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Clôture de la COP13 à Cancun - Mexico 2016

Convention sur la Diversité Biologique

Décryptage, infos et réactions du WWF, de l'IDDRI et l'Orée

Après avoir été sous les feux des projecteurs lors des récents accord internationaux sur le climat, les délégations sont arrivées à Cancun pour la CBD (Conférence des parties sur la Diversité Biologique) avec le double défi d’inverser le déclin dramatique de la biodiversité et de respecter leurs promesses d’Aïchi. Le WWF dresse un premier bilan, salue une prise de conscience certaine mais rappelle que le temps est compté … L’IDDRI nous rappelle les enjeux de cette COP13, notamment concernant l’intégration de la biodiversité. Et l’Orée fait un tour d’horizon de l’actualité de la biodiversité.

Bilan du WWF

« Nous pouvons retenir un point très positif de cette conférence : la décision audacieuse d’aller encore plus loin dans l’intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles, comme nous le demandions. Les délégués se sont également accordés sur un processus clair jusqu’en 2020. La prochaine COP Biodiversité qui se tiendra en Égypte en 2018 prendra ainsi en considération l’impact des activités des secteurs de l’énergie (gaz, pétrole…), l’exploitation minière, le développement d’infrastructures, l’industrie et la santé. Il ne faut toutefois pas oublier que le temps nous est compté, il ne reste plus que 4 ans pour atteindre les objectifs d’Aïchi et inverser le déclin de la biodiversité. Notre attention doit être intensément concentrée sur la voie à suivre et le travail qui doit être accompli jusqu’en 2020 « , explique Adrian Dellecker, directeur des politiques internationales au WWF. « Les gouvernements ont commencé à réellement prendre conscience du fait que la biodiversité et le climat sont les deux faces d’une même pièce, que pour atteindre un modèle de développement soutenable, les questions de climat et de préservation des écosystèmes naturels sont intimement liés. Face aux constats et à l’urgence, les États semblent afficher la volonté de changer de trajectoire. Nous les saluons et les encourageons dans cette voie. Il faut à présent que cela se traduise dans les faits et ce, dès aujourd’hui« , ajoute Pascal Canfin, directeur général du WWF France. En plaçant notamment l’énergie et les infrastructures à l’agenda des prochaines discussions internationales, les pays donnent une autre dimension à la COP14. Cette décision permettra également de mieux relier les conventions initiales de Rio sur le climat et la biodiversité. « La protection de la biodiversité est un élément essentiel pour un développement durable. Cela doit définitivement être intégré à nos modes de pensée. La présidence mexicaine à donné le ton lors de la COP13 en se concentrant sur l’intégration de la biodiversité aux prises de décisions sectorielles. Il est très encourageant de constater que cette approche fondamentale se construit et a trouvé son rythme. Il est extrêmement important que cet élan se poursuive et prenne de plus en plus d’ampleur à mesure que nous nous rapprochons de les Conférences des parties en Chine en 2020« , conclut Adrian Dellecker. A propos du WWF logowwf.jpgLe WWF est l’une des toutes premières organisations indépendantes de protection de l’environnement dans le monde. Avec un réseau actif dans plus de 100 pays et fort du soutien de 5 millions de membres, le WWF œuvre pour mettre un frein à la dégradation de l’environnement naturel de la planète et construire un avenir où les humains vivent en harmonie avec la nature, en conservant la diversité biologique mondiale, en assurant une utilisation soutenable des ressources naturelles renouvelables et en faisant la promotion de la réduction de la pollution et du gaspillage. Depuis 1973, le WWF France agit au quotidien afin d’offrir aux générations futures une planète vivante. Avec ses bénévoles et le soutien de ses 220 000 donateurs, le WWF France mène des actions concrètes pour sauvegarder les milieux naturels et leurs espèces, assurer la promotion de modes de vie durables, former les décideurs, accompagner les entreprises dans la réduction de leur empreinte écologique et éduquer les jeunes publics. Mais pour que le changement soit acceptable il ne peut passer que par le respect de chacune et chacun. C’est la raison pour laquelle la philosophie du WWF est fondée sur le dialogue et l’action. – www.wwf.fr

