Des tumeurs grosses comme des balles de ping-pong sur des rats nourris avec un maïs OGM du géant américain Monsanto: une étude choc de chercheurs français relance le débat sur les organismes génétiquement modifiés, au moment où la France se bat contre leur culture en Europe.
« Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leur impact sur la santé plus longuement et plus complètement que par les gouvernements et les industriels. Or les résultats sont alarmants », résume Gilles-Eric Séralini [[Gilles-Éric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen, chercheur et codirecteur du pôle « Risques, qualité et environnement durable » (MRSH-CNRS), a été expert pendant neuf années pour le gouvernement français en matière d’évaluation des OGM. Il l’est désormais pour des gouvernements étrangers et des organisations internationales.]], professeur à l’université de Caen, pilote de l’étude publiée par le CRIIGEN [[Le CRIIGEN, Comité de Recherche et d’Information Indépen- dantes sur le Génie Génétique, est une association à but non lucratif, multidisciplinaire, de scientifiques et de chercheurs sur les implications du génie génétique, ses enjeux et ses risques, et pour la protection de l’environnement et de la santé. Crée en 1999 par Corinne Lepage, Gilles-Eric Séralini et Jean-Marie Pelt, il réunit plusieurs experts en France et à l’étranger ayant participé ou participant à des missions gouvernementales ou internationales, de manière à réfléchir sur la mise en place du principe de précaution, et le contrôle du génie génétique. La vision collégiale des dossiers favorise la qualité de l’expertise, et le CRIIGEN a été consulté sur le sujet pour l’organisation de colloques internationaux, la mise en place de protocoles internationaux (Carthagène), ou de directives européennes. Il a notamment collaboré avec la Commission Européenne et les Ministères français, l’Italie, le Canada, la Chine et la Tunisie. Des groupements, gouvernements, associations ou entreprises ont désiré adhérer pour favoriser une information indépen- dante, par exemple en agro-alimentaire, une information sur la traçabilité, ou un bilan international des OGM.]]. Dans le plus grand secret, les universitaires de Caen ont suivi pendant deux ans un groupe de rats témoins ainsi que 200 rats qu’ils ont répartis en trois grands groupes: le premier a été nourri avec un maïs OGM NK603 seul, le second avec ce maïs OGM traité au Roundup, herbicide le plus utilisé au monde, et le troisième avec du maïs non OGM traité avec cet herbicide. Le maïs était introduit au sein d’un régime équilibré dans des proportions représentatives du régime alimentaire américain. « Le premier rat mâle nourri aux OGM meurt un an avant le premier témoin. La première femelle huit mois avant. Au 17e mois, on observe cinq fois plus de mâles nourris avec 11% de maïs (OGM) morts », détaille le professeur, qui a déjà signé plusieurs études sur le sujet, mais sur la base de données sur 90 jours fournies par les industriels. L’étude a été mise en ligne mercredi à 15H00 par la revue « Food and Chemical Toxicology« [[« Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize ». Food and Chemical Toxicology, Séralini G.E. et al. 2012.]], qui a déjà publié des études de Monsanto affirmant la non toxicité des OGM. Si les chercheurs ont travaillé en même temps sur le maïs OGM NK603 et le Roundup, deux produits commercialisés par Monsanto, c’est que les OGM agricoles sont modifiés pour tolérer ou produire des pesticides: 100% des OGM cultivés à grande échelle en 2011 sont des plantes à pesticides, selon M. Séralini. Mortalité deux à trois fois plus élevée « Les résultats révèlent des mortalités bien plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux produits », résume le chercheur, qui fait ou a fait partie de commissions officielles sur les OGM dans 30 pays. Les universitaires ont observé par exemple une mortalité deux à trois fois plus élevée chez les femelles traitées et deux à trois fois plus de tumeurs chez les rats traités des deux sexes. « A la dose la plus faible de Roundup (…) on observe 2,5 fois plus de tumeurs mammaires », souligne le professeur. « Le crime, c’est que ça n’ait pas été testé avant, que les autorités sanitaires n’aient pas exigé des tests plus longs alors qu’on est à 15 ans de commercialisation des OGM dans le monde », a commenté M. Séralini. Selon lui, le NK603 n’avait jusqu’alors été testé que sur une période de trois mois et c’est la première fois que le Roundup est testé sur le long terme avec ses adjuvants. L’étude n’a pas tardé à susciter de nombreuses réactions. