Depuis le 1er juillet 2011, les consommateurs, en faisant leurs courses, vont faire connaissance avec l’affichage environnemental. Progressivement, d’aujourd’hui à décembre, des centaines de produits, commercialisés en rayon ou sur internet, seront accompagnés d’une étiquette détaillant leur impact écologique sur le climat, l’eau, l’air ou la biodiversité. Vous pourrez découvrir ci-dessous plusieurs exemples d’affichage environnemental adoptés par les fabricants et distributeurs…
Si l’objectif de ce nouvel affichage est bien d’informer le consommateur de l’impact écologique de ses achats pour le guider vers les produits les plus respectueux de l’environnement, il devra être plus clair : seulement un quart des français arrive aujourd’hui à décrypter les étiquettes déjà mises en place par les industriels. Et vu les propositions expérimentées dès cet été, pas sûr que les consommateurs s’y retrouvent d’avantage. Ceci dit, le ministère de l’Ecologie rappelle que cet affichage est malgré tout une première mondiale et salue les 160 entreprises issues de tous les secteurs (alimentation, textile/habillement, équipement de la maison, hygiène/beauté, etc.) portées volontaires pour cette expérimentation d’une durée d’un an.- Plusieurs critères sur une même étiquette : Contrairement aux précédentes initiatives nationales ou européennes jusque-là monocritères (étiquette CO2, énergie, ou composés organiques volatiles), la singularité de cette expérience française repose sur plusieurs critères affichés sur une seule et même étiquette. Celle-ci regroupera des informations sur l’empreinte écologique du produit sur le climat ainsi que sur l’eau, l’air ou encore la biodiversité.
- Tous les supports sont concernés : Et cet affichage prend forme sur différents supports : les informations seront diffusées soit sur internet fixe et mobile, soit en magasin via l’affichage ou directement sur le produit, ou encore sur le ticket de caisse. La manière de symboliser ces données peut également varier d’une entreprise à l’autre : valeurs brutes, note, classement par lettre, graduation par échelle, code couleurs, etc.
- La transparence des données et des modes opératoires utilisés par les entreprises pour calculer leurs indicateurs ;
- Les coûts et bénéfices de l’opération pour les entreprises ;
- L’appropriation et la compréhension de la démarche par les consommateurs mais aussi par l’ensemble des acteurs de l’entreprise en contact avec les clients (vente, marketing…)….
- de pédagogie vis-à-vis des consommateurs. Elle doit leur permettre de prendre conscience que tout produit, qu’il soit manufacturé ou agricole, exerce une pression sur l’environnement ;
- de test pour les entreprises afin de valider auprès de leurs clients la clarté de leur affichage et la pertinence des critères environnementaux retenus.
Quelques exemples des affichages déployés dès cet été
L’indice Environnemental projet développé par Casino, Bio Intelligence Service et partenaires (Alter Eco, Fruité SAS, Glon Sanders Holding, MerAlliance, Monoprix, Saint Amand, Saint Michel). L’Indice Environnemental représente l’impact de 100g de produit par rapport à l’impact environnemental de la consommation alimentaire totale journalière des Français (calcul basé sur 3 critères d’impact : gaz à effet de serre, consommation d’eau et pollution aquatique). Pictogramme présent sur plus de 100 produits, progressivement en magasin à partir de septembre 2011. L’Indice Environnemental est positionné en face avant des produits, proposant ainsi une information simple et immédiate aux consommateurs. Apposé au dos des emballages, cet encart : – donne la définition du pictogramme, – propose un renvoi au site Internet (mise en ligne fin juillet de www.indice-environnemental.fr), – donne accès à la fiche produit détaillé via un code 2D. Levi Strauss & Co A partir du 18 juillet 2011, via une affiche murale positionnée à l’entrée du magasin Levi’s, Passage du Havre à Paris, le consommateur est invité à découvrir l’expérimentation nationale de l’affichage des caractéristiques environnementales à laquelle participe Levi Strauss & Co. Grâce à des étiquettes « passeport » glissées dans la poche des jeans, et des brochures explicatives à disposition, le consommateur prend connaissance des impacts environnementaux générés par 4 jeans différents en magasin. Le drap polyester/coton de TGL Tissus Gisèle Impact de la vie d’un drap polyester/coton 180X320cm : pour chacun des quatre indicateurs d’impact, les valeurs de la production + vin de vie et de l’utilisation du produit sont présentés. Mise en place sur www.tgl.fr/greenlabel.php Opération greencode info de GREENEXT Service de diffusion d’informations environnementales. Exemple d’un produit Mousquetaires : Vente en ligne Etiquette affichée sur les pages internet des produits vendus en ligne sur les sites des 3 suisses.fr et discounteo.com courant juillet : Virtuose Textile – Chemises Visuel de l’étiquette environnementale qui sera apposée sur le packaging des produits (Prototype : les valeurs présentées dans cet exemple ne sont pas les valeurs réelles du produits). Mise en place le 1er juillet 2011 : Orange Lesieur sur application proxyproduitQuelles méthodes de calcul pour l’affichage environnemental ?
Le principe de base est d’évaluer les impacts environnementaux d’un produit sur l’ensemble de son cycle de vie, depuis l’extraction des matières qui le composent jusqu’à sa fin de vie en passant par les étapes de fabrication, de distribution et d’utilisation. Ceci implique notamment de bien connaître les compositions et les procédés tout au long de la chaîne de production et conduit donc les entreprises à interroger leurs fournisseurs qui, eux-mêmes, interrogerons leurs propres fournisseurs… L’outil internationalement normalisé pour effectuer ce type d’évaluation est l’analyse de cycle de vie (ACV) : celle ci peut être plus ou moins approfondie et spécifique en fonction de l’objectif de l’étude. Méthodologie Les lignes directrices de l’évaluation environnementale multicritères sont communes à toutes les entreprises (Référentiel de bonnes pratiques AFNOR BP X30-323). Le choix précis des critères pour chaque produit a ensuite fait l’objet de discussions entre les entreprises et le ministère pour :- prendre en compte les référentiels et projets de référentiels élaborés au niveau de la plate-forme AFNOR ADEME ;
- évaluer les indicateurs disponibles. Par exemple, si tout le monde s’accorde sur l’importance de mieux prendre en compte la préservation de la biodiversité, rares sont les secteurs qui disposent des indicateurs et des données nécessaires pour quantifier dès à présent cet impact.
Pour en savoir plus sur l’affichage environnemental
- Consultez le site officiel de l’expérimentation nationale sur l’affichage environnemental en cliquant ici.
Consommation : 160 entreprises testent l’affichage environnemental
Pour compléter, n’hésitez pas à consulter les informations liées au dernier Beesday « affichage environnemental, ils l’ont testé, ils nous racontent ».