A l’occasion du Salon International de l’Agriculture, LaSalle Beauvais – école d’ingénieurs en sciences de la terre, du vivant et de l’environnement – a officiellement lancé son projet « La Ferme du Futur ». Monté en partenariat avec les OPA (Organisations Professionnelles Agricoles), notamment de l’Oise, et s’insérant dans le pôle de compétitivité « IAR » (« Industries et Agro-Ressources »), ce projet doit permettre à l’agriculture du territoire Nord France de faire « sa révolution verte », par l’adoption d’innovations aux risques et impacts limités.
Un projet territorial et concerté
Initié par LaSalle Beauvais, le projet « La Ferme du Futur » rejoint les ambitions de plusieurs acteurs du territoire Nord France : – les OPA, notamment celles de l’Oise (fédérées dans la structure « Avenir 60 »), et à travers elles, les agriculteurs, – les partenaires industriels, institutionnels et scientifiques du pôle de compétitivité « IAR » des régions Champagne-Ardenne et Picardie, – mais aussi les entreprises de l’agrofourniture (semences, phytopharmacie, agro-machinisme, informatique agricole, …). Ce croisement d’ambitions sur un même territoire fait l’originalité-même du projet. En effet, pensé pour et avec les agriculteurs du territoire Nord France, le projet « La Ferme du Futur » n’a pas l’ambition de couvrir les différents types d’agricultures françaises mais bien celles existant sur ce même territoire, pour leur permettre de trouver les solutions garantes de leur futur. Arrimé au pôle de compétitivité « IAR », ce projet permettra par ailleurs aux partenaires de ce pôle, de se doter d’une plateforme de production d’agro-ressources, manquante à ce jour et complémentaire des plateformes « Bio-raffinerie Recherches et Innovations » (« BRI ») de Pomacle-Bazancourt (Marne) et « BioTFuel » de Compiègne (Oise). Cette plateforme, véritable dispositif agronomique de recherche & développement, mais aussi de transfert & formation, doit permettre d’adapter et de mobiliser des agroressources intégralement valorisables (utilisation de la plante entière). Ces différentes vocations du projet « La Ferme du Futur » seront l’occasion – autre originalité – de réunir autour d’une même table, des agriculteurs et leurs organisations représentatives – organismes techniques et de conseil y compris -, les partenaires industriels, institutionnels et scientifiques du pôle de compétitivité « IAR », et des entreprises de l’agrofourniture, sans aucun intermédiaire.De l’élaboration au transfert d’innovations réalistes
En amont de cette réunion d’acteurs différents et de leur volonté de permettre à l’agriculture du territoire Nord France de réaliser « sa révolution verte », il y a un constat partagé : – l’agriculture doit faire face à un contexte difficile de libéralisation des marchés et de réduction des soutiens directs à la production, de fluctuation des cours des matières premières et des coûts de production, de réduction des marges de manoeuvre techniques et économiques ; – par ailleurs, à l’aplomb des nouvelles recommandations de la PAC et du Grenelle de l’Environnement, elle se doit de préserver les ressources naturelles et les biodiversités. Ces différentes contraintes sont la raison d’être du projet « La Ferme du Futur », qui doit permettre à l’agriculture du territoire Nord France d’obtenir une juste rétribution des services environnementaux rendus, de garantir sa pérennité et de favoriser un retour à la confiance mutuelle entre agriculteurs et société, par la mise en place d’innovations aux risques et aux impacts minimes. Les axes de recherche envisagés ont pour objectif l’obtention de références et savoirs comme le développement de nouvelles technologies, notamment dans les domaines de l’amélioration variétale, de l’adaptation des pratiques et systèmes de cultures, de la gestion et de la traçabilité de l’information agricole, de l’innovation en agro-machinisme, mais aussi de la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité. Les travaux d’analyse et d’expertise concerneront en premier lieu les techniques et technologies comme les modes d’organisation innovants susceptibles : ‐ d’optimiser la compétitivité des activités de production agricole, ‐ de minimiser les impacts environnementaux imputables à ces activités, ‐ d’accroître l’autonomie énergétique des exploitations agricoles, ‐ d’automatiser la déclaration et l’enregistrement de l’information agricole pour en permettre une utilisation multiple simplifiée. Qu’il s’agisse de « nouveaux » modes de culture (TCS – Techniques Culturales Simplifiées -, agroforesterie), de production d’énergies renouvelables (biogaz, éolien, photovoltaïque), d’agriculture de précision (GPS) ou de robotisation (robot de traite, système d’alimentation automatique), … l’objectif est de favoriser les innovations agricoles et leur adoption, en fédérant les moyens comme les volontés, et en en permettant l’intégration au sein des systèmes de production existants dans le respect des particularités individuelles et locales. Ces innovations feront l’objet d’une analyse Multicritères visant à évaluer leurs bénéfices comme leurs limites, en termes économique, social, environnemental et énergétique.Un centre de référence épaulé par d’autres plateformes et exploitations
L’objectif final étant le transfert de ces innovations dans les exploitations agricoles du territoire Nord France, l’organisation matérielle envisagée pour tester ces innovations est la suivante : La ferme de LaSalle Beauvais – celle qui jouxte le campus de l’école – sera le site de référence avec l’implantation de bâtiments modernes incarnant l’image « futuriste » du projet et avec la mise en place d’un lieu d’incubation pour les entreprises innovantes dans l’ancien corps de ferme réhabilité. Par ailleurs, le projet pourra également s’appuyer sur l’autre ferme de l’école installée à Maurepas (Eure), voire, par la suite, sur d’autres exploitations qui testeront Grandeur Nature ces innovations. Les différentes plateformes scientifiques de LaSalle Beauvais et celles présentes sur le territoire du pôle de compétitivité « IAR » permettront également de diagnostiquer les innovations existantes et/ou d’en développer de nouvelles. Au plan humain, les équipes de recherche & développement dédiées à l’expertise agro-écologique et industrielle, économique et sociologique dont dispose LaSalle Beauvais, ainsi que celles de ses partenaires institutionnels et privés collaboreront pour réaliser l’expertise non concurrentielle des innovations, afin d’en permettre la juste évaluation et communication.La Ferme du Futur, un haut-lieu de référence, d’innovation, de transfert et de formation au service de la filière agricole
Ainsi, dans sa globalité, « La Ferme du futur » se propose de devenir : ‐ un centre de référence pour l’analyse tant en termes technique, économique, environnemental que social des différentes innovations agricoles issues des activités R&D des partenaires scientifiques, industriels et agricoles, ‐ un haut lieu de création et d’amélioration des techniques innovantes, ‐ un site d’accueil des entreprises innovantes pour la divulgation des progrès au sein des réseaux professionnels agricoles, ‐ un lieu de transfert et de formation pour l’adoption des innovations par les exploitants agricoles du territoire Nord France. En ce sens, elle est ouverte à l’ensemble des acteurs soucieux d’investir dans la recherche pour contribuer à l’avènement de l’agriculture de demain. Naturellement, les connaissances et les innovations qu’elle aura permis de développer trouveront une place à part entière dans les formations dispensées à LaSalle Beauvais, et notamment dans la formation d’ingénieur en agriculture. Convaincu de la richesse des promesses portées par « La Ferme du Futur », LaSalle Beauvais en a d’ailleurs fait l’un des quatre projets phares de sa campagne LIFE – LaSalle Institute For Earth – auxquels l’école souhaite associer de grands mécènes.LaSalle Beauvais en vidéo
EARTH HOUR – 60 minutes pour la planète