Animaux et Cie au cinéma le 9 février prochain est le premier grand film européen réalisé en images de synthèse et en 3D. Mais pas seulement… Au-delà des prouesses techniques, le réalisateur Reinhard Klooss a surtout voulu sensibiliser les plus jeunes aux enjeux écologiques actuels.
L’histoire de ce film d’animation se déroule dans le delta de l’Okavango, en Afrique. Cet oasis est aujourd’hui considéré comme l’un des derniers paradis terrestres où les animaux peuvent s’ébattre en toute liberté. C’est là que Billy le suricate et son meilleur ami Socrate, un lion végétarien, attendent l’événement de l’année : la crue qui inonde le delta et assure la survie de tous. Pourtant, cette fois, l’eau n’est pas au rendez-vous… Bien décidé à prouver à son fils qu’il n’est pas le bon à rien déjanté que tout le monde prétend, Billy décide d’aller chercher l’eau en compagnie de son fidèle complice. Au cours de leur périple, ils vont rencontrer les animaux les plus délirants, venus chercher refuge dans ce sanctuaire de la nature. Billy va découvrir que si l’eau n’arrive pas, c’est parce qu’un barrage a été construit pour fournir de l’énergie à un complexe hôtelier de luxe. Il est temps d’envoyer aux humains un message qu’ils n’oublieront pas… Quand la fiction rattrape la réalité Débouchant autrefois dans l’Océan Indien, le fleuve Okavango (désormais appelé « le fleuve qui ne trouve jamais la mer ») a été alors coupé par un tremblement de terre et forme aujourd’hui un immense delta dont la superficie est égale à celle de l’Ile-de-France. Comme dans Animaux et Cie, cette gigantesque oasis attire à présent des centaines d’espèces différentes. Il s’agirait même, selon les archéologues, du lieu où les premiers hommes commencèrent à faire de l’élevage. « C’est un véritable jardin d’Eden et c’était à mon sens le meilleur endroit au monde pour parler de la destruction des habitats naturels. Tristement, la fiction a rattrapé la réalité. Le delta de l’Okavango est aujourd’hui réellement menacé par un projet de barrage », raconte Reinhard Klooss. Animaux et Cie s’inspire du livre pour enfants « La Conférence des animaux », écrit par Erich Kästner en 1949 en réaction aux horreurs de la guerre. « Alors que Kästner a écrit son livre après le Seconde Guerre mondiale comme un plaidoyer passionné pour la paix, notre film évoque davantage les menaces écologiques de notre époque : le changement climatique, l’exploitation des ressources naturelles et l’extinction de milliers d’espèces à cause de la destruction de leur habitat naturel. Nous avons modernisé l’histoire de Kästner, même si la trame principale reste la même : les animaux en ont assez des excès des humains et s’unissent pour reprendre les choses en main », explique Reinhard Klooss. Après avoir fait plusieurs voyages en Afrique, et notamment au Botswana et dans le delta de l’Okavango, où l’action du film se situe, l’équipe du film a passé plus d’un an et demie à recréer les paysages numériquement. « Lorsque vous essayez de recréer le monde « réel », vous réalisez à quel point la nature est complexe, belle, étonnante, et surtout pleine de détails ! » raconte le réalisateur Holger Tappe. Reinhard Klooss ajoute : « Nous avons choisi de donner aux décors l’aspect le plus réaliste possible. Même si le film est entièrement réalisé en images de synthèse, un élément est réel : il s’agit des ciels d’Afrique. Rien ne peut égaler leur beauté et leur lumière. » En effet, les vues du ciel qui apparaissent dans Animaux et Cie sont ainsi des images authentiques. Animaux et Cie a reçu le soutien du WWF, l’organisation mondiale de protection de l’environnement dont l’un des principaux objectifs est la protection des écosystèmes d’eau douce tels que le delta de Okavango. Yves Lecoq, célèbre imitateur de Jacques Chirac ou de Patrick Poivre d’Arvor dans Les Guignols de l’Info, prête sa voix au personnage de Charles qui se trouve être… un coq. On retrouve également Elie Semoun et Jacques Perrin…