La Conférence de l’ONU sur le climat s’ouvre aujourd’hui, 28 novembre et jusqu’au 9 décembre 2011, à Durban en Afrique du Sud, dans un contexte de crises écologique mais aussi crises financières et des dettes publiques. Ce qui ne facilite en rien des négociations internationales déjà au pied du mur : le Protocole de Kyoto expirera dans quelques mois, fin 2012, et les émissions mondiales explosent, les blocages au sein des négociations ne laissent aucun espoir de trouver aujourd’hui un accord mondial qui permettrait de lutter efficacement contre le changement climatique. Après l’échec de la Conférence de Copenhague en 2009, puis le sauvetage du processus onusien à Cancún en décembre 2010, la réunion de Durban doit permettre de donner un nouvel horizon aux négociations sur le climat. Décryptage et éclairage par Marc Mossalgue du Réseau Action Climat de France.
Ouverture
Ne pas laisser tomber le climat C’est aujourd’hui que s’ouvre à Durban la conférence des parties sur le climat (COP17), qui réunit 193 Etats. S’ils attendaient des chiffres alarmants pour prendre conscience de l’urgence et agir contre le changement climatique, les négociateurs sont servis. L’Organisation Météorologique Mondiale[[Organisation Météorologique Mondiale, Bulletin annuel, 2011]], le GIEC[[Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, Special Report on Managing the Risks of Extreme Events and Disasters to Advance Climate Change Adaptation (SREX), 2011]], l’AIE[[Agence Internationale de l’énergie, World Energy Outlook, 2011]] et le PNUE[[Programme des Nations-Unies pour l’Environnement, Bridging the Emissions Gap to Meet 2-Degree Target Doable, 2011]] ont récemment et coup sur coup, publié des rapports sur l’état du dérèglement climatique et la trajectoire de réchauffement. Leurs conclusions sont accablantes : jamais la concentration de GES n’a été aussi élevée ; si le volontarisme politique reste à ce niveau, la planète se réchauffera de 6°C. Coté impacts, les évènements extrêmes (canicules, pluies torrentielles, sécheresse etc.), et les risques liés à la montée du niveau de la mer s’intensifieront au cours du siècle. Le défi consiste à gérer ces risques, s’adapter à la nouvelle donne climatique, et remettre en cause les modes de développement, au Nord comme au Sud Alors que la Conférence se déroule sur le continent africain, première victime du dérèglement climatique, le niveau d’ambition est aujourd’hui au plus bas : remise en cause du Protocole de Kyoto, tergiversations sur les financements, etc. Une action mondiale concertée est plus que jamais impérative pour espérer limiter le réchauffement à 1,5°C. Si la signature d’un accord global remplissant ces conditions ne se fera pas cette année, la Conférence de Durban devra cependant tracer la voie pour y parvenir au plus vite. Pour ce faire, les décideurs devront à la fois : – s’appuyer sur le passé : en renouvelant le protocole de Kyoto. Il faut à Durban que les pays industrialisés se fixent des objectifs de réduction d’émissions contraignants au sein d’une deuxième période d’engagement ; – préparer le futur : en se dotant d’une feuille de route vers un accord mondial qui devra être conclu au plus tard en 2015 et comporter des objectifs de réduction d’émissions d’au minimum 80% d’ici 2050 au niveau mondial ; – mettre à profit le présent : en consolidant dès maintenant les avancées de Cancún et plus particulièrement le Fonds vert pour le climat à même de fournir les financements pour l’adaptation, l’atténuation et la lutte contre la déforestation. Pour remplir son rôle, il devra être alimenté par des financements innovants (taxation du transport maritime notamment). Quelque soit le contexte et l’agenda politique, le climat reste une priorité absolue qui nécessite des réponses immédiates et d’envergure. Durban est le lieu pour y parvenir. Marc Mossalgue – Réseau Action Climat : +33 (0)6 67 24 1234 68
Mobilisation Citoyenne
Une question de responsabilité face à l’urgence climatique
La prochaine Conférence de l’ONU sur le climat qui se déroulera à Durban (Afrique du Sud) du 28 novembre au 9 décembre, s’inscrira dans un contexte de crises ; crise écologique en premier lieu, mais aussi crises financières et des dettes publiques. Ce contexte ne facilitera en rien des négociations internationales aujourd’hui au pied du mur. Alors que la première période d’engagement du Protocole de Kyoto expirera dans quelques mois, fin 2012 et que les émissions mondiales explosent, les blocages au sein des négociations ne laissent aucun espoir de trouver aujourd’hui un accord mondial qui permettrait de lutter efficacement contre les changements climatiques. Après l’échec de la Conférence de Copenhague en 2009, puis le sauvetage du processus onusien à Cancún en décembre 2010, la réunion de Durban doit permettre de donner un nouvel horizon aux pourparlers sur le climat. Pour être le point de départ d’un nouveau cycle de négociations, la conférence devra atteindre quatre objectifs : -1 préserver les avancées du droit international de l’environnement via la prolongation du Protocole de Kyoto ; – 2 mobiliser des financements pour le climat publics, additionnels et innovants dès 2013 et jusqu’en 2020 pour faire face aux besoins d’adaptation et de sobriété carbone dans les pays les plus pauvres ; – 3 assurer la mise en œuvre des quelques avancées des « accords de Cancun» notamment pour le Fonds Vert, la lutte contre la déforestation et l’adaptation. – 4 remettre sur les rails les objectifs de réduction des émissions de GES pour que ces derniers soient compatibles avec une limitation du réchauffement climatique en deçà de 1,5°C. Sans ces résultats minimalistes mais pourtant indispensables le risque est grand de voir tomber en désuétude la dynamique internationale sur le climat.Objectif #1
