A l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets 2014, l’association Zero Waste France dévoile son Scénario pour des territoires zéro déchet, zéro gaspillage. L’ouvrage, publié aux éditions Rue de l’échiquier, est une boîte à outils pour tous ceux qui veulent passer à l’action à leur échelle : citoyens, associations, entreprises, et bien sûr élus en charge des politiques publiques de prévention et de gestion des déchets.
Le Scénario Zero Waste : un antidote à l’inaction
“Nous avons pensé ce livre comme une passerelle vers l’action, permettant à chacun de prendre la mesure du changement nécessaire, mais de voir aussi que celui-ci est déjà amorcé dans de nombreux territoires en France, en Europe et au-delà” explique Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France et coordinatrice de l’ouvrage. “Les obstacles à franchir sont nombreux bien sûr, mais ils ne sont pas aussi insurmontables que ce que l’on voudrait bien nous laisser croire”. La preuve : certains obtiennent déjà des résultats extraordinaires, tout près de nous en Italie et en Espagne. Ces succès sont largement développés dans Le Scénario Zero Waste, qui présente aussi de nombreuses initiatives exemplaires françaises. La méconnaissance des solutions existantes, le préjugé tenace qu’il est impossible de faire changer les comportements, le report de la responsabilité tantôt sur les élus, tantôt sur les industriels, tantôt sur les citoyens sont autant de raisons et d’excuses à l’inaction que nous ne pouvons plus accepter. Si la réduction des déchets et du gaspillage suppose un fort engagement de la part de tous les acteurs, rappelons que ses bénéfices sont multiples : baisse des pollutions et des émissions de gaz à effet de serre, préservation des ressources naturelles, mais aussi création d’activités et d’emploi, dynamisation des territoires. La Semaine européenne de la réduction des déchets est l’occasion pour Zero Waste France de réaffirmer fortement cette ambition, et de contribuer, par la publication de ce livre, à sa réalisation. Un livre attendu par plusieurs centaines de contributeurs Signe d’un intérêt croissant pour la démarche Zero Waste, la campagne de financement participatif du livre a atteint plus de 250 % de son objectif initial. Les 858 contributeurs qui ont apporté leur soutien en amont de la publication témoignent de la curiosité, sinon de l’attente du public sur la thématique de la réduction des déchets. – Le Scénario Zero WasteMunicipales 2014
Les Français sont prêts et les élus ? A l’occasion des élections municipales, le mouvement Zero Waste France invite les futurs élus de la République à rejoindre les 1400 citoyens, 150 organisations (associations ou entreprises) et 60 élus ou candidats qui, partout sur le territoire français, sont prêts à s’engager dans une démarche Zero Waste (zéro déchets, zéro gaspillage). Plus de 300 municipalités se sont déjà lancées en Italie et en Espagne, à quand les premières en France ?Le Zero Waste, une opportunité pour les territoires
Partout dans les 300 collectivités Zero Waste en Europe, des emplois locaux ont été créés, les coûts de la gestion des déchets tendent à la baisse et de nouvelles dynamiques sociales ont vu le jour. Sous l’impulsion de leurs élus, certaines municipalités ont réduit leurs déchets jusqu’à 80% et fortement augmenté leurs taux de recyclage. Les habitants comme les entreprises de ces territoires ont pris en quelques années de nouveaux réflexes. La consigne pour réutilisation des emballages a fait son retour, la vente en vrac est devenue monnaie courante, de nombreux foyers ainsi que les hôpitaux et crèches utilisent des changes lavables et les produits jetables ne sont plus populaires. La collecte sélective des déchets organiques est désormais la règle et tout est mis en oeuvre pour maximiser le recyclage.Un portage politique local indispensable
Et en France ? Dans l’hexagone, de nombreux citoyens ont déjà ce type de réflexes et l’envie de mieux faire, de nomb reux élus veulent agir et ont parfois mené des actions de prévention très réussies. De nombreuses entreprises proposent déjà une offre de consommation Zero Waste ou s’engagent à réduire leurs déchets et à ne plus gaspiller. Alors qu’attendons-nous ? “En tant que responsables de la prévention et de la gestion des déchets municipaux, les élus locaux sont les plus à même de coordonner les efforts de tous les acteurs de leur territoire. Leur engagement est indispensable à la réussite d’une démarche Zero Waste locale.” précise Flore Berlingen, directrice du Cniid et responsable du développement de Zero Waste France. Futurs élus, vos citoyens et les entreprises de votre territoire sont prêts à vous suivre dans une démarche Zero Waste, que vous seuls avez le pouvoir d’initier ! Montrons à nos futurs élus que les citoyens sont prêts à passer à l’action !Le Mouvement Zero Waste
