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A la découverte d’un nouveau mode de ville

Lyon confluence, premier quartier durable WWF en France

Un projet pilote pour réconcilier qualité de vie et écologie

S’inscrivant sous le signe du développement durable, La Confluence est bien plus qu’un laboratoire « à ciel ouvert » ; ce nouveau quartier de Lyon préfigure la ville du 21ième siècle. Lauréat du programme Concerto dés 2004, nominé écoquartier par le Ministère du développement durable, il est désormais le premier Quartier Durable de France labellisé WWF. Avec la signature d’une convention sur cinq ans, la Communauté Urbaine de Lyon s’est engagée auprès du WWF-France à élaborer et à mettre en oeuvre un Plan d’Action Durabilité (PAD) pilote unique en France. Explications.


Tout d’abord un constat général : des logements excentrés et énergivores qui polluent

L’humanité consomme en moyenne 40% de plus que ce que la planète peut régénérer d’une année sur l’autre.

Cette « empreinte écologique » épuise la nature et ses ressources. Il est urgent de repenser nos modes de vie, et en particulier nos modes d’habitat qui conditionnent fortement nos habitudes alimentaires, de déplacement et de consommation en général. L’exode rural des années 60 et le boom de l’automobile ont transformé les quartiers résidentiels en zones dortoirs déconnectées des lieux de vie et des activités.

Désormais, pour aller travailler, voir un film au cinéma ou même faire nos courses, nous sommes de plus en plus nombreux à utiliser notre voiture, c’est-à-dire, à perdre du temps dans les embouteillages et pour se garer, à consommer de l’essence et à émettre des émissions de CO2.

De même, pour satisfaire nos besoins croissants en chauffage, eau chaude sanitaire et énergie pour le fonctionnement de nos appareils électroménagers, nous gaspillons toujours plus de ressources sans compenser pour autant cette dilapidation. Si la qualité de vie et le budget des ménages pâtissent de ces modes d’habitat, c’est pour l’environnement que l’addition est la plus lourde.

Pourtant, des solutions existent.

Militant depuis son origine pour la réduction de l’empreinte écologique, la préservation de la biodiversité mais aussi l’amélioration de la qualité de vie, le WWF promeut un autre mode de ville, douce pour ses habitants et pour l’environnement.

Lyon Confluence, un projet pilote pour réconcilier qualité de vie et écologie

Pour démontrer qu’il est possible de réduire son empreinte écologique à l’échelle des villes tout en améliorant la qualité de vie, le WWF a lancé des projets de « quartiers durables » au Portugal, en Angleterre mais aussi aux Emirats Arabes Unies.

Dans le cadre de cette initiative internationale, le WWF-France souhaitait accompagner un projet sur son propre territoire en s’associant à une collectivité locale déjà engagée dans une stratégie d’aménagement durable.

Dernières images du Plan masse du projet (mars 2010) © (c) Asylum / SPLA Lyon Confluence
Dernières images du Plan masse du projet (mars 2010) © (c) Asylum / SPLA Lyon Confluence

L’agglomération du Grand Lyon s’est engagée depuis quelques années dans un projet d’aménagement et de développement durable : Agenda 21 adopté en 2005, référentiel habitat Durable, très bonne desserte en transports en commun et pistes cyclables, planification pilote à travers le Schéma de Cohérence territorial, valorisation et protection de la nature en ville, accompagnement des plans de déplacement des entreprises, etc. Dans le prolongement de cet engagement, le Grand Lyon et la Société Publique Locale d’Aménagement (SPLA) ont souhaité que le projet de régénération urbaine de Lyon Confluence, un des plus importants de l’agglomération mais aussi d’Europe, réponde au double enjeu de la qualité de vie et de la réduction de l’empreinte écologique.

Conférence de presse
Conférence de presse

C’est donc tout naturellement que le WWF-France a signé un partenariat sur cinq ans avec la communauté d’agglomération de Lyon pour soutenir le projet Lyon Confluence.

Ce territoire de 150 ha au Sud de la presqu’île lyonnaise, longtemps sacrifié à l’industrie et aux transports, fait aujourd’hui l’objet d’un projet de renouvellement urbain sans précédent avec 660 logements, 15 000m 2 de bureaux, 3 500 m2 de commerces. Hier gagné sur les eaux, ce site fluvial retrouve ses rives et son environnement naturel. L’aménagement progressif met en valeur un espace d’exception et des paysages uniques. Il permettra à terme de doubler la superficie de l’hypercentre de l’agglomération.

Quai Antoine Riboud (14 octobre 2010) © SPLA Lyon Confluence
Quai Antoine Riboud (14 octobre 2010) © SPLA Lyon Confluence

L’objectif du partenariat scellé entre le WWF-France et le Grand Lyon est de réduire l’empreinte écologique et de prévenir la dégradation de l’eau et de la biodiversité sans sacrifier ni le confort ni la qualité de vie des futurs habitants. Le rôle du WWF-France est de challenger ses partenaires au regard de l’urgence des enjeux environnementaux, en co-élaborant et en validant le PAD, en participant à la sensibilisation des acteurs, mais aussi de disséminer les bonnes pratiques. Des contacts avec les autres quartiers durables WWF permettront des échanges d’expérience fructueux.

