Mercredi 30 janvier, près de 3.000 personnes se sont réunies devant l’Espace Reuilly à Paris pour participer au lancement de la (R)évolution des Colibris. Loin d’imaginer une telle affluence, le Mouvement n’a pu accueillir que 800 personnes dans la salle réservée pour l’occasion. Photos, témoignages et vidéo pour revivre le lancement de La (R)évolution des Colibris !
Témoignages
Nous avons été particulièrement touchés de voir toutes ces personnes réunies pour soutenir le lancement de la campagne, de sentir l’engouement dans la file interminable, et à la fois très contrariés de ne pouvoir faire entrer tout le monde. Nous nous excusons et remercions tous ceux qui ont attendu dans le froid, qui sont venus de loin et qui ont consacré du temps et de l’énergie à cette expérience. Nous referons bientôt un événement pour vous !Les colibris s’organisent !
Heureusement, la frustration a très vite laissé place à un élan chaleureux et constructif de centaines de colibris qui n’ont pas pu assister à la conférence. Ils ont décidé de profiter de cette occasion pour entamer leur propre (R)évolution dans la rue. Des petits groupes de discussions se sont organisés devant les portes de l’Espace Reuilly avant d’investir cafés, squares et coins de rue du quartier et de s’organiser en petites assemblées.– Kristian raconte sur Facebook : « Déçus, et à la fois enchantés d’avoir été trop nombreux, nous avons spontanément organisé un petit « off » à l’extérieur, dans le petit parc à l’arrière de la salle. Soirée magique et enthousiasmante, partagée entre inconnus de tous horizons qui se retrouvent autour de la même énergie du renouveau. Hier, le monde s’est réécrit aussi bien assis dans une salle que debout sur un banc à faire part de nos expériences à notre entourage. L’un de mes plus beaux moments, et ce n’est que le début ! » – Yoan écrit de son côté : « Vers 19 h 30 un organisateur s’excusait pour le « succès occasionné » et prévenait qu’il n’y aurait que le premier tiers de la file qui pourrait peut-être rentrer. Etant à la moitié… Mais assez vite les espoirs se brisaient, car la salle était déjà remplie. (…) Un groupe de personnes décida que la soirée n’était pas finie et invita ceux que cela intéressait à échanger sur l’énergie positive qui nous habitait. (…) Après un moment d’hésitation (faut-il se réunir par secteur ou par sujet de discussion pour former des groupes de discussion ?), il fut décidé de faire un hémicycle autour d’un banc ou les gens ont pu, à tour de rôle prendre la parole. (…) Un compte rendu détaillé des différentes prises de parole, toutes plus intéressantes les unes que les autres, avec un pléthore d’initiatives et d’entrain va être diffusé très prochainement à toutes les personnes réunies ce soir là« .
Vidéo intégrale
Ci-dessous la vidéo intégrale de la conférence (très bientôt en HD)Conférence de lancement de la (R)évolution des colibris from Mouvement Colibris on Vimeo.
Compte-Rendu
Reporterre
Pierre Rabhi lance la « révolution des colibris » devant une salle comble Mercredi 30 janvier, le mouvement Colibris a lancé sa nouvelle campagne citoyenne, dans une ambiance de raz-de-marée populaire inattendu. Reporterre y était. Par Barnabé Binctin (Reporterre) – 31 janvier 2013 – Reportage, ParisDix minutes avant l’ouverture des portes, c’est l’effervescence chez les organisateurs ; on distingue, derrière les grandes baies vitrées, la foule alignée en file indienne. Il y a du monde, beaucoup de monde. Il y en aurait jusqu’au bout de la rue dit-on, et même après le coin, dessinant un « Z » patient mais costaud, dans les rues calmes du quartier de Montgallet. Un an après la « fausse » campagne présidentielle de Pierre Rabhi au nom du mouvement des Colibris, le message a bel et bien été entendu, et les soutiens sont au rendez-vous. 20 minutes plus tard pourtant, les mines sont presque déconfites : les portes enfin ouvertes, un flot continu de fidèles s’est engouffré dans les escaliers et la salle de l’Espace Reuilly – qui peut accueillir 750 personnes – s’est remplie à ras bord en quelques minutes. Le succès a dépassé les attentes, la stupéfaction laissant progressivement place à un constat amer : tout le monde ne pourra pas entrer…
Les responsables se concertent, débordés par l’affluence : « Il y a des gens qui viennent de Lyon ou de Montpellier, c’est terrible, on ne peut pas les laisser dehors… ». Finalement, quelques courageux se chargent du crève-cœur : pour des raisons de sécurité évidentes, la salle ne peut plus abriter plus de monde, et après mille excuses, rendez-vous est pris pour de nouvelles échéances très rapidement… Pendant ce temps, Anne-Marie, bénévole historique, regrette presque que le mouvement « n’ait pas eu l’ambition de sa réussite. Des fois, je me souviens, on était qu’une centaine… Maintenant, c’est bientôt Bercy qu’il faudra réserver ! ». Bilan comptable, en ce soir du 30 janvier : près de 3 000 personnes se sont déplacées, selon les organisateurs, à peine un tiers pourra participer directement à l’événement.
