Alors qu’a commencé dimanche la Campagne des 16 jours contre la violence à l’égard des femmes, le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) a lancé hier, avec son ambassadrice Nicole Kidman, le site web « Dites Non à la violence », qui vise à recueillir des signatures du monde entier contre ce fléau.
« La violence contre les femmes et les filles est un problème de dimension universelle. Au moins une femme sur trois dans le monde a été battue, contrainte d’avoir des rapports sexuels, ou a subi d’autres formes de sévices au cours de sa vie », indique l’UNIFEM dans un document publié ce mois-ci. « Il s’agit sans doute de la violation la plus répandue actuellement des droits fondamentaux de la personne, et qui a pour conséquences de détruire des vies, fracturer des communautés et freiner le développement », affirme l’agence. Le site web Dites Non à la violence, lancé hier permettra de recueillir les signatures de ceux et celles qui s’opposent ouvertement à cette forme de violence. « La violence faite aux femmes est une violation révoltante des droits de la personne », plaide Nicole Kidman, l’ambassadrice de l’UNIFEM. « Mais elle n’est pas inévitable. Nous pouvons y mettre fin. Plus nous recueillons de noms, plus notre plaidoyer pour mettre fin à la violence faite aux femmes sera entendu par les gouvernements du monde entier. Voilà pourquoi j’ai été la première à y inscrire mon nom. » Si les statistiques recueillies par l’UNIFEM décrivent une situation effrayante en termes de conséquences sociales et sanitaires, le coût économique de la violence contre les femmes n’en est pas moins considérable. Aux Etats-Unis par exemple, les Centres pour la prévention et le contrôle des maladies ont estimé en 2003 que le coût annuel de la violence domestique s’élevait à plus de 5,8 milliards de dollars. Devant ce problème de dimension universelle, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé en 1996 un Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour éliminer la violence à l’égard des femmes. Géré par l’UNIFEM, c’est le seul mécanisme unilatéral qui accorde des dons pour appuyer des actions locales, nationales et régionales de lutte contre la violence. Depuis le début de ses activités en 1997, il a alloué plus de 19 millions de dollars à 263 initiatives dans 115 pays. L’UNIFEM rappelle par ailleurs que les pays signataires de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW selon son acronyme anglais) ont l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour éliminer la violence contre les femmes. Aujourd’hui, 185 pays font partis de la Convention, qui est entrée en vigueur le 30 septembre 1981.