La collection les précurseurs de la décroissance, dirigée par Serge Latouche, s’enrichit de deux nouveaux titres : Cornelius Castoriadis ou l’autonomie radicale présenté par Serge Latouche et André Gorz pour une pensée de l’écosocialisme présenté par Françoise Gollain. La collection est une encyclopédie de poche pour un public soucieux des transformations sociales et pour repenser les contenus et les enjeux de toute richesse collective. Ce projet (qui s’appuie sur environ 8 titres par an) permet de revenir aux racines du projet politique de la décroissance ; il nous fait découvrir ou nous rappelle les pistes essentielles à emprunter pour atteindre la « société d’abondance frugale » dont parle Serge Latouche, et dont il nous faudra bien admettre l’urgente nécessité. Le format est unique et accessible à tous : dans un livre de 100 pages environ, vendu 8 €, un chercheur contemporain présente d’abord dans un petit essai l’apport d’un auteur à la décroissance ; puis environ 50 pages d’extraits offrent un accès direct à l’auteur, avec des textes classiques et d’autres moins connus.
«S’intéresser aux précurseurs de la décroissance permet de découvrir que le projet que recouvre ce slogan provocateur a une longue, voire une très longue histoire. Qu’il s’agit d’une vison riche et diversifiée et pas du tout monolithique, dogmatique ou sectaire. Que les « objecteurs de croissance » ne sont pas des marginaux, mais qu’au contraire c’est la croissance et ses thuriféraires qui représentent une parenthèse tant dans l’histoire de l’humanité que de la réflexion sociologique et philosophique. Si le terme de « décroissance », lancé pour dénoncer l’imposture du développement durable, est d’un usage très récent dans le débat économique, politique et social, l’origine des idées que le mouvement des « objecteurs de croissance » véhicule possède une histoire et des racines culturelles manifestement plus anciennes. Face au triomphe de l’ultralibéralisme et de la proclamation arrogante du fameux TINA (there is no alternative) de Margaret Thatcher, et après l’éclipse de l’écologie politique du fait de la résilience du productivisme et du glissement des verts de l’écologisme de combat à l’environnementalisme de gestion, il est urgent non seulement d’opposer un autre projet de civilisation, mais encore de donner une visibilité à un dessein en gestation depuis longtemps, mais qui cheminait de façon souterraine. Revenir sur les sources proches ou lointaines du projet de construction d’une société d’abondance frugale est une juste reconnaissance de dette et une source d’enrichissement. Cela apporte légitimité au projet de la décroissance et lui donne une plus grande profondeur.» Serge Latouche Titres déjà parus : – Jacques Ellul contre le totalitarisme technicien par Serge Latouche (mars 2013) – Épicure ou l’économie du bonheur par Étienne Helmer (mars 2013) – Charles Fourier ou la pensée à contremarche par Chantal Guillaume (septembre 2013) – Lanza del Vasto ou l’expérimentation communautaire par Frédéric Rognon (septembre 2013) – Jean Giono pour une révolution à hauteur d’hommes par Édouard Schaelchli (octobre 2013) – Léon Tolstoï contre le fantasme de toute-puissance par Renaud Garcia (octobre 2013) Prix : 8 € TTC Format : 11 × 17 cm Entre 96 et 112 pages 8 titres parus en librairie depuis mars 2013Serge Latouche, Cornelius Castoriadis ou l’autonomie radicale
Serge Latouche est professeur émérite d’économie à l’université d’Orsay et objecteur de croissance. Il a publié récemment L’Age des limites chez Mille et une nuits en 2012, et plus récemment encore Jacques Ellul contre le totalitarisme technicien chez le passager clandestin en 2013. Il est depuis début 2013 le directeur de la collection « Les précurseurs de la décroissance » aux éditions le passager clandestin.Cornelius Castoriadis (1922-1997) était un économiste à l’OCDE, psychanalyste, professeur à l’EHESS et philosophe. Co- fondateur de la célèbre organisation et revue Socialisme ou Barbarie, à tendance marxiste anti- staliniste, il s’en détachera par la suite pour critiquer de manière radicale et nouvelle les systèmes de pensée de nos sociétés modernes. Dans un essai clair et concis, Serge Latouche explore la pensée de Cornelius Castoriadis à l’aune de la critique de la croissance aveugle et de l’expansion illimitée de la production et de la consommation. Castoriadis a consacré l’essentiel de son œuvre dense et riche aux conditions de réappropriation par la collectivité de ses institutions, de sa force créatrice et de son autonomie. Plus que jamais, sa lecture est indispensable à l’élaboration d’une critique fondamentale de l’ordre capitaliste et permet de surmonter l’esprit de résignation entretenu par ce modèle (le fameux « There is no alternative »). Les sociétés sont fondées sur des croyances qui permettent à leurs membres de conférer un sens à tout ce qui se fait à l’intérieur et en dehors d’elles. Ces « institutions », fruit de l’imagination collective, ont eu pour nom esprits, ancêtres, héros, Dieu… Dans nos sociétés occidentales capitalistes, c’est désormais l’« économique » qui constitue l’institution imaginaire centrale et tend à réorganiser l’ensemble des activités. Les croyances dans la croissance, le pouvoir de la technique et le développement qui lui sont associées sont l’expression d’un fantasme de maîtrise rationnelle du monde qui menace aujourd’hui sa survie. Il s’agit donc de rompre avec cet imaginaire pour atteindre à l’autonomie en reprenant conscience de notre pouvoir (révolutionnaire) de création d’institutions nouvelles. Cela ne se fera qu’à travers l’autonomie individuelle et la participation de tous aux décisions qui les concernent. Contre la démocratie représentative, qui « signifie l’aliénation de la souveraineté des représentés vers les représentants », c’est donc une démocratie directe qu’appelle Castoriadis de ses voeux, celle-ci n’étant possible qu’à condition de repenser l’éducation du citoyen libre. Cet essai de Serge Latouche et la sélection de textes qui l’accompagnent constituent des outils indispensables pour s’orienter dans cette pensée foisonnante tout en permettant de mieux appréhender le sens et les enjeux des luttes présentes et à venir. Extrait : « Il faut que l’idée que la seule finalité de la vie est de produire et de consommer davantage – idée à la fois absurde et dégradante – soit abandonnée ; il faut que l’imaginaire capitaliste d’une pseudo-maîtrise pseudo-rationnelle, d’une expansion illimitée, soit abandonné. Cela, seuls les hommes et les femmes peuvent le faire. Un individu seul, ou une organisation, ne peut, au mieux, que préparer, critiquer, inciter, esquisser des orientations possibles. » Prix : 8 € TTC Format : 11 × 17 cm 96 pages ISBN : 978-2-36935-008-8 Parution librairie juin 2014 – Commandez cet ouvrage en ligne sur Amazon.fr
Françoise Gollain, André Gorz : pour une pensée de l’écosocialisme
Françoise Gollain est docteure en sociologie et enseignante à l’Open University au Royaume-Uni. Elle publie dans des revues (Entropia, Ecologie & Politique, la Revue du Mauss…), notamment autour de la pensée d’André Gorz. Son dernier ouvrage, Une Critique du travail : Entre écologie et socialisme, est paru chez La Découverte en 2000.
André Gorz (1923-2007) : penseur, philosophe et journaliste, cofondateur du Nouvel Observateur. Il a décortiqué les ressorts du modèle de consommation opulente, et a consacré une grande partie de son œuvre à une réflexion critique sur la domination du travail salarié et, plus généralement, à la marchandisation croissante de l’existence.Figure emblématique de l’écologie politique, André Gorz prôna, dès les années 1960, un humanisme « qui reconnaisse un lien organique entre les vivants, les écosystèmes, l’histoire et les sociétés ». Il appelait de ses vœux une société où « travailler moins et consommer moins à condition de vivre autrement ». Gorz fut l’un des premiers à s’interroger sur le contrôle et les fins de la production : que produit-on ? Comment ? Pour quel usage ? À quel prix ? Précurseur de la décroissance, il nous invite aussi à cesser de nous comporter en consommateurs irresponsables. À l’heure où les notions de « travail » et de « richesses » sont au cœur de la crise, ses propositions sont plus actuelles que jamais : distribution égale des ressources, réduction drastique du temps travaillé, revenu garanti à tous, réappropriation des savoir-faire, de la convivialité et de l’autonomie dans la définition des besoins… À la gestion technocratique de l’environnement que nous promet le « développement durable », Gorz opposait un écosocialisme, alliant justice sociale et respect du milieu, et fondé sur l’idée de «décroissance productive » contre la « croissance destructrice » capitaliste qui anéantit notre planète. La promesse de Gorz, c’est un projet d’émancipation individuelle et collective et une invitation à sortir de la religion de l’économie et de la technoscience. L’ouvrage offre à la fois une présentation très claire des concepts de Gorz par Françoise Gollain, et un accès direct à l’œuvre de Gorz avec un ensemble de textes extraits de « Adieux au prolétariat, Les chemins du paradis, Ecologica, L’immatériel, Misères du présent, richesse du possible.» Extrait : « Tant qu’on raisonnera dans les limites de cette civilisation inégalitaire, la croissance apparaîtra à la masse des gens comme la promesse – pourtant entièrement illusoire – qu’ils cesseront un jour d’être « sous-privilégiés » […]. Aussi n’est-ce pas tant à la croissance qu’il faut s’attaquer qu’à la mystification qu’elle entretient, […] à la compétition qu’elle organise en incitant les individus à vouloir, chacun, se hisser « au-dessus » des autres. » Prix : 8 € TTC Format : 11 × 17 cm 96 pages ISBN : 978-2-36935-009-5 Parution librairie : avril 2014 – Commandez cet ouvrage en ligne sur Amazon.fr
Ouvrages de Serge Latouche