Le Synteau, avec la Banque des Territoires, GRDF, AMORCE, FNCCR, FP2E et ATEE Club Biogaz, publie un guide technique sur l’injection de biométhane produit à partir des boues de stations d’épuration urbaines (STEU). Son objectif est d’accompagner les décideurs à chaque étape d’un projet d’exploitation. Il s’appuie sur un retour d’expérience de 10 ans réalisé auprès de 35 maîtres d’ouvrage d’unités de méthanisation stations d’épuration urbaines (STEU) en injection. Les enseignements tirés nourrissent la description des problématiques auxquelles sont confrontés les porteurs de projet, autant économiques, règlementaires, qu’environnementales. C’est un outil de développement de ces installations au bénéfice de la transformation écologique des territoires.
Un guide technique pour les acteurs-clés de la filière
Ce rapport est destiné à tous les acteurs concernés par la filière biométhane mais s’adresse particulièrement aux collectivités, maîtres d’ouvrages sur les évolutions de leurs stations d’épuration, ainsi qu’aux institutionnels, en charge de décliner les politiques de développement de projet de décarbonation.
Il propose un état des lieux des enseignements sur la méthanisation en injection des stations d’épuration urbaines et se penche sur plusieurs aspects majeurs :
- cadre règlementaire appliqué aux installations,
- choix de conception et d’exploitation technique,
- performance et incidents d’exploitations, structurations contractuelles les plus fréquentes,
- financement,
- perspectives d’optimisation et d’innovation des sites.
Un outil pour atteindre des objectifs d’économie circulaire, énergétiques et environnementaux des territoires
La production de biométhane à partir des boues des STEU permet de produire une énergie renouvelable locale et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Elle s’inscrit dans un modèle d’économie circulaire et contribue à l’atteinte de la neutralité carbone en 2050. Il s’agit donc d’une mesure clé dans la mise place d’un Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET), devenu obligatoire pour toutes intercommunalités de plus de 20 000 habitants. D’autant plus qu’elle permet de réduire le volume de boues produites de 25 à 40 %, ce qui contribue à réduire le coût du service d’assainissement pour la collectivité.
Au-delà des enjeux liés à l’énergie, à la réduction des émissions de CO2 et à la valorisation des déchets, la méthanisation permet de produire du digestat, un engrais naturel substituable aux engrais chimiques. Celui-ci peut être épandu sur les terres agricoles ou composté, lorsque la qualité des boues le permet.
Quelques chiffres sur le développement de la filière
En janvier 2024, 47 stations d’épuration urbaines injectent du biométhane dans le réseau de distributon de gaz, soit cinq fois plus de sites qu’en 2018. Cela représente 565 GWh/an de capacité installée, soit l’équivalent de la consommation en chauffage et en eau chaude sanitaire de plus de 77 400 logements1 ou de 2 260 bus2 roulant au BioGNV. La capacité de biométhane injecté pourrait doubler d’ici à 2030 et atteindre 1 TWh supplémentaire grâce au potentiel mobilisable sur une centaine de stations d’épuration.
- Consommation moyenne d’une maison bien isolée (construite après 2006) de 120 m2 de 4 habitants : 7,3 MWh/an (Selectra) ↩︎
- Consomma�on moyenne d’un bus : 250 MWh/an (ADEME) ↩︎
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Le Synteau est le syndicat national des entreprises du traitement de l’eau et représente l’expertise technique en matière de réalisation d’installations de production de biométhane sur les stations d’épuration. Il rassemble 25 adhérents spécialisés dans la conception et la construction d’installations de traitement de l’eau et de gestion des boues issues des effluents urbains et industriels. Il est l’interlocuteur des services de l’Etat et œuvre pour favoriser les évolutions techniques pour des installations plus performantes et s’inscrivant dans l’économie circulaire.
Aquagir : le collectif des acteurs de l’eau
Afin d’accélérer et de massifier les projets de gestion des eaux dans les territoires, l’ANEB, la Banque des Territoires, le BRGM, le Cercle Français de l’eau, France Water Team et l’UIE (Union des Industries et Entreprises de l’Eau) créent le collectif aquagir