Mazars poursuit sa politique consistant à favoriser les débats et les échanges sur des thèmes d’actualité. La notion de développement durable est aujourd’hui incontournable. Elle permet de (ré)concilier efficacité économique, équité sociale et responsabilité environnementale. Elle donne sens aux efforts que les entreprises mettent en oeuvre pour mieux assumer leurs responsabilités environnementales, sociales et sociétales. Elle permet ainsi à l’entreprise de se développer dans un climat de confiance avec l’ensemble des parties prenantes (clients, salariés, société civile, actionnaires…). Mazars a publié son enquête européenne « Développement Durable », résultat de l’interrogation de 82 entreprises cotées dans 8 pays d’Europe.
Devant l’intérêt suscité depuis 3 ans par son enquête sur le développement durable au sein des grands groupes français, Mazars a choisi de lui donner, cette année, une dimension plus internationale, cohérente avec les enjeux du développement durable. Il a en effet paru pertinent, à l’heure où les entreprises nationales évoluent dans une économie globalisée, d’appréhender les conditions et la manière dont les entreprises majeures des pays européens prennent en compte les thématiques du développement durable. Dans cette optique, Mazars a interrogé 82 entreprises cotées dans 8 pays d’Europe de l’ouest et de l’est (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas et République tchèque). Les résultats qui sont présentés dans le document téléchargeable permettent de mieux comprendre les tendances de fond observées et les types d’organisation retenus dans chaque pays en fonction de sa culture et de sa sensibilité au sujet. Ils permettent aussi de mieux percevoir les attentes et les comportements des entreprises par rapport aux trois grands axes du développement durable : l’économie, le social et l’environnemental. Synthèse pour la France : Un bilan positif, des salariés formés et sensibilisés Plus de 80% des entreprises françaises estiment aujourd’hui que le bilan de leur démarche de développement durable est positif ou très positif. Le développement durable semble s’imposer comme un réel outil d’amélioration des modes de management pour les entreprises, qui ont mis en place des actions de formation et de sensibilisation pour leurs cadres dirigeants et pour l’ensemble des salariés. Ces initiatives paraissent porter leurs fruits puisque le niveau de sensibilisation du personnel est en augmentation par rapport à l’année dernière : 48% des entreprises considèrent désormais le niveau de sensibilisation de leurs salariés comme » fort « , contre 21% en 2005. 30% des entreprises interrogées estiment être les acteurs principaux du développement durable. Elles devancent les associations, les ONG et les agences de notation qui enregistrent pourtant une forte progression par rapport aux années précédentes. Cependant les entreprises ont rencontré des difficultés dans la mise en place de leur démarche de développement durable. Est mentionnée notamment la lourdeur de la mise en place des indicateurs et du déploiement du système d’information. Un engagement à long terme orienté vers la création de valeur De façon stable par rapport à l’année dernière, les notions de développement durable évoquent, pour respectivement 22% et 15% des entreprises, la responsabilité et le long terme. La notion de création de valeur connaît une forte augmentation et représente 16% des réponses contre 8% en 2005. Cette création de valeur est donc logiquement identifiée comme l’un des objectifs majeurs d’une démarche de développement durable, avec l’amélioration de l’éthique des affaires. En matière environnementale, le développement durable est avant tout un outil de management des risques et de respect de la réglementation pour 44% des entreprises interrogées. Dans le domaine social, il est, dans des proportions similaires, un outil d’amélioration des conditions de travail, de la sécurité et du management afin de renforcer le sentiment d’appartenance au groupe et le partage de ses valeurs. Une démarche intégrée, des priorités identifiées Les entreprises françaises ont intégré le développement durable dans leur mode de gestion : elles ont désormais toutes initié une démarche alors qu’elles étaient encore 4% l’année dernière à ne pas l’avoir fait. De plus, toutes les entreprises interrogées ont créé un poste dédié à cette fonction alors qu’elles n’étaient que 75% à l’avoir fait en 2005. Ce poste est en majorité rattaché à la Direction Générale (70%) mais dépend aussi, de façon plus marquée cette année, des DRH (14% des cas contre 8% auparavant). La mise en place d’une démarche de développement durable résulte avant tout d’une volonté interne (62% des entreprises). Les contraintes réglementaires et la pression des parties prenantes apparaissent moins déterminantes qu’en 2005, probablement du fait qu’une partie des attentes de ces dernières a été intégrée par les entreprises. De façon constante depuis trois ans, 3 parties prenantes de la démarche se détachent nettement : les clients (20%), les salariés (19%) et les actionnaires (16%). De manière moins importante mais en forte progression, les fournisseurs s’imposent dans le paysage des parties prenantes comme des acteurs de poids. Ils sont mentionnés par 14% des entreprises contre 7% en 2004. Enfin, la démarche de développement durable est aujourd’hui évaluée selon un référentiel d’indicateurs reflétant les enjeux et les risques des entreprises. La totalité des entreprises interrogées l’ont aujourd’hui finalisé. Elles n’étaient que 75% l’année dernière. Ce référentiel est issu dans 48% des cas de référentiels internationaux existants, et les indicateurs retenus couvrent un périmètre identique à celui des comptes consolidés pour 56% des entreprises interrogées. Une démarche évaluée et des résultats largement communiqués La notation par des agences sociétales est devenue incontournable pour les grandes entreprises puisque 90% y font appel. Elles y voient avant tout un outil de communication et la reconnaissance du travail accompli. Même si la pression des marchés financiers est jugée modérée par près de 60% des entreprises, elles fournissent toutes des informations sur leur démarche de développement durable. 58% d’entre elles y consacrent même un rapport distinct du rapport annuel. 69% des entreprises (contre 42% en 2005) considèrent d’ailleurs aujourd’hui cette information comme ayant une importance égale à l’information financière et comptable. Dès lors, cette information fait logiquement l’objet d’une attestation pour 59% des sociétés interrogées ; de plus, 24% l’envisagent dans un avenir proche. Il faut y voir en premier lieu une volonté d’améliorer le dispositif de collecte des données et la sensibilisation du personnel (30% des réponses), mais aussi d’adopter une démarche coordonnée à celle retenue pour les comptes (28% des réponses). Pour cette démarche d’attestation, les entreprises font majoritairement confiance aux commissaires aux comptes (73%).