– Adopter une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto dans la perspective d’un accord mondial légalement contraignant Le Protocole de Kyoto est plus que jamais en danger. Seulement treize mois (fin 2012) nous séparent de la fin de sa première période d’engagement qui fixait des objectifs contraignants de réduction de leurs émissions aux pays industrialisés (sauf Etats-Unis). L’adoption d’une deuxième période d’engagement sera donc centrale lors de la conférence de Durban. Le Protocole de Kyoto est l’étendard de la politique internationale sur le climat et doit à tout prix être revigoré. Au-delà de cette valeur émotionnelle pour les opinions publiques et de nombreux pays, il est le seul outil juridiquement contraignant au niveau international de lutte contre le changement climatique. Il est en effet constitué d’éléments architecturaux permettant de garantir le respect des engagements de réduction d’émissions des pays industrialisés, ainsi que l’intégrité environnementale des mesures entreprises. Mettre de côté les principes du Protocole au profit d’une approche « par le bas » où chaque pays ne prendrait que des engagements volontaires, aurait des conséquences dévastatrices. Il est indispensable que soit adopté à Durban une deuxième période d’engagement qui commencerait dès 2013 afin d’éviter toute césure dans les engagements de réduction des pays industrialisés. A Durban, il s’agira aussi d’améliorer l’intégrité environnementale et sociale des mécanismes et méthodes de comptabilisation des émissions du Protocole. A ce titre, il faut que la France et l’Union européenne, leaders sur la question de la forme légale, jouent un rôle de locomotive dans les négociations. Enfin, pour relancer un nouveau cycle de négociations à Durban, il faudra que le renouvellement du Protocole de Kyoto s’inscrive dans un processus revigoré de négociation d’un accord mondial engageant les principaux émetteurs à réduire drastiquement leurs émissions de GES. Durban devra, à ce titre, définir la feuille de route pour que cet accord soit trouvé au plus tard en 2015.Objectif #2
– Mobiliser des financements climat publics, prévisibles et additionnels dès 2013 A Cancún, à la suite de Copenhague, les pays développés se sont engagés sur la question des financements pour les pays en développement ayant vocation à lutter contre les changements climatiques. Ils ont ainsi promis 30 milliards de dollars de financements dits « précoces » entre 2010 et 2012 et 100 milliards de dollars par an de financements « long-terme » d’ici 2020. La Conférence de Durban ayant lieu sur le continent africain, les attentes sont grandes de la part des pays les plus vulnérables aux conséquences des changements climatiques quant à la mise en œuvre effective de ces engagements. Alors que les financements précoces prennent fin en décembre 2012, les pays développés n’ont pour l’instant pris aucun engagement ferme pour 2013. En outre, les négociations sur comment atteindre les 100 milliards en 2020 ont été repoussées aux calendes grecques avec le prétexte de la crise financière et économique. Pourtant, il existe des mécanismes financiers « innovants » permettant de mobiliser les financements climat nécessaires sans peser sur les budgets publics actuels[[Par exemple : tarification carbone du transport international, taxe sur les transactions financières, recettes issues de la mise aux enchères des quotas d’émission du marché de permis européen.]]. A ce titre, Durban peut et doit impulser la création d’une taxe mondiale sur le fret maritime international qui permettrait à la fois de générer des financements climat et de réduire les émissions croissantes du secteur. Et ce, sans incidence nette sur les économies en développement. Enfin, la Conférence de Durban doit mettre sur pied un programme de travail sur l’ensemble des sources de financements – notamment innovants – pour assurer l’alimentation du Fonds Vert sur le long terme, donnant suite aux décisions adoptées lors du sommet du G20 à Cannes.Objectif #3
