Des activistes d’Alternatiba Paris, ANV-COP21, Dernière rénovation, Extinction Rebellion, Greenpeace France, Les Amis de la Terre France, Réseau Sortir du nucléaire et 350.org, ont fermé le Ministère de la Transition écologique pour inaction climatique et trahison écologique. Malgré son engagement de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, selon les ONG, le gouvernement retarde encore la mise en œuvre des mesures qui s’imposent. Alors que la prochaine décennie est cruciale pour décarboner massivement et rapidement notre mix énergétique, « nos décideurs s’enlisent dans la promotion d’hypothétiques solutions technologiques et dans les énergies fossiles ». Mais quelles sont les solutions ? Le rapport de Greenpeace France préconise le développement massif des énergies renouvelables (éolien et photovoltaïque) et considère comme un mauvais choix la relance du nucléaire, qui est l’énergie bas carbone la plus lente à déployer et ayant le moins d’impact à court, moyen et long termes sur la décarbonation du mix énergétique
Deux récentes décisions sont des exemples de cette "trahison" reprochée par les ONG au Ministère de la Transition écologique :
C’est pour dénoncer cette politique énergétique absurde, véritable trahison vis-à-vis de l’urgence climatique que les activistes sont passé·es à l’action.
Pour sortir des énergies fossiles le plus vite possible, il faut des politiques publiques ambitieuses, courageuses basées sur :
Ce sont les seules réponses à court et moyen terme qui permettraient de mettre la France sur la trajectoire des 1,5°C maximum et préserver au mieux nos conditions de vie sur terre.
A titre d’exemple, Greenpeace rappelle dans son rapport qu’« investir les 52 milliards d’euros alloués par le Gouvernement à la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, dans le développement des énergies renouvelables, permettrait d’éviter quatre fois plus d’émissions de CO2 d’ici à 2050, tout en triplant la production d’électricité. »
Mieux encore, « financer à hauteur de 85 milliards d’euros la rénovation thermique performante des passoires énergétiques permettrait d’éviter six fois plus d’émissions de CO2 d’ici à 2050 que le programme de construction de six nouveaux réacteurs ». De plus, cette initiative aurait un impact social positif considérable en sortant près de 12 millions de personnes de la précarité énergétique en une décennie. Il s’agit d’une démarche qui bénéficie à la fois à l’environnement et à la société.
« Si c’est une question de volonté politique, alors qu’attend le Gouvernement ? » Greenpeace rappelle que plus nous serons nombreuses et nombreux à connaître et dénoncer cette « trahison », plus nous pourrons faire pression sur les responsables politiques, et ainsi, faire changer les choses.
Dans un rapport publié en Octobre 2023, Greenpeace France compare l’impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de trois scénarios d’investissements :
Les conclusions sont édifiantes : loin d’être un choix judicieux pour le climat, le nucléaire est l’énergie bas carbone la plus lente à déployer et ayant le moins d’impact à court, moyen et long termes sur la décarbonation du mix énergétique.
L’Accord de Paris a posé un objectif ambitieux pour la France et le reste du monde : limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C maximum par rapport aux niveaux préindustriels. Pour y parvenir, il est nécessaire de réduire drastiquement et rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et en France, cela signifie que 80 % de ces réductions doivent être réalisées dans les 12 prochaines années. Les choix énergétiques que la France fait aujourd’hui auront donc un impact significatif sur notre capacité à atteindre ces objectifs.