Les enfants, premières victimes de la mauvaise qualité d’un logement
En France comme en Europe, 1 enfant sur 3 grandit dans un environnement intérieur malsain, au risque de compromettre sa santé à l’âge adulte Le Baromètre de l’Habitat Sain 2019, publié par le Groupe VELUX, dresse un constat alarmant : un tiers des enfants français et européens vit dans un foyer touché par des problèmes d’humidité ou de manque de lumière ou de froid ou de bruit, affectant à la fois sa santé et sa scolarité. En Europe, 26 millions d’enfants sont concernés par ce fléau.L’habitat malsain, un problème de santé publique
Selon la cinquième édition du Baromètre de l’Habitat Sain, parmi les 79 millions d’Européens de moins de 15 ans, plus de 26 millions vivent aujourd’hui dans des conditions de logement malsaines. En effet, 1 enfant européen sur 3 grandit dans un foyer présentant au moins l’un des facteurs à risque : l’humidité, le manque de lumière naturelle, le froid ou les nuisances sonores. La France se situe dans la moyenne européenne avec un tiers d’enfants touchés, toutefois elle se situe loin derrière certains pays scandinaves, baltes et de l’Europe de l’Est. Les chiffres devraient faire réfléchir : l’exposition à l’un de ces facteurs suffit pour augmenter de 1,7 fois le risque pour les enfants de souffrir d’eczéma, de toux, de souffle court, d’asthme, d’allergies et de troubles respiratoires, pathologies qui perdurent souvent à l’âge adulte. Mais en étant exposés à l’ensemble de ces facteurs à la fois, les enfants ont 4 fois plus de risques de se trouver en plus mauvaise santé que leurs camarades du même âge. Apparues au cours de l’enfance, ces pathologies perdurent souvent à l’âge adulte, comme l’explique le Pr Isabella Annessi-Maesano, Directrice de l’équipe Épidémiologie des maladies Allergiques et Respiratoires à l’INSERM :“Les enfants sont plus fragiles que les adultes vis-à-vis des agressions environnementales et notamment face à la pollution de l’air. Chez ceux qui ont un terrain allergique, le mécanisme peut se mettre en veille mais il peut se redéclencher à certains moments de la vie (événement stressant, perte d’un membre de sa famille, perte de son travail, exposition à une pollution particulière, etc.) » Pr Isabella Annessi-Maesano, Directrice de l’équipe Épidémiologie des maladies Allergiques et Respiratoires à l’INSERM
En Europe, près de 2 millions de jours de classe manqués
Les maladies imputables aux mauvaises conditions de logement jouent un rôle important dans l’augmentation du taux d’absentéisme dans les établissements scolaires. En effet, elles sont directement responsables de près de 2 millions de jours de classe manqués chaque année en Europe, soit en moyenne 2,5 jours d’école manqués par enfant malade et par an. En France, les écoliers âgés de 5 à 15 ans manquent 250 000 jours de classe par an, en raison de problèmes de santé liés aux mauvaises conditions de vie.Les populations périurbaines et à faibles revenus particulièrement concernées
Ce phénomène touche les enfants résidant en milieu urbain, mais il est démultiplié en périphéries. En effet, avec le développement spectaculaire des banlieues ces dernières décennies (+ 47 % entre 1961 et 2011), une bonne partie de la population périurbaine vit dans des maisons individuelles (qui y sont deux fois plus fréquentes qu’en zones urbaines). Or les maisons individuelles situées en périphérie sont plus enclines à présenter des problèmes d’isolation, d’humidité ou de chauffage qu’en centre-ville, du fait de leur plus grande exposition à l’environnement extérieur (par le toit, les fenêtres, les murs…), notamment lorsque l’habitat est vieillissant. En outre, les enfants issus de familles à faibles revenus, dont la probabilité de connaître une santé fragile est généralement plus forte, présentent un risque encore supérieur de pâtir de problèmes de santé liés aux mauvaises conditions de logement. Ainsi, les ménages se situant dans les premiers 20 % sur l’échelle des revenus présentent 25 % de risque supplémentaire de vivre dans des logements présentant des carences.L’air pur : un véritable enjeu pour les établissements scolaires