– S’assurer que la mise en œuvre des « accords de Cancún » soit efficace et bénéficie aux populations les plus vulnérables Les « accords de Cancún » sont loin d’être satisfaisants mais ils ont permis de mettre sur pied quelques outils nécessaires au futur régime international de lutte contre les changements climatiques. Les « accords de Cancun » ont débouché sur la création d’un Fonds Vert chargé d’héberger la majeure partie des financements climat, pour financer l’adaptation et l’atténuation dans les pays en développement. A Durban, il s’agira donc de lui donner corps sur la base des recommandations du Comité Transitoire qui a travaillé depuis un an sur le sujet. Les lignes directrices du Fonds vert devront garantir que les financements climat répondent aux besoins des communautés vulnérables dans les Pays les Moins Avancés et les Petits Etats-îles en Développement. Concernant la lutte contre la déforestation, les « accords de Cancún » ont permis des avancées importantes sur le mécanisme dit de « REDD+ », mais des questions cruciales restent toujours en suspens quant à son mode de fonctionnement. A Durban, les pays devront donc prendre des décisions pour garantir le respect des exigences d’efficacité et d’équité dans la mise en œuvre du mécanisme REDD+ et sécuriser les finances nécessaires (de l’ordre de 30 milliards de dollars par an). Ce dernier devra non seulement permettre une réduction effective des émissions mondiales de gaz à effet de serre (et non pas engendrer un simple déplacement de la déforestation), mais aussi contribuer à renforcer les droits et aspirations des peuples autochtones et communautés locales au développement social et économique. Enfin, il devra contribuer à préserver la diversité biologique et les services rendus par les écosystèmes forestiers tropicaux. Les « accords de Cancún » offrent des opportunités de coopération globale renouvelée sur ces trois points de négociation. Ces derniers devront pouvoir se traduire en actions concrètes et dessiner la voie d’un développement sobre en carbone, en énergie et résistant aux impacts du changement climatique au Sud. La conférence de Durban devra donc à ce titre permettre de : – donner corps au Comité pour l’adaptation afin qu’il soit efficace et représentatif de la diversité des enjeux liés à l’adaptation. Sa mission devra être de coordonner et d’orienter l’action mondiale de lutte contre les impacts du changement du climat dans les pays les plus vulnérables ; – définir les contours des futurs plans nationaux d’adaptation au Sud ; – mettre en cohérence et rendre opérationnel le Comité exécutif pour la technologie (CET) et le Centre et réseau des technologies pour le climat (CRTC), tous deux créés à Cancún ; – créer un cadre international pour le renforcement de capacités en faveur des pays en développement.Objectif #4
– Réconcilier les objectifs de réduction des émissions et la réalité scientifique pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C Les objectifs de réduction des émissions pris aujourd’hui par les Pays sont loin d’être suffisants pour éviter un réchauffement climatique dangereux. En effet, selon les estimations, s’ils ne sont pas rehaussés, ils conduiront à un réchauffement planétaire compris entre 3°C et 5°C ce qui serait catastrophique et entrainerait des impacts dévastateurs sur toutes nos sociétés, nos économies, et notre cadre de vie. Il faut que la conférence de Durban permette d’enclencher le processus de révision de ces objectifs qui datent dans leur majorité de fin 2009 et de la Conférence de Copenhague. Tout d’abord, il faut qu’à Durban soit décidé un objectif mondial de réduction des émissions d’au moins 80% à l’horizon 2050 avec une juste répartition de l’effort entre les pays et un pic des émissions au plus tard en 2015. Par ailleurs, les pays industrialisés sont loin des réductions nécessaires de 25% à 40% d’ici 2020 pour s’inscrire sur les trajectoires les plus ambitieuses du GIEC (limitation du réchauffement à 2°C). Ils doivent rehausser leurs objectifs au plus vite. Pour être en mesure de suivre l’évolution des engagements de réduction de chaque pays, il faudra aussi que soit créé à Durban un système robuste et efficace de suivi, reporting et vérification (MRV en anglais). Ces mécanismes devront s’appliquer de manière différenciée aux actions de réduction d’émissions entreprises par les pays industrialisés et en développement. Il sera également nécessaire que les règles de MRV permettent d’effectuer un suivi efficace des financements de leur origine jusqu’à leur utilisation. – UNEP, « Emissions Gap Report », 2010Points de repères
– où trouver l’info pendant les négociations ? ECO est le bulletin quotidien d’information édité par le Climate Action Network (CAN) à l’intention de tous les négociateurs et journalistes. Il décrypte chaque jour l’évolution des négociations et les positions des pays. A Durban, l’édition francophone paraîtra chaque jour en matinée et sera disponible sur les tables d’information et sur le site www.rac-f.org. Il sera également envoyé immédiatement à une liste de journalistes. Le site www.rac-f.org sera constamment actualisé pendant la conférence de Durban. Consultez réguliérement les actualités en page d’acceuil, ou abonnez-vous au flux RSS pour suivre les éclairages et décryptages des ONG francophones sur le cours des négociations. Le Fossile du Jour distingue les pays qui ont fait le plus d’efforts pour freiner ou bloquer le processus de négociation. Ce prix est décerné chaque jour des négociations par le Climate Action Network lors d’une cérémonie haute en couleur. A Durban, elle aura lieu chaque soir au stand du CAN International à 18h. Le Fossile du jour est à retrouver quotidiennement dans le bulletin ECO et sur le site du RAC-F. Conférence de presse CAN International. Le Climate Action Network tient chaque jour une conférence de presse pour tenir informés les journalistes internationaux de l’état des négociations. Retrouvez tous les communiqués le planning et les vidéosContact