Enjeux par l’IDDRI

COP13 – Comment réellement intégrer la biodiversité dans l’économie ?Par Yann Laurans, Renaud Lapeyre et Aleksandar Rankovic pour l’IDDRI Les enjeux de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (Cancun, Mexique, 4-17 décembre 2016) par l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales)
Comment réellement intégrer la biodiversité dans l’économie ?
Comment réellement intégrer la biodiversité dans l’économie ?
La 13e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (CdP 13) était placée sous le signe de « l’intégration ». Au-delà de la validation des indicateurs de suivi du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020, des Objectifs d’Aichi et des discussions sur la biodiversité marine et sur la mobilisation des ressources financières, ce devait être la principale nouveauté des discussions. Et la partie la plus importante des propositions de résolutions mises sur la table pour négociation. C’est aussi l’essentiel du message contenu dans le projet de déclaration des représentants « de haut niveau » des gouvernements. L’intégration, c’est l’idée que la biodiversité, plutôt que d’être confinée aux politiques environnementales stricto sensu, doit être prise en compte dans l’ensemble des politiques, réglementations, incitations et dispositifs de suivi sectoriels : dans les politiques agricole, forestière, de la pêche, des industries extractives, du tourisme, etc. Mais aussi dans les politiques climatiques et les autres politiques intersectorielles (de pauvreté, de santé, etc.), et plus généralement, dans l’ensemble de l’agenda du développement durable. Une telle intégration paraît nécessaire, tant il semble difficile d’endiguer l’érosion de la biodiversité. Les seuls progrès tangibles aujourd’hui enregistrés portent sur l’extension des aires protégées terrestres et marines. Ces dernières ont permis la conservation d’une partie des espèces emblématiques et rares, pour lesquelles la courbe de l’extinction annoncée a parfois pu être inversée, comme avec l’exemple célèbre du panda, de certaines baleines, ou plus près de nous, des vautours ou du bouquetin. Mais, au-delà de ces réussites circonscrites pour lesquelles la mobilisation s’est avérée possible, on constate plus généralement une simplification accélérée des écosystèmes, une érosion du patrimoine génétique, et même l’effondrement des populations de la biodiversité dite « ordinaire ». Il est donc logique de plaider que la biodiversité sorte du domaine réservé des aires protégées et des espèces ciblées, qu’elle traverse toutes les politiques, qu’elle soit représentée dans toutes les institutions sociales et économiques. Les décisions qui seront discutées lors de la CdP 13 appelleront ainsi les États Parties à : – 1) intégrer les questions de biodiversité dans leurs engagements vis-à-vis d’autres processus internationaux, en particulier des Objectifs de développement durable, – 2) renforcer les mécanismes de coordination intersectorielle, afin que la biodiversité soit prise en compte dans les agendas nationaux, et développer les outils de comptabilité verte et – 3) mettre en œuvre un certain nombre d’actions sectorielles spécifiques dans l’agriculture, les forêts, la pêche et l’aquaculture, et le tourisme. Néanmoins, si l’intégration plus large de la biodiversité paraît une nécessité, elle rencontrera en partie les mêmes difficultés que celles que rencontrent aujourd’hui les aires protégées et les politiques de conservation ciblées. Dans bien des cas, l’absence d’intégration de la biodiversité dans les autres politiques sectorielles n’est pas le fruit du hasard, ou d’une méconnaissance de l’importance de la biodiversité par les acteurs. La plupart des activités économiques se sont jusqu’à présent organisées sans intégrer la biodiversité, voire en la détruisant sciemment, parce que d’autres priorités nationales paraissaient le justifier, comme la balance commerciale, les ressources fiscales ou la lutte contre la pauvreté. Il est ainsi difficile de justifier le maintien d’espaces exploités de manière moins intensive, envisagés comme autant de gisements de croissance économique inexploités. Une meilleure intégration de la biodiversité dans l’ensemble des secteurs économiques ne peut donc passer uniquement par une démonstration de son importance. De fait, cette intégration supposera de questionner de nombreuses aspirations sociales et leur traduction pratique. Dès lors, derrière la question en apparence idéale et consensuelle de l’intégration, pointe celle de de la recomposition de l’action, des arbitrages à réaliser, des