.000 dollars directement à des communautés locales, y compris des peuples autochtones, des organisations communautaires et d’autres groupes non gouvernementaux investissant dans des projets liés à la guérison de notre planète. L’initiative est mise en œuvre dans 127 pays par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui fournit un soutien technique à ces projets locaux sélectionnés qui préservent et restaurent l’environnement tout en améliorant le bien-être et les moyens de subsistance des populations. ONU Info jette un coup de projecteur sur cinq des plus de 25.000 projets mis en œuvre depuis 1992, l’année où le FEM a commencé à travailler. Bien que les projets du Fonds couvrent le monde entier, cette liste présente quelques initiatives améliorant actuellement l’avenir de l’humanité et de la faune en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Des ingénieures autochtones apportent de la lumière dans des zones rurales du Belize

Trois ingénieures mayas qui ont apporté l'électricité à des villages au Belize.
Trois ingénieures mayas qui ont apporté l’électricité à des villages au Belize.
Pour les citadins, il est parfois difficile de croire qu’en 2022, il existe encore des communautés qui n’ont pas d’électricité, mais plus de 500 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à ce type de service que beaucoup considèrent comme « basique ». C’est la réalité des habitants du district de Toledo, au Belize, où plusieurs villages ruraux sont éloignés du réseau électrique national, ce qui rend difficile – et coûteuse – l’électrification de leurs communautés. Cependant, grâce à un partenariat financé par le Programme de petites subventions (SGP) du FEM, trois ingénieures mayas installent des systèmes d’énergie solaire et contribuent au développement durable dans de petites communautés autochtones du sud du Belize. Florentina Choc, Miriam Choc et Cristina Choc, ont été formées par le Barefoot College en Inde pour construire et réparer de petits systèmes solaires domestiques dans le cadre d’un échange de coopération Sud-Sud (des pays du Sud partageant des connaissances techniques avec leurs homologues, sans qu’un pays développé soit impliqué). « Ces femmes brisent le plafond de verre ! Elles ont installé des systèmes solaires dans quatre communautés autochtones touchant plus de 1.000 habitants », déclare Leonel Requena, coordinateur national du SGP Belize. En 2021, malgré la pandémie de COVID-19, ces ingénieures, ainsi que les autorités nationales et les partenaires, ont installé ces systèmes d’énergie solaire dans deux des communautés les plus reculées du Belize. Avec le travail dans un seul de ces villages, Graham Creek, elles ont alimenté 25 maisons bénéficiant à plus de 150 habitants, ainsi qu’une école primaire avec 30 enfants. En outre, le PNUD estime que cela a aidé à éviter 6,5 tonnes d’émissions de carbone. « Les femmes sont des leaders exceptionnels au Belize qui dirigent le programme de développement durable favorisant l’harmonie entre la nature et les gens pour le bénéfice des deux », ajoute M. Requena.

