Paul Watson lance un appel sur Kiagi.org pour stopper la pêche au thon rouge. Kiagi a rencontré Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd Conservation Society dédiée à la protection des océans. Très connu pour ses actions coup de poing contre les baleiniers ou la chasse au dauphin au Japon, le pirate au grand cœur reprend la mer pour défendre une autre espèce menacée, bien plus proche de nos côtes, le thon rouge.
Kiagi a rencontré Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd Conservation Society dédiée à la protection des océans. Très connu pour ses actions coup de poing contre les baleiniers ou la chasse au dauphin au Japon, le pirate au grand cœur reprend la mer pour défendre une autre espèce menacée, bien plus proche de nos côtes, le thon rouge. Une espèce sous les feux des projecteurs puisque la saison de la pêche a débuté le 15 mai dernier. De plus, dimanche 22 mai était consacré Journée internationale de la biodiversité, l’occasion de mettre en avant les espèces menacées de notre planète. Écoutez l’appel de Paul Watson à protéger le thon rouge. Depuis quelques années, la pêche au thon rouge est très controversée. Scientifiques, pêcheurs et ONG se bataillent autour des chiffres de la ressource mais une chose est sûre, l’espèce est toujours en grande vulnérabilité. Selon Sea Shepherd, les stocks de thon rouge ont diminué d’au moins 85 % depuis le début de la pêche industrielle. Une diminution due à des quotas de pêche trop élevés et qui ne correspondent pas aux recommandations des scientifiques. La Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (ICCAT), l’organisme gouvernementale qui fixe ces quotas, a ainsi établi une limite de 12 900 tonnes pour 2011, contre 13 500 tonnes en 2010 et 28 500 en 2008. Un quota toujours honteusement élevé pour Sea Shepherd, Greenpeace et le WWF. Pourtant le nombre de bateaux en mer sera moins élevé cette année, afin de répondre à cette politique de réduction des quotas. Ainsi seuls neuf navires français rejoindront les zones de pêche en Méditerranée, contre 36 en 2008 et 17 en 2010. Ces bateaux se partageront un peu moins de 700 tonnes, contre 4500 en 2008. Alors toujours pas contentes les ONG ? Et bien non, car ce que craignent par dessus tout les protecteurs du grand poisson bleu, c’est la pêche illégale. Pêche illégale en Libye Pour tout comprendre, il faut se tourner du côté de la Libye, dont les eaux chaudes sont particulièrement appréciées du thon rouge, notamment durant la période de reproduction. Période de reproduction qui a lieu, tiens donc, pile poil durant la saison des pêches. Et oui, il est alors bien plus facile de capturer les grands bancs de poissons ! Évidemment, cela n’est pas très propice au renouvellement de l’espèce, on vous l’accorde. La Libye donc qui, cette année, a d’autres chats à fouetter, certains révolutionnaires qui voudraient démocratiser le régime de Khadafi contre son avis, et a donc déclaré que ses bateaux ne prendraient pas part à la pêche au thon cette année. La saison s’annonçait donc plus calme puisque les thoniers français n’ont plus qu’une portion congrue à pêcher et que leurs camarades libyens restent amarrés au port. Seulement, les eaux poissonneuses de la Libye sont l’objet de toutes les convoitises et les armateurs français, Avallonne et Scannapieco, n’ont pas hésité ces dernières années à faire battre pavillon libyen à certaines de leurs navires. Des bateaux qui ne devraient donc pas quitter le port cette année puisque, je me répète, la Libye n’a pas de quotas de pêche. Alors comment expliquer la présence de ces navires dans le port de Sète début mai, rapportée par Frédérico Lewino, journaliste spécialisé sur les sujets environnementaux au Point, si ce n’est pour prendre la direction des eaux libyennes ? Ce risque de pêche illégale est également pointée du doigt par Greenpeace et le WWF qui déclarent que des navires lybiens ont d’ores et déjà quitté Malte pour la Libye, sans aucune autorisation. C’est également pour lutter contre cette pratique illégale que deux bateaux de Sea Shepherd, le Steve Irwin et le Gojira, ont pris la direction de la Méditerranée. L’objectif du capitaine Watson : ouvrir les filets de ces navires fraudeurs, afin de libérer les tonnes de thons rouges retenus dans leurs entrailles. Un rude combat à venir, puisque, à plus de sept euros le kilos de thon rouge, les thoniers ont tout intérêt à ramener le maximum de poissons à terre. La bataille s’annonce difficile. Retrouvez la seconde partie de l’interview avec les activités prévues par l’ONG. Pour soutenir le capitaine Watson, retrouver la campagne Blue Rage de Sea Shepherd. Plus d’informations également sur le site de Greenpeace. Le WWF et Robin des Bois défendent également les intérêts de l’espèce.