Un documentaire exceptionnel sur les requins, où l’on découvre que loin du mythe du requin mangeur d’homme, c’est un animal fragile et menacé, traqué à des fins commerciales et ce dans l’indifférence générale. Un film spectaculaire et novateur de Rob Stewart à découvrir en France à partir du 9 avril 2008.
Depuis l’enfance, Rob Stewart se passionne pour les requins. À tel point qu’il est devenu biologiste et photographe sous-marin afin de pouvoir nager avec eux, décrypter leur mystère et déconstruire le mythe du requin mangeur d’hommes. Ce mythe, entièrement fabriqué, serait selon lui responsable de l’indifférence qui entoure, un peu partout dans le monde, le massacre de la population de requins à des fins commerciales. Du Costa-Rica aux Îles Galapagos en passant par le Guatemala, Stewart et l’équipage de l’activiste des mers Paul Watson tentent de dénoncer et de mettre en échec les braconniers à la solde de mafias asiatiques soutenues par des gouvernements corrompus. Il y va de l’équilibre écologique de la planète. Rob Stewart nous montre un animal bien loin des légendes meurtrières ou de la peinture hollywoodienne usuelle. Rarement l’animal n’aura été filmé aussi sereinement. Et s’ajoute à la majesté du spectacle, une mine d’informations qui fait voler en éclat tous nos préjugés. Malgré la maturité sexuelle très tardive de l’animal (25 ans), celui-ci est un des plus anciens que la Terre ait jamais porté. Ainsi, le requin est le gardien des mers et le régulateur de sa faune depuis plus de 400 millions d’années. C’est à son contact que se sont formées et développées les espèces aujourd’hui habitant nos fonds marins. Très peu d’espèces de requins ont la possibilité de se nourrir autrement qu’en gobant des poissons dont la taille n’excède pas celle de leur bouche et ils sont de toutes façons assez intelligents pour ne pas perdre de temps et d’énergie à chasser des êtres qu’ils auraient un mal fou à consommer. C’est une des raisons pour lesquelles l’homme ne présente pour lui qu’un intérêt extrêmement limité, et que ces attaques sont principalement dues à des erreurs de jugement de l’animal, l’humain ressemblant parfois de loin à la forme d’une otarie. Celui que l’on surnomme parfois le « mangeur d’homme » n’est ainsi responsable que d’une moyenne de 5 morts humaines par an et est donc beaucoup moins meurtrier que d’autres animaux déjà protégés tels que le crocodile ou l’éléphant. Et pourtant, 90% des requins peuplant les mers ont disparu lors de ces 50 dernières années. Alors que Rob découvre l’étendue du trafic d’ailerons de requin, second trafic le plus rentable après celui de la drogue, c’est l’électrochoc : certains pêcheurs utilisent des lignes chargées d’hameçons s’étalant sur plusieurs kilomètres et dans lesquelles s’étranglent les animaux, incapables de respirer, détruisant aveuglement rapidement l’équilibre des écosystèmes marins.La bande-annonce
Le réalisateur Rob Stewart
Rob Stewart est né à Toronto au Canada il y a 27 ans. Photographe animalier, il capture tout ce qui à trait à la nature mais son domaine de prédilection reste le monde sous marin. Il commence la photographie sous-marine à l’âge de 13 ans et devient professeur de plongée à 18 ans, après une licence en biologie à l’université de Western Ontario. Il étudie également la biologie marine et la zoologie au Kenya et en Jamaïque. Rob Stewart voyage ensuite autour du monde pendant 4 ans en qualité de photographe en chef pour le magazine Canadian Wildlife Fédération et a à son actif des milliers d’heures de prises de vue sous l’eau en utilisant les technologies les plus avancées. Son travail sous l’eau et sur terre a été publié dans différents médias : BBC Wildlife, Asian Diver, Outpost, magazine GEO, Discovery Channel… Rob Stewart raconte ce qu’il retient de cette expérience : « J’avais 22 ans quand j’ai commencé ce film et je ne savais absolument rien de la création cinématographique, mais j’étais très motivé car je voulais faire savoir que les requins étaient exterminés. J’étais photographe animalier. Le film nous a mené à visiter plus de 15 pays sur 5 ans. Au départ, le métrage était supposé être un magnifique film sous-marin sur les requins, vide de présence humaine. Mais pendant la création du film, tout ce qui pouvait mal tourner a effectivement mal tourné, et nous avons fini par retourner les caméras vers nous pour éviter d’aller en prison. Tout cela m’a forcé à devenir réalisateur et cette aventure de 5 ans fut pour moi la chose la plus gratifiante de toute ma vie ».Le Making-Off