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a plaidé pour des procédures d’homologation des OGM au sein de l’UE « beaucoup plus strictes ». Figure emblématique de la lutte contre les OGM en France, l’eurodéputé vert José Bové a demandé à Bruxelles de « suspendre immédiatement les autorisations de mise en culture » accordées à deux OGM en Europe. L’Association française des biotechnologies végétales (AFBV), a affirmé en revanche que les « nombreuses études qui ont évalué les effets à long terme des OGM (…) n’ont jamais révélé d’effets toxiques ». Son président Marc Fellous avait été condamné en 2011 à Paris pour avoir diffamé M. Séralini qui a depuis porté plainte pour faux et usage de faux contre lui. L’étude a coûté plus de 3 millions d’euros, financés notamment par les fondations Ceres et la Fondation Charles Leopold Meyer pour le progrès pour l’homme. Mais aussi, révèle Le Nouvel Observateur, les patrons de la grande distribution (Carrefour, Auchan..), qui se sont réunis pour l’occasion en association. Depuis la vache folle, ces derniers veulent en effet se prémunir de tout nouveau scandale alimentaire. A tel point que c’est Gérard Mulliez, fondateur du groupe Auchan, qui a débloqué les premiers financements. Les fonds ont été gérés par le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), « indépendant des compagnies de biotechnologies » et dont M. Séralini préside le conseil scientifique. C’est forte des conclusions de cette que Corinne Lepage, dans un livre qui paraît vendredi 21 septembre (« La vérité sur les OGM, c’est notre affaire ! » aux Editions Charles Léopold Mayer), entend bien exiger des comptes auprès des politiques et des experts, français et européens, des agences sanitaires et de la Commission de Bruxelles, qui se sont si longtemps opposés et par tous les moyens au principe d’une étude de longue durée sur l’impact physiologique des OGM.Dossier spécial dans Le Nouvel Observateur
Dans Le Nouvel Observateur dans les kiosques ce jeudi 20 septembre dossier spécial consacré à cette étude choc. Vous retrouverez en ligne sur le site de l’hebdomadaire : – Oui, les OGM sont des poisons !. Extrait : « Tous les groupes de rats, qu’ils soient nourris avec le maïs OGM traité ou non au Roundup, l’herbicide de Monsanto, ou encore alimentés avec une eau contenant de faibles doses d’herbicide présent dans les champs OGM, sont frappés par une multitude de pathologies lourdes au 13e mois de l’expérience. Chez les femelles, cela se manifeste par des explosions en chaine de tumeurs mammaires qui atteignent parfois jusqu’à 25% de leur poids. Chez les mâles, ce sont les organes dépurateurs, le foie et les reins, qui sont atteints d’anomalies marquées ou sévères. Avec une fréquence deux à cinq fois plus importante que pour les rongeurs nourris au maïs sans OGM. Comparaison implacable : les rats nourris au maïs OGM déclenchent donc de deux à trois fois plus de tumeurs que les rats nourris sans OGM quel que soit leur sexe. Au début du 24e mois, c’est-à-dire à la fin de leur vie, de 50% à 80% des femelles nourries aux OGM sont touchées contre seulement 30% chez les sans-OGM. Surtout, les tumeurs surviennent nettement plus vite chez les rats nourris aux OGM : vingt mois plus tôt chez les mâles, trois mois plus tôt chez les femelles. Pour un animal qui bénéficie de deux ans d’espérance de vie, l’écart est considérable. A titre de comparaison, un an pour un rongeur, c’est à peu près l’équivalent d’une quarantaine d’années pour un homme… – OGM, Monsanto, Roundup & Co : comment notre société produit des malades par Joël Spiroux de Vendômois, Docteur en médecine.Un livre et deux films autour de cette étude choc
Les résultats et l’expérience, son contexte et ses conséquences sociales font fait l’objet du livre « Tous Cobayes ! » de Gilles-Eric Séralini, publié le 26 septembre prochain chez Flammarion. On en parle ici. Mais comment et pourquoi les autorités demeurent-elles aveugles ? Comment l’interprétation des résultats en arrive-t-elle à être à ce point déformée ? Quel est le jeu des industriels ? celui des experts scientifiques, bizarrement laxistes ? Comment les anges de la médecine réglementaire sont-ils devenus des démons ? Gilles-Éric Séralini répond à toutes ces questions et propose la mise en place d’un nouveau système : transparence des évaluations scientifiques ; double évaluation (ou évaluation contradictoire) pour