Une définition Zéro déchet, zéro gaspillageZero Waste est une démarche positive pour aller vers une société zéro gaspillage et zéro déchets, qui suppose la participation de toutes les composantes de la société pour : – En priorité, modifier nos modes de production, afin qu’ils deviennent sobres et efficients dans l’utilisation des ressources naturelles et de l’énergie, et permettent l’allongement de la durée de vie des produits et la réutilisation en toute sécurité des matériaux utilisés; – Développer la réutilisation et le réemploi des produits et matériaux, par le développement des circuits courts, de l’écologie industrielle et de la réparation. – Collecter de manière séparée le plus grand nombre de produits et matériaux valorisables, ce tri à la source étant la condition de réussite d’une valorisation matière maximale. Zero Waste : pourquoi, comment ? Nos modes de production et de consommation linéaires ne sont plus viables. Il est donc temps d’opérer ensemble un changement de paradigme, en allant bien au-delà de l’objectif européen actuel de devenir une société du recyclage, pour se donner pour ambition de parvenir à une société Zero Waste. Par leur action, les pionniers du mouvement Zero Waste ont déjà permis dans certaines collectivités de réduire jusqu’à 80% les déchets résiduels, de maximiser le recyclage et la valorisation organique et de développer des emplois locaux dans la réparation et le réemploi, sans surcoût pour la collectivité. La France est prête à accueillir des démarches aussi ambitieuses. – Nous pouvons modifier nos systèmes de production pour qu’ils soient plus sobres et efficients dans l’utilisation des ressources naturelles et de l’énergie. – Nous sommes capables de concevoir des produits en matériaux recyclés, recyclables et non toxiques, de telle manière qu’ils puissent être réparés et/ou modulables pour allonger leur durée de vie. – Nous avons déjà commencé à promouvoir les activités de réemploi et de réparation, notamment dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, et sommes en mesure de faire plus. – Nous pouvons améliorer nos collectes séparées pour qu’elles concernent plus de produits et de matériaux recyclables, compostables ou méthanisables. – Nous avons les moyens d’identifier les déchets qui ne pourront pas rentrer dans ce cycle vertueux pour faire évoluer ou supprimer du marché les produits ou les matériaux qui posent problème, afin de se passer à terme d’incinérateurs et de décharges.
Appel de Zero Waste France
Inspiré par les actions ambitieuses et fructueuses menées par Zero Waste Europe et 15 groupes locaux Zero Waste en Europe, le Cniid lance Zero Waste France et appelle tous ceux qui le souhaitent à se joindre à cette démarche prônant la sobriété et l’efficacité dans l’utilisation de nos ressources et la réduction du gaspillage et des déchets par l’éco-conception, la consommation responsable, le réemploi et la valorisation matière . La création du mouvement Zero Waste France est une véritable opportunité de tirer le meilleur de toutes les expériences innovantes qui ont contribué, en France comme à l’étranger, à alléger la pression sur nos écosystèmes, à réduire nos déchets et à créer de formidables dynamiques sociales et économiques locales. Car ces changements ne se feront pas sans l’implication du plus grand nombre, toutes les forces vives de la société sont appelées à prendre part au mouvement. Citoyens, associations, collectivités et administration, élu(e)s et entreprises, nous avons chacun notre rôle à jouer dans la mise en œuvre d’une société Zero Waste, économiquement et écologiquement viable, et socialement innovante. Alors rejoignez-nous !– Signer l’appel de Zero Waste France
A propos de Zero Waste France
Le mouvement Zero Waste France a été lancé début 2014 à l’initiative du Cniid, association agréée pour la protection de l’environnement, afin de réunir les acteurs nationaux et locaux oeuvrant pour la réduction des déchets à la source sur le territoire français. Son objectif est de favoriser la mise en place de démarches Zero Waste (Zéro déchets, zéro gaspillage) en mobilisant les décideurs publics comme privés et en facil itant les échanges d’expériences entre acteurs de terrain. Zero Waste France fait partie du réseau Zero Waste Europe. – zerowastefrance.orgZero Waste en Europe
Des organisations et collectivités engagées pour la réduction des déchets En Italie, Roumanie, Espagne… et bientôt en France, des acteurs publics et privés sont engagés dans des démarches Zero Waste. Un exemple : la ville de Capannori, qui a réduit de plus de 80 % ses ordures ménagères résiduelles. – zerowasteeurope.eu
Les 3 réflexes d’une consommation « Zero Waste »
La semaine du développement durable s’ouvre aujourd’hui sur une thématique qui touche tous les citoyens : « Consommer autrement« . A cette occasion, le mouvement Zero Waste France propose à tous d’adopter 3 réflexes, pour une consommation « Zero Waste » (zéro gaspillage, zéro déchet). Un changement d’habitudes et de perspective valable pour les citoyens… comme pour les décideurs publics et privés, qui ont la possibilité d’encourager concrètement ces choix plus vertueux.