Faire de la Barbade un champion de la conservation des tortues à écailles

Des tortues marines nagent dans la mer.
Des tortues marines nagent dans la mer.
Saviez-vous que les températures extrêmes lors des canicules alimentées par le changement climatique font littéralement cuire les bébés tortues dans leur nid ? Les tortues à écailles sont classées par l’Union internationale pour la conservation de la nature comme étant en danger critique d’extinction car leur population diminue dans le monde. Pendant des siècles, elles ont été chassées pour leurs œufs et leur viande et maintenant elles sont également menacées par le développement côtier et le changement climatique. Mais une petite subvention il y a 20 ans s’est transformée en une grande opportunité pour permettre à cette espèce de prospérer dans l’île caribéenne de la Barbade. Le projet des tortues marines de la Barbade, basé sur le campus de l’Université des Antilles, abrite le centre régional de marquage des tortues marines et le réseau élargi de conservation des tortues marines des Caraïbes. Le marquage des tortues aide les scientifiques et les défenseurs de l’environnement à suivre leurs déplacements, à calculer leur taux de croissance, leur taux de survie et leur taux de reproduction. La Barbade abrite actuellement la deuxième plus grande population de nidification de tortues à écailles dans les Caraïbes, avec jusqu’à 500 femelles qui nidifient par an. La nidification des tortues se produit sur la plupart des plages de l’île, qui, comme beaucoup dans la région, sont fortement développées avec des infrastructures touristiques. Le Barbados Sea Turtle Project marque ces créatures, les mesure, archive et analyse les données de plus de 30 projets coordonnés dans la région. Ces projets de recherche informent leurs activités de conservation. Chaque mois d’août, lorsque les bébés tortues naissent, les porteurs du projet sont de garde sept jours sur sept pour répondre aux urgences qui pourraient inclure des nouveau-nés errant dans la mauvaise direction ou pour se préparer à la houle qui peut emporter les nids pendant la saison des ouragans. Les porteurs de projet aident également les communautés à promouvoir l’écotourisme basé sur les meilleures pratiques, qui constitue une source de revenus pour les communautés locales. La Barbade est désormais bien connue pour le succès de ses activités de conservation des tortues marines. Le degré de rétablissement de la population de tortues à écailles jusqu’à présent permet aux stagiaires de travailler avec un grand nombre de tortues et de relever les défis posés par le développement côtier. Le projet a récemment reçu une nouvelle petite subvention du FEM de 46.310 dollars. « Grâce à cette subvention, [ce projet a] été en mesure d’offrir aux personnes participant à d’autres projets sur les tortues marines dans la région la possibilité d’être formées aux côtés des bénévoles du BSTP dans un échange Sud-Sud… Le travail en cours du projet fait partie intégrante de la conservation et de la protection des tortues marines menacées et en voie de disparition, de leurs habitats terrestres et marins », a déclaré Karen Harper, assistante de programme du SGP à la Barbade.

Aider les familles autochtones vénézuéliennes à atténuer la dégradation de la forêt amazonienne

Des familles autochtones déplacées au Venezuela apprennent à restaurer des forêts.
Des familles autochtones déplacées au Venezuela apprennent à restaurer des forêts.
Puerto Ayacucho est la capitale et la plus grande ville de l’État d’Amazonas au sud du Venezuela. Ses habitants comprennent un certain nombre de tribus autochtones locales, notamment les Yanomami, les Panare, les Bari, les Piaroa et les Guajibo (également connus sous le nom de Jibis). Beaucoup de ces populations ont été déplacées de leurs terres en raison de la crise socio-économique dans le pays, ainsi qu’à cause de la présence de groupes armés et des activités minières illégales. Le projet Amazonas Originaria forme actuellement un groupe de familles autochtones déplacées à l’utilisation et à l’entretien durables des forêts tropicales à proximité de Puerto Ayacucho. Elles apprennent à gérer les cultures de cacao, de cupuaçu, de manaca et de túpiro (toutes des plantes indigènes d’Amazonie) ainsi qu’à transformer leurs fruits en pulpe, chocolats, paniers et autres produits. « Ce projet, en particulier, est intéressant et inspirant, car il est dirigé par des femmes… il soutient la lutte contre le changement climatique, car son objectif est de conserver la forêt amazonienne en tant que principal puits de carbone du sud du Venezuela, en travaillant main dans la main avec des communautés autochtones, valorisant leurs traditions et protégeant leur habitat ancestral », explique Alexis Bermúdez, coordinateur national du SGP. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, ou PNUE, en Amazonie, la déforestation réduit les stocks de carbone et modifie le climat régional. Les effets du changement climatique, de la dégradation des forêts et de la multiplication des incendies de forêt pourraient entraîner la disparition de 60% de la forêt amazonienne d’ici 2050. L’initiative soutenue par le SGP forme non seulement les membres de la communauté à fabriquer des produits dérivés et des emballages écologiques les aidant à diversifier leurs moyens de subsistance, mais en même temps, elle travaille à restaurer des parties de la forêt tropicale dégradée en replantant des arbres et d’autres espèces. « Lorsque les familles transmettent ce savoir, nous donnons aux communautés autochtones la force et la confiance nécessaires pour faire face à la conservation de leur culture et de leur environnement, nous organisons la communauté pour la production et la commercialisation de leurs produits sur des marchés spécifiques et contribuons directement à la création d’une économie durable », note Kenia Martinez d’Amazonas Originaria.

