Rédigé sur la base de 30 ans d’expériences avec l’Afrique, cet ouvrage décrit et référence plus d’une centaine de technologies destinées aux populations des pays en voie de développement. Factuel et pratique, il est conçu à l’intention de toute personne, ONG, association ou institution qui cherche des solutions innovantes et abordables aux nombreux obstacles auxquels les populations du Sud doivent faire face quotidiennement.
Pensée comme un guide, cette publication expose tout d’abord des technologies « low-tech », réalisées à partir de matériaux locaux, qui pourront être aisément fabriquées et entretenues sur place par des communautés ou des artisans du pays. La seconde partie répertorie ces inventions hautement innovatrices réalisées au Nord mais qui se révèlent de la plus haute utilité pour les populations du Sud. Que vous soyez à la recherche de chauffe-eau solaires, de pompes à eau, de lampes photovoltaïques ou d’un désalinisateur 100% écologique, vous trouverez dans cet ouvrage tous les conseils, descriptions et références dont vous aurez besoin. Les auteurs : Chargé des projets du CEAS (Centre Ecologique Albert Schweitzer) sur le continent africain avant de devenir directeur de cette ONG, Daniel Schneider a débuté sa carrière au Burkina Faso en 1982. Confronté de plein fouet à la misère et à l’avancée du désert, il comprit l’importance de disposer sur place de technologies à la fois simples, utiles et respectueuses de l’environnement. Ingénieur civil diplômé, il créa un atelier de technologies appropriées destiné à des jeunes artisans de Ouagadougou. Ce centre de recherche et de formation est aujourd’hui une référence dans toute l’Afrique de l’Ouest. Titulaire d’une Licence en géographie et d’un Brevet en relations publiques, Patrick Kohler se passionne pour la coopération au développement. Auteur d’un mémoire sur le commerce équitable, il veut se faire l’écho des solutions pragmatiques qui permettent aux pays en voie de développement de sortir de leur situation de dépendance vis-à-vis du Nord. Responsable de communication au CEAS depuis 2004, il s’emploie à promouvoir les technologies vertes et innovantes que l’ONG développe et vulgarise en Afrique.Extrait : introduction de l’ouvrage par Daniel Schneider et Patrick Kohler
« La technologie et l’innovation sont des facteurs clé du développement durable. Pourtant, notre système socio-économique ne crée pas suffisamment d’incitations pour les mettre au service de cet objectif. » Si, comme nous, il vous prenait un jour l’envie d’interroger un moteur de recherche et de tapoter sur votre ordinateur « technologie et développement », vous découvririez que, parmi les quelque 13,5 millions de liens répertoriés, c’est cette phrase qui apparaît en premier. Tirée du très officiel site de l’OCDE[[Organisation de coopération et de développement économique]], elle nous est apparue sinon comme une révélation, comme la justification la plus claire de la rédaction de cet ouvrage. Les explications et théories qui expliquent les différences de développement socio-économiques entre ce qu’on a pris l’habitude d’appeler le Nord et le Sud sont nombreuses. Mises en lumière par des indicateurs statistiques qui vont de la simple prise en compte de la production de richesses (PIB[[Produit intérieur brut]]) à la pondération de multiples facteurs socio-économiques comme l’IDH[[Indice du développement humain]], ils aboutissent tous à la même conclusion : le fossé entre le Nord et le Sud existe bel et bien ! Ce que des chefs-d’oeuvre de calculs statistiques savants mettent en exergue sur le papier, nous le constatons depuis 30 ans sur le terrain. Mais ce que nous constatons aussi et qui ne ressort pas des statistiques, c’est l’ingéniosité, l’inventivité, voire parfois le génial de l’être humain qui sait se surpasser lorsqu’il s’agit d’améliorer son quotidien ou celui de communautés plus larges. Ingénieurs, techniciens, mécaniciens ou simples artisans ingénieux, ils ont en commun d’avoir mis au point des inventions qui participent au développement durable de groupements, villages ou régions tout entières. Aucun d’entre eux ne se verra jamais décerné de Prix Nobel et pourtant, la diffusion de leurs inventions permet dans certains cas de soulager des milliers de personnes se trouvant dans des situations de précarité parfois criantes. Lorsque, dans les années 80, nos collègues burkinabé du CEAS[[Centre Ecologique Albert Schweitzer]] ont mis au point un séchoir à fruits et légumes fabriqué localement et capable de produire des denrées alimentaires à la fois saines et délicieuses, nous savions qu’ils tenaient là un formidable outil de développement local durable. Les artisans ayant acquis la technique de fabrication voient ainsi leurs carnets de commandes se remplir au fil des années. Ils approvisionnent aujourd’hui des groupements de sécheuses qui se sont constituées dans tout le pays et vivent de cette nouvelle activité économique. En corollaire, les manguiers jadis victimes d’une coupe abusive ont retrouvé de la valeur pour les cultivateurs qui reconstituent à présent des vergers entiers. Au final, ce sont des milliers de personnes qui profitent de l’inventivité de quelques techniciens pragmatiques et clairvoyants. Si toutes les inventions n’engendrent pas un pareil impact, il n’en demeure pas moins qu’une bonne idée et beaucoup de persévérance peuvent parfois avoir des répercussions concrètes et inestimables sur la vie de populations entières. Encore faut-il que ces outils soient connus et diffusés et c’est souvent là que le bas blesse. Si géniale qu’une technologie puisse être, si elle n’est connue de personne, elle ne servira au mieux qu’à son inventeur et à son entourage proche. Au contact de nombreuses organisations de coopération au Nord comme au Sud, nous discutons régulièrement avec des personnes qui cherchent à inventer des techniques qui, bien souvent pourtant, existent déjà dans un pays ou un autre. En réinventant à chaque fois la roue, des montagnes d’énergie, de temps et d’argent sont dépensées en recherche et développement tandis que les populations locales continuent à vivre dans la précarité. En écrivant cet ouvrage, nous souhaitions contribuer à limiter ces bégaiements de la coopération au développement. Ceci, en capitalisant et en diffusant un maximum de technologies à la fois bon marché et de la plus grande utilité pour les populations cibles. Destiné à toute personne, ONG, association ou institution qui cherchent des solutions innovantes et abordables aux problèmes du Sud, il est conçu comme un guide pratique. Chaque technologie y est présentée dans ses grandes lignes et avec ses caractéristiques principales. Cette description mentionne à chaque fois les coûts et les coordonnées d’un prescripteur à même de fournir des plans de fabrication ou d’un revendeur du produit fini. Composée de deux parties distinctes, cette publication expose dans sa première moitié des technologies dites appropriées. Ces outils « low-tech » réalisés à partir de matériaux locaux peuvent être aisément fabriqués et entretenus sur place par des communautés ou des artisans indigènes. La seconde partie de ce guide répertorie une série d’ » inventions géniales », souvent hautement innovatrices réalisées au Nord mais qui se révèlent de la plus haute utilité pour les populations du Sud. Nous souhaitons sincèrement que cet ouvrage vous permette de mettre entre les mains des populations concernées des outils qui participent à leur épanouissement et au développement durable de leurs communautés. Au-delà des statistiques, si une seule personne en situation de précarité améliore ses conditions d’existence grâce aux références que vous trouverez dans ces quelques pages, alors notre travail et votre lecture seront largement récompensés.Références
– Guide des innovations pour lutter contre la pauvreté de Daniel Schneider et Patrick Kohler – Éditeur : Favre – Date de publication : 10 novembre 2010 – 216 pages – Prix public : 9 €