Six hommes et femmes. Six climats différents. Gaël Derive, réalisateur et expert des questions climatiques est allé à la rencontre de Nipa, rizicultrice au Bangladesh, Satu, éleveur dans la plaine éthiopienne ou encore Tsering agricultrice népalaise. Réalisé en partenariat avec Oxfam et l’Organisation météorologique mondiale, le documentaire « Une planète. Une civilisation » mêle témoignages et expertise scientifique et donne un panorama des conséquences du changement climatique à travers le monde.
Gaël Derive nous rappelle que nous faisons tous partie de la grande famille humaine. « Nous sommes tous de la même nation, de la même civilisation. »Synopsis
UNE PLANETE. UNE CIVILISATION.LE PRESENT. L’AVENIR ? Un Ethiopien, un Népalais, un Kiribatien, un Inuit, un Brésilien, un Bangladais. Le point commun entre toutes ces personnes : faire partie de la grande famille humaine. Nous sommes tous de la même nation, de la même civilisation. La rencontre de 6 hommes et femmes nous fournit une vue d’ensemble du mode de vie au sein des diverses conditions climatiques que l’on rencontre sur la planète (équatoriale, semi-aride, montagne, mousson, océanique, polaire).
Durée : 1h20
Musique (Philippe PICON)
Mixage (Carlos CHAPMAN)
Voix-off (Dominique GRYLLA)
« La rencontre des hommes et femmes au sein des 6 principaux climats. Un nouveau regard sur les problèmes globaux (humains et écologiques) dans un contexte de dérèglement climatique. Un film à hauteur d’homme. » GAEL DERIVE
Bande – Annonce
Objectifs
– RENCONTRER : Le quotidien des hommes raconte bien plus qu’une simple histoire personnelle. L’objectif est de rencontrer les hommes et les femmes, directement chez eux, dans leur intimité, au sein de leur propre famille : dormir chez eux, manger avec eux, vivre avec eux. Quoi de plus enrichissant que de suivre leur vie quotidienne, dans les plantations de riz, à la chasse au phoque, vers le puit d’eau potable, au coeur de la forêt primaire, lors des plantations de pomme de terre ou à la pêche dans le lagon. Comment vit-on sur la planète ? Quel est le rôle majeur de l’agriculture ? Quel est le mode de subsistance des hommes et femmes sur la planète ? – CONNAITRE : Notre civilisation se développe au sein de diverses conditions climatiques que l’on rencontre à la surface de la planète (équatoriale, semi-aride, mousson, montagne, océanique, polaire). Comment vivre au sein de chacun de ces climats ? Quelles sont les variables clé qui influent sur l’activité des hommes ? Quelle est l’importance de la température ? Quel est le rôle des pluies, le cumul annuel, mais aussi la distribution au cours de l’année ? Qu’est ce que véritablement le climat (ou les climats) ? – COMPRENDRE : En ce début du 21e siècle, le bilan humain est dramatique (1 milliard de personnes ne mangent pas à leur faim). Et le bilan écologique est aussi inquiétant (le dérèglement climatique menace les grands équilibres globaux). Ce projet permet d’aborder différemment ces grandes questions humaines (démographie, alimentation, agriculture, commerce international..) et écologiques (dérèglement climatique, déforestation). Etre à hauteur d’homme permet d’aborder ces questions d’une manière bien plus concrète. A chaque fois, il est primordial de faire le lien entre les témoignages (chez les familles) et les données scientifiques (GIEC, AIE, FAO, OMM..). La rigueur scientifique est le pilier du discours.Interview
Quelle est la génèse du projet ? – On parle aujourd’hui beaucoup de climat et du dérèglement climatique. A juste titre. Mais qui connait réellement le climat ? Et le changement actuel ? Je voulais connaitre la situation plus localement, directement sur place, de l’Arctique à l’Amazonie. Me confronter au terrain, à sa réalité. L’idée est donc de traiter avant-tout du climat ? – On ne peut pas véritablement parler d’un climat, mais de plusieurs climats. La planète connait des climats très contrastés, en termes de température, de précipitations, et surtout de leurs répartitions tout au long de l’année. En parcourant ces 6 climats (du climat polaire jusqu’au climat des basses latitudes), on dispose ainsi d’un panel représentatif, une vision assez complète du climat de la planète. Mais la question centrale est véritablement la relation Homme-climat ? – La diversité climatique permet de se rendre compte du mode de vie des hommes et femmes sous chacun de ces climats. Quel lien existe-t’il entre les Hommes et le climat ? L’Homme est directement dépendant des fluctuations