Dans l'actualité :

L’Institut Tamarack a créé une boîte à outils de l’impact collectif

Cette boîte à outils de l’impact collectif, créée par...

Les OGM ont du plomb dans l’aile

une étude remet en question l'argument de Monsanto sur le fort rendement des OGM

Contrairement à l’argument de vente mis en avant par Monsanto, les OGM ne permettent pas une augmentation notable des rendements: une étude indépendante nuance donc l’intérêt de ces semences modifiées. « Libération » nous en dit plus sur les résultats de cette étude importante.

Les gains de rendement des OGM surestimés

Une étude réalisée par des experts indépendants montre que l’utilisation des organismes génétiquement modifiés n’augmente pas sensiblement les productions de maïs et de soja. Le principal argument de vente de Monsanto et de ses collègues semenciers vient de prendre un sérieux coup dans l’aile. «Jusqu’ici les performances des cultures génétiquement modifiées pour accroître le rendement sont modestes et ce malgré les efforts considérables mis en œuvre depuis vingt ans», concluent les auteurs d’une étude de l’Union of Concerned Scientist (UCS, groupe indépendant américain de recherche), intitulée failure to yield. Or l’accroissement de la production est le principal argument avancé par les défenseurs des organismes génétiquement modifié (OGM). Pour les auteurs du rapport, il faut se tourner vers une amélioration des techniques agricoles pour comprendre l’augmentation des rendements aux Etats-Unis. Citant des statistiques du Ministère américain de l’Agriculture, l’étude note que la production moyenne de maïs par hectare aux Etats-Unis a été de 28% plus élevée de 2004 à 2008 que durant une période comparable de cinq ans entre 1991 et 1995. Selon eux, seuls 3 à 4% de ce gain est attribuable aux OGM. 24 à 25% du gain de production à l’hectare viendrait d’autres méthodes d’amélioration des cultures de maïs. Coté soja, la production moyenne s’est accrue de 16%. Les chercheurs de l’UCS ont estimé que le gain attribuable aux OGM était quasi inexistant. Pour preuve, le blé qui a vu ses rendements augmenter de 13%, alors qu’il n’existe pas de variétés OGM. Le principal rédacteur, Doug Gurian-Sherman nuance légèrement : «Seul le maïs Bt (Bt pour Bacillus thuringiensis, ndlr) a montré dans une certaine mesure de plus grands rendements d’exploitation.» Mais ces scientifiques ont calculé que la contribution dudit maïs à l’accroissement des rendements depuis sa commercialisation en 1996 n’a été que de 0,2 à 0,3% par an. Ce maïs transgénique est censé résister aux insectes nuisibles. Sur des terres infestées, donc propices à l’utilisation d’OGM, sa production est supérieure de 7 à 12% aux cultures traditionnelles. Dans des parcelles saines, le gain de rendement par rapport aux maïs normaux est évalué à 2,3% Des résultats nettement inférieurs à ce qu’annonce les semenciers. Sur son site Internet, la firme Monsanto affirme que son YieldGard offre une augmentation de la production autour de 20% sur les parcelles infectées et 12% sur l’ensemble des terres cultivées.

Quand Monsanto a peur de Monsanto

Doug Gurian-Sherman s’interroge sur la sagesse de consacrer autant d’investissement dans les OGM qui pourraient en outre présenter des risques environnementaux. D’ailleurs la firme Monsanto elle-même met en garde contre l’utilisation de son propre maïs YieldGard sur une brochure de son distributeur européen Delkab (télécharger le PDF) : « En l’absence de mesures de prévention, un phénomène naturel de résistance pourrait potentiellement apparaître chez des pyrales et sésamies exposées à la protéine Bt.» Monsanto admet que des insectes pourraient ne plus être sensibles aux propriétés de son maïs. L’entreprise conseille de conserver une parcelle saine, représentant (quand même) 20% de la surface cultivée, pour que puissent s’épanouir des parasites sains et empêcher la prolifération de leurs congénères résistants.

 

Source de l’article : Article issu du site de « Libération », du 20/04/09, section « Sciences ».

A lire

L’Institut Tamarack a créé une boîte à outils de l’impact collectif

Cette boîte à outils de l’impact collectif, créée par...

L’agroécologie peut-elle verdir l’agriculture française et stimuler l’emploi rural ?

L’avenir de l’agriculture française réside-t-il dans l’agroécologie ? Longtemps façonnée...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Geev, l’appli pour donner et récupérer des objets gratuits, près de chez soi

À l’approche des fêtes, la consommation change de visage....

Des coffrets de Noël pour une beauté sobre et régénérative

Le choix dʼun coffret de cosmétiques naturels pour Noël,...

Green Friday : un mouvement anti Black Friday pour une consommation responsable

Lancé en 2017, le Green Friday répond à la...
Laure Rivory
Laure Rivory
En thèse de philosophie, j'étudie parallèlement les divers freins et résistances à l'adoption de comportements favorables au développement durable, au sein de l'Agence M&C en Avignon.

Les communs : ces collectifs qui partagent des ressources et règles pour répondre à un objectif d’intérêt général

Les communs, ces collectifs qui partagent des ressources et se dotent de règles pour les protéger et les faire fructifier tout en répondant à...

L’Institut Tamarack a créé une boîte à outils de l’impact collectif

Cette boîte à outils de l’impact collectif, créée par l’Institut Tamarack, apporte les connaissances nécessaires pour ancrer solidement une initiative d’impact collectif. Des outils...

Diversité des origines en entreprise : du diagnostic à l’outil opérationnel pour mesurer l’impact social et sociétal

Ce rapport de l'Impact Tank traite de l’impact social et sociétal de la diversité des origines sociales, géographiques, culturelles et ethniques en entreprise. Il...