L’environnement est-il un enjeu prioritaire pour les candidats? Se sentent-ils concernés par le traitement des déchets ? Quelles sont les préoccupations du grand public et des élus en matière de recyclage ? Quelles pistes d’amélioration privilégient-ils ? À moins d’un mois du premier tour des élections municipales, alors que les questions d’environnement et de développement durable sont au cœur de toutes les préoccupations, Eco-Emballages [[Eco-Emballages a confié à OpinionWay une étude quantitative réalisée auprès d’un échantillon de 1130 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, mais aussi de 400 élus ou candidats aux élections municipales.]] , la société pivot de la collecte sélective et du recyclage des emballages ménagers en France, a interrogé les électeurs et les futurs élus sur ces questions. Un sondage qui met en exergue les divergences et les convergences de ces deux populations :
– Élus, candidats et citoyens placent le traitement des déchets en tête de leurs préoccupations environnementales et plébiscitent le tri des déchets comme moyen de préserver l’environnement.
– Le tri semble en passe de devenir une activité naturelle, sinon banale, pour les citoyens qui se montrent soucieux d’être mieux informés sur l’intégralité de la filière de traitement des déchets et pensent que de nombreux progrès sont encore possibles en matière de recyclage et de réduction des volumes produits. Les citoyens les plus jeunes et les plus préoccupés d’environnement tendent ainsi à voir dans le recyclage l’unique solution au problème des déchets.
– Les élus se montrent d’autant plus prudents – eux qui privilégient les solutions mixtes adaptées au contexte local – qu’ils se montrent déjà satisfaits du travail entrepris depuis quelques années, notamment par les structure intercommunales. Celles-ci n’ont vu que récemment leur travail reconnu par les citoyens, mais cette évolution est rapide et augure d’une véritable prise de conscience des bénéfices de l’intercommunalité en matière de développement durable.
Dans ce contexte, les esprits semblent préparés à une nouvelle étape. Celle-ci serait marquée par la mise en place de la redevance incitative (indexation de la redevance de collecte ménagère sur la quantité de déchets non triés) ; une aide supplémentaire aux entreprises produisant des produits recyclables issus de ressources renouvelables agricoles ; l’optimisation des coûts de la collecte sélective (mieux gérer à moindre coût), et l’éducation systématique du grand public dès le plus jeune âge.
Enseignement 1 : Le traitement des déchets
– L’environnement est considéré par 40% des Français comme un enjeu prioritaire des prochaines élections municipales, et pour 55% comme un enjeu important. Les catégories socioprofessionnelles les moins aisées sont les plus enclines à le citer comme une priorité (46% des CSP- et en particulier 49% des employés sont dans ce cas).
– A l’approche des échéances électorales, les élus et candidats se montrent plus préoccupés que le grand public : 50% d’entre eux le citent comme un enjeu prioritaire, un score atteignant même 60% chez les maires et 71% parmi les élus d’Île-de-France.
– Le traitement des déchets apparaît en particulier comme la principale préoccupation des Français en matière d’environnement (74%), devant le réchauffement climatique et l’utilisation de nouvelles formes d’énergies renouvelables. L’enjeu des déchets est là encore davantage présent à l’esprit des élus : 92% déclarent en être préoccupés, la question du tri étant d’une importance unanimement reconnue.
– Les Français déclarent se sentir concernés par le problème du traitement des déchets ménagers, mais souhaitent surtout, pour 93% d’entre eux, une plus large et meilleure information sur la manière dont sont traités ces déchets après le tri. La question est d’autant plus impliquante que le tri est perçu comme un moyen efficace de protéger l’environnement et à même de créer des emplois, tout en allégeant les dépenses publiques.
– Interrogés sur leur estimation de la quantité de déchets produite par an et par habitant, une majorité de Français donne une réponse comprise dans la bonne fourchette (autour de 350 kg). Les élus, en particulier, sont bien au fait de la question, 71% des maires apportant une bonne réponse. Cette quantité de déchets est perçue en augmentation par 85% des Français (et 73% des élus), ce qui renforce encore le besoin d’apporter des réponses concrètes au problème de leur traitement. Perception à prendre d’autant plus en compte qu’en réalité, la quantité d’ordures ménagères stagne depuis quelques années, et que les tonnages et le nombre d’emballages sont en baisse depuis 3 ans.