naturelles au cours de l’année, comme Nipa (avec la mousson) ou Satu (avec les sécheresses). On l’a vu aussi l’été 2011 en France avec la sécheresse. Mais c’est encore plus vrai à l’échelle de la planète où 1 homme sur 2 est cultivateur. Le lien de notre civilisation avec le climat est plus fort que ce que l’on peut s’imaginer. Pourquoi se rendre également directement chez des familles ? – En partageant le quotidien de 6 familles, on plonge littéralement dans la relation avec le climat. En pêchant avec Jeannie (en Arctique), on comprend mieux la vie actuelle des Inuits en milieu polaire. En suivant le troupeau de Satu (en Ethiopie), on saisit l’importance du rythme des pluies. A hauteur d’homme, le lien de notre civilisation avec le climat devient flagrant. Ensuite, personnellement, j’aime avant tout les rencontres, les échanges, le partage avec les personnes. Pour moi, l’humain doit être au coeur de l’enjeu et du discours. Certains climats ne sont-ils pas quand-même un peu extrêmes ? – Aucun de ces climats n’est extrême. Ils sont simplement spécifiques et exigeants. Chaque homme est au final parfaitement adapté aux conditions environnementales, comme dans l’Himalaya, en Arctique ou en Amazonie. D’ailleurs, chacun considère son climat comme la norme : Donildo me disait qu’il pleuvait la quantité normale (au coeur de l’Amazonie), ou Jeannie qu’il ne faisait pas froid ici chez elle (en Arctique). Quelles ont été les conditions de tournage ? – Pour l’homme des milieux tempérés que je suis, les conditions peuvent être parfois difficiles : vivre à -15°C, monter à 5 010 mètres d’altitude, ou rester dans une humidité permanente au coeur de la mousson. Mais cela permet de saisir plus intimement les conditions de vie. Ces tournages ont été facilité au maximum par une organisation pointue en amont, avec les partenaires locaux (pour la rencontre avec les familles) et avec les scientifiques (pour une connaissance aiguisée des variables climatiques et de l’évolution régionale actuelle précise). Et la question du dérèglement climatique ? – A mon avis, le dérèglement climatique reste aujourd’hui trop abstrait. Avec ces rencontres, je voulais aussi montrer que le dérèglement climatique n’est pas seulement une question environnementale, de conservation (ou non) de l’ours polaire ou de modification du Gulf Stream. Il entraîne une réelle modification, en profondeur, de notre mode de vie à tous (nous, les hommes). Cela impose une nouvelle contrainte sur l’économie, le social, l’agriculture, l’alimentation. C’est le cas partout dans le monde avec la modifcation du rythme des pluies (en Ethiopie), le recul des rizières (au Bangladesh), ou la salinisation de l’eau potable (dans le Pacifique). En rencontrant les hommes, cette problématique devient beaucoup plus concrète. Qu’est ce qui vous a le plus surpris vis-à-vis du dérèglement climatique ? – Force est de constater qu’un nouveau monde émerge sur toute la planète. Et la Terre est plus petite que ce que l’on peut se l’imaginer. Je suis quelqu’un de profondément optimiste, mais j’ai été stupéfait de voir un dérèglement climatique bien plus complexe que ce que je m’imaginais, plus rapide et aussi plus profond. Quelques exemples ? – En Arctique, la banquise se forme d’habitude avant Noël. Pour la première fois, Jeannie (66 ans) a vu la banquise se former après le 10 janvier (plus de 3 semaines de retard). Au Bangladesh, les rizières sont désormais atteintes par la salinisation des sols, et reculent au profit des élevages de crevettes qui grossissent en eau salée. En Ethiopie, Satu m’a parlé de l’intensification des sécheresses. Ce qui m’a choqué, c’est l’adéquation entre le constat général planétaire donné par les scientifiques et la réalité des hommes sur place. Car ce film se base sur le discours scientifique ? – Comme pour mon précédent film, le discours s’appuie sur la réalité scientifique actuelle. Tous les chiffres proviennent des grands organismes internationaux (GIEC) et des laboratoires de recherche français qui travaillent sur le climat (IRD, CNRS, METEO-France). J’essaie de présenter la réalité scientifique la plus juste possible. Sachant qu’il faut rester humble, car de nombreuses interrogations persistent au niveau régional. Que pensent les hommes du dérèglement du climat ? – Aucun homme ou femme n’a entendu parlé de la modification globale du climat, hormis deux qui ne comprennent pas le phénomène planétaire. Cela permet de prendre du recul sur la responsabilité des pays