Marc MOSSALGUE Information / Rédaction Réseau Action Climat France Tel : +33 (0)1 48 58 83 92 Mob : +33 (0)6 67 24 12 34«La transparence des négociations sur le Climat est vitale. La société civile apporte aux négociations le point de vue du terrain et le regard d’ensemble. : A Rio, on entendait : « Un des enjeux majeurs qui s’annoncent pour la communauté mondiale, dans son effort pour remplacer ses pratiques de développement insoutenables par un développement sain et respectueux de l’environnement, c’est la nécessité d’éveiller dans tous les secteurs de la société le sentiment d’un objectif commun ». Cette rencontre à DURBAN peut devenir une borne dans l’histoire de l’humanité et un tournant décisif dans les annales de la démocratie participative. Selon les choix qu’ils feront, les dirigeants feront pencher la balance climatique de la planète d’un côté ou de l’autre. Or, le monde demande la conclusion d’un accord équitable, ambitieux et contraignant. Ce texte ne pourra être conclu qu’à trois conditions : réduire drastiquement les émissions, mettre suffisamment d’argent sur la table. Et établir la confiance entre les Nations. Sur le plan des émissions, nombre d’experts soulignent que nous ne sommes pas sur la route qui nous permettra de limiter le réchauffement à 2°C. Au cœur du problème : les engagements pris par la plupart des pays industrialisés. Les promesses, notamment celles des USA, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, vont plus contribuer à canaliser leurs ambitions et l’innovation qu’à réduire leur empreinte carbone. L’avenir s’assombrit encore si l’on intègre le fait que ces politiques ne seront efficaces qu’au prix d’une forte consommation d’air chaud et de crédits forestiers. Ces projets enferment la planète dans une économie carbonifère et sapent les fondations d’un véritable « green deal ». Sans changement de cap, la planète devra se préparer à supporter un climat vénusien. Le second point d’achoppement est la crise du financement de l’adaptation. L’Union européenne a fait des propositions pour le long terme. La Norvège et le Mexique promeuvent l’idée d’un fonds vert. Mais, collectivement, les pays riches sont incapables de s’engager sur le montant de leur contribution. Faute d’engagement et d’argent, il sera difficile d’établir un climat de confiance entre nations riches et pauvres. Dans ces négociations, la peur, la méfiance et la suspicion sont devenues la règle. Résultat : on ne discute plus du fond mais de l’architecture juridique de l’accord. Peut-on sortir de l’impasse ? Oui, il est encore temps. Il faudra, pour ce faire, que les Etats-Unis révisent à la hausse leurs objectifs. Ce qui n’a rien de chimérique ! Des études montrent qu’il leur serait plus facile de réduire leurs rejets de 18% en dix ans (par rapport à 1990) que de retourner sur la lune. Les autres parties devront mettre en œuvre des solutions créatives : généraliser les tarifs de rachat de l’électricité verte ; éradiquer les GES des produits de grande consommation ; créer un fonds pour financer la baisse des rejets carbonés diffus dans les pays en développement ; adopter un cadre réglementaire visant à rendre l’air chaud et les crédits forestiers additionnels ; faciliter le transfert vers le Sud des technologies propres, taxer l’aviation civile et le fret maritime, mettre aux enchères les quotas.»
WWF DURBAN : La COP 17 s’ouvre lundi sur le continent africain et le WWF en décrypte les enjeux
Les négociations des Nations Unies sur le climat s’ouvrent cette semaine sur le continent Africain. Elles représentent une opportunité unique pour se mettre enfin d’accord sur les éléments essentiels d’un accord global sur le climat. Les leaders politiques se retrouvent à un carrefour des négociations et doivent décider s’ils veulent vraiment passer à l’action pour éviter un bouleversement dangereux des équilibres climatiques de la planète.
1/ Les émissions globales de gaz à effet de serre ont atteint un niveau record en 2010, et nous nous dirigeons vers une augmentation des températures globales supérieure à 2 °C.
D’après le dernier rapport du PNUE, nous devrions réduire nos émissions globales de 44 Gigatonnes d’équivalent CO2 d’ici à 2020 ; hors nous risquons de rater cet objectif avec un écart de 6 à 11 Gt d’équivalent CO2 en fonction du caractère plus ou moins ambitieux des objectifs de réduction.
Pour Elise Buckle, responsable des négociations internationales G20, Rio+20 et UNFCCC pour le WWF International et le WWF France : « Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement lance un signal d’alarme sans appel. Si nous ne réduisons pas plus vite nos émissions de gaz à effet de serre, les livres d’histoire se rempliront de catastrophes naturelles et de drames humains. C’est cette histoire qu’il faut réécrire à Durban. »
2/ Le dérèglement climatique représente une menace globale qui dépasse les frontières entre pays et entre continents. Il nécessite une action forte et concertée au niveau international.