sortir du mythe de l’expertise indépendante ; tests à long terme (2 ans ; soit la durée de vie d’un animal de laboratoire) puisqu’on sait aujourd’hui que la répétition, même à très faibles doses, peut induire des maladies ; tests sur le produit intégral… Et sur le plan thérapeutique, il propose le recours aux gènes de détoxification. Un film est librement adapté de cet ouvrage « Tous Cobayes ? » de Jean-Paul Jaud ; sortie nationale au cinéma le 26 septembre prochain. De 2009 à 2011, et dans le secret le plus absolu, le Professeur Gilles-Eric Séralini a mené une expérience aux conséquences insoupçonnables, au sein du CRIIGEN. Il s’agit de la plus complète et de la plus longue étude de consommation d’un OGM agricole avec le pesticide Roundup faite sur des rats de laboratoire et les conclusions qui vont en être tirées sont édifiantes… Après le terrible accident de Tchernobyl en avril 1986, l’invisible poison nucléaire a resurgit avec l’explosion de la centrale de Fukushima en mars 2011 faisant des dégâts matériels, humaines et écologiques innommables. OGM, Nucléaire : L’Homme s’est approprié ces technologies sans faire de tests sanitaires ni environnementaux approfondis alors que la contamination irréversible du vivant est réelle. Serions-nous tous des cobayes? Un documentaire télévisé « OGM, vers une alerte mondiale ? » a été réalisé par François Le Bayon. Il sera diffusé sur France 5 mardi 16 octobre :Réaction du gouvernement français
Communiqué du 19 septembre : Maïs OGM NK 603 : Marisol TOURAINE, Delphine BATHO et Stéphane LE FOLL saisissent immédiatement l’ANSES Le Gouvernement a pris connaissance des informations, rendues publiques aujourd’hui, sur l’étude menée par des chercheurs français, mettant en cause l’innocuité à long terme du maïs transgénique NK 603 sur les rats. Les conclusions de cette étude font l’objet d’une saisine immédiate de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire. Elles feront également l’objet d’une analyse par le Haut Conseil des Biotechnologies. Elles seront également transmises en urgence à l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments. En fonction de l’avis de l’ANSES, le Gouvernement demandera aux autorités européennes de prendre toutes les mesures nécessaires en termes de protection de la santé humaine et animale, mesures qui pourront aller jusqu’à suspendre en urgence l’autorisation d’importation dans l’Union européenne du mais NK 603, dans l’attente d’un réexamen de ce produit sur la base de méthodes d’évaluation renforcées. Cette étude semble confirmer l’insuffisance des études toxicologiques exigées par la règlementation communautaire en matière d’autorisation de mise sur le marché de produits transgéniques. Elle valide la position de précaution prise par le Gouvernement français sur le moratoire des cultures OGM. Le Gouvernement demande aux autorités européennes de renforcer dans les meilleurs délais et de façon significative l’évaluation des risques sanitaires et environnementaux.Réaction du Réseau Environnement Santé (RES)
Communiqué du 20 septembre : L’étude Seralini sur les OGM confirme la nécessité d’une réforme du système de sécurité sanitaire Les résultats de l’étude menée par l’équipe de Gilles-Eric Séralini apporte des éléments qui doivent amener, sur la base du principe de précaution, à reconsidérer l’alimentation à base d’OGM et à tout le moins de générer des études similaires. Mais, par-delà les résultats, cette étude sert de révélateur sur les carences du dispositif de sécurité sanitaire. Il était de notoriété publique que les tests sur animaux en ce qui concerne les OGM n’avaient été conduits que sur 3 mois, alors que la règle en matière de toxicité chronique est de conduire les études sur une durée de 2 ans. Cette durée de 2 ans est elle-même insuffisante car la vie des rongeurs est en effet de 3 ans, ce qui correspond chez l’homme à l’âge de la retraite. Le motif invoqué par l’industrie était qu’il y avait équivalence entre les plantes OGM et les plantes non modifiées, ce qui par principe ne pouvait pas être le cas. Comment se fait-il que ce « principe d’équivalence » ait été accepté sans discussion par toutes les agences de sécurité sanitaire, y compris l’agence française (ANSES) et l’agence européenne (EFSA) ? Comment se fait-il qu’il ait fallu une étude menée en dehors du fonctionnement académique habituel pour pouvoir disposer de ces données ? Rappelons que le principal auteur Gilles-Eric Séralini a fait l’objet de mesures de rétorsions, touchant