Dans l'actualité :

Pour une Agriculture du Vivant

Soil Monitoring Law : la directive de l’Union européenne sur la surveillance et la résilience des sols pour accélérer l’agriculture régénératrice ?

La reconnaissance du sol comme un patrimoine commun, essentiel à la vie

L’Union européenne a adopté la directive européenne Soil Monitoring Law sur la surveillance et la résilience des sols. Ce texte, approuvé par le Conseil de l’Union européenne en septembre 2025 puis par le Parlement en octobre, marque, selon le mouvement Pour une Agriculture du Vivant, une étape majeure dans la reconnaissance du sol comme un patrimoine commun, essentiel à la vie, à la production alimentaire et à la lutte contre le changement climatique.

La nouvelle Directive Européenne sur la surveillance des Sols 2025

Cette avancée offre un cadre règlementaire renforcé pour la protection des sols et redéfinit la place de l’agriculture en Europe face aux enjeux climatiques et écologiques. 

Pour une Agriculture du Vivant
Le mouvement pour l’agroécologie
La nouvelle Directive Européenne sur la surveillance des Sols 2025

en bref

  • En 2025, l’Union européenne a adopté la Soil Monitoring Law, première directive européenne consacrée à la santé et à la résilience des sols : une étape historique pour la protection des sols et du vivant.
  • Objectif : des sols sains et vivants d’ici 2050, grâce à un cadre de surveillance européen harmonisé et à des données partagées entre États membres.
  • La directive structure son action autour de trois leviers majeurs : mesurer la qualité des sols, limiter l’artificialisation et restaurer les sols dégradés.
  • Elle consacre le principe d’une transition agroécologique juste, en soutenant la formation, le conseil et la rémunération des pratiques agricoles vertueuses.
  • Les agriculteurs, collectivités et acteurs publics deviennent les piliers de cette transformation, accompagnés par des outils et programmes concrets.

Dégradation des sols en Europe : un défi pour la régénération et la protection des sols

Le constat dressé par la Commission européenne est alarmant : 60 à 70 % des sols de l’Union sont aujourd’hui dégradés et continuent de se détériorer.

La dégradation des sols représente un coût de plusieurs dizaines de milliards d’euros par an pour l’économie européenne, notamment par la perte de fertilité, la baisse de la qualité de l’eau, ou encore les risques accrus d’inondations et de sécheresses. 

Pourtant, les sols rendent des services écosystémiques irremplaçables : ils assurent 95 % de la production alimentaire mondiale, filtrent et stockent l’eau, recyclent les nutriments, séquestrent du carbone et abritent plus d’un quart de la biodiversité planétaire

Au cœur de ces fonctions vitales se trouve la matière organique du sol, véritable colonne vertébrale de la vie souterraine. Sa régénération est donc d’une importance capitale pour l’agriculture en Europe, afin de garantir leur capacité à nourrir, filtrer, stocker et réguler. 

L’objectif de cette directive : des sols sains dans toute l’Union européenne d’ici 2050

La directive européenne fixe une ambition de long terme : parvenir à des sols sains sur l’ensemble du territoire européen d’ici 2050. La Commission a choisi une approche pragmatique : mettre en place un cadre européen de surveillance et d’évaluation avant de fixer d’éventuelles obligations contraignantes.

Ce cadre vise à collecter des données comparables sur les sols de chaque État membre, à soutenir les actions de régénération des sols et à identifier les sites contaminés. Les sols pollués par des substances émergentes, comme les PFAS, microplastiques ou nanoplastiques, devront être recensés dans des registres publics accessibles.

Directive européenne sur la surveillance des sols

Un cadre inédit pour accélérer l’agriculture régénératrice

L’adoption de la loi européenne sur la santé des sols établit un cadre politique inédit en reconnaissant officiellement la santé des sols comme un élément central de la production agricole, de la biodiversité et de la lutte contre le changement climatique. Elle crée ainsi un levier concret pour promouvoir les pratiques d’agriculture régénératrice, telles que celles recommandées par le CESE dans son avis, qui insiste sur l’importance de politiques européennes et nationales intégrées pour soutenir les filières agricoles durables et déployer l’agriculture de régénération.