Pourquoi et comment consommer autrement ?
« Consommer autrement » ne doit surtout pas rester une phrase en l’air. Zero Waste France rappelle qu’il est urgent et indispensable de préserver nos ressources et de réduire les pollutions liées à l’ensemble du cycle de vie des produits que nous consommons, de leur production jusqu’à leur traitement en tant que déchets.
Tout cela est possible à condition de changer nos habitudes au profit d’une consommation « zéro gaspillage » et « zéro déchet« , car l’un ne va pas sans l’autre. Préserver les matières premières et l’énergie en privilégiant la réutilisation des produits avant même leur recyclage, bannir les produits jetables dès lors qu’il existe une alternative, allonger la durée de vie de nos biens de consommation : ces changements d’habitudes peuvent changer la donne s’ils sont adoptés par les citoyens et surtout encouragés par les pouvoirs publics et rendus possible par une évolution des pratiques et de l’offre des producteurs de biens.
Trois réflexes pour une consommation Zero Waste
– Le réflexe « réutilisable«
Autrement dit : faire la chasse au jetable
Sacs, bouteilles et suremballages : qu’ils soient en plastique ou en carton et même s’ils sont recyclables, ces emballages à usage unique induisent un gaspillage de matières, d’eau et d’énergie d’autant plus inacceptable qu’il existe des alternatives : sacs réutilisables, systèmes de consigne, vente en vrac…
La chasse au jetable concerne les emballages bien sûr, mais pas seulement : du coton de démaquillage au stylo en passant par le rasoir ou les gobelets en plastiques : pour tous ces produits des alternatives réutilisables existent !
– Le réflexe « durée de vie«
Autrement dit : faire le bon calcul à long terme
Acheter chaque année un nouvel écran, changer son étagère à chaque déménagement car elle n’a pas supporté le démontage, remplacer tous les 6 mois une paire de chaussures… Ces pratiques de consommation choisies ou subies sont un mauvais calcul pour l’environnement comme pour le porte-monnaie. Investir dans des produits de qualité, plus durables, ou les réclamer lorsqu’ils ne sont pas disponibles sur le marché, c’est aussi envoyer un signal fort aux producteurs de biens qui seront à terme obligés de réajuster leur modèle de création de valeur en faveur d’une production plus durable.
– Le réflexe « collaboratif«
Autrement dit : penser « usage » avant de penser consommation
Pendant longtemps, l’équipement des ménages a été présenté comme la voie royale pour bénéficier du confort moderne. Il existe pourtant des alternatives (prêt, location, mutualisation, partage, échange…) tout aussi valables, car ce n’est pas la possession, mais bien l’accès à des biens et services qui rend notre quotidien plus agréable.
La “consommation collaborative” est facilitée aujourd’hui par l’existence de plateformes web de mise en relation directe des particuliers, dans tous les domaines de la consommation.
Appel de Zero Waste : zéro déchets, zéro gaspillage
Ce qui est dommage c’est que le re-use est encore mal perçu par les professionnels, par les élus et encore plus par les médias…
J’ai deux exemples concrets :
1/ J’ai tenté l’utilisation de feuille usagées (il y a quelque années) pour en faire des calepins … J’ai été traité de « clochard » par le dirigent et « une interdiction absolue de me servir de feuille usager… Il y a des calepins neufs pour ça et ce n’est pas professionnel devant les clients »
2 / La construction de earthship (maison construite à partir de « déchets », tel que les pneus, bouteilles plastiques, etc) ne sont encore que trop rare. Il est extrêmement difficile d’obtenir des permis de construire en France pour ce type d’habitation.
Bref, en prenant ces deux exemples, on voit bien que pour le moment, nous sommes encore très loin d’une politique zero déchet aussi bien dans les entreprises qu’au sein des collectivités.
De plus, le monde agricole, est aussi un producteur de déchets, alors qu’au contraire, il devrait être capable d’absorber les déchets organiques des communes environnantes.
Nous sommes encore très très loin de systèmes efficaces et efficients.
Si les élus locaux étaient capable d’envisager la construction, dans le monde rural, autrement, si les chambres d’agricultures facilitaient l’installation de ferme en agro-écologie, voir en permaculture, il serait déjà possible d’absorber une partie non négligeable de déchets que nous considérons comme ultime.