Mais qu’est-ce qui a donc suscité tant de réactions aux quatre coins de la France ? Il s’agit d’une conférence participative pour lancer la nouvelle campagne du mouvement, intitulée « la (R)évolution des Colibris », et permettre ainsi de discuter collectivement de la feuille de route « le Plan des Colibris » avec tous les membres, soutiens et bénévoles du réseau Colibris.
Colibris, colibris, colibris ? C’est le nom poétique pris en 2007 par le mouvement fondé par Pierre Rabhi, anciennement appelé Mouvement pour la Terre et l’Humanisme. En 2012, les Colibris font une campagne originale, « Tous candidats ». Aujourd’hui, la structure est aussi nébuleuse que le projet n’est ambitieux. Le prospectus à l’entrée ose une première définition : « Colibris est un mouvement de citoyens décidés à construire une société vraiment écologique et humaine ». Puis une deuxième : « Colibris a pour mission d’inspirer, relier et soutenir toutes les personnes qui participent à construire un nouveau projet de société ». Le directeur des Colibris, Cyril Dion, dessine les contours du mouvement : « Nous faisons le constat qu’il existe actuellement une force qui réinvente la société depuis sa base, et Colibris est la structure-relais de toutes ces mobilisations locales. L’objectif est d’aider les gens à agir ». Mais qu’est-ce vraiment ? un think tank, un courant politique, un adversaire en gestation en vue des futures luttes électorales ? « Non, nous ne serons jamais un mouvement politique, nous ne prendrons jamais position lors des échéances politiques. A terme, nous voulons orienter les décisions publiques, en restant à l’échelle citoyenne. Notre rôle est d’ensemencer ». Concrètement, Colibris est une association d’intérêt général, qui se finance majoritairement, depuis 2012, par le don citoyen et qui emploie 7 salariés.
Chloé est venue de Nantes uniquement pour l’occasion, cela lui a coûté un jour de congé et un aller-retour en train. Colibris en vaut largement la peine : « Cela permet de réaliser qu’il existe plein d’alternatives et de projets locaux. Colibris tisse la toile entre toutes ses initiatives, c’est un travail absolument nécessaire ». Le mouvement est donc ce vivier d’initiatives qui portent un nouvel élan d’espoir. Et lorsqu’on lui demande si les Colibris peuvent s’apparenter à de nouveaux Indignés, la jeune femme est catégorique : « Non, ce n’est pas de la contestation ! au contraire, c’est de la création, on montre qu’autre chose peut exister, c’est possible ».
La philosophie du mouvement : re-responsabiliser l’individu
Le mouvement des Colibris est de l’ordre de l’utopie concrète, dans cette tentative de réconciliation entre l’idéal et le monde vécu. La raison d’être du mouvement réside probablement là, d’ailleurs, dans sa philosophie d’action : re-responsabiliser l’individu et redonner confiance dans la capacité personnelle et quotidienne d’agir concrètement pour le changement. Les inspirations gandhiennes sont à peine voilées : « Soyons le changement » est ainsi le slogan de la nouvelle Révolution.
Le Mahatma des Colibris, c’est Pierre Rabhi, et c’est lui qui exprime le mieux cette pensée : « La crise, nous la cherchons partout, alors que nous l’avons en nous-mêmes. Tous les jours, à travers nos choix de consommation, nous déterminons un modèle de société. C’est à nous de changer le paradigme dominant ».