L’association Pour une Agriculture du Vivant, reconnue comme le tiers de confiance de la transition agroécologique démontre au quotidien que l’agriculture du vivant n’est pas une vision théorique : elle régénère les sols, renforce leur résilience et leur fertilité, tout en contribuant à la sécurité alimentaire et à la lutte contre le changement climatique. Cette nouvelle directive européenne offre à l’association une dynamique législative inédite pour donner à l’agriculture du vivant une visibilité et un cadre politique renforcés.

Trois grands axes d’action pour renforcer la protection des sols en Europe

  1. Le premier axe consiste à évaluer et surveiller l’état de santé des sols. Chaque État membre devra suivre l’évolution physique, chimique et biologique de ses sols selon une méthodologie harmonisée au niveau européen. Des indicateurs communs et mesurables permettront de comparer les données entre pays, tout en laissant une marge d’adaptation aux spécificités locales. Cette base de données européenne sera alimentée notamment par des observations satellites, des analyses de terrain et des contributions issues du programme Copernicus.
  2. Le deuxième axe vise à limiter l’artificialisation et à restaurer les sols vivants. L’artificialisation des terres, lorsque le sol est recouvert, compacté ou retiré, reste l’une des principales causes de dégradation. La directive consacre le principe « éviter, réduire, compenser », invitant les États membres à mieux planifier l’usage des sols et à restaurer les surfaces dégradées. Grâce à la télédétection européenne, il sera possible de suivre en continu l’artificialisation et ses impacts sur les services écosystémiques, et de favoriser la reconstitution de sols sains et fonctionnels dans les zones urbanisées ou industrielles. 
  3.  Le troisième axe concerne l’identification et la gestion des sols contaminés. Chaque pays devra élaborer un inventaire national des sites pollués et engager des actions de réhabilitation. L’objectif est clair : restaurer la capacité des sols à fournir leurs services écosystémiques, en s’approchant autant que possible de leur fonctionnement naturel. Les sols régénérés pourront à nouveau stocker du carbone, filtrer l’eau et héberger la biodiversité. 

L’agriculture régénérative au service d’une meilleure production alimentaire durable contribuant aux objectifs en matière de climat et de biodiversité

L’agriculture régénératrice : une opportunité pour l’Europe et un levier de transformation avec Pour une Agriculture du Vivant

Le CESE appelle à définir l’agriculture régénératrice comme une approche agricole adaptative et centrée sur les résultats, fondée sur la science, visant à restaurer les sols, améliorer la biodiversité, réduire les intrants et renforcer la résilience économique des agriculteurs.

Comité économique et social européen

L’agriculture régénératrice : une opportunité pour l’Europe et un levier de transformation avec Pour une Agriculture du Vivant

La triple crise que traverse notre époque : climat, biodiversité, dégradation des sols, impose une profonde réinvention de nos modèles agricoles. En juin 2025, le Comité économique et social européen (CESE) a publié un avis majeur qui reconnaît l’agriculture régénératrice comme une solution clé pour assurer une production alimentaire durable, résiliente et compétitive.

L’Indice de Régénération Pour une Agriculture du Vivant

Créé par Pour une Agriculture du Vivant comme l’accélérateur de la transition agroécologique, l’Indice de Régénération est le fruit d’une collaboration scientifique et de terrain Véritable boussole agronomique il est déjà utilisé par des milliers d’agriculteurs, des dizaines de coopératives, d’entreprises et des organismes de financement pour structurer des filières agroécologiques et financer la transition. Conçu comme une démarche de progrès, cet outil permet à tous les acteurs de bénéficier d’un référentiel commun pour engager la transition des pratiques agricoles, les faire progresser et les valoriser.

Que mesure l’Indice de Régénération ?

L’Indice de Régénération Cultures et Prairies

Parce que dans le vivant tout est lié, l’Indice de Régénération évalue le résultat des pratiques agricoles sur 3 niveaux agronomiques pour agir de manière systémique : sol, plante et paysage.

