Danielle Nierenberg est chercheur senior à l’Institut Worldwatch, une organisation environnementale basée à Washington, DC. Elle voyage actuellement à travers l’Afrique subsaharienne évaluant des solutions durables pour l’environnement dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Cette étude aboutira avec la sortie de L’état du monde 2011 : Des innovations qui nourrissent la planète. A suivre sur CDURABLE.info … chaque semaine une nouvelle initiative pour nourrir la Planète.
De retour des États-Unis où elle est brièvement intervenue au 2010 World Food Prize Borlaug Dialogue Symposium, cette semaine, Danielle Nierenberg nous écrit de St. Louis, Missouri pour partager avec nous une innovation qui empêche le gaspillage et le pourrissement de la nourriture avant qu’elle ne puisse être utilisée. Il y a plus d’un milliard de gens mal nourri dans le monde, alors nous ne pouvons pas supporter le gaspillage de la nourriture dans les champs ou les greniers ni le stress continu sur les sites d’enfouissement saturés. Des organisations, comme la Food and Agriculture Organization de l’ONU (FAO), Urban Harvest, l’African Ministerial Council on Science and Technology, et les conseils municipaux, comme celui de San Francisco, travaillent pour implémenter des techniques qui aident à réduire le gaspillage. La Réduction du Gaspillage de la Nourriture Dans plusieurs régions en Afrique sub-saharienne, où plus de 265 millions de gens ont faim, plus d’un quart de la nourriture produite est gaspillée avant qu’elle puisse être utilisée, à cause des mauvaises techniques de récolte ou de stockage, ou encore à cause des maladies ou d’animaux nuisibles. Aux Etats-Unis, de l’autre coté de l’océan, des millions de kilos de nourriture sont jetés, ce qui contribue à 12% du gaspillage total, saturant les sites d’enfouissement et contribuant aux émissions de gaz à effet de serre. Aux Etats-Unis, les sites d’enfouissement sont une des plus grandes sources de méthane, constituant 34% de toutes les émissions de méthane. Pour prévenir le gaspillage des cultures après qu’elles soient récoltées en Afrique et ailleurs, la Food and Agriculture Organization (FAO) implémente des solutions technologiques et d’éducation. Au Kenya, la FAO travaille avec le Ministère de l’Agriculture kenyan afin d’entraîner les fermiers à prendre des mesures pour réduire le gaspillage des cultures attribué à la mycotoxine, une conséquence dévastatrice de la croissance des moisissures. En Afghanistan, la FAO a récemment fourni des silos métalliques à 18 000 familles dans le but d’améliorer le stockage des cultures après la récolte. Les fermiers utilisent les silos pour stocker les céréales et légumes, les protégeant ainsi du mauvais temps et des animaux nuisibles ; après la mise en place de ces mesures, les pertes ont diminuées d’environ 15 à 20% et limitées à seulement 1 ou 2% des récoltes. Reconnaissant le besoin de défendre les récoltes contre le mauvais temps, les maladies, les animaux nuisibles et les mauvaises technologies de stockage, le Ministerial Council on Science & Technology de l’Afrique fait la promotion des recherches sur des technologies variées pour éviter le gaspillage après la récolte et pour améliorer le procédé de fabrication. ECHO Farm, aux Etats-Unis rassemble des innovations variées pour aider les fermiers à chaque étape de culture, y compris après la récolte. Un but d’ECHO est de rendre ces innovations accessibles aux fermiers partout dans le monde ; nous avons vu une démonstration de certaines d’entre elles qui aident à limiter le gaspillage d’après-récolte ; elles étaient à la fois simples et abordables. Il y a aussi des progrès dans la réduction du gaspillage aux Etats-Unis. Cette année, San Francisco est devenue la première ville qui a imposé à chaque famille de faire le tri sélectif et de séparer le compost du reste des ordures ménagères. Le Département de l’Environnement s’attend à ce que cette règlementation effectue, toute seule, une réduction de 90% du gaspillage ménager dans les sites d’enfouissement locaux.Réduire le gaspillage de nourriture en Afrique comme aux Etats Unis
Le projet Nourrir la Planète établit une évaluation des nouvelles techniques agricoles – des méthodes de récoltes aux technologies d’irrigation et aux politiques agricoles – en mettant l’accent sur le développement durable, la biodiversité, la santé des écosystèmes ainsi que la productivité. Le projet a un double but : celui d’informer sur les efforts mondiaux pour éliminer la faim et celui de promouvoir ces efforts. Le projet étudie également les infrastructures institutionnelles nécessaires à chacune des approches, en suggérant les investissements complémentaires pouvant contribuer au leur succès – des banques de semences locales aux installations de traitement et aux bureaux de marketing.
Mettant l’accent sur les recherches de terrain, la co-directrice du projet Danielle Nierenberg est actuellement en déplacement en Afrique sub-saharienne afin de rencontrer des fermiers et communautés de fermiers, des représentants de gouvernements locaux, des donateurs et des organisations non-gouvernementales.