Réalisée à partir de l’analyse de plus de 200 factures de clients résidentiels ayant quitté les opérateurs historiques – et leurs tarifs réglementés – la première version de l’enquête lancée par Canal Energie révèle plusieurs singularités. Premier constat : près du tiers (35%) des abonnements au gaz ne correspondent pas au profil de consommation de l’utilisateur. On peut ainsi trouver sur une même formule d’abonnement « B1 » (offre correspondant à une consommation annuelle comprise entre 6000 et 30000 kWh) des très petits consommateurs et des consommateurs beaucoup plus intensifs qui relèveraient respectivement d’abonnements dits de « base » (moins de 1000 kWh) ou « B2I » (30000 à 150000 kWh). Si l’on suppose que le décalage peut parfois s’expliquer par un changement de style de vie du client ou une variation de climat (responsable, selon les experts, d’écarts de consommations pouvant aller jusqu’à 20%), dans la moitié des cas l’impact de cette inadéquation de formule porte sur plus de 25% la facture de l’utilisateur. En moyenne sur l’ensemble de ces factures apparemment inadaptées, le surcoût se situerait à 29% par facture.
Des compteurs mal dimensionnés ?
Plus difficile à évaluer à partir des simples factures, le phénomène semble également toucher les offres d’électricité : certains volumes de consommations sont soit trop, soit trop peu élevés pour le dimensionnement du compteur alloué. Bien que marginaux, ces écarts peuvent impacter plus ou moins sensiblement la facture de l’utilisateur. Plusieurs exemples issus de notre analyse démontrent une optimisation possible sur la facture de 4 à 9% par an sur des compteurs sous-dimensionnés et de 11 à 17% pour des compteurs sur-dimensionnés, uniquement sur les puissances 3 et 6 kVa qui représentent l’immense majorité des compteurs résidentiels en France (et 90% des cas évalués dans notre comparatif).
Des gisements éventuels d’économie à mettre en relief donc avec ceux proposés par les nouveaux entrants du marché qui ne résolvent pas encore ce problème de dimensionnement, puisqu’en règle générale, un client « récupéré » par un alternatif est toujours repris sur son ancien profil de consommation.
5 à 8% d’économie chez les alternatifs
Pour autant, l’étude fait ressortir de réelles économies chez les nouveaux concurrents d’EDF et de GDF, même si elles restent encore assez timides. En électricité, sur une facture annuelle moyenne de 393 € TTC, un consommateur peut espérer 8% de réduction chez Direct Energie, premier au classement, 6% chez Electrabel et 5% chez Poweo qui se partagent alternativement les deuxièmes et troisièmes places. Chez Poweo, depuis le lancement des offres « 2 Energies » fin novembre – pas encore intégrées à l’étude –, l’économie peut être plus intéressante si l’utilisateur souscrit en même temps un abonnement gaz. Idem pour les offres vertes qui, à l’exception de celles d’Electrabel, s’avèrent très légèrement moins chères que les offres nucléaires d’EDF : moins 2% en moyenne chez Direct Energie, moins 1% chez Poweo. Le vert au prix du bleu en somme.
Même constat dans le gaz ou les nouveaux compétiteurs ne font pas florès : hormis EDF qui refuse de communiquer sa structure tarifaire nationale (et dont les tarifs ne sont donc pas pris en considération dans le comparatif), seuls Poweo et Altergaz ont osés s’attaquer à la forteresse GDF. Le mieux placé est Poweo avec une économie moyenne sur l’ensemble des factures analysées de 8,4%, suivi d’Altergaz avec une économie moyenne de 5%. La ristourne sur un panier annuel moyen de 567 € TTC (correspondant à 10830 kWh) varie donc entre 29€ (Altergaz) et 48€ (Poweo) en valeur médiane, avec une amplitude d’économies allant de 5 à 265 € TTC selon les factures.
Dans l’ensemble le trio de tête est le même – mais dans un ordre différent – dans pour les offres d’électricité classiques (1er Direct Energie, 2e Electrabel, 3e Poweo) ou vertes (1er Direct Energie, 2e Poweo, 3e Electrabel), l’offre la mieux placée d’EDF occupant en moyenne la 6e position.