Enseignement 2 : L’implication des Français face à la question du tri
– Le tri et le recyclage des déchets se situent en tête (87%) des gestes que les Français sont prêts à accomplir pour participer à la protection de l’environnement.
– 87% des Français disposent d’ailleurs chez eux de plusieurs poubelles leur permettant de trier les déchets recyclables ; ils se montrent assidus à le faire, puisque 80% d’entre eux déclarent trier plus des trois quarts de leurs déchets d’emballages ménagers.
Enseignement 3 : L’intercommunalité est désormais en première ligne pour apporter des réponses concernant le traitement des déchets
– Près des trois quarts des élus (73%) accordent leur préférence en matière de gestion des déchets à un mix de solutions en fonction des installations locales. Cette combinaison locale est également souhaitée par 34% du grand public, même si les Français, en particulier les plus jeunes, voient dans le recyclage seul la meilleure solution possible (46%).
– 40% des Français estiment que le tri des déchets ménagers est prioritairement du ressort de leur intercommunalité. 63% des élus partagent également cette opinion, confirmant ainsi la place centrale des communautés de communes ou d’agglomérations sur cet enjeu. Dans un contexte de présentation du bilan des municipalités sortantes, cette évolution suggère une prise de conscience rapide des bénéfices de l’intercommunalité en matière de services collectifs de proximité.
– Si une majorité de Français (52%) pense que sa collectivité est dans une situation comparable à celle des autres concernant la gestion des déchets et emballages ménagers, ils sont moins enclins que lors du baromètre de novembre 2006 à la considérer en avance et active sur le sujet (28%, -5 points). On peut y voir le signe d’une exigence accrue en la matière à la veille des élections municipales.
– Les élus, intercommunaux notamment, défendent leur action et se montrent plus satisfaits sur la question : 49% d’entre eux perçoivent une avance de leur collectivité par rapport aux autres.
Enseignement 4 : Faciliter le tri et éduquer les plus jeunes
– Les élus voient dans la distribution à domicile de poubelles individuelles « compartimentées » et de sacs de tri des solutions prioritaires à apporter pour améliorer le tri des déchets.
– Les Français partagent ce désir de simplifier la collecte et le tri des déchets ménagers : l’uniformisation des consignes de tri est jugée efficace par 91% des personnes interrogées (67% des élus considèrent même cette proposition très efficace). Il apparaît également que les Français attendent d’être encouragés à utiliser des produits comprenant moins d’emballages (89%), une solution également particulièrement appréciée par les élus (65% jugent cette mesure très efficace).
– Les Français souhaitent mieux comprendre l’utilité du tri et du recyclage par la promotion et l’information autour de produits recyclés. L’éducation, dès le plus jeune âge, est d’ailleurs également citée comme l’une des mesures dont la mise en place serait le plus efficace. Les élus pensent, en particulier, qu’inclure une option ‘écologie’ dans les programmes scolaires serait très utile (57% jugent cette proposition très efficace).
Enseignement 5 : Les propositions du Grenelle que les Français et les élus souhaitent mettre en œuvre
– Au-delà de cette envie d’améliorer le côté pratique du tri des déchets et le niveau d’information sur le sujet, les élus proposent à une large majorité d’agir sur les aspects financiers de la gestion des déchets : 82% sont favorables à la mise en place d’une redevance incitative, consistant à indexer le montant payé par chaque administré pour la collecte et le traitement de ses déchets ménagers sur sa propre production de déchets non triés, et donc sur sa propre action citoyenne.
– Face à l’augmentation globale des coûts de gestion des déchets (inflation, évolution technique…) et pour assurer efficacement l’exercice de leurs compétences, les collectivités locales ont engagées une démarche globale de gestion de leurs budgets à moindre coûts, voire à meilleur coût (équilibre entre service rendu et coût de ce service). Cette démarche est aujourd’hui approuvée par les Français et par l’ensemble des élus interrogés : l’optimisation des services de collecte est largement acceptée par les Français (56 % sont pour), voire plébiscité par les élus (83 %). Les Français y voient une mesure permettant de maîtriser les impôts locaux ; pour les élus, c’est un moyen de gérer au mieux et de façon pérenne cette compétence déchets.