Parce qu’elle prend en compte toutes les exigences et les contraintes de l’architecture, et qu’elle s’inscrit fondamentalement dans les dimensions du Développement Durable, la Spationaumie est une discipline de conception de l’espace, supérieur à l’architecture. La Spationaumie est supérieure, non pas du point de vu universitaire ou artistique, mais au plan de la mise en oeuvre intellectuelle de tous les paramètres et concepts. Des paramètres qui sont, à mon avis, les exigences minimales de chacun d’entre nous.
Mon travail en architecture est guidé par la philosophie du Développement Durable. Ces préoccupations ne me mènent pas simplement vers un concept d’architecture juste viable (environnement-économie), vivable (environnement-social) ou équitable (social-économie), mais vers une conception durable qui concilie ces trois dimensions. Pour moi, la démarche de conception en architecture doit absolument prendre en compte les aspects de vivabilité, de confort, de qualité spatiale, de fonctionnalité, de sécurité, de viabilité et d’équité : c’est la Spationaumie. La philosophie de la Spationaumie, en étant l’art de l’espace et de l’Homme à toute les échelles (Spatio-Naumie), a été déterminante dans la conception des labels MajEco. La trilogie du Développement Durable L’opposition entre environnement et développement doit être dépassée au profit d’une vision pragmatique des enjeux de note Monde. Ces enjeux sont bien sur d’ordre économique, d’ordre sociaux et d’ordre environnementaux. Le concept de Développement Durable est une notion qui fait appel à ces trois dimensions. Un développement simplement économico-environnemental ne serait que viable, socio-environnemental il ne serait que vivable, et socio-économique il ne serait qu’équitable. Un Développement Durable est à la fois viable, vivable et équitable. Le Développement Durable n’est pas qu’une vision écolo de la construction de l’avenir ; c’est une vision globale et interactionnelle des problématiques de notre Monde. L’environnement au sens large, les équilibres naturels, sociaux et économiques sont à la base du développement social et humain. A l’heure actuelle, ils sont mis en péril par la gestion calamiteuse des activités humaines à tous les niveaux. Dans le cadre du Développement Durable, l’environnement est vu sous le triple aspect du cadre de vie, des ressources et des pollutions. Ces problèmes font de plus en plus l’objet de politiques locales et internationales ; on commence d’ailleurs à parler de mondialisation environnementale. Les problématiques environnementales sont encore trop souvent abordées de façon isolées et ponctuelles alors qu’elles sont en réalité largement interdépendantes. La dimension sociale du Développement Durable s’étend de la mise en oeuvre de l’équité au renforcement de l’identité des êtres humains dans la diversité. L’équité, c’est au niveau mondial, la solidarité et la disparition de la fracture socio-économique entre les pays (la fracture Nord-Sud par exemple), ainsi que la réduction de la fracture sociale au sein de chaque pays ou chaque région. En matière sociale, le Développement Durable se conçoit selon deux axes complémentaires : le développement humain, qui renforce la capacité individuelle par l’éducation, l’instruction et le partage de valeurs éthiques, et le développement social qui s’attache aux relations sociales et culturelles, aux capacités collectives, aux processus de décision ainsi qu’à la gouvernance. Dans la sphère économique, le Développement Durable porte sur une vision à long terme, de l’environnement (management environnemental, dématérialisation, transition du produit vers le service, écologie industrielle…), du social et de la ressource humaine (management intégré, indicateurs de développement durable), et enfin du territoire. La recherche d’une meilleure régulation économique et du commerce mondial fait jouer un rôle croissant aux outils économiques, permettant ainsi d’internaliser les coûts environnementaux et sociaux et de favoriser les démarches volontaires dans le cadre de politique de groupe (labels & certifications). Une meilleure allocation des financements vers le Développement Durable permet de mobiliser les investissements privés grâce à des informations environnementales et sociales sur les entreprises (indicateurs de Développement Durable et fonds éthiques) et sur les projets, ainsi que l’aide publique au développement. Le mode de vie et de consommation des pays du Nord n’est pas durable à long terme ; par conséquent il ne doit pas pas être généralisé aux pays du Sud. Nos modes de production, leurs impacts sur l’environnement et nos ressources ne pourront évoluer sans une responsabilisation du consommateur. Les comportements vertueux en matière sociale et environnementale doivent être stimulés par la demande des consommateurs. Par les certifications et les labélisations, les citoyens peuvent avoir des garanties sur l’impact de leur consommation et encourager ainsi les entreprises les plus vertueuses. Cependant la technologie ne répond pas à tout. La notion de rendement écologique des produits ne peut pas se substituer à la modification d’un mode de consommation aujourd’hui non durable. L’écocitoyenneté et l’éducation du consommateur doit commencer dès l’école. L’éducation, l’enseignement, la sensibilisation du public et la formation, doivent être considérés comme des moyens de promouvoir le Développement Durable et d’améliorer la capacité de chacun d’y prendre part. L’éducation de base constitue le fondement de toute éducation en matière d’environnement et de développement, mais cette dernière doit être intégrée en tant qu’élément essentiel de l’instruction. L’information et l’accès du public à l’information est ainsi une composante importante permettant de mettre en oeuvre la gouvernance. Par la combinaison de la démocratie élective, de la participation des citoyens et d’une approche rationnelle de la décision (basée sur des indicateurs et des évaluations) il est possible d’impliquer l’ensemble des parties prenantes. La bonne gouvernance consiste donc à combiner démocratie participative et élective, d’y incorporer les outils d’évaluation des politiques ainsi que la transparence du processus de décision. Ainsi, l’éducation (de type scolaire ou non) et la sensibilisation sont indispensables à l’avènement d’une ère nouvelle : celle du Développement Durable. Les grattes-ciel sont souvent qualifiés (quelques-fois à juste titre) d’objets froids, générateurs de phobies, construit sur des modèles très stéréotypés (esprit néo-gothique, style international, style brutaliste,…)… Cette image vient essentiellement de l’exemple new-yorkais et de la mauvaise conception des grandes citée HLM en France. Pour moi, le challenge est de créer un immeuble qui échappe à la sévérité, aux stéréotypes basiques, qui régénère l’image du gratte-ciel et qui bien entendu est respectueux de l’environnement tout en offrant des espaces confortables et attractifs. Mon challenge est donc de concevoir « un gratte-ciel qui démode le Futur ». – en savoir plus sur Spationaumie & design moderne Les mesures environnementales mises en œuvre dans mon projet sont celles du label MajEco XXL (le niveau le plus exigent), elles relèvent d’un concept d’architecture passive. Le label MajEco prévoit 19 points rassemblant plus d’une soixantaine de dispositions qui doivent être impérativement appliquées. Au travers des exigences de MajEco, ma conception architecturale ne visent pas un concept d’architecture simplement viable (environnement-économie), vivable (environnement-social) ou équitable (social-économie), mais un concept durable qui concilie ces trois dimensions. – en savoir plus sur La TSW : le plus haut Gratte-ciel Durable du Monde