« L’écart se creuse également entre le continent africain et les pays riches, » remarque Elise Buckle. « Lors du sommet du G20 qui s’est tenu à Cannes sous Présidence française, les pays riches dont la France se sont engagés à mettre en place au plus vite le Fond Vert pour le climat, et à l’alimenter avec des financements innovants, dont la taxe sur les transactions financières et sur les carburants de soute des secteurs maritimes et aériens pour parvenir à débourser les 100 milliards de dollars par an promis à Copenhague. Pour les pays africains, qui sont en première ligne face au changement climatique, le sommet de Durban sonne l’heure de vérité. »
3/ La forêt est au cœur des négociations climatiques.
Pour Jean-Baptiste Roelens, Chargé de programme forêts tropicales et climats au WWF France : « La déforestation et la dégradation des forêts représente un cinquième des émissions globales de gaz à effet de serre, il sera impossible de limiter l’augmentation globale des températures à moins de 2 °C sans enrayer ce cycle de dégradation. »
En plus de leur rôle de lutte contre le changement climatique, les forêts tropicales abritent 50% de la biodiversité terrestre et rendent de nombreux autres services écologiques. Plus de 1,2 milliards d’être humains en dépendent directement pour leurs moyens de subsistance.
Le WWF appelle les gouvernements réunis à Durban à s’attaquer de toute urgence aux facteurs de la déforestation afin d’atteindre un objectif de « Zéro nette déforestation et dégradation des forêts d’ici 2020 ».
4/ De Durban à Rio, il faut maintenant se mettre sur la bonne voie
Le sommet de Durban doit aussi mettre la communauté internationale sur la bonne voie pour le sommet de Rio+20, qui marquera en juin 2012 les 20 ans du Sommet de la Terre. Rio+20 doit marquer un nouveau départ pour la gouvernance mondiale, l’économie verte et son financement, ainsi que l’accès à l’eau, l’énergie et l’alimentation, de plus en plus compromis par les impacts du changement climatique.
Les attentes du WWF pour Durban :
1/ Mettre en place les accords de Cancun, notamment sur les financements, les forêts et l’adaptation.
2/ S’engager sur une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto et en parallèle sur un mandat pour un nouveau traité impliquant tous les pays d’ici 2015.
3/ Augmenter le niveau d’ambition des objectifs de réduction des émissions.
4/ Identifier et mettre en place les sources de financements innovants pour l’adaptation aux changements climatiques dans les pays les plus vulnérables en Afrique et sur les autres continents.
En direct de Durban, à ne pas manquer :
– Dimanche 27 novembre 13h30 – 14h30 : Lancement du chapitre 3 du Rapport Forêts Vivantes « REDD+ à la croisée des chemins » à l’hôtel Blue Waters
– Lundi 5 décembre 18h au Pavillon africain : Side event sur le financement de l’économie verte à Durban, avec Jim Leape (DG WWF International) et la Banque Africaine de développement
– Mercredi 7 décembre : journée d’action et évènement media sur les financements innovants en présence de la Ministre de l’Environnement Nathalie Kosciusko Moriset, WWF, Oxfam et la Confédération Internationale des Syndicats
Pour plus d’informations et retrouver tous les documents WWF sur le changement climatique
Contacts WWF :
– Elise Buckle, Responsable des campagnes G20, UNFCCC et Rio+20 pour le WWF International et le WWF France
, +41 79 278 48 90
Sur place à Durban du 3 au 9 décembre
Les peuples indigènes sont les premiers experts en changement climatique
© Dominick Tyler/Survival
Alors que la conférence des Nations-Unies sur le changement climatique débute à Durban, Survival International recommande que le savoir traditionnel et l’expérience que les peuples indigènes ont accumulés sur l’environnement soient pris en compte dans les décisions globales qui vont être prises sur le changement climatique.
L’empreinte écologique des peuples indigènes, de l’Amazonie à l’Arctique, des déserts australiens aux savanes africaines, est la plus faible qui soit au monde. Ils pratiquent des modes de vie durables depuis des milliers d’années. Mais ils sont également les plus vulnérables au changement climatique et les premières victimes des mesures ‘vertes’ de rechange telles que les agrocarburants, les barrages hydroélectriques ou encore les projets de conservation. (Télécharger le rapport)
La plupart des peuples indigènes ont développé une connaissance intime de leur environnement et observent avec inquiétude le changement de leurs écosystèmes.
Les chasseurs inuit du nord-ouest du Canada s’inquiètent de l’amincissement de la couche de glace, du raccourcissement des hivers, du réchauffement des étés, de l’altération du permafrost et de la hausse du niveau de la mer.
