En présence de Nolwenn Leroy, Alain Passard et Nicolas Vanier, s’est déroulée, hier, la cérémonie de remise des prix de la 6e édition des Trophées du Tourisme Responsable. Les neuf professionnels et les deux projets humanitaires récompensés illustrent les attentes et les valeurs exprimées par les voyageurs en matière de tourisme responsable, comme le montre l’étude exclusive Voyages-sncf.com / Routard.com / Harris Interactive.
Partage et simplicité : le tourisme responsable selon les Français Le tourisme responsable est une pratique connue qui souffre encore de préjugés. Les Français aspirent à un tourisme responsable simple où la notion de respect est primordiale. Tels sont les principaux enseignements de l’étude Voyages-sncf.com / Routard.com / HarrisInteractive [[Enquête réalisée en ligne du 6 au 10 septembre 2012. Echantillon de 1959 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l’access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).]] (Résultats complet de cette étude à télécharger ici). Pratique touristique qui a émergé tardivement, le tourisme responsable est de plus en plus connu des Français. En effet, ils sont 84% à avoir entendu parler d’au moins un des termes associés au tourisme responsable que cela soit l’éco-tourisme, le tourisme équitable, solidaire, durable ou éthique. Et ils sont 19% à l’avoir pratiqué. Néanmoins, 64% des personnes interrogées estiment qu’il est encore difficile de trouver des informations afin de préparer un voyage de ce type, et 71% des Français considèrent l’offre actuelle comme chère. Concernant l’hébergement idéal, les Français plébiscitent les résidences éco-gérées (35%) et les chambres d’hôtes (34%) devant les gîtes ruraux (18%), les bungalows éco-conçus (17%), ou encore les hébergements insolites. À noter tout de même une différence dans les réponses en fonction du lieu d’habitation : les Franciliens optent plutôt pour les résidences éco-gérées et l’hôtel haut de gamme alors que les habitants du Sud-Est préfèrent les hébergements insolites. Enfin en termes d’activités, si les Français dans leur appréhension du tourisme responsable mettent l’accent sur le respect de l’environnement, les activités liées à la protection de l’environnement (replantage d’arbres : 25%), les activités en contact direct avec la nature comme les randonnées (les treks : 19%), elles arrivent finalement en second choix. En effet, les Français souhaitent davantage s’ouvrir aux autres et désirent avant tout partir à la rencontre des populations locales, découvrir leur vie quotidienne et partager leurs coutumes (41%) ou goûter et cuisiner des produits locaux (29%) ; un choix en phase avec la nouvelle catégorie « Restauration responsable » des Trophées du Tourisme Responsable. 6e édition des Trophées du Tourisme Responsable : un succès confirmé Les neuf lauréats professionnels ont été sélectionnés parmi 216 candidatures, soit 10% de plus que l’an passé. Les régions Ile-de-France, Bretagne, PACA, et Rhône-Alpes sont, quant à elles, une nouvelle fois, les plus représentées, avec 60% des candidatures. « Dans un monde en profonde mutation, le voyageur est en quête d’authenticité, de sincérité et de simplicité. Il a besoin de rêver et de se faire surprendre près de chez lui. J’ai la sincère conviction qu’une offre responsable alliée à l’innovation digitale constitue un formidable levier de croissance et de différenciation pour le tourisme français. A travers les Trophées du Tourisme Responsable, Voyages-sncf.com met en lumière les professionnels qui osent prendre des initiatives et valoriser des offres originales. La majorité des candidats étant des entreprises de moins de trois ans, Voyages-sncf.com leur doit un coup de pouce pour bien démarrer et se lancer ! » souligne Yves Tyrode, directeur général de Voyages-sncf.com Liste des lauréats de l’édition 2012 des Trophées du Tourisme Responsable :ANIMATIONS ET ACTIVITES SOLIDAIRES