Réaccorder les valeurs et le mode de vie. Rejouer ensemble le fond et la forme. Cette conférence « participative » était l’occasion de convertir les discours en actes, en renouvelant les modes d’échange par exemple. Les « forums de proximité » qui offraient des temps de discussion entre voisinage ont permis de mettre en débat les exposés des intervenants. Car de beaux noms se sont relayés sur la scène, autour de Pierre Rabhi, entre Thierry Salomon – président-fondateur de Négawatt – et Jacques Caplat – auteur de L’Agriculture biologique pour nourrir l’humanité. Tous étaient là pour présenter la feuille de route qui guidera cette campagne de près de 18 mois, autour de 5 thèmes prioritaires qui se succèderont dans le temps :
1/ l’économie : relocaliser,
2/ l’agriculture : planter ce que nous mangeons,
3/ l’éducation : révolutionner l’école,
4/ la démocratie : réinventer un modèle pour la Cité,
5/ l’énergie : économiser et produire renouvelable.
Avec toujours le souci d’associer le geste et la parole : à côté des programmes d’actions locaux, cette feuille de route sera également soumise à amendements. Une version 1.0 est mise en ligne sur un espace collaboratif, qui sera actualisé tous les 6 mois afin de l’enrichir des commentaires et propositions de chaque citoyen.
Il reste à expliquer ce succès que les organisateurs n’avaient pas anticipé. Pour beaucoup, c’est un révélateur important, le signe qu’on s’enfonce dans la crise. « Regardez dans quel monde on vit… c’est un terreau propice à ce genre de mouvements qui cherchent des réponses », souffle Anne-Marie. Laurent, un autre bénévole surpris, confirme : « Cela traduit bien qu’il y a un immense besoin d’espoir, une volonté forte de réenchantement. Pour moi, on tombe finalement dans le registre de la religiosité, une sorte de nouvelle religion laïque ».
Cette approche spirituelle est probablement la marque du Père fondateur : « On s’est rendu compte que Pierre Rabhi transmettait quelque chose aux gens, et que cela avait à voir avec la spiritualité. Il peut être vite dépassé par ce qu’il insuffle » commente Céline Morel, la responsable communication des Colibris.
L’arrivée sur scène confirmera que son charisme transcende les foules : une longue ovation d’un public qui se lève en son honneur et l’émotion perceptible d’un homme respecté. « C’est toujours le même problème, j’ai pas fait de stage avec Johnny Hallyday moi, je sais jamais comment faire face à tant de monde… ». Un mouvement à l’image de son représentant adulé, nous confiera encore Céline Morel : « Il n’y a pas d’idées de grandeur ; ce qui plaît aux gens, ce sont des scénarios compréhensibles, car ils peuvent se les approprier et en devenir acteurs. C’est ça, Colibris ».
Au fait, pourquoi les colibris ? La réponse nous vient du côté de l’Amérique du sud, dans une légende chère à Pierre Rabhi. L’histoire veut qu’un jour, alors qu’un incendie ravageait la forêt et que tous les animaux regardaient désemparés le désastre se produire, le colibri, lui, s’activait de son côté, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Un tatou, agacé de cette agitation dérisoire lui dit alors : « N’es-tu pas fou Colibri ? crois-tu vraiment éteindre le feu avec ces gouttes d’eau ? » Et le colibri de répondre : « Non, mais je fais ma part… »
Hier soir, le colibri n’était plus vraiment seul, et sa petite goutte d’eau, associée à celle de ses camarades, a pris du volume. Preuve que le calendrier avait été bien étudié : avec ce froid, l’histoire de la petite goutte d’eau pourrait vite faire effet boule-de-neige… C’est tout le mal qu’on leur souhaite.
