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Quand le sport et la culture deviennent éco‐responsables

S’appuyant sur des travaux initiés par le ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables et l’ADEME, Jean‐Louis Borloo et Nathalie Kosciusko‐Morizet appellent les organisateurs de ces manifestations à mettre en place des démarches éco‐responsables, notamment autour des thèmes de la réduction des déchets et de la maîtrise de l’énergie.

Alors que la sensibilité des Français en matière de préservation de l’environnement augmente fortement, les événements sportifs ou culturels ainsi que les salons professionnels sont amenés à prendre davantage en compte cette dimension et à diminuer leur propre impact environnemental. Dans ce contexte, un nombre croissant de manifestations, de plus ou moins grande envergure, commencent à s’engager dans des démarches éco‐responsables, porteuses de bénéfice à la fois en termes économiques et en termes d’image. L’engagement de ces événements sportifs, culturels ou professionnels, véritables lieux de rassemblement populaires, représente aussi un bon moyen pour sensibiliser le grand public aux gestes respectueux de l’environnement et diffuser les bonnes pratiques. Du fait de leur nature éphémère et de la forte concentration de personnes qu’elles engendrent, les manifestations sportives et culturelles et les salons professionnels ont souvent un impact particulièrement important sur l’environnement : consommation de papier, transports, déchets, énergie, déploiement de structures jetables, utilisation de différents types de matériaux… De plus en plus d’acteurs publics et privés intègrent l’éco‐responsabilité dans l’organisation des différentes étapes de ces manifestations. Deux axes peuvent être développés par les organisateurs : – la réalisation de l’événement, pensée en amont pour avoir le plus faible impact sur l’environnement : choix du lieu de la manifestation, éco‐conception de stands, gestion des impressions, choix des filières de recyclage, réutilisation des installations… – La sensibilisation du public aux gestes respectueux de l’environnement. La force de ces démarches repose sur l’implication de l’ensemble de la chaîne des acteurs : équipes d’organisation, fournisseurs, participants, partenaires, visiteurs…
Le guide de l'éco-communication sur Cdurable.info le 27 septembre
Le guide de l’éco-communication sur Cdurable.info le 27 septembre
Pour accompagner la mise en oeuvre de ces démarches, le ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables et l’ADEME ont développé des outils tel le guide de l’éco‐communication qui apporte conseils et méthodes aux organisateurs (disponible sur Cdurable.info le 27 septembre prochain). Par ailleurs, les acteurs du monde associatif (Comité national Olympique et Sportif Français, UFOLEP…) et plus récemment, des associations professionnelles de la filière événement avec l’Association des agences de communication événementielle (ANAE), accompagnent également les réflexions des organisateurs autour des éco‐manifestations. L’engagement des organisateurs des manifestations de grande envergure dans cette démarche éco‐reponsable joue un véritable effet d’entraînement sur des tournois sportifs ou des manifestations culturelles et professionnelles d’ampleur plus modestes.

Des événements sportifs aux valeurs en adéquation avec les principes d’éco‐responsabilité