Echologia – en Mayenne, un site de loisirs et d’hébergement étonnant sur 70 hectares d’espaces naturels et historiques sauvés de l’abandon. Plus grand site de production de chaux en France à la fin du 19e siècle, le site de Louverné est aujourd’hui un centre de tourisme respectueux de l’environnement qui accueille les amoureux d’activités en pleine air. Cette réhabilitation est l’œuvre de deux amis d’enfance, Guillaume Beucher et Vincent Brault. Ils ont fédéré autour d’eux toutes les bonnes volontés pour restaurer 70 hectares de nature classée en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Hébergements éco-conçus et atypiques, tentes en tous genres, cabanes perchées ou flottantes accueillent désormais les visiteurs en quête de calme. Ces derniers peuvent également s’adonner à de nombreux loisirs : la baignade – le domaine compte sept plans d’eau, dont « la Grande Bleue » une piscine aux couleurs lagons – à l’escalade, au tir à l’arc, à l’équitation, etc. Les amateurs de balade peuvent soit emprunter un sentier pédagogique de 2 kilomètres pour découvrir la faune et la flore, soit découvrir le patrimoine historique. Le week-end, des animations conviviales favorisant l’échange (vide-grenier, marché de produits locaux, concert, atelier dans les jardins familiaux en accès libre…) sont organisées par Echologia Assoce, qui regroupe plus de 170 bénévoles. Quant aux gourmands, ils peuvent se retrouver au restaurant, au bord de l’eau, qui propose une nourriture fraîche et locale. « La réhabilitation de ce site industriel est exemplaire, tant sur le plan écologique qu’humain. Il s’agit d’une démarche complète, tournée vers les animations et qui permet également de créer une nouvelle dynamique dans la région » considère le jury. Pour en savoir plus.BOL D’AIR
La Ferme Bio de They – deux grands gîtes dans une ferme à la pointe de l’écologie, à quelques kilomètres de Besançon. Destinés aux familles nombreuses et aux groupes d’amis, les deux gîtes de la ferme bio de They ont été rénovés à partir de matériaux écologiques et du terroir local (pierres bleues calcaires, mélanges de chaux et de chanvre, badigeons en fibre végétale…). Parallèlement, Michel et Evelyne Devillairs proposent à leurs clients une offre alimentaire bio diversifiée en commercialisant en direct les produits de la ferme ou en proposant 450 références régionales bio. L’endroit offre par ailleurs de nombreux divertissements ou d’opportunités de détente : piscine au sel couverte et jacuzzi chauffés à une unité de biogaz, salle de jeux et home cinéma, balades en barque sur le grand plan d’eau à proximité, balades à pieds ou en VTT, ou encore découverte des animaux de la ferme pour les enfants. Cette démarche a été récompensée par l’agence Atout France qui a délivrée 4 et 5 étoiles aux gîtes de la ferme bio de They. Michel Devillairs, propriétaire de la ferme bio de They résume : « Nous voulons sensibiliser les vacanciers à l’écologie en montrant ce qu’il est possible de réaliser à notre échelle. Ces étapes sont à la portée de tout le monde. Ici, nous pourrions vivre en autarcie. » Pour en savoir plus. Le mot du jury : « La ferme bio de They est engagée dans une démarche très forte en matière de développement durable avec une réelle synergie entre les bâtisses et la maîtrise des énergies, les activités de la ferme et les produits commercialisés. »BONS PLANS
Les Enfants Gât’thés & Le Clos du Tay – un restaurant bio où l’on cuisine des produits locaux, de charmants gîtes et chambres d’hôtes tournés en direction des loisirs verts. Le tout pour un bon rapport qualité/prix. Situés dans la station morbihannaise de La Gacilly et tenus en famille, Les Enfants Gât’thés et le Clos du Tay proposent des prestations tournées vers l’écologie et le partage. Trois chambres d’hôtes dans un manoir breton, deux gîtes dans une maison en bois (dont un labellisé Tourisme et Handicap) et un troisième dans une maison restaurée dans le respect du bâtiment, le Clos du Tay a été labellisé la Clef Verte en 2008. Depuis peu, il abrite une haie nourricière pour la petite faune. Didier Le Douaron et sa femme Caroline ont planté 250 arbres avec l’aide des collégiens du village et de travailleurs handicapés. Trois paddocks ont également vu le jour cette année pour accueillir les chevaux de cavaliers en randonnée. Mais les ânes sont toujours là pour des balades plus tranquilles ! Aux Enfants Gat’thés, Caroline Le Doauron concocte des plats à base de produits locaux. Les variétés oubliées, plantes sauvages, aromatiques du potager ou fleurs comestibles du jardin qui égaient l’assiette, sont expliquées aux clients durant les repas. « Les Enfants Gât’thés et le Clos du Thay proposent une démarche très complète en matière de développement durable et accessible au plus grand nombre » estime le jury. Pour en savoir plus.LUXE & ZEN