– http://reporterre.netEcolo Info
Le soir où j’ai fait la (R)évolution des colibris Le 5 février 2013 | Par Albert | Ecolo-Info – Ses articles – Son Twitter Editeur de livres jeunesse, je reste curieux de tout, de toutes et de tous. J’aime creuser les questionnements et partager mes interrogations. Depuis une vingtaine d’année, j’ai pris une habitude : avant de me décider à dire si j’ai passé une bonne, moyenne ou mauvaise soirée, j’attends le lendemain. Se lever avec une pêche d’enfer après avoir dormi cinq heures, est pour moi le signe d’une excellente soirée. Et c’était le cas, ce matin, au lendemain du 30 janvier, quelques heures après la soirée de lancement de la (r)évolution des colibris à l’espace Reuilly. Il y a une semaine, je vous ai promis un compte rendu de cette soirée qui réunissait Jacques Caplat, Étienne Chouard, Cyril Dion, Isabelle Pelloux, Pierre Rabhi, Thierry Salomon, Raphaël Souchier et, surtout, plus de 700 personnes et environ 2000 dehors. L’équipe organisatrice a vraiment été surprise de cette importante mobilisation et nul doute qu’elle tiendra compte de cela lors des prochains rassemblements. En sortant de ces trois heures de conférence avec mes six pages de notes, je me suis demandé quelle serait l’utilité de retranscrire les propos des uns et des autres (…) Et je me suis rappelé, qu’Ecolo Info était avant toute chose un média de blogueurs, un média sur lequel nous témoignons, nous partageons nos ressentis et invitons nos lecteurs à enrichir par leurs informations. Ce billet est donc tout sauf objectif. Il ne représente que mon propre ressenti face à cette soirée. Mais… mon petit doigt me dit, que ce soir là, nous avons été plus d’une centaine à partager ces émotions. Ce qui me frappe le plus dans ce mouvement c’est qu’il ne cherche pas à inventer quoique ce soit : il cherche à questionner l’existant, à mettre en avant des initiatives et à créer du lien. Ni plus, ni moins… Mais n’est-ce pas déjà énorme ? Participer à une rencontre colibris c’est comprendre ce qu’est un projet participatif et comment la coopération peu se conjuguer au présent. Une organisation apprenante J’aime la quête de cohérence qui anime les un-e-s et les autres. Petit exemple : un « reproche » actuellement fait à l’organisation des colibris est le manque de femmes dans l’équipe permanente. Ce manque de parité était flagrant sur la scène puisque que sur sept intervenants, une seule femme : Isabelle Pelloux pour parler d’éducation. Loin de masquer le problème, Cyril Dion l’a abordé et il y a fort à parier que de nombreux colibris vont visiter leur carnet d’adresse afin de proposer des expertes à même d’apporter des propositions innovantes sur des sujets tels que l’économie, l’agriculture, l’énergie, l’habitat ou la démocratie. Le mouvement des colibris est une organisation apprenante : l’équipe permanente se nourrie des retours des participants. Le plan présenté ce 30 janvier est un véritable exercice démocratique : il est le fruit de 27 forums ouverts, plus de 700 ateliers, organisés à travers toute la France. Ce plan 1.0 sera en ligne sur le wiki dédié et chacun est invité à contribuer. Lorsque le fond et la forme se répondent Dans sa forme, la soirée était à la hauteur de ce que pouvaient attendre des personnes qui avaient déjà participé à des forums ouverts : ce n’était pas la simple présentation d’un plan établi ou la succession de témoignages d’experts. Non. Cette soirée était une invitation à rencontrer ses voisins de rang, à échanger par petits groupes après les prises de paroles de Raphaël Souchier, Jacques Caplat et Thierry Salomon sur l’économie, l’agriculture et l’énergie. Et que dire de cette expérience de démocratie avec tirage au sort, lorsque ce sont retrouvés sur scène, cinq personnes de la salle ? Dans le même temps, à l’extérieur, quelques dizaines de personnes restées dehors faute de place, se sont réunies dans un parc pour échanger leurs témoignages de projets positifs et concrets vers un autre mode de société. Phrases et mots croisés lors de la soirée… Je viens de reprendre mes notes… Il est vraiment difficile de rendre compte en quelques lignes de trois heures trente d’échange. Voici néanmoins quelques phrases que j’ai notées et que j’ai envie de partager avec vous. – « Les petites parts mises bout à bout peuvent vraiment changer les choses » Pierre Rabhi – dans son introduction, à propos de la légende du colibri. – « Nous devons reconstruire les économies locales de l’intérieur » Raphaël Souchier – lorsqu’il expliquait la différence entre relocaliser l’économie de groupe internationaux