Aujourd’hui, plus de 100 000 manifestations sportives de toutes tailles et de tous types se tiennent chaque année en France. Le caractère festif et très souvent multiculturel des compétitions, ainsi que l’association naturelle de l’activité sportive à la nature et à la santé, leur confèrent un sens particulier auprès du spectateur ‐ citoyen, en totale adéquation avec les principes d’éco‐responsabilité. Les organisateurs des grandes rencontres internationales (Coupe du Monde de Rugby France 2007, Mondial de Handball féminin 2007, Jeux Olympiques, Coupe du monde de descente de ski 2009…) sont désormais entrés dans cette démarche écoresponsable. Ces manifestations représentent un véritablement effet d’entraînement pour les manifestations de moindre envergure. Certaines collectivités locales ou associations commencent à se mobiliser également afin que les manifestations sportives qu’elles organisent aient un impact environnemental réduit. Quelques initiatives : – L’Agenda 21 du Sport du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF)
Téléchargez l'Agenda 21 du sport français
Téléchargez l’Agenda 21 du sport français
Le CNOSF a réalisé un programme d’action du mouvement sportif français dans le domaine du développement durable qui peut inspirer les organisateurs de manifestations sportives. – Le guide de conseils et de préconisations pour réduire l’impact environnemental liés à l’organisation de manifestations sportives dans ses différents aspects de l’UFOLEP Sur dix thèmes, l’Union Française des Oeuvres Laïques d’Education Physique propose des idées de bonnes pratiques en matière de gestion des déplacements, des sites et de leur environnement, des repas et des boissons, des économies d’eau et d’énergie, de secrétariat, d’économie et d’éthique et de collecte sélective des déchets. Ce guide vise à donner au citoyen sportif l’occasion de participer à la préservation de la planète. – Le label « Sport et Développement Durable » de la ville d’Angers
Angers, ville modèle du développement durable
Angers, ville modèle du développement durable
La ville d’Angers a initié la création d’un label pour distinguer les compétitions exemplaires quant à leur organisation, leur fonctionnement et leur évaluation. En juin 2007, suite à la création de ce label, l’Intrépide Angers Athlétisme a géré de manière responsable les « 10 km d’Angers ‐ Beaucouzé ». De la réduction des émissions de gaz à effet de serre (par la limitation du nombre de véhicules de l’organisation et l’incitation au covoiturage), aux achats éco‐responsables, en passant par le tri et le nettoyage du site après le passage de la course, de multiples aspects environnementaux ont été pris en compte lors de cette manifestations sportive locale.

