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Massacres au Tibet

Jeux Olympiques et TIBET ou le business planètaire

Interpellation des sponsors et partenaires français des Jeux Olympiques à Pékin

Boycotter les Jeux Olympiques de Pékin, en août, serait-il d’une quelconque utilité? Après les sanglantes émeutes tibétaines, des appels ont été lancés… mais la communauté internationale et le monde sportif restent divisés quant à la réelle portée d’un boycott. Le dalaï lama, apôtre de la non-violence, a condamné dimanche le « régime de la terreur » chinois après les émeutes au Tibet, se disant impuissant à arrêter le mouvement de son peuple, mais jugeant aussi que la Chine « méritait » ses jeux Olympiques.

Les faits :

Suite à l’invasion chinoise et a une politique de colonisation particulièrement sauvage (1.200.000 tibétains morts sous l’oppression chinoise depuis 1959), un peuple et une culture sont en train de disparaître. Depuis quelques jours, des manifestations se déroulent dans le pays mais aussi un peu partout dans le monde notamment devant les ambassades chinoises. Pourquoi maintenant ? Pour Françoise Robin, tibétologue et enseignante à l’INALCO, les manifestations violentes illustrent les frustrations d’un peuple laissé-pour-compte. « La limite du supportable pour les Tibétains a été atteinte », affirme-t-elle dans un entretien dans Courrier International. Les émeutes dans la capitale du Tibet ont fait 13 morts, vendredi, selon un bilan officiel. Les Tibétains en exil parlent de 100 morts, voire de centaines de victimes, non seulement au Tibet mais dans d’autres régions où les manifestations s’étaient propagées. Face à ces actes de résistance, la Chine a affirmé mardi avoir engagé une «lutte à mort» au Tibet et annoncé la reddition de 105 émeutiers à Lhassa, les groupes pro-tibétains évoquant mercredi des centaines d’arrestations. «Nous menons une lutte à mort avec la clique du dalaï lama», a affirmé l’homme fort du Tibet, le numéro un du Parti communiste Zhang Qingli, cité mercredi par le Quotidien du Tibet. 20 000 soldats quadrillent Lhassa depuis lundi et les journalistes sont reconduits à la frontière empêchant de suivre l’évolution des événements. Quelques éléments à ne pas oublier sur la situation actuelle au Tibet : – Aujourd’hui, il y a plus de chinois habitant au Tibet que de tibétains. – Le contrôle démographique est appliqué aux femmes tibétaines, avec avortements et stérilisations forcés. – La langue tibétaine est amenée à disparaître car le chinois est la seule langue autorisée dans les écoles. – Des milliers de monastères ont été dévastés. – Il est interdit de détenir un portrait du dalaï-lama. – Les moines sont astreints à des séances de rééducation intensives. – La torture est généralisée dans les prisons. – 85% des forêts ont été exploitées et ont aujourd’hui disparu. – D’importants entrepôts de déchets nucléaires entraînent de nouvelles pollutions.

Les réactions : boycotter ou participer aux Jeux Olympiques ?