l’activité de son laboratoire universitaire, sans parler des attaques personnelles dont il a été l’objet ? Cette affaire illustre la nécessité de réformer notre dispositif de sécurité sanitaire, en créant en priorité : – un Institut de Recherche en Santé Environnement pour conduire ce type d’étude, y compris sur les sujets qui dérangent. – une Haute Autorité chargée de définir la déontologie de l’expertise et de la faire respecter, c’est-à-dire veiller à ce que les agences mènent leur activité en fonction des seules données de la science en dehors des conflits d’intérêts. Ce sont les propositions défendues par le RES et le Rassemblement pour la Planète (RPP) à l’occasion de la conférence environnementale, pour lesquelles nous attendons une réponse ambitieuse de la part du nouveau gouvernement.Réaction du WWF France
Communiqué du 21 septembre : Alors que l’équipe du professeur Séralini a publié le 19 septembre 2012 une étude révélant un risque de tumeur accru chez le rat causée par le maïs NK 603, le WWF France tient à saluer le travail accompli durant ces deux dernières années par l’équipe du P. Séralini. Si les résultats de cette étude se vérifient, c’est l’ensemble de l’industrie des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) qui serait remise en cause. Cette étude indépendante (fait assez rare pour être souligné) relance la polémique sur l’innocuité des OGM avec une vigueur inconnue jusqu’alors. Le WWF France, rappelons-le, s’est toujours opposé à l’autorisation de la culture d’OGM en plein champs, en particulier concernant le maïs Mon-810, autorisé dans seulement quelques pays d’Europe. Une évaluation de l’innocuité des OGM par les agences de sécurités sanitaires est nécessaire Mais au-delà de ces résultats alarmants, le WWF France appelle à une évaluation de l’innocuité des OGM, consommés quotidiennement par des millions de Français, via les agences de sécurité sanitaire européennes. Les OGM sont en effet présents dans l’assiette de chacun, directement ou indirectement via l’alimentation du bétail puisque la France importe chaque année 3,9 millions de tonnes de soja principalement OGM participant à la déforestation au Brésil et en Argentine. Le WWF France rappelle qu’il est possible de réduire la part de soja OGM issu de la déforestation en développant les cultures de protéines végétales hexagonales. Le WWF salue la décision du ministre de l’agriculture La décision du ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, de saisir immédiatement l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), (même si l’indépendance de cette dernière est souvent critiquée) va dans le bon sens, et ce d’autant plus que les Français ont réaffirmé leur intérêt pour les questions de santé-environnement à travers un sondage IFOP exclusif réalisé pour le WWF et Rassemblement pour la planète à l’occasion de la Conférence environnementale des 14 et 15 septembre derniers.Réaction des Amis de la Terre
Communiqué du 20 septembre : Oui les OGM sont aussi un poison pour la démocratie ! L’affaire révélée par le professeur Séralini et son équipe montre une fois encore toutes les zones d’ombres qui entourent les biotechnologies, ces techniques non maîtrisées. M. Séralini fait suite aux affaires Pusztai, Chapella et autres scientifiques qui ont osé signaler des problèmes liés aux OGM. Mais si les industriels et les politiques ont réussi à neutraliser un temps les deux premiers, M. Séralini et son équipe ont continué leur combat. Tous ces doutes ne datent pas d’aujourd’hui. M. Séralini les exprime depuis des années. Il est évident que les études menées par M. Séralini auraient dû être faites il y a presque 20 ans, lorsque Monsanto a mis au point ces OGM. Patrick de Kochko qui représente les Amis de la Terre au Haut Conseil des biotechnologies (Comité économique, éthique et social) précise : « Les Amis de la Terre ont déjà alerté le CEES sur le fait que les études sur lesquelles étaient basées la demande d’autorisation ne permettaient pas de conclure à l’innocuité, et qu’elles ne comportaient pas d’études à long terme (3 mois sur les rats). Sans grands résultats comme d’habitude… ». Et c’est là que c’est extraordinaire. Si nous avons les résultats de cette étude aujourd’hui c’est grâce à l’opiniâtreté et au courage d’un homme et son équipe. Mais ce n’était pas à eux de mener ces expériences. Qu’ont fait pendant 20 ans tous les services, les administrations, les Commissions et autres Conseils divers censés contrôler et protéger les