La CSRD (corporate sustainability reporting directive) est un texte qui vise à mettre en place dès 2024 un reporting extra-financier exigeant et harmonisé au niveau européen. Le 31 juillet dernier, la Commission européenne a publié l’acte délégué précisant les modalités d’application de cette législation inédite. Malgré les voix qui s’élèvent contre le texte pour en réduire les exigences, le Parlement Européen a rejeté la dernière motion d’objection et la directive entrera bien en vigueur au 1er Janvier 2024. Elle va bouleverser le quotidien des investisseurs et impacter quelques 60 000 entreprises. Louis Frank, CEO de FINGREEN AI, expert des solutions de pilotage ESG pour les entreprises, nous parle des enjeux stratégique de la CSRD.
« Les voix qui s’élèvent contre la CSRD sont dangereuses. En effet, le lobbying anti-ESG retarde constamment l’introduction de nouvelles obligations pour les entreprises de mesurer l’impact négatif qu’elles ont sur le monde. L’Union Européenne doit assumer son rôle de pionnière sur les sujets réglementaires (ex : RGPD, qui fut adopté par une grande partie du monde après une première opposition mondiale virulente) et imposer ces nouvelles réglementations au plus vite. Les entreprises sont les premières responsables du réchauffement climatique, et il est urgent qu’elles prennent des mesures pour atténuer certains comportements extrêmement dangereux pour l’environnement. Les entreprises sont les acteurs majeurs pour la maîtrise du réchauffement climatique, pourtant, la formation des membres des conseils d’administration des entreprises aux enjeux ESG reste insuffisante. »
- Quelle réglementation encadre l’ESG en entreprise ?
- Quelle évolution et comment s’y retrouver ?
- Comment accélérer la prise de conscience des enjeux ESG en entreprise ?
- Comment comptabiliser les émissions générées de façon plus rigoureuse ?
- Comment convaincre les administrateurs de l’ampleur des enjeux climatiques ?
- Comment lier enjeux ESG à la stratégie globale des entreprises ?
- Entreprise : Comment évaluer concrètement son impact environnemental ?
- Quelles solutions pour avancer vers des stratégies ESG plus responsables ?
- Combien ça coûte ? Comment les intégrer ?
Directive Européenne CSRD : 60 000 entreprises impactées à partir du 1er janvier 2024
csrd-graphic-5-768×384-1.png?itok=BKYPNvzX Dans 2 mois, la Commission Européenne va mettre en application la législation la plus ambitieuse au monde en matière de reporting ESG : la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD). Elle est en proie actuellement à un intense lobbying à Bruxelles de la part d’Eurodéputés qui tentent de la contrer. Pourtant, sa finalité est positive car elle a pour objectif de lutter contre le greenwashing, en obligeant les entreprises à émettre des rapports qui mesurent leur impact environnemental.Les origines et objectifs de la Directive CSRD
Approuvée le 21 avril 2021 dans le cadre du Sustainable Finance Package, la CSRD est entrée en vigueur le 5 janvier 2023. Le Conseil de l’Union européenne a donné son approbation finale à la CSRD le 28 novembre 2022, suite à l’approbation par le Conseil de la position du Parlement européen. celex_32022l2464_fr_txt.pdf Avec la directive CSRD, l’UE souhaite lutter contre le Greenwashing en vérifiant les engagements annoncés par les entreprises en matière de respect de l’environnement, grâce à des outils de mesure concrets.Pourquoi faut-il lutter contre le Greenwashing ?
Le Greenwashing est une pratique trompeuse qui consiste pour une entreprise à prétendre être plus respectueuse de l’environnement ou plus socialement responsable que ses pratiques ne le justifient en réalité. Il s’agit essentiellement de l’utilisation d’informations erronées ou d’affirmations trompeuses sur le développement durable pour attirer les investisseurs et les consommateurs, en présentant une fausse image d’éco conscience. Guide anti greenwashing de l’Ademe Il est essentiel de s’attaquer à la prévalence du Greenwashing pour garantir un véritable impact environnemental dans le secteur financier, comme le souligne Louis Frank, CEO de FINGREEN AI :« Une banque d’investissement de premier plan peut promouvoir un fonds « vert » qui prétend soutenir des investissements respectueux de l’environnement alignés sur l’Accord de Paris. Cependant, un examen plus approfondi révèle qu’une part importante du portefeuille comprend des entreprises de combustibles fossiles et d’autres actifs nocifs. Cette tactique commerciale trompeuse ne se contente pas d’induire en erreur les investisseurs à la recherche d’options véritablement durables, mais elle compromet également l’objectif de la finance durable de manière plus générale. »
Le label ISR n’offre pas de garantie environnementale
● N’investissent pas dans les énergies fossiles : 450
● Investissent : 388
Investisseurs : quels sont les risques du greenwashing et comment le détecter ?
