Avec l’adoption d’un Plan Climat en 2007 et un vaste programme de diminution et de maîtrise de la consommation en énergie des équipements publics, la Ville de Paris a mis en place une politique volontariste de réduction des gaz à effet de serre. Parallèlement, elle a souhaité responsabiliser et mobiliser les Parisiens autour d’un projet de solidarité qui devra permettre de réduire la quantité de gaz à effet de serre au niveau de la planète. Cette solidarité internationale se traduit par la mise en place de puits de carbone qui mobilisent des communes du Cameroun, de Madagascar et d’Haïti et ont des retombées socio-économiques directes sur l’activité des communes. Cette opération inédite associe pour la première fois une ville et ses habitants dans la lutte contre le réchauffement de la planète, grâce à la création de puits de carbone.
UN MOYEN CONCRET DE LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Le réchauffement climatique résulte de l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Le dioxyde de carbone (CO2) est le principal de ces gaz. Les sources naturelles de CO2 sont nombreuses : décomposition de matière organique, éruptions volcaniques, respiration des plantes… Mais sous l’effet de l’homme, la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère a fortement augmenté au cours des dernières décennies. Cette augmentation est due essentiellement à l’utilisation des combustibles fossiles (hydrocarbure, pétrole, gaz naturel, charbon), mais aussi à la déforestation et à la dégradation des forêts. Les forêts jouent un rôle clé dans la régulation du taux de CO2 dans l’atmosphère, et donc dans la régulation du climat. Au cours du phénomène de photosynthèse, les arbres absorbent le CO2 de l’atmosphère, stockent une partie du carbone et rejettent de l’oxygène (O2) dans l’atmosphère, agissant ainsi comme un véritable filtre et comme un réservoir de carbone. Les forêts permettent déjà de limiter de plus de 20% l’effet des émissions humaines de gaz à effet de serre en fixant annuellement autour de 2,5 milliards de tonnes de CO2. On parle de puits de carbone pour une forêt en croissance, qui capte alors plus de CO2 qu’elle n’en rejette à l’occasion des coupes de bois ou de la décomposition naturelle des branches et des feuilles. En plantant de nouvelles forêts, il est possible de créer des puits de carbone, et donc de lutter concrètement contre une des causes du changement climatique. En zone tropicale, un hectare peut fixer près de 400 tonnes de CO2 en 30 ans. Le projet « Un parisien, un arbre » permettra le reboisement de plus de 2000 hectares dans des pays en développement. Cela représente 2 millions d’arbres, soit un arbre pour un Parisien.UN PROJET AU BÉNÉFICE DIRECT DES POPULATIONS DES PAYS DU SUD
Les projets de puits de carbone s’inscrivent dans une démarche de développement local au profit des communautés situées dans la zone de réalisation. Ils permettront tout d’abord de dynamiser l’économie locale, puisque les filières du bois offrent de nombreux emplois qui peuvent s’adresser à des populations rurales souvent peu qualifiées. Par ailleurs, les projets permettront de protéger les sols du défrichement, de préserver les ressources naturelles en eau, et de diminuer la pression sur la forêt naturelle. Ils seront également l’occasion d’un transfert de compétences avec les communes, notamment au Cameroun, qui auront en charge, dans le cadre des processus de décentralisation, la gestion des forêts communales. Le projet s’inscrit donc dans une logique de bonne gouvernance des communes. – Lire le supplément « 1 Parisien, 1 arbre » en version interactive