Voici le rapport du cabinet d’ingénierie Arcadis sur l’adoption du véhicule électrique. Cette étude analyse les progrès réalisés en matière de véhicules électriques dans 13 pays autour de trois grands catalyseurs : les incitations gouvernementales (règlementations environnementales, aides financières…), la maturité du marché (prix, adaptation de l’offre VE aux besoins des usagers et capacité de production) et les infrastructures de recharge (capacités de recharge fiables tout au long du trajet). Le rapport met en exergue le rôle clé que peut jouer le VE dans la lutte contre la crise climatique et dans l’amélioration de la qualité de vie.
On respirera mieux en ville grâce aux voitures électriques (VE), mais leur bilan carbone complet reste largement perfectible.
Pour stimuler l’envie de véhicules électriques, la France doit franchir un cap en matière d’infrastructures de recharge (IRVE) et d’adaptation des flottes de VE aux usages et particularités des territoires.
Malgré de fortes incitations gouvernementales, des freins persistent sur le cycle de vie de ces véhicules et les possibilités encore trop limitées de réemploi des batteries pour d’autres usages sans avoir à les retraiter.
Le rapport met en exergue le rôle clé que peut jouer le VE dans la lutte contre la crise climatique et dans l’amélioration de la qualité de vie. Alors que la France a été épinglée pour le non-respect des normes de qualité de l’air de l’UE, l’électrification des flottes automobiles représente d’abord un enjeu de santé publique. Julien Lamour, Directeur du Conseil Environnement d’Arcadis, déclare : « Si la VE améliore incontestablement la qualité de l’air, le bilan carbone de son cycle de vie est tout aussi favorable, en raison notamment du mix énergétique très décarboné de la France. L’impact environnemental et sociétal de la production des batteries reste toutefois le point de vigilance majeur pour que la France puisse tirer pleinement profit de son énergie peu carbonée dans le bilan global des VE. »
Le rapport dévoile que malgré des mesures gouvernementales particulièrement fortes (taxation du diesel et de l’essence, bonus écologique, aides à l’installation d’IRVE dans les bâtiments), la France doit développer son infrastructure de recharge si elle veut stimuler la croissance du marché des VE. Avec 38 115 points de charge en France métropolitaine, le pays est encore très loin de son objectif de 7 millions d’ici 2030.
En pleine croissance, le marché des VE gagne en maturité en France. Néanmoins, au-delà du manque de points de recharge, le prix constitue un des principaux freins à l’adoption d’un VE. « Si les constructeurs automobiles arrivent à proposer des VE tout aussi bon marché que les véhicules thermiques (VT), il est possible que l’utilisation des véhicules évolue assez peu, avec un simple report de la VT à la VE. Dans le cas contraire, un changement dans la possession de l’automobile pourrait voir le jour et ainsi favoriser l’essor du leasing, du free floating et de l’autopartage en ville. » commente Yassine Eddarai, Responsable Nouvelles Mobilités d’Arcadis.
L’autre frein important est l’inadéquation entre l’autonomie des batteries et certains usages, bien que les VE actuels présentent des autonomies adéquates pour la majorité des usages urbains. « Aujourd’hui, l’autonomie est liée au poids de la batterie et in fine à son bilan carbone. Le plus souhaitable serait donc de voir émerger des parcs automobiles différenciés en fonction des usages : les petits modèles pour les déplacements courts en villes, pour la livraison et les activités artisanales, et des modèles différents pour les déplacements entre les villes et pour les taxis. » ajoute Yassine Eddarai.
Reste un dernier défi et non des moindres : celui de la conception et du recyclage des batteries pour améliorer le bilan carbone du cycle de vie des VE. « La réutilisation des batteries usagées pour stocker de l’énergie renouvelable, notamment solaire, pourrait apporter une réponse concrète à leur gestion durable. Une filière qui doit cependant encore se structurer. Accélérer la transition vers les véhicules électriques, tout en investissant dans les énergies propres et la technologie des batteries, est crucial pour réduire les émissions et limiter le réchauffement climatique à 1,5°C » conclut Julien Lamour.
Global Electric Vehicle Catalyst Index 2021
A propos du rapport
L’objectif du Global Electric Vehicle Catalyst Index est de promouvoir la collaboration entre les pays et les entreprises afin d’accélérer le développement et l’adoption des VE. Le rapport est une photo instantanée ; les pays amélioreront leurs scores au fur et à mesure que des progrès seront réalisés sur les 3 catalyseurs : mesures gouvernementales, infrastructure de recharge et maturité du marché. Le partage des connaissances et l’alliance des forces des secteurs public et privé permettront de favoriser la contribution des VE à la réduction de la pollution atmosphérique et des émissions de CO2 à l’échelle mondiale.
Les pays mesurés dans le rapport sont les suivants : Allemagne, Australie, Canada, Chine, Espagne, Etats-Unis (États de Californie et New York), France, Irlande, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Singapour et Thaïlande.
A propos d’Arcadis
Arcadis est le leader mondial de l’ingénierie et du conseil dans les domaines de l’urbain, de l’immobilier, des mobilités et de l’environnement. Grâce à nos solutions centrées sur l’humain, nous aidons nos clients à réinventer les lieux où nous vivons et travaillons, à créer des solutions de mobilité et à optimiser les ressources, tout en protégeant notre planète. Nous sommes plus de 28 000 Arcadien(ne)s dans plus de 70 pays et réalisons un chiffre d’affaires de 3,3 milliards d’euros. Nous soutenons ONU-Habitat en mettant à profit nos connaissances et notre expertise, afin d’améliorer la qualité de vie dans les villes en pleine croissance, partout sur la planète.
– www.arcadis.com
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