Les Innu du Nord-Est du Canada rapportent avoir observé au Nord du Labrador des oiseaux comme le geai bleu qui ne se rencontrent habituellement qu’au Sud du Canada ou aux Etats-Unis; ils constatent qu’il y a moins de neige durant les mois les plus froids et moins de moustiques en été.
Les éleveurs de rennes nenets de Sibérie disent que la fonte des rivières glacées arrive plus tôt dans la saison, ce qui, au printemps, retarde la migration saisonnière de leurs rennes qui sont contraints de nager pour traverser les rivières autrefois encore glacées. Ils ont également observé la réduction des moustiques.
Les éleveurs tsaatan de Mongolie se plaignent qu’il n’y a plus assez de lichen et de mousse pour nourrir leurs rennes.
Les Yanomami d’Amazonie brésilienne ont constaté un dérèglement des précipitations. Ils appellent l’opinion publique mondiale à reconnaître non seulement le rôle vital de l’Amazone dans la régulation du climat de la planète mais aussi celui de la déforestation sur le changement climatique.
‘Le changement climatique a débuté dans nos pays’, déplore Davi Kopenawa, porte-parole et chamane yanomami. ‘Les pays riches ont incendié et détruit d’immenses parties de la forêt amazonienne. Si vous abattez les gros arbres et incendiez la forêt, la planète s’asséchera. Le monde doit écouter les cris de la Terre qui appelle à l’aide’.
© Survival
Sheila Watt-Cloutier, militante inuit a déclaré : ‘Des chasseurs sont tombés à travers une mince couche de glace et ont perdu la vie dans des endroits que nous avons longtemps considérés comme sûrs. L’Arctique est le baromètre santé de la planète. Si vous voulez savoir comment elle se porte, venez en Arctique lui prendre son pouls ’.
‘On ne peut plus se fier aux compétences traditionnelles de lecture du climat, déplore Veikko Magga, un éleveur de rennes saami. ‘Jadis, nous pouvions prévoir le temps qu’il allait faire. Tous ces signes et compétences n’ont plus aucune efficacité de nos jours.’
‘Les peuples indigènes sont les meilleurs experts au monde’ a déclaré Stephen Corry, directeur de Survival International, ’C’est indiscutable : chez ceux qui ont eu la chance de pouvoir rester sur leur propre terre, les taux de couverture forestière et inversement de perte de biodiversité sont bien plus élevés que dans toutes sortes de zones protégées. Et sans leur savoir écologique traditionnel, de nombreux médicaments n’auraient sans doute pas vu le jour.
‘Il devient urgent pour nous tous que leurs savoirs et leur manière d’appréhender le monde soient reconnus. Les peuples indigènes devraient jouer un plus grand rôle dans le processus de décisions des politiques de lutte contre le changement climatique et leur droit à la possession de leurs terres devrait être universellement reconnu.’
GoodPlanet présent aux négociations climat de Durban
Depuis lundi 28 novembre se tient la 17ème Conférence des Parties, ou COP 17, à Durban en Afrique du Sud. Le principal enjeu des négociations sera la prolongation du protocole de Kyoto, qui prend fin en 2012. Alors qu’il est aujourd’hui le seul instrument légal qui contraint les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, la poursuite d’une deuxième phase est très peu probable à court terme. Pire, les engagements de certains pays industrialisés ne seront pas respectés. Les négociations, toujours plus tendus entre les pays du Nord et les pays du Sud, se focaliseront néanmoins sur certains points spécifiques, dont les enjeux restent de taille.
– Rendre opérationnel le « fond vert », censé financer l’atténuation et l’adaptation au changement climatique des pays du Sud. Ce fonds, qui devra être doté de plusieurs milliards de dollars par an par les pays industrialisés, fait l’objet d’âpres négociations quant à sa gouvernance.
– Avancer encore et toujours sur le mécanisme REDD+, (lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts et augmentation des surfaces forestières), qui revêt une importance capitale pour les pays du Sud, de surcroît forestiers. Une décision est attendue quant à sa mise en œuvre opérationnelle.
Trois collaborateurs d’Action Carbone sont à Durban et suivront les négociations. GoodPlanet interviendra également lors d’un side-event et tiendra un stand à l’occasion du Forest Day.
En savoir plus : http://www.cop17-cmp7durban.com/
Qui finance le changement climatique ?
L’implication des banques dans le financement du secteur du charbon : le TOP 20 des banques climaticides
Durban, le 30 novembre 2011 – Ce matin, les organisations urgewald (Allemagne), groundWork et Earthlife Africa Johannesburg (Afrique du Sud), et le réseau international Banktrack – dont les Amis de la Terre France sont membres – ont lancé à Durban une nouvelle étude sur les portefeuilles des plus grandes banques mondiales : Bankrolling Climate Change (1). Ce rapport établit pour la première fois un classement climat complet de ces institutions financières, sur la base financements à l’industrie du charbon (2).