citoyens ? Rien ou presque ! Et pourquoi ? La réponse est simple : parce que les responsables industriels et politiques ne voulaient PAS qu’ils contrôlent quoi que ce soit et trouvent des éléments gênants qui puissent stopper une innovation technologique « économiquement très prometteuse ». M. Allègre l’a très bien exprimé dans un éditorial récent : « Si on veut de la croissance il ne faut pas être hostile au progrès scientifique au nucléaire, aux OGM, aux nanotechnologies, aux cellules souches, aux gaz de schistes » [[Editorial du Point 05/07/12]]. Tout est dit. Christian Berdot, référent OGM des Amis de la Terre rappelle un événement passé inaperçu en son temps : « En 2000, des chercheurs belges [[Etude belge sur le soja Monsanto: « Characterisation of the Roundup Ready soybean insert, Peter Windels, Isabel Taverniers, Ann Depicker, Eric Van Bockstaele, Marc De Loose, (2001) ».]] découvraient un fragment d’ADN inconnu dans le soja GM que Monsanto commercialisait depuis 4 ans partout dans le monde. Interrogé par les journalistes de la Libre Belgique (17/08/01), voici ce que répondait le directeur scientifique de Monsanto France : « Les méthodes et les techniques évoluent. A l’époque, il n’était pas possible d’isoler ce fragment ». On a donc inondé la planète d’OGM agricoles, alors qu’on n’avait pas les moyens de contrôler ce qu’il y avait réellement dans les plantes ! Ce n’est pas nous qui le disons, mais Monsanto. Est-ce qu’à l’époque, un scientifique, un politique, un industriel pro-OGM s’est excusé pour cette légèreté incroyable ? Non, ils ont continué à prétendre que tout était sous contrôle. Mais la seule chose qu’ils voulaient vraiment contrôler, c’était la sortie d’informations défavorables à leurs produits et à l’innovation technologique. » La lutte de M. Séralini et son équipe est aussi une lutte pour que notre démocratie française et européenne retrouve le droit chemin et fasse passer les intérêts des citoyens avant ceux de quelques grandes firmes internationales. Depuis 25 ans, les Amis de la Terre France exigent que les pouvoirs publics soient transparents et informent les citoyens. 25 ans, c’est long !Réaction de France Nature Environnement
OGM : sous la polémique scientifique, l’insuffisance de l’évaluation Après deux agences étrangères (Allemagne, Australie/Nouvelle Zélande) et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) rendent un avis sur l’article publié le 19 septembre 2012 par l’équipe de Gilles-Eric Séralini, dans la revue Food and Chemical Toxicology. Selon l’AFP, le HCB réfute les conclusions de l’étude conduite par le professeur Séralini tout en recommandant qu’une « étude de long terme, indépendante et contradictoire soit entreprise sous l’égide des pouvoirs publics quant à la sécurité sanitaire du maïs NK603« . Benoît Hartmann, porte-parole de FNE : « Si la puissance statistique est insuffisante pour valider les résultats de l’étude, il est urgent de coordonner, sous l’autorité de l’Etat, une recherche indépendante à la mesure du risque potentiel identifié. Il faut dans l’attente de cette nouvelle étude interdire cette variété. Il ne saurait être question d’autoriser ce qu’on ne sait évaluer. Cette nouvelle étude devra proposer une évaluation plus large, intégrant les enjeux environnementaux. La résistance acquise des « mauvaises herbes » aux pesticides doit nous préoccuper au plus haut point. » Plus d’OGM dans les cantines ! L’étude conduite par l’équipe du professeur Gilles-Eric Séralini, à propos de la toxicité d’un OGM constitue une très sérieuse remise en cause de la fiabilité des protocoles d’évaluation mis en place par l’industrie agroalimentaire. Si l’étiquetage des produits contenant un taux d’OGM supérieur à 0,9 % et vendus dans les grandes chaînes de supermarché est obligatoire, il n’en est rien pour ce qui est des produits utilisés par les restaurants et la restauration collective, à commencer par les écoles. Benoît Hartmann, porte-parole de FNE : « Il est quand même ahurissant de constater que les enfants qui sont nourris dans nos crèches et nos écoles, sont moins bien protégés que leurs parents. Les parents qui font le choix de nourrir leurs enfants avec des aliments ne contenant pas d’OGM, doivent pouvoir être sûr que l’Etat français applique ce principe dans toutes les écoles. FNE demande que les règles européennes mises en place pour les produits alimentaires vendus dans le commerce, s’appliquent pour la restauration collective. Il faut bannir les OGM de nos cantines !»