La Sbepec a permis l’installation de 78 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur le parking du Parc des expositions de la capitale d’Aquitaine. La production électrique annuelle est équivalente aux deux tiers de la consommation de l’éclairage public local. Un projet réussi, qui a bien failli ne pas voir le jour.
C’est une opération de valorisation exceptionnelle que vient de réaliser la Ville de Bordeaux. Le parking du Parc des expositions est désormais doté d’une centrale solaire considérée comme la plus grande jamais installée en milieu urbain. « Les 7 000 places de parkings sont protégées du soleil et de la pluie par 127 ombrières, dont 60 000 panneaux photovoltaïques capables de produire 13 000 Mégawatt par an, soit la consommation de 5 000 foyers », commente Hugues Martin, premier adjoint du maire de Bordeaux et Président de la Sbepec (Société Bordelaise des Equipements Publics d’Expositions et de Congrès), qui a permis l’aboutissement du projet pour le compte de la Ville. Un succès pour la Sem qui a su faire face à de nombreux obstacles.
Le projet avait débouché en 2010 sur un premier appel d’offres en faveur d’EDF énergies nouvelles, juste au moment où l’État décidait de baisser le tarif d’achat de l’électricité solaire, avec effet rétroactif, et de mettre en place un moratoire. « Les conditions d’exploitation étant modifiées, il a fallu refaire un deuxième appel d’offres sur les nouvelles bases tarifaires, avec une perspective de rentabilité réduite », explique le président de la Sbepec. EDF énergies nouvelles, l’emporte à nouveau. La construction du parc solaire peut débuter.
Une « course contre la montre »
C’est une véritable « course contre la montre » qui s’engage alors. « Il fallait impérativement que la centrale solaire soit opérationnelle avant le 1er mai, sous peine de bénéficier de nouveaux tarifs encore plus bas », raconte Hugues Martin. Une dynamique s’installe entre les différents acteurs, déterminés à relever le défi de construire les ombrières et leurs panneaux photovoltaïques en 11 mois seulement, au lieu des 18 mois normalement nécessaires. Les entrepreneurs, Fayat TP (fondations, voirie et signalétique), Vilquin (fourniture et pose de la charpente métallique), Marchegay (panneaux solaires) et Cegelec (travaux électriques) jouent la synergie.
Lancée en juin 2011, les travaux s’achèvent en avril 2012. Un exploit technique et humain. Investissement pour EDF énergies nouvelles : 55 millions d’euros. Le producteur d’électricité d’origine renouvelable s’est engagé à verser 300 000 euros par an à la Sbepec, propriétaire du terrain. « Au lieu des 1,3 million d’euros prévus dans le premier projet, avant la baisse des tarifs », regrette Hugues Martin. Une opération qui reste néanmoins très intéressante pour la Ville, sur le plan urbanistique comme sur le plan financier. D’autant qu’elle entre dans le cadre de son Agenda 21.
Patrick Cros/Naja