Un dessin pour le Tibet
Un dessin pour le Tibet
Quelques appels à la désertion des stades ont été lancés par des personnalités sportifs, politiques, ou intellectuels, à la suite des émeutes tibétaines réprimées par la Chine. Quelques personnalités françaises, comme le socialiste Jack Lang ou le philosophe Bernard-Henri Lévy ont par exemple défendu le recours au boycottage. Certaines communautés tibétaines exilées, comme les Tibétains exilés en Allemagne, ont appelé à « transférer » les JO « dans un pays où les droits de l’Homme sont respectés ». Mais ces appels restent isolés. « Le boycott n’est pas une option » pour l’Union européenne Dimanche, aucune autorité en position de prendre une décision, gouvernement ou mouvement sportif, n’avait suggéré un boycott des Jeux Olympiques de Pékin (8-24 août). La plupart des capitales, soucieuse de ne pas couper les ponts avec le régime chinois, estiment qu’une absence de leurs champions aux Jeux n’aurait aucune influence sur le dossier tibétain. L’Union européenne s’est ainsi dite « très inquiète », tout en jugeant qu’un boycott ne serait pas « une manière appropriée » de répondre au problème des droits de l’homme. Le président du Comité International Olympique Jacques Rogge s’est contenté d’affirmer: « Je dois dire que le CIO a un profond respect pour les droits et les valeurs humaines (…) Nous respectons le fait que des organisations comme Amnesty International ou Greenpeace nous demandent de prendre position, mais nous ne sommes pas des activistes. Nous sommes une organisation sportive et notre devoir est d’organiser les meilleurs Jeux possibles ». Et depuis vendredi, plus un mot. Pour Bernard Laporte, secrétaire d’Etat aux Sports : « Boycotter cela ne sert à rien. Si demain, on me dit que ne pas faire les jeux Olympiques, cela va ouvrir la Chine, redonner les droits de l’Homme, régler tous les problèmes c’est de l’utopie, du rêve ». (lundi 17 mars) Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme : « Dans l’histoire, les boycotts ne sont pas forcément efficaces. Mais la France attire l’attention sur la concomitance des Jeux olympiques et cette aspiration tibétaine que la Chine doit prendre en compte ». « Ce qu’on voudrait c’est que la lumière soit faite sur ces évènements le plus rapidement possible et que les manifestants pacifiques qui ont été emprisonnés soient libérés ». (Déclaration sur Europe 1, dimanche 16 mars) Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères : « Nous sommes très préoccupés par la situation et les événements qui se déroulent au Tibet et dans d’autres province. La France appelle les autorités chinoises à faire preuve de la plus grande retenue ». « Ces événements font apparaître la nécessité plus que jamais d’un dialogue parvenant à une solution durable qui permette aux Tibétains de vivre pleinement leur identité culturelle et spirituelle dans le cadre de la République Populaire de Chine ». (Déclaration, dimanche 16 mars) François Hollande, secrétaire national du Parti socialiste : « Il faut évoquer l’hypothèse d’un boycott par la France des Jeux olympiques de Pékin, si des actes très graves se passent en Chine ». (Déclaration sur RTL, lundi 17 mars) Patrick Bloche, vice-président du groupe d’études de l’Assemblée sur le Tibet : « Je tiens à exprimer ma plus vive condamnation de la manière inqualifiable avec laquelle les forces de l’ordre ont repoussé les manifestants à proximité de l’ambassade de Chine. L’usage disproportionné de gaz lacrymogène, ainsi que l’arrestation musclée de manifestants tibétains, traduit la complaisance coupable dont le gouvernement français fait preuve à l’égard des autorités chinoises ». (Déclaration, lundi 17 mars) Jack Lang, député et ancien ministre socialiste : « Il faut enfin que nous soyons en mesure d’interpeller sans cesse le gouvernement chinois. Car il n’y a pas que le Tibet. Il y a des exécutions capitales par milliers, des libertés politiques qui n’existent pas, des censures, la complicité avec la junte birmane et celle des autorités soudanaises qui répriment au Darfour ». (Déclaration au Parisien Dimanche, dimanche 16 mars) Condoleezza Rice, secrétaire d’Etat américaine : « Il y a là une sorte d’occasion manquée de la part des Chinois d’engager l’autorité morale du peuple tibétain (le dalaï lama, NDR) et j’espère qu’ils vont encore trouver le moyen de le faire ». (Déclaration, lundi 17 mars) Le dalaï lama, chef spirituel des Tibétain : « Dans cette crise, des dirigeants chinois locaux n’ont recours qu’à la force de façon à obtenir un simulacre de paix. Mais une paix et une stabilité apportées par la force équivalent à un régime de terreur ». « S’il vous plaît, enquêtez, si cela est possible. Qu’un organisme international tente d’abord d’enquêter sur la situation au Tibet ». « Que ce soit de façon intentionnelle ou non, un génocide culturel est en train de se dérouler ». (Déclaration, dimanche 16 mars).