« Nous avons choisi de nous centrer sur le financement du charbon car les centrales à charbon sont la plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre« , explique Heffa Schueking d’Urgewald. « Bien que le changement climatique ait déjà des impacts graves sur les sociétés les plus vulnérables, il y a de nombreux projets de construction de nouvelles centrales à charbon. Si les banques fournissent l’argent nécessaire à ces projets, elles vont ruiner les efforts pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C« .
L’étude identifie 20 principales « banques climaticides » (3), dont les trois françaises BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale. Parmi le top 20, on retrouve aussi des banques des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne, de Suisse, de Chine, d’Italie et du Japon. Les trois banques alimentant le plus le changement climatique sont JP Morgan Chase (16,5 milliards d’euros), Citi (13,7 milliards d’euros) et Bank of America (12,6 milliards d’euros).
Les centrales à charbon sont chères à construire – environ 2 milliards de dollars pour une centrale de 600MW – et les producteurs d’énergie doivent donc se reposer fortement sur les banques pour trouver le capital nécessaire. « Nos chiffres montrent clairement que le financement du charbon augmente, il a presque doublé entre 2005 – année d’entrée en vigueur du protocole de Kyoto – et 2010« , remarque Tristen Taylor d’Earthlife Africa Johannesburg.
Yann Louvel, de BankTrack et des Amis de la Terre France, complète : « Presque la totalité des 20 banques climaticides ont fait des déclarations ambitieuses d’engagement pour combattre le changement climatique. Mais les chiffres montrent que leur argent n’obéit pas à leurs promesses« . Les politiques internes de ces banques, ainsi que les engagements volontaires tels que les « Principes Climat » n’ont produit aucun changement dans les portefeuilles des banques.
Bobby Peek de groundWork (Les Amis de la Terre Afrique du Sud) conclut : « Les projets de nouvelles mines et centrales à charbon rencontrent une farouche résistance partout dans le monde. Nous allons maintenant mettre cette pression sur les banques« . Depuis plus d’un an, Les Amis de la Terre font ainsi campagne contre les centrales de Medupi et Kusile en Afrique du Sud, qui ont reçu des prêts du Crédit Agricole, de BNP Paribas, de Société Générale et du CIC, ainsi que de l’État français au travers d’une garantie de la Coface et d’un prêt de la Banque mondiale.
Les associations demandent donc aux banques de devenir des acteurs responsables face au climat et de quitter le secteur du charbon, en réorientant leur portefeuille vers l’efficacité énergétique et les énergies renouvables, et en mettant en œuvre des objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 induites par leurs financements et investissements.
(1) Le rapport Bankrolling Climate Change (Financer le changement climatique) est en pièce jointe et disponible sur le site des Amis de la Terre et de BankTrack :
– http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/climate.killers.pdf – http://www.banktrack.org
(2) L’étude examine les portefeuilles de 93 banques leaders dans le monde, et comptabilise leur soutien aux 31 plus grandes entreprises minières du charbon (représentant 44 % de la production mondiale de charbon) et aux 40 principaux producteurs d’électricité provenant du charbon (qui détiennent plus de 50 % de la capacité mondiale de génération à partir du charbon). La valeur totale du financement du charbon fournit par ces banques depuis 2005 est de 232 milliards d’euros.
(3) Le tableau ci-dessous montre les 20 plus grands financeurs de l’industrie du charbon depuis 2005 (année d’entrée en vigueur du protocole de Kyoto).
Le top 20 des banques climaticides
Rang Banques en millions d’euros
#1 JPMorgan Chase 16.540
#2 Citi 13.751
#3 Bank of America 12.590
#4 Morgan Stanley 12.117
#5 Barclays 11.514
#6 Deutsche Bank 11.477
#7 Royal Bank of Scotland 10.946
#8 BNP Paribas 10.694
#9 Credit Suisse 9.495
#10 UBS 8.217
#11 Goldman Sachs 6.770
#12 Bank of China 6.323
#13 Industr. Bank of China 6.182
#14 Crédit Agricole/Calyon 5.637
#15 UniCredit / HVB 5.231
#16 China Construction Bank 5.110
#17 Mitsubishi UFJ Financial 4.980
#18 Société Générale 4.742
#19 Wells Fargo 4.523
#20 HSBC 4.432
Data provided by Profundo
Pour plus d’informations, contactez à Durban :
Heffa Schücking, heffa@urgewald.de, Tel: (49)-160-96761436
Yann Louvel, yann@banktrack.org, Tel: (33)-688-907868
Bobby Peek, bobby@groundwork.org.za, Tel: (27)-82-4641383
Tristen Taylor, tristen@earthlife.org.za, Tel: (27)-84-2502434
Alors que Durban se prépare à l’arrivée des ministres, l’incertitude persiste sur les questions centrales
De mémoire récente, cette conférence des parties de la CCNUCC apparaît comme la plus mal engagée. Ce constat semble d’ailleurs être la seule chose sur laquelle les délégués et observateurs peuvent se prononcer avec certitude, alors que Durban arrive au terme de sa première semaine. Si l’on se base sur l’inconstance des discussions jusqu’à présent, mais que l’on se rappelle le rapide retournement de situation opéré l’année dernière à Cancun une fois le flambeau repris par les ministres, on comprend que la majorité des personnes proches des discussions déclarent aujourd’hui que « tout peut arriver ».
