L’association Résistance à l’agression publicitaire (R.A.P.) se réjouit d’apprendre la révision de la loi de 1979 sur l’affichage publicitaire, révision qu’elle préconise depuis longtemps. Néanmoins, il ne faudrait pas que ce futur chantier législatif se contente d’une simple révision de la procédure d’élaboration des règlements locaux de publicité, qui se traduirait notamment par une décentralisation du pouvoir en matière d’affichage au seul maire (compétence qu’il possède déjà !). Il ne s’agirait alors que de «mesurettes» ayant un intérêt très relatif au vu de la situation catastrophique de la France en matière d’affichage publicitaire et en comparaison de lois plus volontaristes adoptées dans certains pays [[La ville de Sao Paulo au Brésil a pris des mesures radicales
en bannissant toute forme d’affichage (panneaux, publicités sur les
voitures de taxi et même distribution de tract) via la loi « Cidade
limpa ».]].
La France est en effet réputée pour être la mauvaise élève de l’Europe, voire du monde, en matière de pollution visuelle par l’affichage. C’est tout à fait logique puisque l’affichage publicitaire représente en France 12,5 % des dépenses en publicité, mettant notre pays au premier rang mondial pour ce média ( contre 4 % aux Etats-Unis ou 3,4 % en Allemagne).
Or, la publicité, qui prend toujours plus de place dans nos sociétés, suscite des réactions de plus en plus négatives de la part de nos concitoyens [[Selon un sondage Ipsos datant du 13 novembre 2007,
79% des français jugent la publicité envahissante et 58% la trouvent agressive.]]. De par le monde, plusieurs collectivités nationales, régionales ou locales ont entendu ce ras-le-bol et en ont tiré les leçons.
Ainsi, pour des raisons évidentes d’amélioration du cadre de vie et d’esthétique, les panneaux publicitaires ont été bannis ou sévèrement encadrés dans les villes de Sao Paulo au Brésil et Bergen en Norvège, ainsi que dans les états américains du Vermont, du Maine, de Hawaï et de l’Alaska. Nous espérons que la loi française qui doit être modifiée d’ici mars prochain sera à la hauteur de ces enjeux et que nos responsables politiques prendront ce problème à bras le corps.
Notre association, une des pionnières de l’antipublicité, forte de son expérience et de sa connaissance du terrain, a adressé à la Ministre ses dix propositions de modification de la loi du 29 décembre 1979, relative à la publicité, aux enseignes et pré-enseignes ; dix propositions pour lutter contre la pollution visuelle, la privatisation de l’espace public, pour protéger les enfants et les écoles, pour lutter contre le gaspillage énergétique et la pollution émis par ces dispositifs publicitaires, pour retrouver la beauté des villes et reconquérir les espaces péri-urbains.
– Télécharger les 10 proprositions au format .pdf
Nous débattrons de ces propositions avec l’administration, le Sénateur Dupont, d’autres associations et les professionnels, lors de la prochaine réunion de l’atelier du Conseil national du Paysage, le 24 février prochain, qui se tiendra au Ministère de l’écologie.
à suivre … sur Cdurable.info
– Contact : Association Résistance à l’Agression Publicitaire