Jeudi prochain sera diffusé sur France 2 en deuxième partie de soirée dans l’émission Infra-Rouge un documentaire événement. Au Tribunal d’Albertville, une jeune juge d’instruction, Hélène Gerhards-Lastéra, est en charge d’un dossier sensible de pollution industrielle. Tout commence en octobre 2001, dans la vallée d’Albertville, où l’incinérateur d’ordures ménagères de Gilly-sur-Isère est arrêté en urgence sur ordre du préfet : l’analyse des fumées a révélé un taux de dioxine 750 fois supérieur à la norme européenne. Les foins des pâtures environnantes sont détruits, plus de 6000 têtes de bétail sont abattues. Au printemps 2002, les habitants constitués en association portent plainte pour mise en danger de la vie d’autrui.
Les deux cent trente parties civiles sont très vites inquiètes. Des éléments de la procédure ont filtré et le ministre de l’Intérieur s’est ému de la probable convocation de trois préfets. La juge est-elle suffisamment armée pour résister aux velléités interventionnistes du pouvoir politique, dans ce qu’il convient désormais d’appeler une affaire ? « Je vais vous le dire très franchement : je suis toute seule », avoue-t-elle aux plaignants rassemblés. Mais seule ne veut pas dire démunie. Bientôt, elle commandera les perquisitions de plusieurs ministères et de Matignon, derniers maillons dans la chaîne des responsabilités. Bientôt, le procureur d’Albertville – hiérarchiquement subordonné au garde des Sceaux – demandera qu’elle soit dessaisie du dossier. En vain : la Cour de cassation – la plus haute juridiction française – lui donnera le droit de continuer à instruire. En suivant les étapes de l’enquête et de la procédure, le film explore le travail du juge d’instruction, ses responsabilités, ses certitudes et ses fragilités. Une enquête à charge et à décharge, exemplaire du fonctionnement du système judiciaire français. Regarder un extrait du documentaire : Intervenants : Hélène Gerhards-Lastéra, juge d’instruction au tribunal de grande instance d’Albertville ; Henri-Michel Perret, procureur de la République au tribunal de grande instance d’Albertville ; Jean-Luc Di Marco, directeur d’enquête à la section de recherches de la gendarmerie de Chambery ; Pierre Trépaud, expert auprès de la cour de cassation ; Maître Billet, avocat des parties civiles de l’ACALP, l’Association Citoyenne Active de Lutte contre les Pollutions. Le film a obtenu la mention spéciale du jury au Festival International du Grand Reportage et du documentaire d’Actualité en mars 2010 « pour la rigueur et la clairvoyance avec laquelle est relatée une instruction lourde de conséquences ». Il a été sélectionné au prix Albert-Londres 2010. Documentaire réalisé par Clarisse Feletin. Produit par Quark Productions. Avec la participation de CNC, Procirep, société de producteurs, Angoa et France Télévisions.
La juge et l’affaire des dioxines
Cette juge est admirable, opiniatre et
combative.C’est au delà de son travail d’instruction, un combat d’une femme qui veut qu’on reconnaisse son professionalisme.
Elle incarne la justice, telle que le peuple l’avait révé depuis la révolution.
M. portier, Châteauroux.