Le mystère qui a pesé sur la première semaine est du en grande partie au nombre élevé de groupe de contacts privés, de sessions informelles et d' »indabas » – discussions informelles d’inspiration Zouloue encouragées par le président de la CP Maite Nkoana-Mashabane – qui se sont penchés sur de nombreuses questions. Médias et délégués ont avoué qu’il était difficile de suivre les nombreuses discussions et leur progression.
Durban : ONG et syndicats français unis pour la justice environnementale et sociale !
Le 3 décembre, les organisations environnementales, les organisations de solidarité internationale et les organisations syndicales de salariés françaises ont participé à la grande manifestation qui a réuni plusieurs milliers de représentants de la société civile, à Durban, en Afrique du Sud, à l’occasion de la conférence de l’ONU sur les changements climatiques. Un véritable succès pour la société civile mobilisée.
Nos organisations se sont réunies pour parler d’une seule voix et dénoncer les injustices comme les risques environnementaux et sociaux liés aux changements climatiques. Cette 17ème Conférence des Parties, qui se déroule en terre africaine avec une forte charge symbolique, saura-t-elle faire progresser la justice climatique ?
Alors que les négociations ont commencé il y a dix jours, et que les ministres entament aujourd’hui les négociations politiques, nos organisations tirent la sonnette d’alarme sur les décalages entre des discours politiques, et la réalité très insuffisante des actions engagées par les Etats. Rappelons qu’aujourd’hui, les objectifs de réduction d’émissions sur la table nous entraînent vers un réchauffement climatique de 4°C à 6°C.
Le sommet de Durban ne peut se limiter à entériner le sauvetage heureux du processus onusien, seul véritable acquis politique du sommet de Cancun en 2010. Il doit donner de l’ambition aux négociations sur le climat et un nouvel horizon aux populations, victimes du dérèglement climatique au Nord comme au Sud.
Ces ambitions impliquent des ruptures profondes avec les choix économiques, industriels et financiers opérés jusqu’ici et qui mettent à mal nos sociétés, les populations et les écosystèmes.
Ce sommet doit enclencher une révision des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour s’inscrire sur la trajectoire de limitation du réchauffement bien en deçà de 2°C. C’est là une question de survie, tout particulièrement pour les populations les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques.
L’inaction, ou la faiblesse d’action, sur le climat génère partout des injustices sociales, au Nord comme au Sud. Il ne peut y avoir de travail décent et d’équité que si le climat est protégé. Le moment est venu de mettre un réel contenu social à la notion de transition juste vers une économie et un développement bas carbone refusant tout dumping social.
Les crises économiques, financières et écologiques révèlent avant tout une crise systémique. Elles représentent autant d’opportunités à saisir pour une refonte du système économique. Nul ne saurait se satisfaire d’une culture de l’austérité qui place au second rang l’urgence climatique, accentue les inégalités comme les souffrances sociales, et in fine affaiblit encore l’économie.
La France et l’Europe doivent s’appuyer sur les différentes composantes de la société civile, entendre ses messages et porter avec fermeté et ambition les mesures suivantes :
– Fixer à Durban un objectif mondial de réduction des émissions de GES d’au minimum 80% d’ici 2050 (par rapport à 1990) avec un pic des émissions d’ici 2015 ;
– Adopter ici même, une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto dans la perspective d’un accord mondial juridiquement contraignant qui devra être conclut au plus vite;
– Identifier et mobiliser de nouvelles sources de financement, dont des mécanismes innovants. Les financements doivent être gérés démocratiquement et être additionnels à l’existant. A ce titre, une taxe sur les transactions financières peut et doit être créée. Ses revenus devront être dédiés notamment à la justice climatique ;
– Inclure les aspects du monde du travail pour plus de justice sociale : protection sociale de base, formation, développement et reconnaissance des compétences, sécurisation des parcours professionnels, qualité de l’emploi et sa rémunération notamment, en lien étroit avec l’OIT pour la mise en œuvre et le suivi ;
– Garantir le caractère contraignant et juridiquement opposable de ces mesures.
Dans un combat commun, syndicats et associations appellent à agir partout pour infléchir la timide ambition de Durban, ouvrir un nouvel horizon pour tous les citoyens du monde et les générations futures et combler le fossé entre urgence climatique et volonté politique.
Contacts :
– Marc Mossalgue, Réseau Action Climat, +27 (0)725 49 69 04 (Durban).
– Daniel Geneste, CGT : +33 (0)6 81 75 21 54
– Chantal Duray-Soundron, Coordination Sud : +27 (0)7 94 74 77 12 (Durban)