A l’instar d’une maison, les établissements scolaires présentant de mauvaises conditions sanitaires, notamment la formation de moisissures, le manque de lumière naturelle suffisante, le bruit ou les problèmes de renouvellement d’air, peuvent eux aussi être à l’origine de graves problèmes de santé chez les enfants. Comme l’explique le Dr Suzanne Déoux, Professeur associé honoraire à l’Université d’Angers et Présidente de Bâtiment Santé Plus, les symptômes peuvent aller « de l’inconfort olfactif aux irritations de la peau des muqueuses respiratoires et oculaires, de réactions allergiques aux crises d’asthme, des maux de tête à la fatigue ».“L’enfant respire près de 1 000 h/an dans une salle de classe. Les produits de construction, de décoration, de nettoyage et le mobilier doivent être très faiblement émissifs de polluants volatils. Le renouvellement d’air, mécanique ou naturel, est indispensable. Une ouverture des fenêtres de 15 minutes baisse de 50 % les teneurs en CO2 et divise par 4 les concentrations en composés organiques volatiles (COV) émis par les activités scolaires. » Dr Suzanne Déoux, Professeur associé honoraire à l’Université d’Angers et Présidente de Bâtiment Santé Plus
La qualité de l’air dans les établissements scolaires laisse encore à désirer
40 % des écoles françaises ont au moins une salle de classe trop confinée Des études attestent des effets potentiellement néfastes pour la santé d’une série de polluants intérieurs que l’on rencontre en milieu scolaire, qui proviennent de l’air ambiant, de certains matériaux de construction, de produits d’entretien ou d’activités scolaires (peinture, coloriage avec des feutres, collage…). En France, 40 % des écoles ont au moins une salle de classe dans laquelle le renouvellement d’air n’est pas satisfaisant au regard de l’occupation, ainsi que l’a montré l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur à la suite d’une enquête menée dans 300 écoles de 2013 à 2017. Pourtant, les expérimentations menées par le Groupe VELUX dans deux écoles, à Marcey-les-Grèves dans la Manche et à Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines, ont montré qu’un programme de ventilation naturelle séquencé de manière ponctuelle à différents moments de la journée (récréations, pause du midi…) pouvait significativement améliorer la qualité de l’air au sein des salles de classe. – Pour en savoir plus“On parle peu des conséquences que subissent au quotidien nos concitoyens vivant dans des logements mal isolés, trop humides, trop peu lumineux, où il fait trop froid… Et pourtant les conséquences sont nombreuses et coûteuses, tant humainement que financièrement. L’amélioration de l’habitat sous toutes ses formes est une réponses qui est à la fois économique, sociale et environnementale, au cœur des enjeux de développement durable. » Marjolaine Meynier-Millefert, Députée de l’Isère, co-animatrice du plan de rénovation énergétique et intervenante lors du Healthy Buildings Daybd_-_barome_tre_de_l_habitat_sain_2019_-_franc_ais.pdf
Des écoles et des logements plus sains au bénéfice de l’économie
Chaque année, l’habitat susceptible d’avoir un impact négatif sur la santé coûte directement ou indirectement près de 194 milliards d’euros aux économies européennes, en raison des dépenses de santé, du coût des services sociaux, de la baisse de productivité et de la perte d’opportunités professionnelles qu’il engendre (Eurofund 2016). Or, selon une analyse effectuée pour les besoins du Baromètre de l’Habitat Sain 2019, une meilleure aération dans les écoles et une réduction de l’humidité ou des moisissures dans les logements d’Europe, permettraient de stimuler l’économie européenne en générant plus de 300 milliards d’euros d’ici à 2060, du fait de l’amélioration de la santé des enfants, de la baisse du niveau de l’absentéisme à l’école et au travail, des meilleurs résultats scolaires et d’une productivité accrue des parents. Par ailleurs, la réduction des nuisances sonores, un accès plus large à la lumière naturelle et une température intérieure plus agréable s’accompagneraient d’autres avantages économiques. Si l’ensemble des travaux nécessaires pour remettre aux normes le parc européen de logements étaient menés à bien de manière simultanée, les investissements réalisés pourraient être rentabilisés en seulement 18 mois, selon certaines études. En outre, les travaux de rénovation pourraient engendrer des économies d’énergies non négligeables et apporter de la valeur ajoutée aux logements.Principales conclusions pour la France du Baromètre de l’Habitat Sain 2019