et localiser en recréant de l’économie locale après avoir parlé du réseau BALLE (Business Alliance for Local Living Economies) – voir également la page localiser l’économie le site colibris. – « Un écran de publicité dans les couloirs du métro, c’est l’équivalent de la consommation de l’équipement électrique de deux familles. » « Le scenario Négawatt démontre qu’avec 35% de l’énergie produite, nous pouvons arriver à un résultat équivalent en terme d’efficacité et de confort. Du coup, les énergies alternatives trouvent toute leur place.» Thierry Salomon – dans sa présentation de Négawatt – « Il nous faut changer notre façon commune de penser » Thierry Salomon – citant Diderot à propos de l’Encyclopédie – « Parions sur la mise en place d’un revenu de base inconditionnel et universel » Olivier Maurel – animateur du forum ouvert à la Ferme du buisson et membre de l’équipe de revenudebase.info un sujet dont nous avions déjà parlé sur Ecoloinfo. – « Quand je vois ça, c’est fascinant, nous, nous avons les moyens, mais pas cette créativité » Maryvonne Pietri – rapportant les propos d’un élu visitant le forum ouvert de Chambéry – « Les enfants ont des capacités d’observation et d’argumentation incroyable » Isabelle Pelloux – à propos des ateliers philo mis en place à l’école du colibri – « Les enfants changent tout le temps, un enseignant est un chercheur qui va adapter ses connaissances afin de transmettre les apprentissages.» « Il est important de mettre en valeur nos compétences, afin de mieux faire notre part » Isabelle Pelloux – dont l’intervention riche de sens et pleine d’humour a été longuement applaudie… peut-être y avait-il un large public d’enseignants et de jeunes parents dans la salle ? 😉 – “Les militants qui résistent, quelques soient leur bord, ont un point commun : ils se sentent impuissants. Malgré l’expertise, malgré les bonnes idées, ils ne réussissent pas à reprendre la main.” “Formons-nous entre nous et ré-approprions-nous le principe constituant”. “Des gens dont ce n’est pas le métier peuvent écrire une très bonne constitution, et parce que ce n’est pas leur métier, elle sera très bonne.” Etienne Chouard – qui se décrit comme étant “également à l’œuvre dans un autre cerveau collectif” (où les colibris s’appellent les gentils virus) – “Pourquoi faire en opposition alors que l’on peut faire en coopération ?” Myriam – l’une des 5 personnes de l’assemblée tirée au sort. – “Si vous savez faire pousser votre nourriture, vous serez toujours riches” La jardinière – l’une des 5 personnes de l’assemblée tirée au sort. – “Je ne pense pas que nous pouvons changer le court de notre histoire si nous ne changeons pas notre propre regard sur nous même.” “Nous sommes en train de nous rendre la vie impossible”. “Nous vivons sur cette planète pour exalter l’amour, pour s’épanouir dans une relation à la vie”. Pierre Rabhi – dans sa conclusion. Après une telle soirée, chacun ressort avec l’envie de dire “merci”, merci pour ce partage, merci pour cette énergie libre et gratuite ! A la croisée des chemins… Pierre Rabhi invite chacun-e à changer son regard au monde avant de changer le monde. Interrogeons-nous. Restons curieux et continuons à nous émerveiller de la magie – gratuite – que la vie nous apporte chaque jour. Combien de nourriture « hors-sol » absorbons-nous chaque jour ? Quels sont nos talents ? Que souhaitons-nous transmettre ? Quelle est la chose la plus importante à nos yeux ? Oui, interrogeons-nous. Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins. Nous n’avons jamais eu dans l’histoire humaine la possibilité d’échanger et transmettre autant de savoir, de communiquer de façon aussi simple d’un point à l’autre de la planète. C’est à nous, ici et maintenant, de décider ce que nous faisons de nos talents et de nos capacités techniques : allons-nous continuer tout droit sans nous poser plus de questions ou bien prenons-nous dès aujourd’hui le temps de nous questionner sur le sens de notre vie, de nos vies ? Et ensuite, tout de suite après, passons à l’action. Pour terminer, je souhaitais partager cette petite phrase qui s’est imposée à moi lors de la rédaction de ce billet : « Plantons des graines de questionnement, et récoltons des pistes d’actions » – http://www.ecoloinfo.comVoir Autrement