Quand culture rime avec environnement

Avec des rassemblements de plusieurs centaines à plusieurs dizaines de milliers de spectateurs dans un espace délimité et pour une durée très courte, les festivals, et plus généralement les manifestations culturelles, sont à l’origine de nombreux impacts environnementaux. Autrefois limitée à quelques manifestations destinées un public déjà concerné par la protection de l’environnement, la démarche d’éco‐responsabilité touche aujourd’hui de nouveaux festivals, conscients de leur impact sur leur environnement et de leur capacité à agir concrètement.
Festival engagé
Festival engagé
De nombreuses pistes d’amélioration existent pour tendre vers la création d’un éco‐festival. Ces pistes impliquent une prise en compte continue de l’environnement dans l’organisation du festival : en amont, avec le choix du lieu et des outils de communication (stand éco‐conçu, papier éco‐labellisé, invitations virtuelles), au cours du festival (vaisselle consignée ou lavable, sanitaires secs), puis lors du nettoyage et du démontage (choix des filières de recyclage, réutilisation des installations…). Les organisateurs et les partenaires de ces festivals peuvent ainsi sensibiliser les festivaliers venus profiter de la fête, pour permettre une diffusion durable et bien comprise des messages de la prévention. Quelques initiatives : – Un précurseur : le Festival des Vieilles Charrues
Les Vieilles Charrues, festival engagé
Les Vieilles Charrues, festival engagé
Depuis quelques années, l’association Les Vieilles Charrues place l’environnement au coeur de son festival. Tri des déchets, optimisation de la consommation d’eau et d’énergie, réflexion sur les transports en commun et les outils de communication : les Vieilles Charrues sont aujourd’hui un éco‐festival engagé dans une démarche globale et pérenne. Les résultats obtenus sont parlants : – Grâce au tri sélectif, mis en place aux entrées du site, sur les 30 hectares de camping comme sur les espaces techniques, plus de 40 tonnes de déchets ont ainsi pu être collectées et recyclées en 2006 (sur 180 tonnes de déchets générés). Pour exemple, 23 % des 1,2 million de gobelets utilisés ont ainsi été récupérés et recyclés. En effet, les festivaliers peuvent rapporter les gobelets dans les bars et points de collecte. Ces gobelets sont ensuite recyclés sur le marché secondaire des matières plastiques. – L’amélioration des installations sanitaires a permis de limiter la consommation d’eau et donc d’éviter les gaspillages. En 2006, près de 30 toilettes sèches ont été installées sur le site et près de 10 000 personnes les ont utilisées. – Des moyens de transports en commun à tarifs préférentiels sont exceptionnellement mis en place (en partenariat avec le TER, le Conseil Régional de Bretagne et le Conseil Général du Finistère). – En 2007, tous les supports de communication ont été réalisés sur du papier éco‐labellisé avec des processus d’impression plus respectueux de l’environnement. Les festivaliers ont été invités à s’inscrire à l’opération Défi pour la Terre et à mettre en oeuvre une ou plusieurs des actions de cette opération. – Enfin, un diagnostic énergétique a été mené sur l’ensemble des consommations de l’événement. Ce travail devrait permettre d’optimiser les dépenses et les consommations des prochaines éditions. – La Techno Parade : une prise de conscience de l’impact de la sensibilisation
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2 ème événement musical en France, la Techno Parade est née en 1998 afin de revendiquer une culture et une esthétique musicale nouvelle. Forte de ce succès, la Techno Parade a choisi de s’engager en 2007 avec le ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables et l’ADEME pour la protection de l’environnement autour du slogan« Fête la Planète ! ». Ce slogan révèle un engagement multiple des organisateurs sur le respect de l’environnement, portant sur la conception de l’événement comme sur la sensibilisation du grand public. L’association Technopol, responsable de la manifestation, a mis en place des actions pour concevoir et réaliser la Techno Parade sur un modèle plus écologique: – Réduire le volume des supports de communication imprimés en faveur des médias électroniques et imprimer à partir de matériaux moins polluants ; – Opérer un tri sélectif le long du parcours de la parade avec Eco‐Emballages et le soutien de la Direction de l‘Environnement de la Mairie de Paris ; – Etablir le Bilan carbone de la parade et adopter la compensation des émissions CO2 incompressibles dues aux camions et groupes électrogènes avec Action Carbone, projet développé par Yann‐Arthus Bertrand ; – Inviter les chars à réduire le volume sonore de leur système de diffusion et éviter les systèmes longue portée. Technopol sensibilise également le public et en particulier les plus jeunes à l’impact écologique de nos comportements avec la réalisation du guide en ligne de l’«Eco‐cool » attitude. Ce guide propose des gestes simples et sympas à destination d’un public jeune, pour faire la fête en respectant l’environnement ! – Le Festival du vent
Le Festival du Vent : un événement éco-citoyen
Le Festival du Vent : un événement éco-citoyen
Créé en 1992, à Calvi (Haute Corse), le Festival du vent est une manifestation dont le concept est de promouvoir l’Art, la Science, le Sport, le progrès humain grâce à l’échange des savoirs. Festiventu réunit ainsi depuis 15 ans plus de 40 000 personnes autour de 600 intervenants et exposants. Si l’engagement de ce festival en faveur de l’environnement ne date pas d’hier (il a notamment été à l’initiative dès 1999 du débat sur le bannissement volontaire des sacs de caisse en plastique en Corse, par exemple), 2007 marque un nouveau tournant avec la mise en place d’une démarche d’éco‐festival exemplaire. Outre les conférences sur le thème de l’environnement ou les ateliers ludo‐pédagogiques de sensibilisation, le Festival du Vent a donc mis en place des actions portant sur l’incitation aux transports collectifs ou alternatifs, la décoration du site avec des matériaux de récupération ou réutilisables, la mise en place du tri sur le site du festival, le choix des produits alimentaires prenant en compte des caractéristiques environnementales, la minimisation des quantités de vaisselle jetable, et la mise en place d’un dispositif d’évaluation. La multiplication des initiatives d’eco‐festivals à travers tout le territoire illustre la prise de conscience de nombreux organisateurs de leur capacité à agir concrètement et à relayer de manière forte des messages de prévention auprès des festivaliers. Lieux de détente et de plaisir, les festivals prouvent ainsi qu’il est possible et bénéfique de concilier respect de l’environnement et activités festives, moments éphémères et initiatives durables, plaisir et responsabilité.

 

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David Naulin
David Naulinhttp://cdurable.info
Journaliste de solutions écologiques et sociales en Occitanie.

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