sacrifices à consentir : que faudrait-il modifier et répartir différemment pour placer la biodiversité au centre des préoccupations dans les institutions, dans les politiques et dans les entreprises ? La CdP 13 renvoie donc cette année à la manière de traduire cet objectif en termes de réorganisation des politiques pour une prise en compte de la biodiversité par la société et l’économie. Or, ce sont des domaines sur lesquels la Convention sur la diversité biologique des Nations-Unies a peu d’influence directe. Il existe peut-être une voie complémentaire. Pour que la biodiversité soit effectivement intégrée, il faut obtenir des acteurs utilisant les sols ou les océans qu’ils réduisent leurs pratiques lorsqu’elles sont dommageables pour la biodiversité, et au contraire encourager les pratiques favorables. Or, initier ces changements n’est pas une prérogative exclusive des gouvernements. Les entreprises, par leurs politiques d’approvisionnement notamment, les institutions financières, qui soutiennent le développement des filières, mais aussi les ONG et les consommateurs, par les pressions qu’ils exercent, jouent un rôle déterminant. La transformation des chaînes d’approvisionnement (ou chaînes de valeur) est une voie possible pour modifier les comportements des acteurs et mieux intégrer la biodiversité dans l’ensemble de l’économie et de la société. C’est en effet l’organisation des chaînes de valeur – qui détermine les types de producteurs encouragés, la rémunération des pratiques, durables ou non – qui permet d’assurer aux populations rurales un certain niveau de vie sans obérer la biodiversité. Cibler et coordonner le rôle, l’influence et l’action des acteurs sur les marchés locaux, mais surtout globaux, est essentiel. Des solutions gagnant-gagnant sont possibles : des modèles d’affaires peuvent être articulés pour des synergies entreprises-biodiversité. Pour cela, des transformations profondes restent à opérer tout au long de la chaîne des acteurs économiques impliqués. Régulations et incitations doivent ainsi être fondamentalement repensées. Les décisions sur ce sujet risquent néanmoins de rester des vœux pieux à l’issue de la CdP 13. Certes, les Parties seront encouragées à réformer les subventions néfastes à la biodiversité dans l’agriculture et à promouvoir la consommation et la production durables. Mais aucun calendrier opérationnel n’a encore été mis en place. La question des chaînes de valeur, et donc des acteurs et de leur influence dans des marchés de plus en plus globalisés, ne fait l’objet d’aucune attention particulière. Les initiatives des entreprises en vue de chaînes d’approvisionnement « zéro déforestation » sont mentionnées et les gouvernements appelés à supporter ces initiatives. Mais, au-delà de la nécessité soulignée de l’accès à des informations fournies par les entreprises sur leurs chaînes d’approvisionnement, les approches réglementaires et les liens avec le commerce international et sa régulation ne sont pas abordés. Au lieu de se centrer sur les acteurs économiques, les décisions à venir restent cantonnées au niveau institutionnel des politiques sectorielles et de leur coordination. La marche à franchir est de taille. L’enjeu d’« intégration » de la CBD ne devra pas être envisagé uniquement comme une question d’organisation des institutions et des politiques sectorielles, qui est l’affaire de chaque gouvernement. C’est tout autant, voire davantage, un sujet pour les politiques du développement économique et surtout d’aide au développement, pour les marchés internationaux, les chaînes de valeur et les firmes multinationales. Pour ne pas se cantonner à la formulation de vœux pieux, il faudra reconnaître qu’une telle intégration suppose des arbitrages difficiles entre différentes activités économiques et, plus largement, entre différents projets de société. C’est à cette formulation adéquate des enjeux de l’intégration qu’il faut veiller et c’est un des critères à l’aune desquels on pourra apprécier la portée des travaux qui y ont été réalisés. Dans le cadre de cette 13e CdP, Renaud Lapeyre et Yann Laurans (Iddri) ont présenté les résultats de leur étude sur les instruments innovants pour la conservation de la biodiversité dans le cadre de deux événements le 14 décembre : – Mécanismes de financements innovants pour la préservation à long terme de la biodiversité : leçons de l’expérience de la coopération internationaleIntégration de la biodiversité dans les instruments relatifs au droit, aux droits de l’homme et à l’économie
Yann Laurans Directeur de programme Biodiversité – Voir sa bio

