Parce qu’il avait suscité trop d’espérances, le sommet de Copenhague a déçu. Moins médiatisé, Cancun a dépassé les attentes de bon nombre d’observateurs. L’accord de décembre 2010, qui correspond à une série de décisions de la Conférence des parties (COP), précise les avancées de Copenhague et les officialise.
L’accord de Cancun, signé en décembre 2010, s’inscrit dans la logique esquissée l’année précédente lors de la conférence de Copenhague et s’éloigne de plus en plus de celle du Protocole de Kyoto. Le texte reconnaît ainsi la nécessité de contenir la hausse de la température moyenne mondiale à 2 °C, fonde de nouveaux instruments de solidarité internationale et prend note tant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) proposés par les pays développés d’ici à 2020 que des politiques climatiques initiées par les nations en développement. Cet accord a l’immense mérite de relancer la coopération climatique onusienne. Malheureusement, les promesses actuelles des États ne suffisent pas à garantir la préservation de notre système climatique.
Si l’enjeu le plus réaliste de la prochaine rencontre fin 2011 à Durban est de rendre opérationnelle cette architecture “bottom up”, le principal défi des futures négociations sera d’amener les pays à relever d’eux-mêmes le niveau de leurs efforts. Une autre priorité de long terme consiste à définir les principes d’un nouvel accord mondial et à inventer des outils économiques efficaces susceptibles d’accélérer la lutte contre le changement climatique, à défaut d’un prix unique mondial du carbone. Enfin, la conférence de Durban doit préparer la pérennité des instruments issus de “l’ère Kyoto” après 2012, en particulier ceux qui permettent de compenser des émissions de GES par des actions dans les pays en développement.
Après avoir rappelé les principales décisions prises à Cancun, le Centre d’analyse stratégique propose dans une note à télécharger ci-dessous quatre clefs de lecture et envisage les grands enjeux des prochaines négociations afin de transformer les éléments de l’accord en instruments efficaces de lutte contre le changement climatique.