Dans une lettre adressée à la Ministre le 20 janvier 2015, 37 ONG, dont l’association Robin des bois à l’initiative de la démarche, demandaient à l’état français de prendre des mesures immédiates afin d’interdire en France toute commercialisation et exportation d’ivoire brut ou débité. Près d’un an après la destruction d’un stock de 3 tonnes d’ivoire saisi par les autorités françaises, Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Énergie, a confirmé lors d’une réunion avec les ONG sa décision de suspendre l’exportation d’ivoire brut et déclaré qu’elle appellerait ses homologues européens à faire de même. IFAW, le Fonds international pour la protection des animaux, se félicite d’une telle décision et nous dévoile la Nature du Crime cachée derrière le commerce illicite d’espèces sauvages.
Commentant les annonces de la Ministre à l’issue de la réunion, Céline Sissler-Bienvenu, Directrice d’IFAW France et Afrique francophone déclare : « Nous louons la décision de Mme Royal. Cette interdiction d’exportation est une décision qui va dans le bon sens. Elle contribue à réduire les possibilités de blanchir l’ivoire illégal en l’exportant depuis la France. Bien sûr, nous regrettons que l’interdiction ne porte pas aussi sur la commercialisation. Tous les efforts désormais doivent être investis dans l’application concrète de ces nouvelles mesures sur le terrain et dans l’extension de cet effort à l’échelle européenne. Le temps politique n’est pas le temps de la criminalité organisée, et les éléphants continuent de tomber sous les balles des braconniers. » La majeure partie de l’ivoire de contrebande est destinée à l’Asie, et en particulier à la Chine, où cet « or blanc » tant convoité a connu une augmentation considérable de sa valeur en tant que véhicule d’investissement. La quantité limitée d’ivoire légal acheté par la Chine lors de la vente de stocks de certains pays d’Afrique australe en 2008 a fait exploser la demande, encourageant ainsi le trafic de l’ivoire et le braconnage des éléphants pour répondre aux besoins du marché.Brassant quelques 15 milliards d’euros de revenus annuels, le trafic d’animaux sauvages est aujourd’hui la quatrième activité criminelle la plus lucrative au monde juste derrière le trafic de drogues, toutes les formes de contrefaçon et la traite d’êtres humains.Le 11 décembre dernier, l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) et IFAW ont organisé une conférence sur le thème des trafics d’espèces menacées (CITES) à laquelle ont pris part des agents de l’office national de la chasse et de la faune sauvage, de l’office national de l’eau et des milieux aquatiques, du muséum national d’histoire naturelle, des membres du personnel de la direction des affaires criminelles et des grâces, des magistrats, douaniers, enquêteurs de l’OCLAESP et attachés de sécurité intérieure des ambassades de Roumanie, de Géorgie et d’Argentine.
La Nature du Crime
Dans son rapport la Nature du crime, préfacé par Nicolas Hulot, Envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète et Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères, IFAW rappelle que le braconnage des espèces protégées et le commerce illicite de leurs parties est une criminalité liée à la violence, au radicalisme, au terrorisme mais aussi au crime organisé, à la corruption et à la fraude. Le commerce illégal est une menace non seulement pour les éléphants et les rhinocéros, mais aussi pour la société dans son ensemble.Infographie
Dans le cadre d’une initiative internationale visant à renforcer les capacités de lutte contre ce trafic, IFAW forme les forces de l’ordre à la prévention du trafic d’espèces de faune sauvage dans de nombreux pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie, d’Océanie et des Caraïbes. L’IFAW a signé un mémorandum d’entente avec INTERPOL, le tout premier signé par le Programme d’INTERPOL de lutte contre la criminalité environnementale. Les deux organisations ont collaboré sur de nombreux projets depuis 2005, et notamment en 2012 lors de la plus grande opération de lutte contre le trafic d’ivoire jamais menée par INTERPOL.Rapport
Contact
Céline Cissler-Bienvenu – Directrice IFAW France et Afrique francophone _________________________________________________________________ Lire aussi : – Rapport du PNUE avec INTERPOL « Green Carbon : Black Trade » ou « Le carbone vert : un commerce noir »