Ces 3 cercles synthétisent 8 axes fondamentaux pour la régénération du sol et de l’écosystème, faisant de l’Indice de Régénération un outil réellement systémique :

  • Sol : Couverture du sol, Travail du sol, Cycle du carbone, Fertilisation azotée ;
  • Plantes :  Gestion phytosanitaire ;
  • Paysages : Biodiversité cultivée et non-cultivée, Agroforesterie ;
  • Agriculteur : Acquisition et partage de connaissances.

L’Indice de Régénération est d’ores et déjà disponible pour toutes les cultures végétales :

  • Les grandes cultures et productions légumières de plein champ ;
  • L’arboriculture et les productions fruitières arbustives ;
  • La viticulture ;
  • Le houblon.

L’Indice de Régénération Bovin

Suite logique de l’Indice de Régénération Cultures et Prairies qui éclaire les pratiques de conduite du système fourrages, l’alimentation des troupeaux, dont découle la santé des bovins est, quant à elle, le cœur de l’Indice de Régénération Bovin dont les piliers sont : 

  • L’autonomie : énergétique et protéique
  • La nature de la ration : la part d’herbe et/ou des fourrages pâturables dans la ration, productivité des prairies, synergies entre ateliers végétal/animal
  • Santé du troupeau : frais vétérinaires et stratégie de santé globale

Parce que l’agronomie est l’une des clés de réussite de la transition d’un élevage et de l’atteinte des bénéfices environnementaux associés, l’Indice de Régénération Bovin s’accompagne toujours d’un Indice de Régénération mesuré sur les cultures et les prairies de la ferme. Ce double regard sur l’atelier cultures et sur le troupeau permet à l’éleveur d’optimiser la conduite de son troupeau en cohérence avec le potentiel de son système fourrager pour viser des complémentarités réciproques.

Mesurer les résultats agroécologiques d’un système de production


Manifeste Pour une Agriculture du Vivant

A lire

Environnement et climat : l’impact des projets stratégiques LIFE de l’UE est difficile à cerner

Il est difficile de déterminer dans quelle mesure les...

Municipales 2026 : les Français·es attendent des engagements sur la réduction des déchets

À moins de 6 mois des élections municipales, un...

Le premier zoo virtuel d’Europe peut-il éveiller les consciences sur le bien-être animal ?

De plus en plus décriés, les zoos jouent pourtant...

L’ADEME publie un guide « anti greenwashing » pour lutter contre la désinformation

L'Agence de la Transition Écologique (ADEME) publie, en collaboration...

Newsletter

spot_img

Sur Cdurable

Enjeux environnementaux : en quoi l’éducation transforme-t-elle les comportements des jeunes ?

L’entrée dans le monde étudiant bouleverse les habitudes de...

Le premier zoo virtuel d’Europe peut-il éveiller les consciences sur le bien-être animal ?

De plus en plus décriés, les zoos jouent pourtant...

Geev, l’appli pour donner et récupérer des objets gratuits, près de chez soi

À l’approche des fêtes, la consommation change de visage....

Des coffrets de Noël pour une beauté sobre et régénérative

Le choix dʼun coffret de cosmétiques naturels pour Noël,...
Cyrille Souche
Cyrille Souchehttps://cdurable.info
Directeur de la Publication Cdurable.info qui a eu 20 ans en 2025 ... L'occasion de supprimer la publicité et d'un nouveau départ vers un webmedia participatif d'intérêt général, avec pour raison d'être de recenser et partager les solutions utiles et durables pour agir et coopérer avec le vivant. Je suis ouvert à toute proposition de coopération mutuellement bénéfique au service de la régénération du vivant.

La Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France et accroitre ses puits de carbone

Ce document fixe la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre jusqu’en 2050 et constitue le cadre stratégique pour atteindre...

Environnement et climat : l’impact des projets stratégiques LIFE de l’UE est difficile à cerner

Il est difficile de déterminer dans quelle mesure les projets stratégiques LIFE contribuent à bâtir une Europe plus verte, selon un nouveau rapport de...

Municipales 2026 : les Français·es attendent des engagements sur la réduction des déchets

À moins de 6 mois des élections municipales, un sondage réalisé par le réseau Zero Waste précise les attentes des Français·es en matière de...