Agora, une expérience de démocratie directe 31 janvier 2013 | Rédigé par John[[Un peu poète, un peu extraterrestre, définitivement humain, je me sers de ce blog pour garder une trace de mes divagations. N’hésitez pas à y aller de votre petite remarque : plus on est de fous, plus on rit. Si trop sérieux, s’abstenir.]] dans: Wake upMercredi 29 janvier 2013. Les colibris lancent leur (r)évolution. Ca se passe à l’espace Reuilly. A 19h30, la salle de huit cent personnes est bondée. Plus de mille deux cent personnes restent sur le trottoir. Beaucoup étaient venus de loin, certains depuis l’autre bout de la France. Alors que les gens commençaient à se disperser, quelqu’un a apostrophé les gens en leur disant : « Il y a un parc à côté. Venez, on va aller discuter. Comme ça, on ne se sera pas déplacés pour rien ! » Une petite dizaine de personnes se sont détachées de la foule. Un deuxième passage en a rassemblé encore une cinquantaine. D’autres encore ont rejoint le mouvement plus tard. On discute quelques instants pour décider de la façon de procéder. On fait un cercle, un banc public devient une estrade improvisée. Ceux qui le désirent montent dessus pour parler. Une femme prend la parole pour nous inviter à une réunion sur les créatifs culturels. Elle évoque la nécessité de créer au quotidien pour ne plus subir et de sortir de la logique de consommation. – http://fr.viadeo.com/fr/event/00611so95ugpbizz/evenement-creatifs-culturels-paris-7-fevrier Deux membres de l’association Montreuil environnement racontent leurs actions : investir l’espace public pour planter des potagers en libre service. S’ensuit un dialogue entre les participants pour savoir si ce genre d’actions peut être reconduit n’importe où dans la mesure où la ville de Montreuil est particulièrement ouverte à ce genre d’idées, ce qui n’est pas le cas d’autres endroits où la Mairie et les services municipaux risquent de mettre leur veto. On convient que dans certains cas, il est préférable de procéder discrètement et sans autorisation. Il est aussi avancé qu’il est facile de propager ses plantes à partir de chez soi, puis sur le palier, puis dans la cour d’immeuble, avant de gagner la rue. – http://montreuil-environnement.blogspot.fr/2012/05/nos-incroyables-comestibles.html Un Belge de l’association d’agriculteurs bios « les paniers vert » raconte son projet de voyage d’étude auprès de différentes communautés à travers le monde (Hamishs de Pennsylvanie, Kibboutz, etc…) afin d’étudier leur fonctionnement. Il avance l’idée que les solutions ne sont ni politiques ni territoriales mais doivent partir d’initiatives individuelles et dispersées. – http://www.lespaniersverts.be/ Deux jeunes insistent sur le fait que toutes sortes d’actions étaient possibles à un niveau individuel, que ce soit la récupération de livres, de meubles, d’examiner avec attention les provenances des produits qu’on achète. Alex annonce qu’elle a envie de bouger et qu’elle est disponible pour aider à monter ou organiser des projets orientés durabilité. Jean et Léo parlent de la ferme du bonheur, un potager en permaculture squatté sur le terre plein de l’autoroute qui passe sous les tours de la Défense. Chacun peut venir mettre les pouces dans la Terre le dimanche après-midi. – http://lafermedubonheur.over-blog.net/ Matthias, un thérapeute parle d’un de ses amis qui répare des composants électroniques et nous a invité à le soutenir. Il embraye sur les possibilités offertes par les psychédéliques pour soigner certains troubles psychiques. Un inconnu parle du problème que représente le volume toujours croissant des données échangées sur Internet, tant du point de vue de l’énergie dépensée pour faire tourner les serveurs (5% de l’énergie mondiale en 2012) que des ressources pour les produire. Le virtuel est une illusion. Il insiste sur le fait que l’écologie n’est pas tant un problème matériel que de comportement et de sobriété dans nos actions quotidiennes. Il évoque aussi rapidement l’importance de la compréhension des dynamiques sociales pour influer sur les comportements. Enfin, d’autres personnes ont un peu parlé d’anarchie et de démocratie directe mais une jolie blonde avait déjà capté toute mon attention et je n’ai rien suivi. Un monsieur inquiet insiste pour qu’un représentant des colibris prenne la parole et dirige le débat. Quel besoin ? Les colibris, c’est qui veut l’être. Il y a d’ailleurs une cellule en cours de constitution sur Paris. Mais quel besoin des colibris ? Ils ne sont là que pour cristalliser et agréger toutes ces bonnes volontés et cette envie de changement. Nous avons quitté cette agora improvisée au bout d’une heure et demi parce qu’il faisait quand même un peu froid et nous avons terminé dans un bistro. Au final, personne n’a regretté de ne pas avoir pu rentrer. Et si… et si c’était tous les jours comme ça ? Et si la politique réinvestissait l’espace public ? Et si on redonnait la parole à chacun ? Et si on revenait aux racines mêmes de la Démocratie ? On a vu hier soir que c’était possible. Est-ce que ca ne vous donne pas envie ? La (r)evolution a commencé !– http://www.johnofthetower.com/