– 1 enfant français de moins de 15 ans sur 3 grandit dans un bâtiment susceptible d’avoir un impact négatif sur sa santé, un taux équivalent à la moyenne européenne. En Europe, 26 millions d’enfants sont concernés. – Les maladies liées à l’habitat malsain font perdre aux enfants français âgés de 0 à 15 ans près de 4 580 années de vie en bonne santé. – Les enfants français de moins de 15 ans manquent 250 000 jours d’école par an du fait de problèmes de santé résultant des carences de l’habitat.“Depuis la première parution de ce rapport en 2015, nous avons eu pour ambition de nouer des partenariats avec des acteurs reconnus du monde de la recherche afin de réfléchir aux voies d’amélioration possibles du parc de logements en Europe, et d’assurer ainsi le bien-être des individus, de la société et de la planète. La création d’un avenir plus durable passera nécessairement par une coopération entre les différentes industries, les secteurs public et privé, les établissements d’enseignement, les ONG et les États. » David Briggs, CEO du Groupe VELUX
À propos du Baromètre de l’Habitat Sain 2019 Le Baromètre de l’Habitat Sain 2019 s’intéresse à ce qui se produit en dehors des quatre murs des maisons et examine l’endroit où nos enfants passent le plus clair de leur temps : l’école. L’étude révèle à quel point il est capital d’améliorer l’environnement intérieur des salles de classe pour permettre aux enfants de tirer le meilleur parti de leur scolarité.Le Baromètre de l’Habitat Sain est une série d’études menées dans toute l’Europe dont l’objectif est de se pencher sur le lien qui existe entre habitat et santé. La première édition du Baromètre de l’Habitat Sain est parue en 2015. Le présent rapport est la cinquième édition publiée par le Groupe VELUX. Le baromètre de cette année compile de nouvelles analyses des bases de données de l’EU-SILC et d’EUROSTAT, menées par l’institut d’études RAND Europe, un institut de recherche à but non lucratif, destiné à améliorer l’efficacité des politiques publiques. L’ensemble des recherches menées par RAND Europe a été examiné par des pairs, conformément aux critères d’assurance qualité de RAND. Ces travaux contribuent au bien public et ne saurait impliquer aucun soutien commercial. – Télécharger le Baromètre de l’Habitat Sain 2019 – Télécharger le Rapport de RAND Europe A propos de VELUX Depuis plus de 75 ans, le Groupe VELUX a pour vocation d’améliorer le cadre de vie grâce à l’entrée de lumière naturelle et d’air frais par le toit. Notre gamme de produits comprend une grande variété de fenêtres de toit, solutions pour les toits plats, conduits de lumière naturelle et verrières modulaires. Le Groupe VELUX propose également une gamme d’équipements pour se protéger de la chaleur, créer l’obscurité ou tamiser la lumière comme les volets roulants, les stores extérieurs et intérieurs, ainsi que des commandes intelligentes. Ces produits contribuent à garantir un environnement intérieur sain et durable pour vivre, travailler et se divertir dans les meilleures conditions. Nous sommes présents dans plus de 40 pays dans le monde, à travers nos sociétés de vente et nos usines de production et employons 11 500 personnes. Le Groupe VELUX appartient à la société VKR Holding A/S, entièrement détenue par des fondations à but non lucratif (LES FONDATIONS VELUX) et par la famille du fondateur. En 2018, VKR Holding a réalisé un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros et LES FONDATIONS VELUX ont soutenu de nombreux projets caritatifs, pour un montant de 118 millions d’euros. En France, près de 900 collaborateurs sont répartis entre quatre sites de production et une société de vente. Depuis plus de 50 ans, VELUX France accompagne ses clients professionnels et particuliers à travers cinq agences régionales, un service clients et un service après-vente basés dans l’Hexagone.