A un mois du sommet climat de Copenhague, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie son rapport annuel, plutôt alarmiste, tout en reconnaissant la contribution apportée par les politiques énergétiques de l’Union européenne à la lutte contre le changement climatique. Les perspectives énergétiques comportent un calendrier des actions qui sont nécessaires pour limiter à long terme la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à 450 parties par million d’équivalent carbone et pour limiter la hausse mondiale des températures à 2 °C environ. L’AIE appelle donc les Etats à une « révolution » énergétique, sous peine de « dommages irréparables » pour l’environnement. Les experts de l’AIE insistent sur les projections des scientifiques et campent deux scénarios : soit les tendances actuelles de consommation d’énergie ne sont pas inversées et la planète est engagée vers un réchauffement assuré de 6 degrés à l’horizon de 2100, « causant des dégâts irréparables » ; soit les gouvernements adoptent une stratégie, un « new deal des énergies propres », pour limiter le réchauffement à une moyenne de 2 degrés. Ce dernier scénario demande un véritable effort financier qui s’élève à quelque 7 000 milliards d’euros sur 20 ans dont la moitié sur les transports. « L’UE et l’AIE s’accordent pour dire que dans ce contexte, les gouvernements ont un rôle crucial à jouer : ils peuvent soutenir les investissements et concevoir des politiques appropriées afin de relever le triple défi que constituent la récession économique, la sécurité énergétique et le changement climatique ».