Échanger des idées pour rendre le tourisme plus écologique et durable

Des dirigeants du secteur touristique au Mexique, en Colombie, au Panama et au Costa Rica sont réunis pour échanger les bonnes pratiques.
Des dirigeants du secteur touristique au Mexique, en Colombie, au Panama et au Costa Rica sont réunis pour échanger les bonnes pratiques.
De toute évidence, le changement climatique et la dégradation de l’environnement ne peuvent être combattus par une seule communauté. Au contraire, l’unité fait la force lorsque nous parlons d’échanger des idées qui ont déjà fait leurs preuves. Le projet Dialogue des connaissances latino-américaines autour du tourisme communautaire réunit des entreprises de tourisme communautaire du Costa Rica, du Panama, de Colombie et du Mexique pour échanger des expériences et des bonnes pratiques. Le tourisme est l’épine dorsale de certaines économies et la source de revenus pour de nombreuses personnes, en particulier celles qui vivent dans les pays en développement, mais s’il est mal géré, il exerce souvent une pression sur les ressources naturelles par le biais d’une surconsommation, induit une pression sur l’utilisation locale des terres, et augmente la pollution et la perte d’habitat naturel. Le tourisme communautaire, quant à lui, est une alternative économique qui permet aux communautés locales de générer des revenus complémentaires à leurs principales activités productives tout en protégeant et valorisant les richesses naturelles et culturelles de leurs territoires. « Seul, nous allons plus vite, mais ensemble, nous allons plus loin », souligne Beatriz Schmitt, coordinatrice nationale du SGP Panama. Les dialogues soutenus par le SGP ont consisté en des formations virtuelles et des échanges de bonnes pratiques avec 23 organisations rurales axées sur le développement local, les réseaux de travail collaboratifs, le marketing, la perspective institutionnelle et les protocoles de biosécurité. À la fin de la formation virtuelle, les participants ont visité des expériences de tourisme communautaire au Costa Rica où le programme promeut le tourisme rural depuis 20 ans et a établi un cadre institutionnel solide. « Le tourisme communautaire est une stratégie locale qui apporte des revenus aux communautés rurales. Ce projet est important car le tourisme n’est pas abordé uniquement comme une entreprise, mais plutôt, il découle d’expériences de conservation des terres où vivent ces communautés », a déclaré à ONU Info Viviana Rodriguez, assistante de programme SGP au Panama. Elle ajoute qu’en conservant ces zones pour le tourisme et en réduisant d’autres activités telles que l’agriculture à grande échelle, les petites communautés contribuent également à la lutte contre le changement climatique.