Agir : Interpellation des sponsors et partenaires français

Les Droits de l’Homme ne pèsent guère face aux devoirs du politique. Si les gouvernements occidentaux condamnent verbalement la politique chinoise au Tibet, leurs actions se limitent essentiellement à mettre au point et à signer un certain nombre d’accords économiques avec ce partenaire peu recommandable. Ainsi, France Tibet invite chaque citoyen ou organisme attaché aux Droits humains à interpeller directement les sponsors et partenaires français des JO à Pékin. Selon l’appréciation qui vous semblera la plus efficace, vous pouvez leur demander : – de s’associer à une demande d’annulation pure et simple des JO de Pékin, – de cesser immédiatement leurs financements, fournitures et partenariats, – d’intervenir réellement pour les respects des Droits humains en Chine et au Tibet. …en précisant que vous considérez que tout partenaire (institutionnel ou privé) de Jeux olympiques tenus dans une dictature totalitaire peut être considéré comme complice moral et même juridique de celle-ci. Une date symbolique à retenir : 24 mars 2008, allumage de la flamme olympique à Olympie, en Grèce, en vue de ces Jeux programmés à Pékin du 8 au 24 août. En raison de l’implantation de ces entreprises et sponsors dans chaque ville et région (MacDonalds, EDF, Orange, groupe hôtelier Accor, Française des jeux…), il est possible d’y tenir spontanément des piquets d’interpellation. En cliquant sur le site du Comité national olympique français au lien « Partenariats », on obtient la liste détaillée des sponsors et fournisseurs officiels, chaque logo renvoyant à leurs sites internet respectifs c’est à dire : – Partenaires internationaux : Coca Cola, Atos origin, General electric, Kodak, Lenovo, Manulife, MacDonalds, Omega, Panasonic, Samsung, Visa – Fournisseurs officiels : Aristeia, Brossard, Elis, Haribo, Mennen – Partenaires nationaux (France) : Adidas, EDF, Française des jeux, Publicis, Orange, Tarkett, Accor (c’est à dire entre autres : Sofitel, Pullman, Novotel, Mercure, Adagio, Ibis, Formule 1, Tickets restaurants, Club Med, groupe Lucien Barrière, Wagons lits..)

Pour aller plus loin :

Un dessin pour le TibetSix mois avant les Jeux olympiques, la répression continueLes droits humains en Chine, le revers de la médaille

 

Sources : L’Express.fr – France Tibet – NouvelObs.com – Un dessin pour le Tibet – Dépêches AFP – Courrier International

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Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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2 Commentaires

  1. Jeux Olympiques et TIBET où le business planètaire
    Bien sûr que oui qu’il faut boycotter ces jeux de la honte, et pas simplement pour les problèmes au Tibet qui ont tendance à nous faire oublier l’essentiel, une dictature Chinoise qui enferme les « dissidents » depuis un ans en prévision des jeux, qui torture de jeunes enfants pour en faire des athlètes de haut niveaux depuis leurs tout jeune age etc…
    J’ai mon pare-brise arrière de véhicule recouvert par une énorme affiche (celle avec les menottes) appelant au boycott depuis 1 an, j’explique aux enfants les raisons d’un tel boycott et me bas en tant que membre d’APE (collège et primaire) pour ce boycott.

    Une autre raison et non la moindre, outre le fait chinois, je considère la compétition comme un fléau, véritable frein à l’évolution humaine qui n’engendre que violence, convoitise, vanité, jalousie, corruption etc… pour si peu d’aspect positif, très peu. Je la laisse aux primates qui réclame violemment leur « pain et leur jeux » aux tribunes des stades et préfère passer un cap dans l’évolution en travaillant sur l’élimination de tout besoin (naturel soit) de se mesurer aux autres, ce que j’apprends aux enfants qui très vite comprennent les enjeux réels et présentent du coup des comportements formidables.

    Mes enfants pratiquent des activités physiques, jouent aussi en collectifs mais sans jamais compter les points, c’est absolument pas nécessaire et ca marche, quelle différence !