Eden Lodge – un hôtel tout solaire, dans une réserve de biodiversité unique à Madagascar. Baobabs de plus de 700 ans, tortues vertes, lémuriens sauvages, oiseaux rares… « On vient à l’Eden Lodge pour la biodiversité remarquable qui l’entoure, ses logements de style sur une plage préservée et l’expérience d’un luxe sans artifices, loin du tourisme de masse » explique Yves Benouaich, copropriétaire de l’Eden Lodge. Tout concourt ici à préserver les richesses naturelles. Cet ensemble de 8 lodges, accessible uniquement par bateau, se veut un modèle d’excellence écologique et d’innovation, sans concession au confort : éco-construction, projet pilote avec l’Ademe pour une alimentation électrique tout solaire, bilan carbone neutre, lauréat 2012 des Green Africa Awards, certification Green Globe… Les hôtes y découvrent un Madagascar authentique, avec ses villages de pêcheurs Sakalava aux coutumes ancestrales, associés depuis le départ au projet. On peut remonter la rivière en pirogue traditionnelle, explorer la mangrove et ses crocodiles, partir en trekking en forêt primaire, suivre les circuits ornithologiques… Pour favoriser la reforestation, chaque client peut planter un arbre qui portera son nom. L’Eden Lodge réinvestit ses bénéfices dans des actions de développement durable, de la construction d’écoles à l’accès au soin des habitants en passant par le soutien d’activités génératrices de revenus. L’ambition est de transfor- mer la baie d’Ampasindava en aire protégée, réservée à l’éco-tourisme, en lien avec les acteurs locaux. Sa protection définitive est imminente. Le jury salue « L’important travail communautaire pour promouvoir l’écotourisme à Madagascar a redonné vie à deux villages. » Pour en savoir plus.RESTAURATION RESPONSABLE
Oh Terroir / Pizza Terra / Pasta Terra – trois enseignes originales, du repas rapide au long dîner, pour manger sain et savoureux . Alain Lemirre milite depuis longtemps pour le goût et la biodiversité dans les assiettes. Elevé à la campagne, très engagé dans le mouvement « Slow food », contre la restaura- tion rapide, il cuisine essentiellement à partir de produits bruts, majoritairement locaux et biologiques. Des plats du terroir au « fast good », en passant par la vente de pizza à emporter, il a décliné son désir de renouer avec la « bonne cuisine », dans ses trois enseignes : Oh Terroir, Pizza Terra et Pasta Terra. Restaurant gastronomique, Oh Terroir est le seul dans le Gâtinais à arborer le label « Maître Restaurateur ». Une cuisine innovante et toujours fraîche est servie à partir d’une matière première issue de trente producteurs bio et/ou locaux. Service à domicile, Pizza Terra réinvente la pâte à pain garnie en version bio dont la farine est issue de variétés locales meulées par l’un des derniers artisans meuniers de France. Pasta Terra, dernier restaurant ouvert, propose des pâtes bios demi complètes à un prix abordable. Dans ces enseignes, par ailleurs, pas de bouteilles mais de l’eau de ville « osmosée et revitalisée » par les algues, 90% des emballages individuels éliminés… Ce concept de restaurant, très étudié, devrait se décliner en franchise. Oh Terroir / Pizza Terra / Pasta Terra, c’est aussi une aventure humaine entre Alain Lemirre et ses quarante collaborateurs et salariés. Alain Lemirre explique : « Le restaurateur est proche de l’antiquaire. Il est là pour « restaurer le goût perdu ». Nous devons avoir un rôle éducatif auprès de nos clients, raconter l’histoire des produits et des producteurs. » Le jury salue cette démarche : « Un concept différent et intelligent pour chaque restaurant, avec toujours la même passion du bien manger à un prix abordable. » Pour en savoir plus.URBAIN
Hi Matic : Un gîte ludique près de la place de la Bastille à Paris où l’écologie est maîtresse des lieux. Un hôtel aux allures d’auberge de jeunesse version pop, le Hi Matic surprend au premier abord par son design, signé Matali Crasset : chambres-cabanes aux couleurs toniques, matelas à mémoire de formes posés à même le sol, réception automatique sur borne d’accueil. Mais ce qui distingue avant tout cette adresse étonnante, c’est l’écologie. Matériaux naturels ou recyclés, lumières basse consommation, réducteurs d’eau sont au cœur de la rénovation de ce lieu qui fut autrefois un banal hôtel 2 étoiles. Les propriétaires du Hi Matic ont également mis en place le tri sélectif des déchets. Par ailleurs, ils proposent à leurs clients un petit-déjeuner bio composé de fruits du primeur du quartier, des boissons équitables sont en libre-service, les gels douches sont naturels et Hi Matic incite aux moyens de transports respectueux de l’environnement tels le Vélib et les taxis verts. Patrick Elouarghi, copropriétaire du Hi Matic raconte : « Le Hi Matic est un des très rares hôtels de Paris à montrer un rapport aussi fort à l’écologie. Pour nous, ce n’est pas une mode, mais un engagement ». Un engagement que le jury a souhaité soutenir : « Cet hôtel associe au développement durable une vraie réflexion sur les nouvelles formes d’hébergement en ville. » Pour en savoir plus.ACCESSIBILITE