Renaud Lapeyre Chercheur Biodiversité et services environnementaux – Voir sa bio

Aleksandar Rankovic Chercheur Biodiversité et interactions science-société – Voir sa bio
A propos de l’IDDRI
Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales)
Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales)
L’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) est un institut indépendant de recherche sur les politiques. Fondé en 2001, il oeuvre pour favoriser la transition vers le développement durable et la prospérité pour tous, en identifiant les conditions nécessaires pour intégrer ces objectifs dans les politiques et en proposant des manières de mettre en place ces politiques. L’Iddri intervient à plusieurs échelles, de celle de la coopération internationale aux échelles de l’action (pays, villes, secteurs, entreprises), l’une informant l’autre. L’Iddri s’appuie pour cela sur deux activités complémentaires et reliées :
  • des travaux de recherche multidisciplinaires, conduits avec un large réseau de partenaires scientifiques, et
  • un dialogue permanent avec les acteurs de l’action (gouvernements, entreprises, société civile).
L’Iddri fonctionne ainsi comme une plateforme, mettant en relation les acteurs de manière transparente et collaborative et favorisant la pertinence de ses recommandations et le partage d’expérience. – http://blog.iddri.org/fr

Orée et l’actu biodiversité

Engagement reconnu Stratégie nationale pour la Biodiversité 2013-2015
Engagement reconnu Stratégie nationale pour la Biodiversité 2013-2015
Plusieurs évènements internationaux (Forum du Global Partnership for Business and Biodiversity, COP13 de la Convention sur la Diversité Biologique) et nationaux (Forum Biodiversité et Économie de l’Agence Française pour la Biodiversité, réunion plénière du COS de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité) traitent des enjeux de la biodiversité. L’Orée fait un tour d’horizon de l’actualité en biodiversité : – Forum du Global Partnership du 2 et 3 décembre et COP 13 à Cancùn du 4 au 17 décembre 2016
Convention sur la Diversité Biologique - COP 13 Cancun - MEXICO 2016
Convention sur la Diversité Biologique – COP 13 Cancun – MEXICO 2016
Plateforme de de l'Initiative Française pour les Entreprises et la Biodiversité
Plateforme de de l’Initiative Française pour les Entreprises et la Biodiversité
En amont de la COP 13 de la CDB (Convention sur la Diversité Biologique) a eu lieu le Forum du Global Partnership for Business and Biodiversity, les 2 et 3 décembre, avec la participation de Claude Fromageot, Co-Président du Groupe de travail Biodiversité et Économie d’ORÉE et Directeur Développement Durable du Groupe Rocher, pour représenter ORÉE en tant que point focal de l’Initiative Française pour les Entreprises et la Biodiversité. Rafael Pacchiano, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles du Mexique et Président de la COP 13 et le Dr. Braulio Das, secrétaire exécutif de la CDB, ont ouvert le forum. – Accéder au programme du Forum. La COP 13 était placée cette année sous le signe de « l’intégration » afin que la biodiversité soit mieux prise en compte dans l’ensemble des politiques, réglementations, incitations et dispositifs de suivis sectoriels. Une déclaration des États a notamment été adoptée dès le 3 décembre en prélude des négociations visant à intégrer la protection de la biodiversité dans les secteurs de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et du tourisme. Une autre déclaration, à destination des entreprises cette fois, a également été signée, par plus de 100 entreprises, le 3 décembre. Cette déclaration a engagé les entreprises l’ayant signée à réaliser des actions concrètes en faveur de la biodiversité et à proposer des solutions pour son utilisation durable et un partage juste et équitable des bénéfices des ressources génétiques. – Retrouvez la déclaration des Entreprises (en anglais) – Retrouvez la déclaration des Etats ( en anglais) – Naissance et rôle futur de l’AFB (Agence Française pour la Biodiversité) La première réunion organisée par l’AFB, intitulée « Forum Biodiversité et Économie« , s’est déroulée les 24 et 25 novembre 2016 pour présenter l’agence aux acteurs concernés du milieu économique, associatif, scientifique ou politique. Barbara Pompili, Secrétaire d’État au Ministère de l’Environnement est intervenue en ouverture de ce forum. En clôture, Ségolène Royal, Ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, est revenue sur le fait que l’agence sera opérationnelle en janvier 2017 et qu’elle sera « l’opérateur » du Ministère de l’Environnement. Le futur Directeur d’installation de l’Agence Française pour la Biodiversité, Christophe Aubel, a par ailleurs déclaré : « Si on dit que la biodiversité est vitale pour notre avenir, et elle l’est, si on dit que l’AFB doit être un levier pour faire progresser les enjeux de biodiversité dans la société, et c’est l’objectif que nous nous fixons, alors mobiliser l’AFB pour faire rimer économie et biodiversité est la condition de la réussite. » – Pour plus de détails, retrouvez le discours de Christophe Aubel. – Forum Biodiversité et Économie des 24 et 25 novembre 2016 Avec plus de 300 participants et 28 ateliers de travail, le Forum Biodiversité et Économie de l’AFB a fait émerger des propositions visant à accompagner le monde économique vers une plus grande implication pour la préservation et la restauration de la biodiversité. Quatre thèmes ont structuré les discussions :
  • Les conditions de l’engagement des acteurs en faveur de la biodiversité
  • L’innovation par et pour la biodiversité
  • Le « secteur » biodiversité, ses acteurs, ses besoins
  • Les « business models » pour prendre en charge la biodiversité.
