[Cdurable.info] : Climat : quelles sont les vraies solutions ?
Rapport de Greenpeace France
Climat : quelles sont les vraies solutions ?
Le développement massif des énergies renouvelables (éolien et photovoltaïque)
lundi 6 novembre 2023
par Cyrille Souche

Des activistes d’Alternatiba Paris, ANV-COP21, Dernière rénovation, Extinction Rebellion, Greenpeace France, Les Amis de la Terre France, Réseau Sortir du nucléaire et 350.org, ont fermé le Ministère de la Transition écologique pour inaction climatique et trahison écologique. Malgré son engagement de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C, selon les ONG, le gouvernement retarde encore la mise en œuvre des mesures qui s’imposent. Alors que la prochaine décennie est cruciale pour décarboner massivement et rapidement notre mix énergétique, « nos décideurs s’enlisent dans la promotion d’hypothétiques solutions technologiques et dans les énergies fossiles ». Mais quelles sont les solutions ? Le rapport de Greenpeace France préconise le développement massif des énergies renouvelables (éolien et photovoltaïque) et considère comme un mauvais choix la relance du nucléaire, qui est l’énergie bas carbone la plus lente à déployer et ayant le moins d’impact à court, moyen et long termes sur la décarbonation du mix énergétique

Des activistes d’Alternatiba Paris, ANV-COP21, Dernière rénovation, Extinction Rebellion, Greenpeace France, Les Amis de la Terre France, Réseau Sortir du nucléaire et 350.org, ont fermé le Ministère de la Transition écologique pour trahison écologique.

Deux récentes décisions sont des exemples de cette "trahison" reprochée par les ONG au Ministère de la Transition écologique :

  • L’autorisation de l’installation d’un terminal méthanier flottant au Havre pour importer du gaz fossile dont l’impact environnemental et social est jugé catastrophique ;
  • La relance du nucléaire, avec un plan de construction de nouveaux réacteurs dont les premiers ne seraient pas fonctionnels avant 2037.

D’un côté le gouvernement augmente ses capacités de consommation d’énergies fossiles, de l’autre il mise sur une technologie qui ne permettra pas d’économiser un gramme de CO2 dans les 15 prochaines années.

© Jérémie Jung / 350.org / Alternatiba Paris / ANV-COP21 / Dernière Rénovation / Extinction Rebellion / Greenpeace France / Les Amis de la Terre / Réseau sortir du nucléaire

C’est pour dénoncer cette politique énergétique absurde, véritable trahison vis-à-vis de l’urgence climatique que les activistes sont passé·es à l’action.

Mais quelles sont les solutions ?

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Pour sortir des énergies fossiles le plus vite possible, il faut des politiques publiques ambitieuses, courageuses basées sur :

  • La sobriété
  • L’efficacité énergétique
  • Le développement des énergies renouvelables

Ce sont les seules réponses à court et moyen terme qui permettraient de mettre la France sur la trajectoire des 1,5°C maximum et préserver au mieux nos conditions de vie sur terre.

le nucléaire ne sauvera pas le climat
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© Emeric Fohlen / Greenpeace

A titre d’exemple, Greenpeace rappelle dans son rapport qu’« investir les 52 milliards d’euros alloués par le Gouvernement à la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, dans le développement des énergies renouvelables, permettrait d’éviter quatre fois plus d’émissions de CO2 d’ici à 2050, tout en triplant la production d’électricité. »

Énergies renouvelables : le meilleur choix pour décarboner notre électricité
Ce rapport analyse également les conséquences de l’investissement de 52 milliards d’euros (ce qui correspond à la somme investie dans la construction de six nouveaux EPR 2) dans un mix éolien/photovoltaïque sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce scénario permettrait d’éviter quatre fois plus d’émissions de CO2 d’ici à 2050 qu’en investissant la même somme dans la construction de six EPR 2, tout en triplant la production d’électricité. Cela montre clairement que les énergies renouvelables ont un potentiel bien plus grand pour la décarbonation de notre économie.
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Mieux encore, « financer à hauteur de 85 milliards d’euros la rénovation thermique performante des passoires énergétiques permettrait d’éviter six fois plus d’émissions de CO2 d’ici à 2050 que le programme de construction de six nouveaux réacteurs  ». De plus, cette initiative aurait un impact social positif considérable en sortant près de 12 millions de personnes de la précarité énergétique en une décennie. Il s’agit d’une démarche qui bénéficie à la fois à l’environnement et à la société.

Sortir 12 millions de personnes de la précarité énergétique est possible
Investir 85 milliards d’euros de subventions publiques dans la rénovation thermique performante des logements considérés comme des passoires énergétiques permettrait d’éviter six fois plus d’émissions de CO2 cumulées d’ici à 2050 que le programme de construction de six EPR 2. De plus, cette initiative aurait un impact social considérable en permettant à près de 12 millions de personnes de sortir de la précarité énergétique en une décennie. Il s’agit d’une démarche qui bénéficie à la fois à l’environnement et à la société.
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« Si c’est une question de volonté politique, alors qu’attend le Gouvernement ? » Greenpeace rappelle que plus nous serons nombreuses et nombreux à connaître et dénoncer cette « trahison », plus nous pourrons faire pression sur les responsables politiques, et ainsi, faire changer les choses.

Climat : quelles sont les vraies solutions ?

Dans un rapport publié en Octobre 2023, Greenpeace France compare l’impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de trois scénarios d’investissements :

  1. le développement massif des énergies renouvelables (éolien et photovoltaïque),
  2. la rénovation performante des passoires énergétiques,
  3. ou la relance du nucléaire avec la construction de six réacteurs de modèle EPR 2.

Les conclusions sont édifiantes : loin d’être un choix judicieux pour le climat, le nucléaire est l’énergie bas carbone la plus lente à déployer et ayant le moins d’impact à court, moyen et long termes sur la décarbonation du mix énergétique.

L’Accord de Paris a posé un objectif ambitieux pour la France et le reste du monde : limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C maximum par rapport aux niveaux préindustriels. Pour y parvenir, il est nécessaire de réduire drastiquement et rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et en France, cela signifie que 80 % de ces réductions doivent être réalisées dans les 12 prochaines années. Les choix énergétiques que la France fait aujourd’hui auront donc un impact significatif sur notre capacité à atteindre ces objectifs.

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