Sauver les paramos colombiens riches en eau, avec l’implication des femmes

Le paramo est un type de toundra - froide, humide et venteuse - concentrée dans le nord des Andes au-dessus de la limite des arbres, du Venezuela au nord du Pérou
Le paramo est un type de toundra – froide, humide et venteuse – concentrée dans le nord des Andes au-dessus de la limite des arbres, du Venezuela au nord du Pérou
Les paramos colombiens, des écosystèmes de la toundra des Andes situés au-dessus de la limite forestière mais sous la limite des neiges, n’occupent que 1,7% du territoire national, mais produisent 85% de son eau potable. Guardianas de los Páramos (Paramos Women Guardians) est une alliance entre le programme de petites subventions du FEM et deux organisations qui soutiennent une variété de projets communautaires axés sur la conservation et l’adaptation au changement climatique dans les Paramos Pisba et TotaBijagual-Mamapacha, à environ 280 km de au nord-est de Bogotá. L’alliance met un accent particulier sur la participation des femmes car historiquement, l’intervention des femmes dans la gestion de l’environnement a été réduite en raison de la discrimination et de l’accès inéquitable aux ressources. Au total, 37 projets ont été sélectionnés au profit de 2.400 familles qui travaillaient depuis 2020 pour restaurer les plantes autochtones, renforçant ainsi les corridors biologiques et maintenant les aires protégées. Les initiatives comprennent également l’adaptation des aqueducs, ainsi que la mise en place de jardins agroécologiques pour réduire l’utilisation de systèmes de production traditionnels nocifs pour l’environnement. « Il est nécessaire de mettre en œuvre des actions visant à contrôler ou à réduire les pressions sur le paramo et à atténuer les actions négatives des activités extractives dans la région, en établissant des zones de conservation et des mesures pour réduire les risques associés au changement climatique », déclare Catalina Avella, coordinatrice de terrain de l’alliance. Les paramos sont un écosystème andin unique, que l’on ne trouve que dans les hautes montagnes du nord de l’Amérique du Sud, ils sont stratégiques non seulement en raison de leur biodiversité végétale et animale mais aussi de leurs services écosystémiques, notamment la séquestration du carbone dans le sol et la régulation de l’eau. L’augmentation des températures et les changements dans les régimes de pluie dus au changement climatique constituent une menace pour ces écosystèmes, ainsi que pour les projets miniers et d’infrastructure.

De beaux projets, n’est-ce pas ? Comment pouvez-vous vous impliquer ?

De jeunes militants pour le climat participent à des manifestations lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.
De jeunes militants pour le climat participent à des manifestations lors de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.
Si vous avez un projet lié à l’atténuation du changement climatique, à l’inversion de la dégradation des terres, à la gestion durable des forêts ou à la protection de la biodiversité, visitez le site Web du programme de petites subventions où vous pouvez découvrir comment postuler en fonction de votre pays. Les subventions du SGP sont versées directement aux organisations communautaires et aux organisations non gouvernementales en reconnaissance du rôle clé qu’elles jouent en tant que ressource et groupe d’intérêt pour les questions d’environnement et de développement. Le montant maximal de la subvention par projet est de 50.000 dollars, mais se situe en moyenne autour de 25.000 dollars.

 

A lire

La décroissance sauvera-t’elle (tout) le monde ?

« Mais si les Chinois et les Indiens ne...

Quels sont les droits des générations futures ?

Reposant sur les travaux d’un groupe d’experts – chercheur·ses,...

Efficacité, rénovation et transition énergétique : ambition 2030

Chantier prioritaire de la planification écologique, la rénovation énergétique...

Que veut le Rassemblement national sur le climat ?

À l'approche des élections européennes, le Pacte vert est...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Mode : comment passer du jetable au durable ?

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de...

Rapport sur l’état mondial des bâtiments et de la construction

Le Rapport sur l’état mondial des bâtiments et de...

Quand la permaculture inspire l’habitat et l’entreprise

Notre mode de développement n’est plus viable. Il creuse...

Stockage intersaisonnier de chaleur : la solution de chauffage – climatisation durable et décarbonée

Le stockage intersaisonnier de chaleur consiste à mettre en...
Cyrille Souche
Cyrille Souchehttp://cdurable.info
Directeur de la Publication CDURABLE.info depuis 2005. Cdurable.info a eu 18 ans en 2023 ... L'occasion d'un nouveau départ vers un webmedia coopératif d'intérêt collectif pour recenser et partager les solutions utiles et durables pour agir et coopérer avec le vivant ...

La biodiversité protège les forêts des effets du changement climatique

La biodiversité joue un rôle protecteur sur le fonctionnement des écosystèmes dans des conditions climatiques désavantageuses, selon deux études menées par des scientifiques du...

Préserver les sites de captage d’eau potable

Le concours national « Préservation des captages d’eau potable » vise à récompenser des initiatives portées par les collectivités territoriales pour améliorer la qualité...

La nature se reproduit : le mieux à faire, c’est de ne rien faire !

La LPO lance une campagne de sensibilisation pour inciter à ne pas déranger la faune et la flore sauvages dans les jardins et les...