Lors de la plénière d’ouverture du forum, Emmanuel Delannoy, Directeur d’Inspire Institute, a remis à Ségolène Royal son rapport réalisé à la demande du Ministère de l’Environnement : La biodiversité, une opportunité pour le développement économique et la création d’emploi. Dans ce rapport : 22 préconisations pour une meilleure reconnaissance de la biodiversité, un secteur qui représente actuellement « 2,5 milliards d’euros du PIB national« . Parmi celles-ci, la création d’un cluster interprofessionnel des acteurs de la biodiversité permettant de « renforcer la visibilité de la filière biodiversité et la lisibilité de l’offre pour les donneurs d’ordres« . Patricia Savin, Présidente d’ORÉE et Hélène Leriche ont pu partager au cours d’une audition les enseignements des travaux menés par ORÉE, dans le cadre du document « Nouvelles approches : Outils et démarches de gestion et de comptabilité » et de l’IIEB (Indicateur d’Interdépendance de l’Entreprise à la Biodiversité). Ces derniers sont notamment cités dans le rapport. ORÉE, partenaire de l’évènement, a organisé l’atelier « Le climat pour entraîner la biodiversité : Quels enseignements ? » piloté par Hélène Leriche, Responsable Biodiversité et Économie d’ORÉE et Isabelle Cadart, Chef de projet Stratégie nationale de connaissance de la biodiversité à l’ONEMA, en partenariat avec EpE. Dans cet atelier animé par Hélène Leriche, sont intervenus : Hélène Valade, Directeur Développement Durable de SUEZ, Claire Tutenuit, Déléguée générale d’Entreprises pour l’Environnment (EpE), Alain Grandjean, Fondateur et associé de Carbone 4, Grégoire Cousté, Délégué général du Forum pour l’investissement responsable et Stéphane Hallaire, Président et fondateur de Reforest’action. Un consensus s’est formé entre les différents intervenants pour reconnaître que la biodiversité, contrairement au climat qui depuis la COP21 bénéficie d’une importante visibilité, pouvait paraître en retard. Alors que le climat peut s’appréhender via une unité de compte qui est l’équivalent CO2, la biodiversité, quant à elle, ne peut compter que sur le ressenti et l’émotion que suscitent ses dommages. D’où la nécessité de trouver une autre manière d’opérer pour défendre les enjeux de la biodiversité sans se détacher toutefois de la lutte contre le changement climatique. Cet atelier donnera lieu à une note de synthèse co-rédigée par les participants. – Retrouvez la liste complète des ateliersPlénière du COS de la FRB le 1er décembre Le 1er décembre 2016, s’est tenu le Conseil d’Orientation Stratégique (COS) de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB). Daniel Baumgarten, Président du COS et Directeur du Développement Durable de Séché Environnement, a remercié Pierre-Edouard Guillain qui quittera ses fonctions de Directeur de la FRB. En outre, Cristophe Aubel, futur Directeur de l’AFB, a insisté sur la complémentarité entre l’AFB et la FRB. Dans l’après-midi, 5 Groupes de travail se sont réunis pour présenter leurs travaux à mi-parcours :
  • La compensation écologique
  • Les espaces naturels protégés et la recherche
  • L’écologie et les sociétés urbaines
  • Les ressources génétiques
  • La communication et la biodiversité : retours d’expériences et prospective
Ces groupes de travail rendront leurs résultats en fin d’année prochaine. – Groupe de Travail Biodiversité et Économie d’ORÉE Le dernier Groupe de travail Biodiversité et Économie d’ORÉE a eu lieu le 17 novembre dernier. Durant cette journée et afin de poursuivre les travaux sur les enjeux biodiversité des énergies renouvelables, le GT a invité Pauline Teillac-Deschamps, Chargée de programme « Écosystèmes » au Comité Français de l’UICN pour présenter les travaux de l’UICN concernant les impacts des énergies renouvelables sur la biodiversité. Antoine Vallier, Chef de projets à la CDC Biodiversité a ensuite pris la parole pour présenter un indicateur mesurant les impacts des activités humaines sur la biodiversité. A propos d’Orée
Association OREE
Association OREE
ORÉE[[Le nom ORÉE a été choisi par le Président fondateur en référence à une citation du livre d’Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois : « Quand l’économie avance, l’orée du bois recule« . Signification historique de l’acronyme ORÉE : Organisation pour le Respect de l’Environnement dans l’Entreprise.]], association multi-acteurs créée en 1992, rassemble plus de 170 entreprises, collectivités territoriales, associations professionnelles et environnementales, organismes académiques et institutionnels pour développer une réflexion commune sur les meilleures pratiques environnementales et mettre en œuvre des outils pour une gestion intégrée de l’environnement à l’échelle des territoires. L’association s’attache à proposer des solutions concrètes en mobilisant son réseau d’adhérents notamment autour de ses 3 priorités. 3 priorités d’actions pour une dynamique environnementale au service des territoires L’action d’ORÉE se reflète à travers ses 3 priorités : – Biodiversité et économieÉconomie circulaireReporting RSE – Ancrage local des entreprises ORÉE, c’est aussi :
  • Un espace transversal privilégié d’échanges d’expériences et de bonnes pratiques, favorisant le dialogue entre entreprises, collectivités, organismes institutionnels, scientifiques et associations.
  • Un facilitateur dans tout montage de projet (expertise, atelier de sensibilisation, etc).
  • Un lieu créatif d’élaboration d’outils pratiques d’aide à l’intégration de l’environnement dans la stratégie des acteurs.
  • Un lieu d’expertise qui met à la disposition des adhérents son réseau de compétences.
  • Un site d’information majeur et son communiqué hebdomadaire, réservé aux adhérents, issu d’une veille environnementale ciblée (actualités internationales, européennes et nationales, actualités des adhérents).
  • Une force de propositions reconnue par des relations régulières avec les institutions, organismes publics et professionnels.
Association OREE 42, rue du faubourg poissonnière 75 010 Paris Tél : 01 48 24 04 00 – www.oree.org

Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 et les Objectifs d’Aichi

Télécharger le Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 et les Objectifs d’Aichi « Vivre en harmonie avec la nature » banner-0-3675.jpg

Qu’est-ce que la Convention ?

Signée par 150 chefs de gouvernement lors du Sommet de Rio en 1992, la Convention sur la diversité biologique est dédiée à la promotion du développement durable. Conçue comme un outil pratique pour traduire les principes de l’Agenda 21 en réalité, la Convention reconnaît que la diversité biologique représente bien plus que les plantes, les animaux et les micro-organismes et leurs écosystèmes – elle concerne les populations et leur besoin de sécurité alimentaire, de médicaments, d’air frais et d’eau, d’abris et d’un environnement propre et sain dans lequel vivre. – Assurer la pérennité de la vie sur Terre Comment la Convention sur la diversité biologique promeut le bien-être de la nature et de l’humanité La biodiversité : la toile de la vie La diversité biologique – ou biodiversité – est le terme qui désigne toutes les formes de la vie sur Terre et les caractéristiques naturelles qu’elle présente. La biodiversité dont nous sommes les témoins aujourd’hui est le fruit d’une évolution qui s’est façonnée pendant des milliards d’années, au gré de processus naturels et, de plus en plus, sous l’influence des êtres humains. Elle constitue la toile de la vie dont nous faisons intégralement partie et dont nous sommes totalement dépendants. Cette diversité s’explique généralement en termes de la vaste gamme de plantes, d’animaux et de microorganismes. À l’heure actuelle, environ 1,75 millions d’espèces ont été identifiées, il s’agit essentiellement de créatures de petites dimensions, comme les insectes. En général, les scientifiques évaluent le nombre d’espèces existant actuellement à environ 13 millions, bien que les estimations varient de 3 à 100 millions… Mais la biodiversité s’étend également aux différences génétiques à l’intérieur de chaque espèce – il s’agit, par exemple, des différences entre des variétés de plantes cultivées et de races de bétail. Les chromosomes, les gènes, et l’ADN – éléments constitutifs de la vie – déterminent le caractère unique de chaque individu à l’intérieur de chaque espèce. Un autre aspect de la biodiversité réside dans la variété des écosystèmes que l’on rencontre dans les déserts, les forêts, les zones humides, les montagnes, les lacs, les fleuves et les rivières, et les paysages agricoles. Dans chaque écosystème, les êtres vivants, y compris les êtres humains, forment un tout et interagissent, les uns avec les autres, mais aussi avec l’air, l’eau, et la terre qui les entourent. C’est la combinaison des formes de vie et leurs interactions les unes avec les autres et avec le reste de l’environnement qui a fait de la Terre un endroit unique et habitable pour les humains. La biodiversité offre un grand nombre de biens et services qui soutiennent notre vie. Lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992, nos dirigeants se sont mis d’accord sur une stratégie globale pour un « développement durable » – qui, tout en répondant à nos besoins actuels, laisse aux générations futures un monde viable et prospère. L’un des accords-clés adoptés à Rio a été la Convention sur la diversité biologique. Ce pacte, conclu par la grande majorité des États s’engage à maintenir l’équilibre écologique planétaire tout en allant vers le développement économique. La Convention fixe trois objectifs principaux: la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments, et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation de ses ressources génétiques. Un monde en changement Nous sommes en train de modifier la vie sur Terre Il est de notre intérêt de protéger la biodiversité. Les ressources biologiques sont les piliers sur lesquels ont été bâties les civilisations. Les produits de la nature sont à la base d’activités aussi diverses que l’agriculture, les cosmétiques, la pharmacie, les pâtes et papiers, l’horticulture, le bâtiment et le traitement des ordures. La diminution de la diversité biologique menace notre approvisionnement en nourriture, la possibilité de profiter de nos loisirs et de faire du tourisme, ainsi que nos ressources en bois, en médicaments et en énergie. Elle interfère également avec des fonctions écologiques essentielles. Nos besoins concernant des éléments de la nature dont les vertus étaient autrefois méconnues peuvent être importants et imprévisibles. Combien de fois ne nous sommes nous pas précipités vers le placard de Dame Nature pour y trouver les remèdes à nos maladies ou les gènes résistants des plantes sauvages qui vont nous permettre de sauver nos récoltes infestées par des parasites. De plus, le large éventail des interactions entre les différents éléments de la diversité biologique rend la planète habitable par toutes les espèces, y compris l’espèce humaine. Notre santé physique, ainsi que notre santé économique et sociale, dépendent de l’approvisionnement continu en divers services écologiques qu’il serait extrêmement onéreux ou impossible de remplacer. Ces services que nous procure la nature sont si variés qu’ils sont quasiment infinis. À titre d’exemple, il est pratiquement impossible de remplacer, à grande échelle, les services de lutte contre les ravageurs rendus par les différentes créatures qui se nourrissent de ces parasites, ou le service de pollinisation qu’accomplissent les insectes et les oiseaux vaquant à leurs occupations quotidiennes. Exemples de « biens et services » que nous procurent les écosystèmes :
  • L’approvisionnement en bois, en carburant et en fibre
  • La fourniture de logements et de matériaux de construction
  • La purification de l’air et de l’eau
  • La détoxication et la décomposition des déchets
  • La stabilisation et la modération du climat
  • La modération des inondations, de la sécheresse, des températures extrêmes et de la force des vents
  • La fertilité des sols, notamment, le cycle de renouvellement des nutriments
  • La pollinisation des plantes, y compris des nombreuses plantes cultivées
  • La lutte contre les parasites et les maladies
