Ce film documentaire de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, le créateur de l’émission "Ushuaïa", a pour ambition de dresser un double portrait sans fard, celui de notre civilisation devenue majoritairement urbaine et en parallèle, celui de la Terre et de ses grands cycles naturels. De l’infiniment petit à l’infiniment grand, Le Syndrome du Titanic replace la Terre et les Hommes en perspective à l’échelle de notre galaxie et permet à chacun d’être le témoin direct d’un phénomène qui n’est pas encore irréversible. C’est un message d’espoir aux générations futures.
Synopsis : "À vrai dire je n’ai pas toujours vu le monde tel qu’il est mais plutôt tel que j’avais envie qu’il soit. Trente ans de voyages et d’engagements progressifs forcent le regard et dévoilent une réalité éloignée de mes illusions. J’ai vu la planète se rétrécir sous mes yeux.

De la conviction insouciante et plaisante d’un monde infini et immuable, j’ai découvert un monde clos et vulnérable. De l’idée d’un progrès constant, réfléchi et soudé à l’avenir, j’ai pris conscience d’un monde ballotté dans un fleuve en crue où chacun essaye le plus souvent simplement de tirer son épingle du jeu sans trop savoir où le mouvement le conduira. J’observe une humanité qui parfois succombe sous le fardeau de ses découvertes, engluée dans l’utopie matérialiste, empêtrée dans les mailles du progrès. Un homme moderne, arraché à ses racines, ballotté entre le virtuel et le réel, saturé d’informations et de connaissances, atomisé, désintégré, qui peu à peu se replie dans son désarroi ou s’affronte pour des idéaux. Je vois cette planète se fragmenter avec le gâchis qui côtoie l’indigence, l’opulence qui caresse la misère. Ce monde inapte à la limite qui efface brutalement son capital Nature. Je crois que l’Homme s’est perdu dans sa propre échelle et que sa conscience n’ait été noyée par ce flot de sciences.

Le temps est venu de faire une pause, de s’extraire de la quotidienneté et de l’urgence chronique pour affronter le rendez-vous critique qui s’offre à nous. Le temps est venu de nous regarder tel que nous sommes. Je suis intimement convaincu que nous vivons la fin d’un monde qui a eu ses vertus mais dont les remèdes d’hier sont devenus les poisons d’aujourd’hui. L’avenir n’est désespérant que si nous laissons le temps décider à notre place. Nous ne sommes pas démunis,
le génie humain nous réserve encore de belles promesses, seul compte, ensemble, de revoir complètement l’ambition du projet humain.
Que chacun accepte de changer son regard sur le monde.
C’est tout l’enjeu du film : transmettre par l’image une conviction. Donner la conscience de notre inconscience, pour que chacun se convainque lui-même que la mutation radicale est inévitable et souhaitable. Et que dès lors elle peut se mettre en marche. Si Le Syndrome du Titanic est un cri d’alarme, il est aussi un cri d’espoir. Ce cap Horn de l’Humanité est paradoxalement l’ultime occasion
de nous retrouver autour de la tribu humaine et de redonner du sens au progrès. " Nicolas Hulot

Le syndrome du Titanic du DVD

"Nous ne sommes pas surpris, compte tenu du tournage HD, de retrouver le « message politique et écologique » de Nicolas Hulot via un transfert (et son encodage VC-1) éblouissant et en parfait accord avec ce que nous avions pu découvrir en salles. Non seulement la compression est irréprochable et nous procure une fluidité de tous les instants, mais le niveau de détail brille par sa précision sur tous les plans. Les séquences nocturnes s’invitent dans notre salon dans une profondeur abyssale, jonglant avec les nuances de mains de maître et nombre sont les images à enchanter par leur beauté et leur mystère. Que dire d’autre que : « tout bonnement irréprochable »." Sortie DVD
– Réalisation : Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre
– Le narrateur : Grand Corps Malade, le célèbre slameur, est la voix off du documentaire
– Scénario : Nicolas Hulot
– Production : Mandarin Cinéma - Studio 37 - WLP - Mars Films - TF1 Films Production
– Editeur : Fox Pathé Europa - Edition : Standard - Zone/Région : 2 - Durée : 97 minutes.
– Bonus : Teasers SD en 2.0. - Débat avec Nicolas Hulot - Galerie de Photos - Clips d’images inédites
Critiques
– "Le Syndrome du Titanic" : un autre cri d’alarme par Jean-Luc Douin dans LE MONDE (Article paru dans l’édition du 07/10/09) : [...] "Il s’agit à la fois d’un constat et d’une prière. L’appel à la raison d’un homme qui parle en son nom propre, oublie les fabuleuses images de nature et paradis terrestres qu’il montre à la télévision depuis vingt-deux ans pour dire sa peur, sa souffrance, son inquiétude devant échangeurs d’autoroutes, gratte-ciels, sites abîmés, bidonvilles, boat-people. Un monologue personnalisé adjurant ses compatriotes de changer, non d’allure mais de cap, et se terminant par un accompagnement musical liturgique (Parlez-moi d’amour), une strophe quasi biblique : "Je crois à la sobriété heureuse". Acte de foi en une communauté humaine à l’échelle planétaire." [...] "L’essentiel reste le propos, incontestable". [...] "On ne peut que souhaiter qu’il y ait des milliers de convertis dans la salle, et que passant du credo aux actes, ils se convertissent, ainsi que nos gouvernants".
– Pierre Rabhi sur son blog : "Entre réquisitoire et plaidoyer, le film, sans manichéisme, expose des faits cruels que nous sommes invités à regarder au-delà des sempiternels "états des lieux de la planète qui va mal" et qui par excès, banalisent la problématique. Notre dignité, si nous sommes vraiment vivants, est en cause et nous invite, sans culpabilité, à l’indignation constructive et non à l’apitoiement outrageant pour ceux, de plus en plus nombreux, que ni la fatalité, ni le diable, mais l’égoïsme, la méchanceté et l’indifférence, ont mis du mauvais côté la barrière. Et ce ne sont pas des grandes proclamations morales ou des réunions compassionnelles internationales qu’il faut attendre la résolution des problématiques les plus décisives pour l’avenir, mais de l’avènement d’un humanisme qui abolirait un humanitaire compensatoire. C’est sur cette logique du pompier-pyromane normalisée que repose le vivre ensemble".[...] "Je fais partie de ces naïfs qui s’obstinent à croire que la puissance infinie de l’amour est la plus apte à changer le monde. "Le Syndrome du Titanic", au-delà de la tragédie qu’il évoque, nous invite également à prendre conscience de cette évidence".
– Psychologie : "L’ensemble n’est pas toujours exempt de naivetés, mais la dimension intime du témoignage émeut. Cela sera-t-il suffisant pour nous faire bouger ? C’est en tout cas une nouvelle étape pour une prise de conscience collective".
– Le Figaro : "Bien qu’il s’en défende, Nicolas Hulot adresse à nos économies de consommation, et à nous consommateurs, un sermon pour le moins culpabilisateur dans son film Le Syndrome du Titanic, coréalisé avec Jean-Albert Lièvre. Au fil d’un long monologue, volontairement manichéen et résolument sombre, servi par un kaléidoscope d’images superbes et judicieusement choisies, exacerbant les contrastes entre l’opulence insolente des uns et la détresse insupportable des autres, il dénonce une société de consommation débridée, absurde, qui n’est plus source de progrès ni de bien-être".
Un nouveau livre : Le syndrome du Titanic - Volume 2
A l’occasion de la sortie du documentaire, Nicolas Hulot vient de publier chez Calmann-Lévy le volume 2 du Syndrome du Titanic. Pour en savoir plus sur le livre et vous le procurer, cliquez ici.
Nicolas Hulot, invité du 7/10 de France Inter
– Nicolas Hulot était ce matin l’invité de Nicolas Demorand dans le 7/10 de France Inter(8h20 - 6 octobre 2009)
– L’humeur de Stéphane Guillon diffusée sur France Inter le 6 octobre 2009
Interview de Nicolas Hulot par Terra Eco

