En partenariat avec Ipsos, l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations a interrogé les Français sur leurs pratiques en matière de sobriété énergétique. Il en ressort que les consommateurs ont largement adopté de nouveaux gestes d’économie d’énergie, principalement pour faire baisser leurs factures. Mais alors qu’ils aimeraient aller encore plus loin dans leur démarche, ils se considèrent mal accompagnés et mal informés pour être en mesure de le faire.
60% des Français ont adopté au moins une nouvelle pratique d’économie d’énergie en 2023
Les dépenses énergétiques représentent un poste budgétaire important pour les foyers français. La facture d’énergie (électricité, gaz, fioul) dédiée à leur logement s’élève à 138,8 euros en moyenne par mois (en zone rurale, elle atteint 155,8 euros/mois).
C’est pourquoi, afin de réduire leur consommation d’énergie, 60% des Français ont adopté au moins un nouveau geste en 2023. Cet objectif d’économies (77 %) arrive d’ailleurs bien loin devant celui de la protection de l’environnement (18%).
Alors que 99% de la population affirme avoir déjà mis en place des pratiques énergétiques auparavant, en moyenne, 13 nouveaux gestes ont été adoptés par les Français l’année dernière. Il s’agit en priorité de gestes simples à réaliser au quotidien, comme :
- ● Limiter en permanence le chauffage à 19 degrés dans toutes les pièces en hiver la journée (21% vs 51% qui avaient déjà adopté ce geste)
- ● Éteindre toujours ses appareils en marche, ou en veille, lorsqu’ils ne sont pas utilisés (20% vs 58%)
- ● Privilégier une douche rapide à un bain (19% vs 70%)
Des gestes que les Français affirment majoritairement (75%) vouloir faire perdurer dans le temps, même si les prix de l’énergie reviennent à baisser.
En revanche, les nouvelles pratiques qui nécessitent un investissement financier peinent à convaincre. Si les Français affirment qu’ils aimeraient pouvoir réaliser des travaux au sein de leur habitat, ils déclarent ne pas en avoir les moyens notamment en ce qui concerne le fait d’installer des panneaux solaires (41%), une chaudière individuelle à haute performance énergétique (35%), ou encore de réaliser des travaux d’isolation (31%).
Le véhicule utilisé par les usagers représente quant à lui, un poste de dépense conséquent dans le budget des Français. Les automobilistes affirment que leur facture mensuelle dédiée (carburant et entretien) s’élève en moyenne à 112,3 euros par mois (130,7 euros en zone rurale). Près d’1 usager sur 4 envisage d’ailleurs d’acheter un véhicule électrique d’ici 5 ans (22%) et cela séduit encore davantage les jeunes de 18-24 ans qui sont 42% à l’envisager.
Avec ces nouvelles pratiques mises en place, 51% des Français constatent avoir réalisé des économies d’énergie et cela leur a permis de gagner en pouvoir d’achat. Cet impact perçu reste néanmoins modéré et les économies financières réalisées limitées :
● 46% : constatent des économies réalisées entre 11 et 50 euros
● 27% : 10 euros économisés ou moins
● Et, pour seulement 13%, plus de 50 euros
Dans la majorité des cas, ces économies réalisées ont servi à financer des dépenses indispensables.
40% des consommateurs affirment qu’ils les ont utilisés par exemple pour l’alimentation ou les frais de santé… 28% ont épargné leurs économies, et seuls 20% en ont profité pour faire des achats plaisirs (loisirs, vêtements…).
Pour 92%, faire baisser la facture est un enjeu essentiel. Néanmoins, près d’1 Français sur 2 n’a pas connaissance des investissements qu’il pourrait mettre en place pour continuer à faire des économies d’énergies
Bien que les Français envisagent de faire perdurer leurs nouvelles habitudes, 47% considèrent qu’il leur sera difficile d’aller encore plus loin dans l’adoption de nouveaux gestes (notamment 60% des personnes âgées de 70 ans ou plus). Pour autant, la majorité des Français (60%) prévoit tout de même d’essayer d’en faire davantage dans les mois à venir (72% des plus jeunes, entre 18 et 24 ans).
Faire baisser la facture représente un enjeu important, voire essentiel pour l’ensemble des consommateurs (92%) et, parmi eux, principalement pour les locataires de leurs logements (94%).
Si les Français sont prêts à faire des efforts, près d’1 sur 2 avoue ne pas avoir connaissance des investissements qu’il pourrait mettre en place pour aller plus loin dans sa démarche d’économie d’énergie, ni connaissance des aides dont il pourrait disposer pour y arriver.
En matière de sobriété énergétique, les Français attendent avant tout que les acteurs de l’énergie (82%), ainsi que les pouvoirs publics (81%) puissent les informer sur les bons comportements à adopter. Ils ont aussi des attentes envers les enseignes de grande surface, qui ont, pour près de 7 Français sur 10 (67%), un rôle à jouer.
Les consommateurs sont aussi nombreux à considérer que les commerçants doivent fournir des efforts pour mettre en place des mesures efficaces (52% le considèrent pour les petits commerçants, 32% pour les enseignes de grande distribution).
Méthodologie : Enquête réalisée par Ipsos, sur un échantillon de 1000 personnes interrogées par internet du 12 au 18 mars 2024 et respectant la méthode des quotas appliquée au sexe, à l’âge, à la profession, à la région et la catégorie d’agglomération.