La Ferme Fruirouge – une exploitation familiale tournée vers le patrimoine rural. Labellisée « Tourisme et handicaps » pour les 4 handicaps, elle propose des produits certifiés bio fabriqués sur place. A mi-chemin entre Beaune et Dijon, dans les Hautes-Côtes de Nuits, la ferme Fruirouge cultive des fruits certifiés bio qu’elle commercialise par la suite. La transformation se fait « à l’ancienne » c’est-à-dire par petites quantités, tout au long de l’année, sans adjonction d’arôme, ni de conservateur. Mais la particularité de cette ferme est d’être accessible par tous ce qui lui a permis d’obtenir le label « Tourisme et handicaps » pour les quatre handicaps. Les propriétaires qui connaissent la langue des signes attachent d’ailleurs une attention particulière à l’accueil de tous les publics. Ils organisent régulièrement des visites de leur exploitation afin que chacun puisse découvrir et déguster les fruits produits et transformés.ECOMOBILITE
SOMUPI (Société des Mobiliers Urbains pour la Publicité et l’Information) : Vélib’, 1er système de vélos en libre-service au monde, adapte son service aux touristes étrangers et aux acteurs du tourisme responsable avec les portail « Vélib’ Visit ». En 2012, les deux gestionnaires ont souhaité faciliter l’accès aux 23 000 vélos et 1 751 stations aux touristes étrangers. Ils ont ainsi lancé le portail « Vélib’ Visit » qui permet désormais aux acteurs du tourisme responsable d’accompagner leurs clients dans l’achat d’un ticket de courte durée Vélib’, 100% en ligne et par carte bancaire. Cette offre garantit aux touristes un accès rapide au service tout en évitant l’attente à une borne Vélib’. Parallèlement, l’accès aux informations a été simplifié : les nouveaux stickers en français et en anglais délivrent aux touristes les informations clés pour accéder au service, le site Internet Vélib’ ainsi que le blog Vélib et Moi (des bons plans et astuces et de nombreuses adresses insolites) sont accessibles en anglais,et des applications smartphone (Vélib’ et AllBikesNow) ont été pensées pour les usagers occasionnels.TERRITOIRES
CRT de Bretagne – La Bretagne est la première région en France à ouvrir un site internet dédié exclusivement au tourisme durable afin de faciliter l’organisation d’un séjour dans la région. La Bretagne est la première région en France à ouvrir un site internet dédié exclusivement au tourisme durable (http://voyagez-responsable.tourismebretagne.com/). L’objectif : faciliter l’organisation d’un séjour dans la région. Développé par le Comité régional du tourisme, en partenariat avec les éditions Viatao et soutenu par l’Ademe et le Fonds Européen de Développement Economique Régional (FEDER), ce portail se décline en quatre rubriques : « Bretagne durable», « Bonnes adresses », « Découvertes » et « Informations pratiques ». On y trouve l’ensemble des renseignements nécessaires à la préparation au voyage : du transport à l’hébergement en passant par la restauration. Les hébergeurs recensés sont soit labellisés (Ecolabel européen, Clef verte, etc.) soit membres du réseau « Bretagne Tourisme Responsable ».Trophées du Voyage Humanitaire Routard.com
Le Trophée Voyage Humanitaire Routard.com récompense un projet de voyage utile et responsable dans les domaines de la culture, l’artisanat, l’agriculture, l’écologie, l’éducation que cela soit en France ou à l’étranger. Les deux lauréats remportent des bourse de 3500 euros et des billets d’avion pour réaliser leur projet. Les agribassadeurs de l’espoir (Bénin) – ce projet vise à développer l’accès à l’eau potable au Bénin à des fins sanitaires et agricoles. Membres des « agribassadeurs de l’espoir », Michèle Willem, enseignante, et Jonathan Burgrff, étudiant (Ecole Provinciale d’Agronomie et des Sciences) sont allés au Bénin pour construire des puits dans les villages pour permettre aux