Le Greenwashing peut inciter les investisseurs à soutenir sans le savoir des entreprises dont le bilan en matière de responsabilité environnementale ou sociale est médiocre ce qui implique un certain nombre de risques :- Ethiques : En investissant dans des entreprises dont les déclarations en matière de développement durable sont trompeuses, on risque de soutenir par inadvertance des pratiques qui nuisent à l’environnement ou à la société.
- Financiers : Si les entreprises ne sont pas réellement durables mais se présentent comme telles, elles peuvent subir des conséquences négatives à long terme, ce qui affecte le rendement des investisseurs.
« Tout d’abord, les investisseurs doivent faire preuve de prudence lorsqu’ils rencontrent des entreprises qui s’appuient sur un langage environnemental générique et galvaudé, sans actions concrètes ni données réelles pour les étayer. En y regardant de plus près, nous devons comprendre comment les données sont collectées, tracées et vérifiées. En outre, les entreprises qui fournissent des informations ambiguës ou insaisissables sur leurs efforts en matière de développement durable doivent signaler la nécessité d’un examen plus approfondi. Les graphiques, logos et les mots scientifiques à la mode sont souvent utilisés pour exagérer leur engagement ESG, détournant ainsi l’attention du lecteur de l’absence d’efforts tangibles en matière de développement durable, étayés par des données. »
Entreprises : quelles solutions pour se conformer à la directive CSRD, à quelle échéance ?
A compter du 1er janvier 2024, 60 000 entreprises vont devoir se conformer à la directive sur la responsabilité sociale des entreprises (CSRD) et s’acquitter avec succès des obligations de déclaration. Pour réussir cette mission, les entreprises doivent prendre des mesures proactives, la première étant de mettre en place des reportings non financiers harmonisés qui vont leur permettre de mieux comprendre la performance ESG de leurs investissements et d’atteindre leurs objectifs de durabilité.« Pour lutter efficacement contre le changement climatique, toutes les classes d’actifs doivent évaluer leurs performances ESG. Mais nous constatons que les investisseurs en actifs privés manquent d’outils pour mesurer avec précision leur impact, car recueillir la data auprès de petites entreprises est très compliqué. En définitive, la production de rapports ESG d’entreprises privées contenant des données fiables et précises pourra être faite grâce à des outils tels que FINGREEN AI, qui permettra aux investisseurs de prendre des décisions éclairées en intégrant la notion de durabilité. » précise Louis Frank.
FINGREEN AI : la solution de pilotage ESG qui répond aux enjeux des acteurs financiers privés
FINGREEN AI a développé un SaaS qui permet de mesurer l’impact ESG d’actifs privés. La solution est conçue pour aider les acteurs financiers à mieux comprendre la performance ESG de leurs investissements et à atteindre leurs objectifs de durabilité. FINGREEN AI les aide à intégrer le développement durable tout au long de leur processus d’investissement ou de crédit (due diligence, reporting, suivi et optimisation des KPI ESG etc.). Elle repose sur des caractéristiques spécifiques qui allient innovation et compétences humaines :- L’automatisation : la plateforme facilite la collecte, l’analyse et le reporting des données, permettant ainsi aux entreprises de gagner du temps et d’économiser des ressources. Les modèles d’IA et les connecteurs développés vont aussi permettre une plus grande fiabilité et automatisation dans la mesure d’impact.
- Le sur-mesure : les instances ESG sont personnalisables et uniques pour chaque entreprise analysée, basées sur l’industrie, la taille, la zone géographique, et les objectifs de durabilité des entreprises.
- La transparence : les modèles d’IA sont explicables et le référentiel d’analyse en open source assurent une traçabilité et une auditabilité des données, favorisant les investissements dans des activités durables, tout en renforçant la protection des investisseurs.L’objectif final pour les entreprises est de générer différents rapports ESG en fonction des réglementations / besoins spécifiques de manière transparente et optimisée. FINGREEN AI est convaincu que la production de rapports ESG contenant des données fiables et précises permettra aux investisseurs de prendre des décisions éclairées en intégrant la notion de durabilité.