  • La conservation des ressources génétiques qui entrent, pour une part essentielle, dans la production des plantes cultivées et des animaux d’élevage, des médicaments, et d’autres produits
  • Des avantages d’ordre culturel et esthétique
  • La faculté d’adaptation au changement
La plupart des gens qui pensent aux dangers encourus par la nature, pensent en terme de menace pesant sur d’autres êtres vivants. La diminution du nombre d’animaux aussi connus que le panda, le tigre, l’éléphant, la baleine, et différentes espèces d’oiseaux, a attiré l’attention sur le problème des espèces en danger. Si l’on s’en tient aux tendances actuelles, 34 000 espèces végétales et 5 200 espèces animales – y compris un huitième des espèces d’oiseaux dans le monde – sont confrontées à cette menace. Pendant des millénaires, tout un éventail de végétaux et d’animaux ont été sélectionnés dans le but essentiel d’assurer notre subsistance. Mais ce trésor rétrécit comme peau de chagrin face aux objectifs commerciaux de l’agriculture moderne, qui se concentre sur un nombre de variétés relativement faible. Actuellement, environ 30% des races des principaux animaux de ferme sont gravement menacées d’extinction. Alors que la diminution des espèces individuelles monopolise notre attention, c’est en réalité la fragmentation, la dégradation, et la disparition inexorable des forêts, des zones humides, des récifs coralliens, et d’autres écosystèmes qui constituent la plus grave menace pour la diversité biologique. Les forêts abritent la majeure partie de la biodiversité terrestre connue, mais environ 45 pour cent des forêts originales sur Terre ont disparu, essentiellement au siècle dernier. Malgré quelques reconstitutions, le recul de la forêt se poursuit à un rythme rapide, particulièrement dans les tropiques. Dix pour cent des récifs coralliens – qui comptent parmi les plus riches des écosystèmes – ont été détruits, et un tiers de ceux qui restent aura disparu dans 10 à 20 ans. Les mangroves côtières, qui constituent un habitat d’importance vitale pour la reproduction d’un nombre incalculable d’espèces, sont également vulnérables, puisque la moitié d’entre elles sont déjà disparues. Les changements qui affectent l’atmosphère, comme l’amincissement de la couche d’ozone et les changements climatiques, ne font qu’ajouter des contraintes supplémentaires. La couche d’ozone amincie laisse passer une plus grande quantité de rayons ultraviolets B qui endommagent les tissus vivants à la surface terrestre. Le réchauffement planétaire a déjà entraîné une modification des habitats et de la répartition des espèces. Les scientifiques ont averti qu’il suffirait que la température planétaire moyenne augmente rapidement d’un seul degré pour voir disparaître quantité d’espèces. La production alimentaire dans le monde pourrait également subir des perturbations sérieuses. L’appauvrissement de la biodiversité diminue souvent la productivité des écosystèmes et réduit d’autant la réserve de biens et de services que la nature met à notre disposition et que nous utilisons en permanence. Elle déstabilise les écosystèmes, et affaiblit leur faculté à faire face aux catastrophes naturelles comme les inondations, les sécheresses, et les ouragans, ainsi qu’aux contraintes imposées par l’homme, comme la pollution et les changements climatiques. Nous dépensons déjà des sommes considérables pour réparer les dommages causés par des inondations et des orages, dont la violence est exacerbée par la déforestation; le réchauffement planétaire devrait encore aggraver ce phénomène. La réduction de la biodiversité nous touche aussi pour d’autres raisons. Notre identité culturelle est profondément ancrée dans notre milieu biologique. La faune et la flore sont les symboles du monde dans lequel nous vivons, elles sont reproduites sur des drapeaux, par des sculptures, et ces images servent aussi à nous définir, en tant qu’individu, ou en tant que société. Nous puisons notre inspiration dans l’observation des beautés et des forces de la nature. Bien que la disparition d’espèces ait toujours constitué un phénomène naturel, le rythme auquel elle se produit actuellement s’est accéléré considérablement du fait des activités humaines. Les écosystèmes sont démantelés ou éliminés, et d’innombrables espèces sont en voie d’extinction, ou se sont déjà éteintes. Nous sommes à l’origine du plus grave phénomène d’extinction depuis la catastrophe naturelle qui a balayé les dinosaures, il y a 65 millions d’années. Ces extinctions sont irréversibles et, du fait de notre dépendance en matière de variétés alimentaires, de médicaments et d’autres ressources biologiques, elles représentent une menace pour notre propre bien-être. Ce serait faire preuve d’imprudence, pour ne pas dire d’une dangereuse inconscience, de continuer à gaspiller le principe même de la vie sur Terre. Il est contraire à l’éthique de conduire d’autres formes de vie à s’éteindre, et de restreindre ainsi les choix des générations, présentes et futures, en matière de survie et de développement. Pouvons-nous sauver les écosystèmes, et avec eux les espèces que nous valorisons et les autres millions d’espèces, dont certaines produiront, peut-être, la nourriture et les médicaments de demain ? La réponse réside dans notre capacité à aligner nos demandes sur la faculté de la nature à produire ce dont nous avons besoin et à digérer nos déchets. Un accord pour l’action Une nouvelle philosophie En 1992, la plus grande réunion de dirigeants du monde a eu lieu lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement à Rio de Janeiro, au Brésil. Le traité sur la biodiversité a bénéficié d’une acceptation rapide et généralisée. Plus de 150 gouvernements ont signé le document lors de la conférence de Rio, et depuis, plus de 187 pays ont ratifié l’accord. La Convention a trois objectifs principaux :
  • La conservation de la diversité biologique
  • Une utilisation soutenable des ressources de la diversité biologique
  • Le partage des avantages découlant de l’utilisation commerciale et autre des ressources génétiques d’une manière juste et équitable