femmes et filles, qui sont en charge de trouver de l’eau, d’avoir du temps pour aller à l’école et s’instruire. Elles y ont été notamment sensibilisées à la gestion saine des ressources en eau, à la santé et à l’hygiène de l’eau. De plus, ils ont créée des sanitaires (avec fausses septiques) dans les écoles. L’équipe, spécialiste en agriculture, a également travaillé à l’aménagement de rizières et a planté des arbres pour lutter contre la déforestation. L’ONG Protos s’engage à aider à entretenir par la suite ces infrastructures. Construction d’un éco-gîte et d’un observatoire à oiseaux (Madagascar) – ce projet a pour objectif de créer une offre de tourisme solidaire et communautaire dans la région d’Ambanja au nord-ouest de Madagascar. Le projet de Caroline Debonnaire, conceptrice de voyages éthiques et Bruno Bautista, architecte, consiste à développer une offre touristique solidaire dans la région d’Ambanja au nord-ouest de Madagascar. Les objectifs sont la valorisation des richesses naturelles, culturelles et historiques de zones peu connues dus touristes ; la protection de l’environnement ; et le développement économique de la région. Cette offre touristique comprend notamment un éco-gîte de 16 personnes géré par le groupement des habitants et l’association des femmes du village. Un second gîte devrait voir le jour en 2013.Interview d’expert
Isabelle Van de Walle, directrice adjointe du Département Évaluation des Politiques Publiques au CRÉDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) est l’auteur d’une recherche sur le tourisme durable, publiée sous deux documents : « Le tourisme durable : l’idée d’un voyage idéal » et « Le tourisme durable à l’étranger : regards croisés de l’OMT, des touristes et de quelques grands offreurs ». Pour les Trophées du Tourisme Responsable, elle s’arrête sur la perception qu’ont les consommateurs de cette pratique en Europe. Quelle est la perception du tourisme responsable en Europe ? Les consommateurs ont une vision positive du tourisme durable. Ils adhérent à ses objectifs de protection de l’environnement et de respect des intérêts économiques et culturels des populations locales. Les touristes voient dans le tourisme durable ou responsable l’occasion de voyager autrement, plus en accord avec leurs désirs de découverte et leurs préoccupations morales. On notera toutefois que les consommateurs s’interrogent davantage sur le tourisme durable à propos de leurs séjours dans les pays du Sud : ceux-ci exacerbent les questions posées en termes de protection de l’environnement et de changement climatique, du fait de l’importance des distances parcourues, mais aussi en termes d’équité et de redistribution des richesses. Qu’attendent les touristes en matière de tourisme responsable ? Les consommateurs réfléchissent à des produits touristiques moins standardisés, valorisant une modération de la consommation. Pour la préparation d’un voyage durable, ils privilégient Internet au détriment des catalogues papier luxueux. La question du déplacement se pose en premier lieu : les touristes sont de plus en plus conscients du coût environnemental des voyages en avion. Mais ils ne sont pas forcément prêts à utiliser des moyens de transport respectueux de l’environnement pour des questions à la fois de confort et de rapidité ; dans ce domaine, ils revendiquent leur « droit au voyage ». On voit combien une opinion en faveur du tourisme durable ne se traduit pas forcément par l’adoption de pratiques durables, notamment parce qu’il est très difficile de remettre en cause ses habitudes de consommation. En matière d’hébergement durable, les consommateurs évoquent les hôtels écologiques, mais aussi les échanges de logement ou l’hébergement chez l’habitant. Pour la restauration comme pour l’achat de souvenirs, ils privilégient les circuits courts, avec l’achat de produits agricoles ou artisanaux directement auprès des producteurs. Les touristes veulent du « typique », de « l’authentique », sans que ces notions revêtent le même sens pour tous. Pensez-vous que l’offre touristique responsable proposée actuellement corresponde aux attentes des touristes ? Internet permet un meilleur accès aux offres de tourisme durable. Dans le même temps, celles-ci restent pour partie invisibles et considérés comme chères par les consommateurs. Les plus grands offreurs restent notamment encore timides dans leurs propositions de tourisme durable.