Le Grand Lyon et son aménageur, la SPLA Lyon Confluence, se sont ainsi engagés à respecter les 10 principes internationaux de durabilité préconisés par le WWF :

Les 10 objectifs One Planet Living (OPL)

  • Zéro carbone
  • Zéro déchets
  • Mobilité durable
  • Matériaux locaux et durables
  • Alimentation locale et durable
  • Gestion durable de l’eau
  • Habitats naturels et biodiversité
  • Culture et patrimoine local
  • Equité et développement économique
  • Qualité de vie et bien-être
Saône Park (août 2010) © J. Boucherat (SPLA Lyon Confluence)
Saône Park (août 2010) © J. Boucherat (SPLA Lyon Confluence)

Quelques engagements forts ont d’ores et déjà été identifiés :

  • Zéro carbone : pas d’émissions de Gaz à Effet de Serre supplémentaires entre le lancement des opérations de la ZAC 1 (2005) et la fin de la construction du quartier. Poursuite des efforts sur l’efficacité énergétique des bâtiments neufs (à travers, par exemple, le programme européen Concerto sur les îlots ABC) pour arriver au niveau bâtiments neufs énergie positives en 2012 : réduction des besoins énergétiques grâce à architecture bioclimatique, isolation par l’extérieur, ventilation mécanique contrôlée de double flux, ventilation naturelle au lieu de la climatisation. Efficacité énergétique du quartier Ste Blandine : étude énergétique pour diviser par quatre les consommations d’énergie. Etude d’un réseau de chaleur bois d’énergies renouvelables.
  • Zéro déchets : Réduire à 30% la part des déchets non recyclés, non récupérés et non compostés. Réduire les déchets à la source en travaillant avec les commerçants du quartier (pôle de loisirs et de commerces, alimentation de proximité, développement Association de Maintien de l’Agriculture Paysanne). Proposer dans les cahiers des charges de chaque îlot d’immeuble une solution de compostage locale. Lyon Confluence lance une étude sur la collecte du compost à l’échelle du quartier.
  • Mobilité durable : Promouvoir les services et commerces de proximité pour permettre que la plupart des déplacements se fassent à pied pour faire ses courses, accompagner les enfants à l’école etc. Promouvoir les transports en commun : desserte par un arrêt de transport en commun distant au maximum de 500 mètres, étude sur des modes de déplacements doux alternatifs (navette fluviale, véhicules électriques partagés). Réduire l’usage de véhicules individuels motorisés : 0,6 place de parking par logement et 1 par 100 m² de surface (ShON) pour les bureaux. Favoriser les Plans de Déplacements Inter-Entreprises : réunions d’information, de sensibilisation et de partage avec les entreprises qui s’installent.
Les îlots ABC (14 octobre 2010) © SPLA Lyon Confluence
Les îlots ABC (14 octobre 2010) © SPLA Lyon Confluence
  • Habitats naturels et biodiversité : Lyon Confluence dédie une large part aux espaces verts dans le projet (environ 35 hectares d’espaces verts ou perméables). Le projet crée en particulier sur la ZAC 1 3 hectares de bassins en bord de Saône et plante plus de 3000 arbres d’essences locales. Les autres engagements : Transformer une zone industrielle en relais écologique par la création d’espaces verts favorables à la continuité du corridor naturel et à l’accueil de la biodiversité locale au bord de Saône. Création d’une trame verte irriguant le quartier en lien avec le corridor écologique de la Saône. Suivi de la faune et de la flore par la réalisation d’un inventaire et la mise en place d’un observatoire. Information et sensibilisation des habitants sur le patrimoine naturel. Maintien création et valorisation de la biodiversité et des habitats naturels. Gestion raisonnée des espaces verts ise en place par les services de la ville de Lyon.
  • Culture et patrimoine local : Prendre en compte le quartier existant, son patrimoine et son histoire pour accompagner la naissance du nouveau quartier. Intégrer des éléments architecturaux forts de l’identité et de l’histoire du quartier : Le port Rambaud, les
    halles du Marché de gros, les prisons. Créer les conditions d’une concertation exemplaire avec les habitants pour rendre le projet accessible et transparent et accueillir les nouveaux usagers du quartier.

Les performances du quartier au regard de ces 10 objectifs de durabilité seront évalués annuellement. Ce suivi sera complété par un audit indépendant par un bureau d’études tiers, des actions de durabilité mises en oeuvre et une analyse de l’empreinte écologique du projet Lyon Confluence.

Dans le projet Lyon Confluence, les quartiers ont bénéficié du concours de nombreux acteurs pour répondre à des exigences de performance très élevées en matière de qualité environnementale. C’est à présent aux futurs habitants de jouer pour mettre ces efforts à profit et bénéficier des économies d’énergie car sans modes de vie durables, il n’y aura pas de quartiers durables.

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David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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