du Nord : historique (la cause), présente (nos actions actuelles ne sont pas à la hauteur du phénomène), et aussi future (on ne prépare pas notre civilisation à l’adaptation vis-à-vis de ce changement). Quel est votre sentiment sur le film ? – Après 10 ans, je pensais véritablement connaitre les problèmes globaux, humains, mais surtout écologiques (notamment le dérèglement climatique). Et bien, je m’étais trompé. On est beaucoup à penser connaitre le dérèglement climatique, et finalement assez peu à le comprendre véritablement, dans son intimité. Aujourd’hui, je ne suis plus le même. Quel a été le meilleur moment ? – Je retiens surtout les merveilleuses rencontres avec chacune des familles, mais aussi avec les traducteurs et organismes qui m’appuyaient sur le terrain. A chaque fois, c’était beaucoup d’échanges, de partages, d’émotions. Ce projet est avant tout une immense aventure humaine. Cette aventure vous a véritablement touché ? – Ces rencontres m’ont bouleversé, et aussi beaucoup intérrogé sur de nombreux points comme les relations Nord-Sud, et aussi le bonheur. Dans chacun de ces pays (majoritairement des pays pauvres en voie de développement), les personnes me disaient être heureuses. Nipa (Bangladesh) me disait « Low ressources, but happy » (peu de ressources, mais heureuse). Qu’est-ce que réellement le bonheur ? Quel a été le moins bon moment ? – Il n’y a eu que des bons moments avec les familles. Le moins bon moment était surtout lié à l’évolution du climat pendant la période du tournage, notamment la venue (ou non) de la pluie. Filmer la pluie et la mousson est toujours techniquement difficile. Un dernier mot ? – Je conserve beaucoup d’images en tête liées aux rencontres avec les familles. J’aime particulièrement cette phrase de Darmi (peuple Borana, Sud-éthiopie) : « Je suis heureuse dans ma vie de tous les jours. Et je suis surtout heureuse que vous vous intéressiez à moi ».Les 6 Climats
SATU (66 ans) – Eleveur (Sud-Ethiopie)La plus grande richesse de Satu : son troupeau de 30 vaches et la pluie ..
– Climat semi-aride
DONILDO (49 ans) – Forêt (Amazonie)
La chaleur est étouffante. L’humidité est aussi ici permanente. La pluie est en effet régulière tout au long de l’année ..
– Climat équatorial
JEANNIE (61 ans) – Inuit (Arctique)
Le thermomètre affiche -10°C. La température est douce pour ces premiers jours du printemps ..
– Climat polaire
TSERING (50 ans) – Cultivatrice (Himalaya)
Le climat de montagne est exigeant avec la persistance du froid, la présence de la neige et un sol gelé une grande partie de l’année ..
– Climat de montagne
NIPA (32 ans) – Rizières (Bangladesh)
Lors de la mousson, l’eau est omniprésente, venant du ciel (la pluie) et du sol (inondations) ..
– Climat mousson
KARAKAUA (28 ans) – Pêcheur (Pacifique)
De l’eau. Toujours de l’eau. A perte de vue. Karakaua vit ici au milieu du plus grand océan au monde ..
– Climat océanique
Gaël Derive
UNE DECENNIE D’ETUDE DE LA PLANETE10 ans d’engagement pour la planète : docteur ès sciences de l’Institut National Polytechnique de Grenoble (travaux de recherche en hydrologie sur l’Afrique de l’Ouest, IRD) ; travaux au sein des grands organismes de recherche français (CNRS, IRD, INRA) sur des thèmes environnementaux (glaciologie, hydrologie, climatologie, biosphère terrestre, observations spatiales) ; ancien chargé de mission du projet de « Diffusion des Savoirs » à l’Observatoire des Sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG) ; ancien chargé de mission du Plan Climat Local (PCL) de l’agglomération grenobloise au sein de l’Agence Locale de l’Energie (ALE), premier plan climat territorial à cette échelle (26 communes, 400 000 habitants, 60 acteurs signataires).
TOUJOURS PLUS PROCHE DU PUBLIC
Gaël diffuse l’information scientifique et sensibilise le public à l’environnement de la planète Terre : initiateur, organisateur, et animateur de la première tournée de conférences sur le changement climatique, pour le Conseil général de l’Isère (14 dates, 2000 personnes) ; enseignant à l’UIAD ; auteur pour l’encyclopédie Encarta ; auteur du livre « l’Odyssée du Climat . Limiter le réchauffement à 2°C » (éditions Terre vivante, 2008), livre accessible à tous ; auteur et réalisateur du film « l’Odyssée du Climat » (2009) et actuellement de la tournée nationale : la « Grande Tournée Climatique » (2009-10-11).
– A venir bientôt : « Planète » (sept. 2011) avec un film, un livre, une tournée ..
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