65 000 contributions ont été collectées entre février et juin 2022.
Le Grand Défi des entreprises pour la planète, une initiative participative inédite visant à fédérer le monde économique pour accélérer sa transition vers un modèle durable, révèle les résultats de la consultation menée en ligne de février à juin 2022. Le Grand Défi des Entreprises pour la Planète Quelles sont les grandes tendances permettant d’engager ou de poursuivre la transition écologique ? Comment éviter le recul de la biodiversité ? Comment produire mieux ? Quel modèle économique pour un développement compatible avec les limites planétaires ? Telles sont les préoccupations qui animent les travaux du Grand Défi des entreprises pour la planète.« Il est clair que les résultats de la Consultation renforcent la pertinence des travaux du Grand Défi, car ils soulignent que les entreprises sont en attente de propositions concrètes pour les aider à se transformer » explique Jérôme Cohen, cofondateur du Grand Défi.Pour approfondir ces questions, le Grand Défi des Entreprises pour la planète s’est associé à la société Bluenove en soumettant 50 questions[[Bluenove : fondée en 2014, Bluenove est une société de technologie et de conseil, leader en intelligence collective massive pour les organisations publiques et privées, et engagée activement dans la Civic Tech. Bluenove accompagne les organisations dans le déploiement de démarches participatives à grande échelle grâce à sa technologie Assemblée]] sur une plateforme en ligne. La plupart des questions ont été formulées de manière ouverte. Au total, 65 000 contributions ont été collectées et analysées. La participation à cette consultation était anonyme, elle s’est déroulée du 1er février au 20 juin 2022 en ciblant trois publics : les salariés, dirigeants et actionnaires d’entreprises ; les représentants de réseaux d’entreprise ou de territoires ; les représentants ou membres d’institutions, de syndicats ou d’associations. Le but de cette grande consultation ? Nourrir les échanges et préparer les délibérations des 100 entreprises tirées au sort par le Grand défi, avec trois objectifs principaux :
- Qualifier la motivation écologique des entreprises et ses ressorts
- Identifier les obstacles à la transition des entreprises ainsi que leurs besoins pour la mettre en œuvre
- Repérer des leviers d’action et de transformation
- Les entreprises ont une responsabilité forte dans la crise écologique
- S’engager dans la transition écologique contribue à la pérennité des entreprises
- Accélérer la transition écologique de l’économie exige de lever plusieurs freins
- Des réponses fortes sont attendues de la part des pouvoirs publics
Les entreprises et leurs activités ont une part de responsabilité forte dans la crise écologique
Les répondants s’accordent à dire que l’entreprise et ses activités sont en partie responsables de la dégradation du climat et de la biodiversité ainsi que de l’épuisement des ressources. Parmi les contributions de l’entreprise à la crise écologique les plus citées, on trouve notamment :- La participation au consumérisme au détriment de la sobriété
- La mauvaise prise en compte du coût environnemental dans les investissements
- L’épuisement des ressources naturelles
- La destruction de biodiversité
- La surproduction de déchets industriels et le manque d’optimisation des filières de recyclage
- Les dépenses énergétiques fossiles et les émissions de CO2
- Les déplacements et les transports (de personnes, produits ou matières)
- La pollution numérique
S’engager dans la transition écologique contribue à la pérennité des entreprises
Un formidable outil de résilience, de performance et d’attractivité : telle est la perception dominante de la transition écologique chez les répondants, qui l’associent aux items suivants (score sur 10[[en réponse à la question : « L’entreprise a intérêt à accélérer sa transition pour… »]]) :- Attirer les talents 8,07
- Assurer la durabilité du modèle économique 7,85
- Assurer le bien-être des salariés 7,72
- Être résiliente aux crises et aléas 7,69
- Maintenir voire accroître sa performance économique 7,23
- Développer sa clientèle 7,11
- Convaincre les investisseurs 6,85
Accélérer la transition écologique des entreprises et de l’économie exige de lever des freins
L’analyse des réponses permet de distinguer deux grandes catégories d’obstacles à la transition des entreprises et de l’économie. La 1ere catégorie rassemble les freins internes aux entreprises que les répondants attribuent largement à leur mode d’organisation ainsi qu’aux moyens limités affectés à leur transformation. Sont ainsi mis en avant :- L’inadéquation du système managérial aux exigences de la transition
- Le manque de connaissance sur la crise écologique à tous les échelons
- Le manque de vision et de volonté de prioriser les enjeux écologiques
- La difficulté des salariés à modifier leurs pratiques professionnelles ou personnelles
- La difficulté d’accommoder des objectifs de rentabilité à court terme et des impératifs écologiques à moyen et long terme
- Le manque de ressources financières et humaines dédiées à la transformation
- Les règles du marché et de la concurrence
- Une faiblesse structurelle en matière d’innovation
- L’action insuffisante de l’État en matière d’incitation
- L’inadéquation de la réglementation (trop contraignante ou trop laxiste) selon les secteurs et les produits avec les impératifs d’une transition rapide
- Le manque de maturité des clients et des consommateurs
Des réponses fortes sont attendues de la part des pouvoirs publics
Face à ce constat, les répondants sont en attente de mesures fortes de la part des pouvoirs publics afin d’accélérer la transition :- La mise en œuvre d’une politique gouvernementale volontariste, incitative et coercitive
- Les formations des parties prenantes à la cause environnementale
- La mise en place d’une démarche de résilience territoriale
- L’adoption de modèles de gouvernance participative intégrant la question environnementale
- L’adoption de pratiques plus sobres tout au long de leur chaîne de valeur
- La mise en place d’indicateurs environnementaux suivis au plus haut niveau de l’entreprise
- La mobilisation de ressources financières et humaines conséquentes dédiées à la transition
- L’adoption d’un cadre de communication responsable
« La consultation était une étape importante du processus car elle a permis à la fois de donner un cadre à la mission des délégués, tout en permettant à de très nombreux acteurs de contribuer à cette initiative participative » ajoute Virginie Raisson-Victor, également co-fondatrice de l’initiative.
L’intégralité des résultats de la Grande consultation
Les résultats de la consultation du Grand Défi des Entreprises pour la Planète sur la transition écologique de l’économieA propos du Grand défi des entreprises pour la planète
Le grand défi des entreprises pour la planète a été fondé en décembre 2020 par Virginie Raisson-Victor, géopolitologue et prospectiviste, Présidente du Giec Pays de la Loire et Jérôme Cohen, Président fondateur d’Engage et membre du bureau de la Fresque du Climat. Cette initiative participative inédite rassemble une centaine de représentants d’entreprises tirées au sort et dont la mission est de formuler 100 propositions permettant d’accélérer la transition écologique du monde économique et des entreprises. Soutenu par de nombreuses personnalités du monde de l’entreprise, des sciences, de la recherche, des associations et de la société civile telles que Bettina Laville, Yann Arthus-Bertrand, Alain Grandjean, Gaël Giraud, François Gemenne, Hélène Valade, Christian de Perthuis, le Grand Défi rassemble un écosystème de plus de 100 partenaires qui participent activement et soutiennent sa démarche : organisations dédiées à la transition, réseaux d’entreprises, institutions, associations (WWF, FNH, Orse, C3D, CDC biodiversité, ADEME, OFB, Pour un réveil écologique…) et entreprises marraines. Réunis à six reprises de juin à décembre 2022 en régions et à Paris, les membres du Grand Défi présenteront les propositions issues de leurs travaux et délibérations en janvier 2023.