La population mondiale va franchir le seuil de 7 milliards d’habitants d’ici la fin de l’année. Elle a été multipliée par sept au cours des deux derniers siècles, et devrait continuer à croître jusqu’à atteindre 9 à 10 milliards à la fin du XXIe siècle estime l’ONU. Faux ! affirme Fred Pearce dans son nouveau livre sorti cette semaine aux éditions de La Martinière. Selon lui, contrairement aux idées reçues, la population mondiale va cesser de croitre d’ici une génération. Ce n’est pas le nombre d’habitants sur la planète qui pose problème, mais la manière dont ceux-ci (sur)consomment …
La croissance démographique décélère Comptant 6 milliards d’habitants en 1999, la population mondiale franchit le seuil de 7 milliards cette année (2011), soit un gain d’un milliard en 12 ans, et le 8ème milliard devrait être atteint en 2025, soit dans 14 ans. La croissance démographique décélère pourtant : ayant atteint un maximum de plus de 2% par an il y a cinquante ans, elle a diminué de moitié depuis (1,1% en 2011) et devrait continuer de baisser jusqu’à la quasi stabilisation de la population mondiale dans un siècle autour de 9 à 10 milliards d’habitants. 5 enfants en moyenne par femme dans le monde en 1950, contre 2,5 aujourd’hui Cette décélération de la croissance tient à la diminution de la fécondité, 2,5 enfants en moyenne par femme aujourd’hui dans le monde, contre le double (5 enfants) en 1950. Mais la moyenne d’aujourd’hui recouvre de grandes disparités selon les régions et pays. La fécondité est la plus basse à Taïwan (0,9 enfants par femme) et la plus élevée au Niger (7 enfants). Parmi les régions du monde où la fécondité est encore élevée, supérieure à quatre enfants, on trouve en 2011 presque toute l’Afrique subsaharienne, une partie des pays de la péninsule arabique, et les régions allant de l’Afghanistan jusqu’au Nord de l’Inde en passant par le Pakistan. C’est là que l’essentiel de la croissance démographique mondiale aura lieu dans l’avenir. Un homme sur trois vivra en Afrique dans un siècle L’un des grands changements à venir est le formidable accroissement de la population de l’Afrique qui, Afrique du Nord comprise, pourrait quadrupler d’ici un siècle, passant de 800 millions d’habitants en 2000 à 3,6 milliards en 2100, ceci malgré le sida. Alors qu’un homme sur sept vit aujourd’hui en Afrique, ce sera probablement un sur trois dans un siècle. L’accroissement devrait être particulièrement important en Afrique au sud du Sahara où la population devrait passer d’un peu plus de 600 millions d’habitants en 2000 à près de 3,4 milliards en 2100. L’Inde en voie de dépasser la Chine La Chine est le pays le plus peuplé du monde avec 1,3 milliard d’habitants, mais l’Inde, qui n’est pas loin (1,2 milliard), devrait passer en tête dans moins de 10 ans (probablement en 2020) car sa population y croît plus vite en raison d’une fécondité plus élevée (2,6 enfants par femme en moyenne, contre 1,5). Pour en savoir plus sur la population mondiale : Consultez le site internet de l’Ined www.ined.fr.L’apocalypse démographique n’aura pas lieu
Dans cet ouvrage sorti cette semaine aux éditions de La Martinière, Fred Pearce estime que le strict contrôle des flux migratoires est donc une pure hypocrisie. Le 21ème siècle sera celui des personnes âgées, plus sages et plus écolos. L’espérance de vie à 90 ans sera bientôt la norme mondiale. Nous serons en parfaite santé, capables de travailler plus longtemps. Il n’y a pas que les pays du Nord que le taux de fécondité est faible. Le phénomène s’est répandu dans le reste du monde. Riches ou pauvres, religieuses ou laïques, éduquées ou illettrées, toutes les familles contrôlent leurs naissances quand on leur en donne les moyens. Moins de bouches à nourrir, c’est aussi moins de bras au travail et moins de cerveaux. Pour « L’Apocalypse démographique n’aura pas lieu », Fred Pearce a mené de méticuleuses recherches. Il visite chaque lieu qu’il évoque, rend compte de la réalité, échange avec les populations locales et des experts d’avis différents. L’auteur : Fred Pearce, journaliste spécialisé dans l’écologie, travaille régulièrement pour The New Scientist, The Guardian, ou encore The Ecologist. Dans ce nouvel ouvrage, il applique la même méthode que dans le précédent : « Les Tribulations d’un consommateur ordinaire qui se prenait pour un écolo exemplaire » (Édition de La Martinière). Il est également auteur de « Quand meurent les grands fleuves »(Calmann-Levy, 2006), « Points de rupture »( Calmann-Levy, 2008), pour lequel il a obtenu le prix de l’alliance pour la Planète (2008), et « Le réchauffement climatique »(Pearson Education, 2008).