Le plan des colibris
Tous venaient découvrir le résultat d’un exercice démocratique lancée par Colibris avec la campagne Tous Candidats. Le constat était clair lors des présidentielles de 2012 : les partis politiques ne proposaient pas de réponses à la hauteur des enjeux écologiques, économiques et sociaux, il s’agissait donc de construire une feuille de route alternative et coopérative, pour que tous (élus, citoyens, entrepreneurs) puissent se mettre au travail dans des directions plus courageuses. 27 forums ont été organisés dans toute la France afin de faire émerger des propositions. Ils ont réuni 2.000 personnes dans plus de 700 ateliers et ont produit 238 plans d’action. À cette démarche participative a été adjointe les propositions de plusieurs organisations, afin d’établir des recommandations d’actions concrètes : NégaWatt pour l’énergie, Solagro pour l’agriculture, le réseau BALLE (Business Alliance for Local Living Economies), le Pacte Civique et le Plan C pour la démocratie et des enseignants issus de mouvements d’écoles alternatives… Plan des ColibrisTout cela a permis de construire le plan des colibris : une feuille de route alternative, politique, coopérative et citoyenne. Un cerveau et un cœur collectif La soirée a permis une alternance d’interventions « d’experts » qui exposaient le fruit de leur recherche et de partages de la salle. Une énergie formidable a fait vibrer l’espace Reuilly pendant près de trois heures.Bio des Intervenants
Jacques Caplat, ingénieur agronome, administrateur d’Agir pour l’environnement, auteur de L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité (éditions Actes Sud, collection Domaine du Possible), un livre qui démontre comment une agriculture vivrière et localisée, s’appuyant sur le génie de la Nature et le savoir des paysans, serait en mesure de nourrir l’humanité et de répondre aux défis que le siècle nous réserve (raréfaction des ressources, croissance démographique, dérèglement du climat, effondrement de la biodiversité, pollutions, chômage, insécurité alimentaire…). Étienne Chouard, enseignant, figure du « non » au Traité Constitutionnel Européen de 2005, a passé plusieurs années à comprendre les processus démocratiques qui régissent notre société. Il appelle aujourd’hui « la cause des causes » la profonde crise démocratique que nous traversons et qui prive les citoyens de la capacité réelle d’orienter la politique de leur pays. Il nous propose des pistes d’action comme l’adoption du tirage au sort ou la création d’une nouvelle assemblée constituante. Cyril Dion, directeur de Colibris, directeur de la rédaction du magazine Kaizen, co-fondateur et co-animateur de la collection Domaine du Possible chez Actes Sud. Isabelle Peloux, enseignante, ancienne formatrice à l’IUFM, créatrice de l’École du Colibri aux Amanins, contributrice au livre (R)évolutions (éditions Actes Sud/Colibris, collection Domaine du Possible) développe depuis plusieurs années une approche pédagogique, fondée sur l’apprentissage de la coopération, la reconnection à la Nature, la culture de la paix… Pierre Rabhi, agroécologiste, penseur, fondateur de Colibris, auteur de Vers la Sobriété heureuse (éditions Actes Sud) et de Éloge du Génie créateur de la Société civile (éditions Actes Sud/Colibris, collection Domaine du Possible) développe une vision selon laquelle « il ne peut y avoir de changement de société sans changement humain« . Il appelle à un changement de paradigme dans nos sociétés, appuyé sur une véritable « insurrection des consciences« . Thierry Salomon, ingénieur énergéticien, président de l’association NégaWatt, co-auteur du Manifeste NégaWatt et de Changeons d’énergies (éditions Actes Sud/Colibris, collection Domaine du Possible) a participé à l’élaboration du scénario NégaWatt 2011-2050 proposant une transition énergétique pour la France. Il participe aujourd’hui au groupe d’expert sur la transition énergétique. Raphaël Souchier, expert en économie locale, présentera la démarche des économies locales vivantes. S’appuyant sur les travaux du réseau BALLE (Business Alliance for Local Living Economies) il nous montrera pourquoi l’économie doit s’enraciner quelque part et l’impact incroyable de l’achat local sur l’emploi, la circulation des richesses, l’augmentation des revenus des collectivités et des associations.Ouvrages des intervenants