La Convention possède des objectifs étendus et détaillés, et traite d’une question si vitale pour l’avenir de l’humanité qu’elle représente un jalon du droit international. Elle reconnaît – pour la première fois – que la conservation de la diversité biologique est « une préoccupation commune de l’humanité » et fait partie intégrante du processus de développement. L’accord couvre tous les écosystèmes, espèces et ressources génétiques. Il relie les efforts de conservation traditionnels à l’objectif économique de l’utilisation durable des ressources biologiques. Il énonce des principes pour le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, en particulier celles destinées à des fins commerciales. Il couvre également le domaine en pleine expansion de la biotechnologie, traitant du développement et du transfert technologiques, le partage des avantages et la prévention des risques biotechnologiques. Surtout, la Convention est juridiquement contraignante, et les pays qui y adhèrent sont tenus d’appliquer ses dispositions. La Convention offre des orientations aux décideurs sur la base du principe de précaution, à savoir lorsqu’il existe une menace de réduction importante ou de perte de la diversité biologique, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour différer les mesures pour éviter ou minimiser une telle menace. La Convention reconnaît que des investissements importants sont nécessaires pour conserver la diversité biologique. Elle fait valoir, cependant, que la conservation nous apportera d’importants avantages environnementaux, économiques et sociaux en retour. Au niveau national Les entreprises privées, les propriétaires fonciers, les pêcheurs et les agriculteurs prennent la plupart des mesures affectant la biodiversité. Les gouvernements doivent fournir le rôle essentiel de leadership, en particulier en élaborant des règles qui guident l’utilisation des ressources naturelles, et en protégeant la biodiversité, où ils ont un contrôle direct sur la terre et l’eau. En vertu de la Convention, les gouvernements s’engagent à conserver et utiliser la biodiversité de façon durable. Ils sont tenus d’élaborer des stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité, et de les intégrer dans les plans nationaux plus larges pour l’environnement et le développement. Cela est particulièrement important pour les secteurs comme la foresterie, l’agriculture, la pêche, l’énergie, le transport et l’urbanisme. Parmi les autres engagements conventionnels :
  • Identifier et surveiller les composantes importantes de la diversité biologique devant être conservées et utilisées de façon durable
  • Établir des zones protégées afin de préserver la diversité biologique tout en promouvant le développement respectueux de l’environnement autour de ces zones
  • Réhabiliter et restaurer les écosystèmes dégradés et favoriser le rétablissement des espèces menacées, en collaboration avec les résidents locaux
  • Respecter, préserver et maintenir les connaissances traditionnelles de l’utilisation durable de la diversité biologique avec la participation des peuples autochtones et des communautés locales
  • Contrôler, éradiquer et prévenir l’introduction d’espèces exotiques envahissantes menaçant des écosystèmes, des habitats ou des espèces
  • Contrôler les risques posés par les organismes génétiquement modifiés
  • Promouvoir la participation du public, en particulier quand il s’agit d’évaluer les impacts environnementaux des projets de développement qui menacent la diversité biologique
  • Éduquer et sensibiliser à l’importance de la diversité biologique et à la nécessité de la conserver
  • Notifier sur la façon dont chaque pays remplit ses objectifs de biodiversité.
Les prochaines étapes Alors que les gouvernements doivent jouer un rôle de leadership, d’autres secteurs de la société doivent être impliqués activement. Après tout, ce sont les choix et les actions de milliards d’individus qui détermineront si oui ou non la biodiversité est conservée et utilisée de manière durable. À une époque où l’économie est une force dominante dans les affaires mondiales, il est plus important que jamais d’impliquer volontairement le monde des affaires dans la protection de l’environnement et l’utilisation durable de la nature. Certaines entreprises ont des revenus bien supérieurs à ceux des pays entiers, et leur influence est immense. Heureusement, un nombre croissant d’entreprises ont décidé d’appliquer les principes du développement durable à leurs opérations. Par exemple, un certain nombre d’entreprises forestières – souvent sous la menace d’un boycott écologique – sont passées de la coupe rase à des formes d’abattage moins destructrices. De plus en plus d’entreprises ont également trouvé le moyen de réaliser des profits tout en réduisant leur impact sur l’environnement. Elles considèrent que le développement durable permet d’assurer leur rentabilité à long terme et de s’attirer les bonnes grâces de leurs associés, de leurs employés, et des consommateurs. Les communautés locales jouent un rôle-clé puisqu’elles sont les véritables « gestionnaires » des écosystèmes dans lesquels elles vivent, et par conséquent elles ont un impact majeur sur ces derniers. De nombreux projets, impliquant la participation des communautés locales à la gestion durable de la biodiversité, ont été réalisés avec succès ces dernières années, souvent avec l’appui fructueux d’ONG et d’organisations intergouvernementales. Enfin, l’ultime décideur en matière de biodiversité, c’est le simple citoyen. Ce sont ces choix de moindre importance, effectués au niveau de chaque individu, qui additionnés les uns aux autres finissent par avoir un impact considérable, parce que c’est la consommation individuelle qui conduit le développement, lequel en retour utilise et pollue la nature. En choisissant avec discernement les produits qu’il achète et les politiques qu’il soutient, le grand public peut commencer à aiguiller le monde sur la voie du développement durable. Il incombe aux gouvernements, aux entreprises, et à d’autres de conduire et d’informer le public, mais en fin de compte, ce sont les choix individuels, effectués des milliards de fois par jour, qui comptent le plus. – La Convention sur la diversité biologique

 

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