L’animateur et patron de la fondation qui porte son nom lève, pour « Terra eco », un coin de voile sur ce film. Et appelle à un changement radical et immédiat de notre consommation. Extrait de l’interview.
TERRA ECO : « Brûler les étapes » : est-ce le but de votre long-métrage Le Syndrome du Titanic ?
Nicolas Hulot : Ce film sans concession est ma façon de franchir un cap. Le temps des écogestes est révolu. Il faut fermer le ban et précipiter l’étape suivante. Le film part de ma conviction que les crises écologique, alimentaire, énergétique et financière, qui se combinent pour former une crise systémique, ont une seule et même origine : une profonde crise culturelle. Le plus petit dénominateur commun de ces crises est notre incapacité chronique à nous fixer des limites, c’est-à-dire notre goût absolu pour la démesure. Il n’y a pas besoin d’être prix Nobel d’économie pour le comprendre. Par ailleurs, les changements que nous faisons dans nos modes de vie relèvent de l’épaisseur du trait. Ils ne sont pas à l’échelle des enjeux. Ce qui est en cause, c’est bel et bien notre système économique. Les recettes du passé ne fonctionnent plus. Pire, elles sont les poisons d’aujourd’hui.
TERRA ECO : Le propos de votre film semble donc bien davantage économique et sociétal qu’écologique…
Nicolas Hulot : La crise écologique est là. On ne peut plus le nier et ceux qui ne veulent pas recevoir cet argument-là aujourd’hui ne le recevront pas plus demain. Partant de là, mon propos n’est pas de faire le énième film environnemental. Ce qui m’intéresse c’est la suite : ce qui est en cause, de façon positive et négative, ce sont nos modes de production et de consommation individuels. Nous assistons à une forme de déni, car l’évidence nous gêne : soit on subit les changements, parce que la nature ne nous demandera pas notre avis et parce qu’elle a déjà entamé une forme de « régulation » ; soit on décide de prendre la main et on anticipe les problèmes. Mais alors, nous devons changer radicalement. Cela ne compromettra ni le fonctionnement de notre monde ni notre bien-être. Mais nous devons agir dans un délai très court. Il faut faire sauter les verrous culturels du nationalisme, du positivisme et de la confiance absolue dans la science et les technologies.
TERRA ECO : Pensez-vous que nous soyons prêts à entendre un tel discours ?
Nicolas Hulot : Je cite souvent cette pensée d’Einstein : « Notre époque se caractérise par la profusion des moyens et la confusion des intentions. » Nous ne manquons pas de moyens mais il nous faut préciser nos intentions, exercer notre choix. Or, choisir c’est renoncer : nous ne pourrons pas être sur tous les fronts. Pouvons-nous, par exemple, continuer de mettre chaque année dans les budgets militaires des sommes 30 fois supérieures à ce qui permettrait de sortir l’humanité de la misère ?
TERRA ECO : Ces propos ont déjà été entendus maintes fois depuis les années 1970.
Nicolas Hulot : Oui. Mais s’ils avaient été écoutés, nous n’en serions pas là. Même les esprits chagrins reconnaissent que notre système économique et social s’effondre. Dès les années 1970, des penseurs du Club de Rome soulignaient qu’il n’était pas tenable à long terme. Si on les avait écoutés, la résolution de nos problèmes serait moins compliquée.